Skip to main content

Full text of "Speculum humanae salvationis : le plus ancien monument de la xylographie et de la typographie réunies. Reproduit en fac-simile, avec introduction historique et bibliographique par J. Ph. Berjeau"

See other formats


Google 



This is a digital copy of a book that was preserved for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project 
to make the world's books discoverable online. 

It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject 
to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books 
are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover. 

Marks, notations and other marginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book' s long journey from the 
publisher to a library and finally to y ou. 

Usage guidelines 

Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the 
public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we have taken steps to 
prevent abuse by commercial parties, including placing technical restrictions on automated querying. 

We also ask that y ou: 

+ Make non- commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for 
Personal, non-commercial purposes. 

+ Refrain from automated querying Do not send automated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine 
translation, optical character récognition or other areas where access to a large amount of text is helpful, please contact us. We encourage the 
use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help. 

+ Maintain attribution The Google "watermark" you see on each file is essential for informing people about this project and helping them find 
additional materials through Google Book Search. Please do not remove it. 

+ Keep it légal Whatever your use, remember that you are responsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just 
because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other 
countries. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can't offer guidance on whether any spécifie use of 
any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner 
anywhere in the world. Copyright infringement liability can be quite severe. 

About Google Book Search 



Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps readers 
discover the world's books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full text of this book on the web 

at http : / /books . qooqle . corn/ 



Digitized by 



Google 



4 



« • * 

v • « 



t 



♦ • 
* 

• • • 



spéculum f^umanae ^atoatîonifi. 



Digitized by 



Google 



LONDRES: 
Imprimerie de Stranqeways et Walden, 
28 Castle St. Leicester Sq. 



Digitized by 



Google 



pecuittm ï^wmanae g>àtoattomsi: 



LE PLUS ANCIEN MONUMENT DE LA XYLOGRAPHIE 

■ # 

ET DE LA TYPOGRAPHIE RÉUNIES. 



* 



REPRODUIT EN FAC-SIMILE, 



AVEC 



INTRODUCTION HISTORIQUE ET BIBLIOGRAPHIQUE, 



PAR 



J. Ph. BERJEAU. 



• LONDRJSS : . 

C. J. STEWART, 11 KING WILLIAM STREET, WEST STRAND, W.C. 

/ / x l?6Ï> Nr » 



Digitized by 



Google 



Digitized by 



Google 



INTRODUCTION. 



Chap. I. — Quel est l'Auteur du Spéculum? 

I. 

Le Spéculum Humanœ Salvationis est le plus important des monuments typographiques, par 
cela seul qu'il réunit à la fois dans un même volume, et les premières tentatives de l'imprimerie 
en caractères mobiles, et le dernier effort de la xylographie : Tune à son berceau, l'autre arrivée 
à toute la perfection qu'il lui était donné d'atteindre avant Albert Durer et les précurseurs 
immédiats de la Bf naissance. A ce titre il est indispensable d'étudier ici la polémique ardente 
dont ce livre a été le prétexte ou la cause depuis bientôt trois siècles ; quoique beaucoup de 
questions soulevées à ce sujet soient désormais jugées, et n'offrent plus par conséquent aucun 
intérêt. JLe récit de Junius, dont tous les ouvrages de bibliographie donnent le texte, forme le 
pivot de la discussion ; mais au lieu de le traduire npus citerons le passage d'un livre français 
publié peu de tems après la mort de Junius, où l'auteur, s'étayant évidemment des données 
de la Batavia, confirme cependant avec une certaine autorité les faits avancés par l'illustre 
pensionnaire de Harlem. Nous passerons ensuite à l'examen des ouvrages modernes qui ont 
plus spécialement cherché soit à maintenir le Spéculum Humanœ Salvationis à la tête des 
monumens typographique?, soit à renverser le piédestal de la statue que la Hollande a élevée 
à Laurent Janszoon Coster. Abordant cet examen avec l'expérience acquise par le calque 
de chacune des lettres et des traits que renferment les 63 feuillets du livre ; et après avoir 
comparé chacune des planches du présent fac-similé avec 16 exemplaires originaux, tant latins 
que hollandais du Spéculum Humanœ Salvationis, nous entrons dans cette controverse avec 
la plus parfaite impartialité, sans théorie préconçue, et avec l'intention de ne tenir compte que 
des documents, des faits et dans une certaine mesure des traditions, tout en laissant de côté les 
hypothèses et les spéculations. 

II. 

Le Spéculum Humanœ Salvationis que Brunet appelle un " Poëme ascétique, en vers rimés, 
" d'une latinité barbare, sur des sujets bibliques," 1 n'a peut-être été lu jusqu'à ce jour par aucun 
des bibliographes qui en on^ parlé. jOttley qui en a fait ce qu'on pourrait appeler la monographie 
extérieure, 2 n'a pas su le lire. Horne 3 défigure les quelques lignes qu'il en cite ; et Dibdin 

1 Manuel du Libraire, tom. iv. Paris, 1843. 8°. p. 324. 

• An Inquiry into the Origin and early History of Engraving. London, 1816. 4°. 
3 Introduction to the Study of Bibliography. London, 1814. 8°. Appendix, p. xi. 

b 



Digitized by 



vi 



INTRODUCTION. 



lui-même a reculé devant les innombrables contractions du texte. Avec l'aide des manuscrits 
et de l'édition imprimée par J. Seurre, à Paris, en 1503, 8°., nous offrons pour la première 
fois au public, outre le fac-similé des 63 pages de l'édition latine, — généralement regardée comme 
la première,, en raison de ses vingt pages entièrement xylographiques, — une reproduction exacte 
en types modernes du texte lie ce curieux ouvrage. Le lecteur verra tout d'abord que ce 
n'est pas un poëme, que sa latinité n'est point barbare dans le sens rigoureux du mot, et qu'il 
se compose de lignes rimées sans mesure et sans règle, non de vers léonins qui doivent rimer 
au milieu aussi bien qu'à la fin. 

L'auteur du Spéculum Humanœ Salvationis, comme celui de la Bible des pauvres, s'est 
efforcé de montrer oomment les prophéties de l'Ancien Testament, et même cêrtains événements 
de l'Histoire profane, se rattachent au Nouveau Testament, comme symboles de la rédemption 
humaine. Les rapprochemens qu'il établit né sont pas toujours heureux, quoique l'intention 
soit bonne et la référence ingénieuse ; mais on n'a pas à lui reprocher du moins cette grossièreté 
de langage, ou ces images immorales, qui déshonorent beaucoup de livres théologiques du 
moyen âge. La description minutieuse qu'il donne du saint sépulchre, fol. 61, ne semble 
empruntée à aucun ouvrage contemporain, et indiquerait que l'auteur a fait le pèlerinage de 
Jérusalem. Quel qu'il soit d'ailleurs, son nom est resté inconnu jusqu'à ce jçur: nomen 
auctoris humilitate filetur, dit-on dans le colophon d'un des MSS. du livre. " Le plus ancien 
" MSt. que j'ai vu," dit Heineken, 1 " me paroît être du douzième siècle, et quelques citations, 
" que je trouve dans l'ouvrage, semblent indiquer le même âge/' H ajoute plus loin que 
ce MS. existe dans la Bibliothèque de Vienne. Mais M. Denis 2 mentionne dans le catalogue 
de cette bibliothè<fue trois MSS. du Spéculum, et parmi eux, celui qui a été montré à 
Heineken, comme ne remontant pas au-delà du xîv 6 siècle. 

Van Praet, 3 après avoir décrit le Miroir de VHumaine Salvation (Paris, Ant. Vérard, 
vers 1&00, in fol.), ajoute: " C'est la traduction, ou plutôt l'imitation de l'ouvrage en vers 
" latins rimés si célèbre, qui a eu tant de vogue pendant plusieurs siècles, intitulé, Spéculum 
" Humanœ Salvationis, dont la première édition a été faite en planches de bois, et que Jean 
" Mielot, chanoine de Lille en Flandre, qui le traduisit en prose française, en 1448, par ordre 
" de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, attribue à Vincent de Beauvais." En décrivant le 
MS. d'une autre traduction française qui est coté No. 6848, de l'ancien fonds de la Bibliothèque 
nationale à Paris, M. Paulin Paris 4 rectifie l'erreur propagée par J. Mielot, et, sur le témoignage 
de ce dernier, par Van Praet : " Il est à croire," dit M. P. Paris, " que le mot Spéculum aura 
" trompé Jean Mielot ou ses scribes, et qu'ils auront confondu ce petit traité avec les quatre 
" Miroirs du célèbre frère Vincent. M. Daunou, dans son excellente notice sur Vincent de 
" Beauvais, ne fait pas même à cette opinion l'honneur d'en relever l'inexactitude." 

H existe au British Muséum quatre MSS. du Spéculum Humanœ Salvationis: celui qui 
êst coté Vesp. E. 1, dans la collection Cotton, est attribué à un moine nommé Amand; 
" 5. Fratris Amandi liber dictus Spéculum Humanœ Salvationis; mais cette mention ne se 

1 Idée Générale d'une Collection d'Estampes. Leipzig et Vienne, 1771. 8°. p. 468. 

2 Codices manuscripti Theologici Bibliothecœ Palatinœ Vindobonensis, Coll. 439, 2218, 2322. Vindobonœ, 1793-95. 
In fol. 

3 Catalogue des Livres imprimés sur Vélin de la Bibliothèque du Roi. Paris, 1822. 8°. Vol. i. p. 47. 

4 Les Manuscrits françois de la Bibliothèque du Roi. Paris, 1836. 8°. VoL ii. p. 110. 



Digitized by 



INTRODUCTION. Vli 



trouvant que sur la couverture du recueil, qui contient en même tems d'autres pièces, s'applique 
probablement au copiste et &on à l'auteur. Les MSS. des collections Arundel No. 120, et 
Harléienne No, 26, ne contiennent aucun indice relatif à l'auteur, ou au tems de la composition : 
ea revanche le MS. coté No. 10,578 Add. MSS. nous offre le colophon suivant : 




Un bibliophile très distingué, John Inglis, Esq., est le premier qui ait donné à M. Sotheby, 
entr'autres renseignemens sur les livres xylographiques, l'idée que l'auteur du Spéculum 
Humanœ Salvationis était un certain Conrad de Altzheim (Conradus de Alzeya), qui florissait 
vers 1370. Ayant obtenu la faveur de comparer notre fac-similé avec le magnifique exemplaire 
du Spéculum (édition latine en caractères mobiles) qui fait partie de la collection de M. Inglis, 
celui-ci nous a montré dans Trithemius De Scriptoribus Ecclesiasticis, 1 le passage suivant sur 
lequel il fonde son opinion ; — 

" Conradus de Altzeia oppido Moguntinensis diœcesis in Palatinatu .... scripsit vtroque 
" stylo quaedam praeclara opuscula, quibus nomen suum notificauit. E quibus extat volumen 
" versibus et rhythmis pulchra varietate depictum, de sanctissima et purissima Dei génitrice 
" Maria, et redemptione generis humani, prœnotatum, Figurarum optes, lib. 1. 

" Claruit circa tempora Caroïi 4 imperatoris, anno Domini 1370." 

H est certain que chacun dee mots du titre de ce premier ouvrage de Conrad d'Alzheim 
s'applique sans effort au Spéculum, dont Trithème indique toujours le titre très succinctement, 
ainsi qu'on le voit quand il montre la part qui revient à Joannes Italus dans cet ouvrage : 

" Johannes Andréas, natione Italus, patria Bononiensis, iure consultus omnium admiratione 
" celeberrimus, &ca. ; qui contra consuetudinem hominum nostri temporis, qtiamuis vxoris esset 
" vinculis alligatus, incredibile tamen studium literis impendit &ca. ; quod eius prœclara volumina 
" testantur, quibus nomini *$uo memoriam comparauit aeternam. De quibus ego merui pauca 
" videre." Le quatrième ouvrage cité par Trithème est : 

In Spéculum Additiones, lib. 1. Ego Iohannes And. 

" Moritur tandem ex peste, Bononiae sepultus, sub Carolo imperatore quarto, & Clémente 
" papa 6, anno Domini 1348, Utdictione prima." 2 

Cette indication de notre livre xylographique par le mot Spéculum serait trop vague, s'il 
n'était pas notoire que ce Johannes Andréas, natione Italus, est l'auteur du Spéculum Sancte 
Marie Virginis qui, dit Heineken, 3 est a entremêlé avec le Spéculum Humanœ Salvationis 
tellement, qu'il y a toujours un chapitre de l'un et après un chapitre de l'autre," dans une 

1 Dn. Iohannes Tritheioi Abbatp £pqpheimensiâ de Scriptoribus Ecclesiasticis. Colonise. F. Quentell, 1546. 
4°. p. 267. 

* Ibid. p. 237. 

* Idée Générale. P. 465. 



Digitized by 



INTRODUCTION. 



ancienne édition in fol. sans date et sans nom d'imprimeur qui commence par les mots : " Incipit 
" phemium libri sequentis. Andréas natône ytalus officio pspiter ministroï & paupum dum 
" ifcu x£i paupior minister . • " et se termine par ce colophon : " Explicit humaneq3 salutis 
" sumula plane a me fratre Johanne tui pater ordinis aime vir bndicte puto quasi minimo 
" monacho." 

Si Johannes Andréas de Bologne, que Meerman avait pris à tort pour l'auteur du Spéculum 
Humanœ Salvationis, a composé, comme le constate Trithème et comme le prouve l'édition du 
livre que nous venons de citer, des additions au Spéculum : l'ouvrage original est nécessairement 
antérieur à 1348, date de la mort de Johannes Italus. Mais un MS. de la Bibliothèque de 
l'Arsenal à Paris, et un autre de la Bibliothèque nationale, reportent tous deux à Tannée 1324 
l'époque de la composition du Spéculum. Le MS. de l'Arsenal commence ainsi : u Incipit 
" prohemium cujusdam noue compilationis édite sub anno domini M°CCC°24°. nomen vero 
" auctoris humilitate siletur sed titulus siue nomen operis est Spéculum Humane Salvationis." 

Cette date de 1324, si formelle, nous paraissant difficile à concilier avec le système de 
M. Inglis, parceque Trithème annonce que Conrad d'Alzheim florissait en 1370, nous avons 
demandé à notre ami M. Paul Lacroix, l'un des conservateurs de la Bibliothèque de l'Arsenal, 
des renseignemens plus précis sur ce MS. et voici un extrait de sa réponse : 

" Le manuscrit de l'Arsenal porte réellement la date de 1324, et Renouvier 1 a fort bien copié les premières lignes de ce 
M S. italien. Ce MS. mérite de devenir célèbre, à cause de la beauté de ses miniatures italiennes, qui ont été attribuées à 
Taddeo Gaddi et même à Giotto. Voua trouverez dans les Arts Somptuaires de Louandre et Seré quelques dessins 
exécutés d'après ces miniatures. Le dit MS. n'est pas coté 384, comme le dit Renouvier, mais bien 42 B . C'est un petit 
in folio de 42 if. à 2 col. sur vélin, avec deux sujets coloriés en tête de chaque page. Il parait avoir été écrit et peint 
vers 1380, et peut-être plus tôt. On lit en tête cette note: 'Maittaire et les autres bibliographes ont beaucoupe disserté 
sur le temps de l'impression de ce MS., mais ils n'ont rien dit et vraisemblablement n'ont point sçu le temps de la 
composition de cet ouvrage. On le trouve icy dans le commencement de la préface, où il est marqué de l'an Î324.' .... 
H ne serait pas impossible, qu'un écrivain qui florissait en 1370 eut fait un livre anonyme en 1324." 

Les miniatures de ce MS. ne ressemblent en rien aux gravures du Spéculum xylographique, 
et ont en effet tous les caractères de l'école italienne, à en juger par les quatre qui se trouvent 
reproduites dans les Arts Somptuaires:* la première représente Héliodore flagellé ; la seconde, 
suivant M. Louandre, représenterait Esther devant Assuérus ; mais c'est un sujet que Ton 
trouve dans la Bible des pauvres, non dans le Spéculum. Quant à la troisième M. Louandre 
s'est complètement fourvoyé en lui donnant pour sujet la reine de Saba : s u Le personnage 
44 qui est à genoux," dit-il, 44 tête nue et offrant à la reine de Saba un vase sur l'anse du quel 
44 cette reine porte la main, figure Salomon. On remarquera la pose de ses deux mains, de 
44 celle qui supporte le vase par dessous et de celle qui le soutient. H est impossible de 
44 mieux exprimer la précaution." Malheureusement cette prétendue reine de Saba est tout 
simplement David, à qui les trois guerriers apportent l'eau recueillie dans la citerne de Bethléem : 
c'est-à-dire, la fig. 35, fol. 24, du Spéculum xylographique : 44 Très fortes attulerunt David 
44 régi aquam de cisterna." La quatrième est comme dans le livre xylographique la femme 
de Loth changée en statue de sel. 

1 Histoire de l'Origine de la Gravure dans les Pays-bas et en Allemagne. Bruxelles, 1860. 8°. p. 88. 
« Louandre, Ch. Les Arts Somptuaires. Paris, 1857. 4°. Vol. 1, des planches. 1858. No. 134. 
3 Les Arts Somptuaires. Texte. Vol. ii. p. 135. 



Digitized by 



Google 



INTRODUCTION. ÎX 

Une nouvelle hypothèse, présentée par E. Harzen de Hambourg, 1 et qui attribue aux frères 
de la Vie Commune, la gravure des figures du Spéculum, — hypothèse sur laquelle nous 
reviendrons, — nous avait un instant porté à croire que l'un de ces frères pourrait être également 
l'auteur du livre; mais la date des deux MSS. de Paris montre qu'il a été composé avant la 
naissance de Gérard Groot, le fondateur de cet institut célèbre, qui fut le précurseur de la 
réformation dans les Pays-Bas. Tandis qu'au contraire cette date peut s'appliquer à Conrad 
d'Alzeya, que désigne d'ailleurs le colophon du MS. dont nous donnons ci-dessus le fac-similé. 

m. 

Les MSS. du Spéculum Humanœ Salvationis comprennent 45 chapitres qui se trouvent 
reproduits, non seulement dans les traductions, mais encore dans le texte latin publié par 
Jean Seurre à Paris en 1498 et 1503, 8°. Des deux éditions hollandaises que Veldener a 
publiées en 1483, l'une comprend ces 45 chapitres, l'autre 29 seulejnent, comme les livres 
xylographiques attribués à Laurent Coster de Harlem. Quant à l'édition hollandaise de 
Veldener in 4°., sans date, qui porte au commencement les armes de cet imprimeur, et à 
la fin, outre celles de Culenbourg et celles d'Autriche, les armes de David d'Bur, — imprimeur 
non mentionné jusqu'à ce jour, qui fut le successeur sans doute de Veldener, dont il emploie 
les caractères, la devise et après lui les diverses planches du Spéculum sciées en deux: — on 
y retrouve les 45 chapitres du MS. au complet; et par conséquent 190 figures, dont l'une 
" synagoga derisit cristum " est en outre réimprimée comme frontispice du livre. 

De ces 45 chapitres, le livre qui nous occupe n'en donne que 29 ; et dans rémunération 
de c*s chapitres, suivant le prohemium, le 25 e , correspond au 26 e des MSS; le 27 e au 31 e ; le 
28 e au 32 e ; le 29 e au 40 e ; et, par une singulière anomalie, le sommaire du 42 e , qui n'est pas 
du tout dans le livre xylographique, est rejeté à la fin du pro/iemium, où il n'a par conséquent 
aucune signification : u secunda figura gaudij eterhi," &ca. 

Ainsi les chapitres 25, 28, 29, 30, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 41, 42, 43, 44, 45, manquent 
dans l'édition xylographique. Or, comme il est impossible de séparer cette édition des MSS., 
qui sont littéralement identiques et d'une date antérieure, notre livre se présente tout d'abord 
comme une œuvre inachevée, du moins en ce qui est parvenu jusqu'à nous. Ce caractère 
est bien plus frappant encore quand, examinant les gravures qui remplissent le premier tiers 
de chaque page, on découvre après le 54 e feuillet qu'une autre main, plus inexpérimentée et 
dans tous les cas moins habile, a dessiné et gravé, — sauf les deux dernières pages, — le reste 
du livre. 

Mais avant d'aller plus loin : il est nécessaire de dire que le Spéculum Humanœ Salvationis, 
dont nous offrons ici la reproduction, se présente au bibliographe sous quatre formes différentes, 
toutes reconnues aujourd'hui comme ayant une origine commune hollandaise, mais que chaque 
auteur a rangées dans l'ordre qui convenait le mieux, soit à sa préoccupation systématique, 
soit à son parti pris. Nous donnerons plus tard un tableau de cette classification, si singulièrement 
enchevêtrée, qu'il est à peu près impossible de s'y reconnaître sans un pénible travail; en 
attendant nous adopterons, dès maintenant et dans tout le cours de cette introduction, la 

1 Archiv fur Zeichnenden Kiinste. Leipzig, 1855, p. 5 ; et 1856, p. 1. 8°. 

c 



Digitized by 



X < INTRODUCTION. 

> 

classification suivante qui montre en peu de mots, sans confusion possible et sans référence 
à d'autres ouvrages bibliographiques, l'édition dont il est question : 

I. Édition latine xylographique : avec 20 pages où le texte est entièrement xylographique. 
IL Édition latine mobile : où le texte est entièrement en caractères mobiles. 

HT. Édition hollandaise à une fonte : où les types mobiles appartiennent à 4a même fonte. 

IV. Édition hollandaise à deux fontes: où deux pages ff. 49, 60, sont composées en types 
plus petits, appartenant d'ailleurs évidemment à une fonte .différente. 

Les deux premières éditions se composent de 64 f£, — le premier blanc. Les 63 autres 
comprennent un prohemium, ou table raisonnée des matières, en 5 pages de 40 lignes rimées 
à la page, sauf la dernière qui n'en a que 34 ; et 58 pages à double colonne, de 25 à 26 
lignes rimées, surmontées chacune d'une gravure en deux compartiments architecturaux, dans 
le genre de la Bible des pauvres. 

Les deux éditions hollandaises ne comptent que 62 ff., c'est-à-dire quatre seulement pour 
le prologue ; et 58 connue les éditions latines pour le texte avec gravures. La 2 e se distingue 
de la première, en ce que le caractère est généralement plus grand que celui de la précédente; 
et surtout en ce que les pp. 51 et 62, sont composés en types plus petits que le reste de 
l'ouvrage, dans cette proportion que 27 lignes de ces deux pages n'occupent que l'espace de 
25 lignes des autres. 

Toutes ces éditions sont anospitographiques, c'est-à-dire imprimées d'un seul côté de la 
feuille par un double procédé : — celui du frotton pour les gravures, et de la presse pour le 
texte en caractères mobiles. — Les gravures, avec l'encre brun pâle, dont se servaient les cartiers 
et les premiers xylographes; et le texte avec l'encre d'un beau noir à base oléagineuse, dont 
la peinture à l'huile, récemment inventée par Van Eyck, a dû donner l'idée. 

L'Édition latine xylographique, à laquelle nous donnons le premier rang, ofire 20 pages, 
dont le texte est gravé sur bois comme les figures ; et ces 20 pages sont reparties irrégulièrement 
dans l'ouvrage où elles portent les Nos. 7, 8, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 19, 20, 22, 23, 27, 28, 
32, 33, 52, et 61. 

Ce mélange de la typographie et de la xylographie dans l'exécution du même ouvrage, 
indique aussi clairement que possible le passage naturel de l'une à l'autre: — la transition d'un 
procédé lent, imparfait, peu maniable, à une invention complète et universellement applicable 
dans toutes ses parties. A ce titre seul, cette édition mixte du Spéculum serait déjà une grande 
curiosité bibliographique ; mais elle offre un intérêt bien autrement considérable, quand des 
documens que nous allons examiner en font le point de départ même de la typographie. 



Digitized by 



Google 



INTRODUCTION. 



xi 



Chap. II. — Quel a été le Graveur du Spéculum? 

I. 

Le premier écrivain qui ait mentionné le Spéculum Humanœ Salvationis est Adrien de 
Jonghe, célèbre médecin, né à Hoorn le I e Juillet 1511. H a publié un grand nombre 
d'ouvrages dont on trouvera la nomenclature dans Meursius, Freher, Foppens, le P. Niceron, 
et d'autres biographes. Suivant l'usage de son temps, usage que l'on trouve encore pratiqué 
parmi une certaine classe de savants en Hollande, de Jonghe avait latinisé son nom en celui 
de Junius sous lequel il est universellement connu. Au mois de Février 1566, Junius, 
nommé historiographe de Hollande par les États-généraux, mit immédiatement la main à l'œuvre, 
et commença son livre intitulé Batavia, dont les deux MSS. authentiques, conservés, l'un à la 
bibliothèque de La Haye, l'autre danô la collection de M. Enschedé, portent la date du mois 
de Janvier 1570. Mais les troubles qui agitèrent la Hollande pendant cette année et les quatre 
suivantes ne permirent pas alors de faire imprimer la Batavia ; et Harlem, où demeurait l'auteur, 
ayant été saccagée en 1573 par les Espagnols, sa riche bibliothèque fut anéantie en même 
tems que plusieurs ouvrages qu'il avait laissés inachevés. Guillaume I er . dont il était le médecin 
lui fit donner un emploi à Middelbourg; mais le séjour de ce pays insalubre lui fut fatal, 
et il mourut le 16 Juin 1575, à 64 ans. Son livre ne fut donc imprimé qu'en 1588, [par 
F. Rapheleng à Leyde, in 4°.] bien qu'il eut été terminé à la fin de 1569, et très probablement 
écrit, pour la majeure partie, dans le courant de l'année 1568. 

Maintenant nous allonp citer en entier le passage de la Batavia 1 où l'auteur fait non seulement 
la première mention du Spéculum Humanœ Salvationis, mais rattache positivement à la production 
de cet ouvrage la découverte de l'imprimerie par Laurent Coster, dix-sept ans avant l'impression 
du premier livre avec date sorti de la presse de Mayence : — 

" Habitavit ante annos centum duodetriginta Harlemi in aedibus satis splendidis (vt documente esse potest fabrica quae 
in hune vsque diem perstat intégra) foro imminentibus e regione Palatij Regalis, Lavrentius Ioannes cognomento 
^Edituus Custosve, (quod tune opimum & honorificum munus familia eo nomine clara haereditario iure possidebat) is ipse 
qui nunc laudem inuentae artis Typographie» récidiva iustis vindicijs ac sacramentis repetit, ab alijs nefarie possessam 
& occupa tam, summo iure omnium triumphorum laurea maiore donandus. Is forte in suburbano nemore spatiatus (vt 
soient sumpto cibo aut festis diebus ciues qui otio abundât) cœpit faginos cortices principio in literarum typos 
conformare, quibus inuersa ratione sigillatim chartœ impressis versiculum vnum atque alterum animi gratia ducebat, 
nepotibus generi sui liberis exemplum futurum. Quod vbi féliciter successerat, cœpit animo altiora (vt erat ingenio 
magno & subacto) agi tare, primumque omnium atramenti scriptorij genus glutinosius tenaciusque, quod vulgare lituras 
trahere experiretur, cum genero suo Thoma Petro, qui quaternos liberos reliquit omnes ferme consulari dignitate 
functos (quod eo dico vt artem in familia honesta & ingenua, haud servili, natam intelligant omnes) excogitavit, inde 
etiam pinaces totas figuratas additis characteribus expressit. quo in génère vidi ab ipso excusa Aduersaria, operarum 
rudimentum, paginis solum aduersis, haud opistographis : is liber erat vernaculo sermone ab auctore conscriptus anonymo, 
titulû prœferens, Spéculum nostrae salutis. in quibus id obseruatum fuerat inter prima artis incunabula (vt nunquam 
vlla simul et reperta et absoluta est) vti paginœ aversœ glutine commissœ cohœrescerent, na illœ ips» vacuoe deformitatem 
adferrent. Postea faginas formas plumbeis mutavit, has deinceps stanneas fecit, quo solidior minusque flexilis esset 
materia, durabiliorque : e quorum typorum reliquiis quœ superfuerant conflata œnophora vetustiora adhuc hodie visuntur 
in Laurentianis illis, quas dixi, aedibus in forum prospectantibus, habitatis postea a suo pronepote Gerardo Thoma, 
quem honoris caussa nomino, ciue claro, ante paucos hos annos vita defuncto sene. Fauentibus, vt fit, invento nouo 
studijs hominum, quum noua merx, nunquam antea visa, emptores vndique exciret cum huberrimo quœstu, creuit 

1 Hadriani Ivnii, Hornani, medici, Batavia. F. Rapheleng. 1588. 4°. p. 255 et ss. 



Digitized b; 



Xll INTRODUCTION. 

simul artis amor, créait ministerîum, additi familiae operarum ministri, prima mali labes, quos inter Ioannes quidam, 
siue is (vt fert suspicio) Faustus fuerit ominoso cognomine, hero suo infidus & infaustus, siue alius eo nomine, non 
magnopere laboro, quod si le n tu m umbras inquietare nolim, contagione côscientiœ quondam dum viuerent tactas. 
Is ad opéras excusorias sacramento dictus, postquam artem iungendorum characterum, fusilium typorum peritiam, 
quaeque alia eam ad rem spectant, percalluisse sibi visus est, captato opportuno tempore, quo non potuit magis idoneum 
inuenjri, ipsa nocte quœ Christi natalitijs solennis est, qua cuncti promiscue lustralibus sacris operari soient, choragium 
omne typorum inuolat, instru mentor um herilium ei artificio comparatorum supellectilem conuasat, deinde cum fure 
domo se proripit, Amstelodamum principio adit, inde Coloniam Agrippinam, donec Magontiacum peruentum est, ceu ad 
asyli aram, vbi quasi extra telorum iactum (quod dicitur) positus tuto degeret, suorumque furtorum aperta officina 
fructum huberem meteret. Nimirum ex ea, intra vertentis anni spacium, ad annum a nato Christo 1442. ijs ipsis 
typis, quibus Harlemi Laurentius fuerat vsus, prodisse in lucem certum est Alexandri Galli Doctrinale, quae grammatica 
celeberrimo tune in vsu erat, cum Pétri Hispani tractatibus, prima fœtura. Ista sunt ferme quœ a senibus annosis 
fide dignis, & qui tradita de manu in manum quasi ardentem tœdam in decursu acceperant, olim intellexi, & alios eadem 
referentes attestantesque comperi. Memini narrasse mihi Nicolaum Galium, pueritiœ me» formatorem, hominem ferrea 
memoria et longa canitie venerabilem, quod puer non semel audierit Cornelium quendam bibliopegum ac senio gravem, 
nec octogenario minorem (qui in eadem officina subministrum egerat) tanta animi contentione ac feruore commemorantem 
rei gestae seriem, inuenti (ut ab hero acceperat) rationem, rudis artis polituram & incrementum aliaque id genus, vt 
inuito quoque prae rei indignitate lachrymœ erumperent, quoties de plagio inciderat mentio : tum vero ob ereptam furto 
gloriam sic ira exardescere solere senem, vt etiam lictoris exemplum eum fuisse editurum in plagiarium appareret, si 
vita illi superfuisset : tum deuouere consueuisse diris vltricibus sacrilegum caput, noctesque illas damnare atque execrari, 
quas una cum scelere illo, communi in cubili per aliquot menses exegisset. Quœ non dissonant a verbis Quirini 
Talesii Cos. eadem fere ex ore librarij eiusdem se olim accepisse mihi confessi." 

Ce récit, nous n'hésitons pas à le dire, présente tous les caractères de la bonne foi et nullement 
les allures du mensonge. Il émane d'un homme éminent, qui n'a aucun intérêt réel à propager une 
fable, et parle pour ainsi dire au nom des Etats de son pays, dont il a été constitué l'historiographe 
officiel. Si Junius eut été lui-même imprimeur, ou bibliothécaire de la ville de Harlem, comme 
Test encore aujourd'hui le vénérable M. de Vries, s'il eut été engagé de quelque manière dans 
les polémiques bibliographiques, on aurait peut-être le droit de récuser son témoignage, ou de 
ne l'accepter que comme entaché de partialité. Mais il n'en est rien. Historien des évènemens 
qui se sont accomplis dans sa patrie, il ne touche qu'en passant cette question de l'origine 
de l'imprimerie. Elle ne l'intéresse pas plus qu'une autre; elle ne repond pas à une vanité 
dominante de ses compatriotes, qui s'en soucient fort peu au xvi e siècle ; mais il ne peut cependant 
la passer sous silence, parcequ'elle repose sur une tradition populaire inébranlable, qu'un historien 
ne saurait négliger, sans devenir infidèle à sa mission. 

Cette tradition, il est vrai, a été niée avec opiniâtreté par la plupart des bibliographes ; mais 
la négation, si hautaine qu'elle soit, ne prouve rien contre la vérité ; et ce sont des italiens, 
des français et surtout des allemands, antérieurs à Junius, qui confirment à l'envi cette tradition : 
nous allons les énumérer par ordre de dates. 

1499. Et d'abord nous avons un des élèves de Guttenberg, Ulrich Zell, le premier 
imprimeur de Cologne, qui vient nous dire, — par l'organe de l'auteur anonyme de la chronique 
de Cologne, 1 imprimée du vivant de Zell, et dans la ville même qu'il habitait, — en parlant de 
l'imprimerie : " bien que cet art ait été inventé à Mayence, comme nous l'avons dit, de la manière 
" qui est maintenant généralement en usage, cependant sa première ébauche a été réalisée en 
" Hollande, dans les Donats, qui ont été imprimés dans ce pays avant ce temps, et de ces Donats 
" date le commencement du susdit art." 

* Crpnica van der Hilliger stat van Coellen. Fol. 311, verso. Coin, J. Koelhof, 1499. Fol. 



Digitized by 



Google 



INTRODUCTION. 



Sans doute on peut appliquer ces paroles aux Donats xylographiques ; mais il n'y a rien 
de forcé à les appliquer également aux Donats en types mobiles, quoique grossiers, dont, plus 
heureux que Scriverius, nous avons pu voir en Hollande, non seulement des fragmens imprimés 
d'un seul côté en caractères mobiles, mais un exemplaire complet opistographique, en types 
mobiles de fonte, semblables à ceux du Spéculum. 

1500-1540. Mariangelus Accursius, un des plus célèbres critiques italiens, dans une note 
qui nous a été conservée par Angelo Rocha, 1 et que les adversaires de Harlem ne manquent pas 
d'invoquer, comme une infirmation du témoignage de Zell, confirme au contraire ce témoignage 
dans ce qu'il a de plus important, c'est-à-dire, l'attribution à la Hollande des premiers Donats 
xylographiques ou non. Après avoir rendu hommage à Faust et à Schœfier de Mayence, 
Accorso dit : 44 Impressus autem est hic Donatus et Confessionalia primum omnium anno 1450. 
44 Admonitus certe fuit ex Donato, Hollandias prius impresso in tabula incisa." 

Si, au commencement du xvi e siècle, il était admis en Italie, aussi bien qu'en Allemagne, 
que les Donats hollandais avaient donné la première idée des perfectionnemens de l'imprimerie 
aux célèbres typographes mayençais, on ne peut s'empêcher de reconnaître que ce fait seul 
établit la participation de la Hollande à l'invention de l'imprimerie ; et que dès lors, la part 
plus ou moins grande qui lui revient, mérite d'être discutée avec plus de calme et d'impartialité 
que n'en ont montré jusqu'à ce jour ses adversaires. 

1563. Dierick Coornhert, pensionnaire de Harlem, traduit en hollandais le traité de Officiis 
de Cicéron et le publie en 1561. 2 Dans sa dédicace au Bourgmestre et aux Échevins et 
Conseillers de Harlem on lit : 44 Bien souvent il m'a été dit, et j'ai pleine confiance en cette 
" parole, que l'art si utile de la typographie a été d'abord découvert dans cette ville de 
" Harlem, bien que d ? une façon tout-à-fait grossière ; et comme il est plus facile de perfectionner 
" que d'inventer, ce que chacun ignore, l'art ayant été transporté ensuite à Mayence par un 
44 valet infidèle, il y fut rapidement amélioré ; de plus cette ville ayant eu l'honneur de le 
" divulguer et de le répandre la première, elle eut le renom d'avoir fait la découverte, de sorte 
" que nos concitoyens ne trouvent aucune créance quand ils s'efforcent d'attribuer cette gloire 
44 au véritable inventeur, bien que cette opinion soit établie sur des raisons incontestables, 
44 et tenue communément comme indubitable par les personnes âgées de notre ville. Et je 
" n'ignore pas que la renommée de Mayence, par la négligence inconsidérée de nos ayeux 
44 n'ait poussé dans tous les esprits de si profondes racines, que nulle raison, quelque évidente, 
44 quelque certaine et quelque invincible qu'elle soit, ne pourra l'en extirper jamais. Mais, 
44 par ce seul motif qu'elle n'est connue que de peu de monde, la vérité ne peut cesser d'être 
44 la vérité. Aussi cette opinion est-elle pour moi d'une certitude et d'une évidence entières, 
44 appuyée, comme elle l'est sur le témoignage de vieillards respectables et véritablement dignes 
44 de foi, qui ne m'ont pas seulement fait connaître la famille du prototypographe, mais qui 
44 m'ont souvent cité son nom et son prénom, et qui m'ont décrit sa méthode grossière d'imprimer, 
44 en me montrant du doigt la maison qu'il habitait. Donc sans jalouser l'honneur d'autrui, 
44 mais poussé par l'amour de la vérité, j'ai dit quelques mots dans l'intérêt de la gloire que 
44 mérite cette ville." 

1 Bibliotheca Vaticana. Appendix, p. 411, Romae, 1591. 4°. 
4 Cicero, over der pligten. Harlem, 1561. 8°. 

d 



Digitized by 



xîv 



INTRODUCTION. 



Ici se place le témoignage de Jean Van Zuiren, jurisconsulte de Harlem, qui fit imprimer 
un dialogue sur l'invention de l'imprimerie ; ce livre déjà perdu du temps de Scriverius était 
intitulé, " Zurenus junior, sive de prima et inaudita hactenus vulgo, et veriore tamen artis 
" typographie» inventione." L'auteur y revendique les droits de sa patrie et le titre seul de 
son livre, dont Scriverius nous a conservé un fragment dans son Laurecranz* montre qu'il a 
été écrit avant la Batavia de Junius. 

1567. Lodovico Guicciardini, neveu de l'historien, né en juin 1523, mort en 1589 à Anvers, 
où il fut mis en prison par ordre du Duc d'Albe, après avoir été le favori du terrible lieutenant 
de Philippe d'Espagne, a publié une description des Pays-bas, qui a eu un grand nombre 
d'éditions. On lit dans la première publiée à Anvers en 1567, 2 fol. p. 180 : 

" In questa terra non solo per voce publica de gli habitatori, e di altri Hollandesi, ma ancora per alcuni scrittori, e per 
altre memorie si truoua que fu primamente inuentata Farte deilo imprimere, e stampare lettere e caratteri in foglio al modo 
d'uggi, impero venendo l'autore a morte innanzi, che Tarte fusse in perfettione, e considerazione, il seruidore suo (secondo 
dicono) andl a dimorare a Maganza, oue dando lume di quella scienza, fu raccolto allegramente, e quiui dato opéra con 
ogni diligentia, a tanto negotio, ne vennero alTintera notitia, e total perfettione. Onde è poi volata, ed inueterata la 
fama, che di quella citta sia vscita Tarte, e la scienza délia stampa : quel che ne sia alla verità, non posso, ne voglio 
giudicare, bastando mi d'hauerne tocco vn motto, per non progiudicare a questa terra e Regione." 

1570. Abraham Ortels, dans son Theatrum Orbis Terrarum, in fol. sans date, mais imprimé 
à Anvers en 1570, à la légende de la carte de Hollande, fol. 44, n'oublie pas de dire, en parlant 
de Harlem, " Hic artem imprimendorum librorum primum inventum incolis et civibus persuasum 
"est." 

1574. George Bruin, Braun ou Brun, suivant la langue dans laquelle il fait imprimer 
son ouvrage, intitulé Civitates orbis Terrarvm (Cologne, 1574), in folio, dit au 2* volume, fol. 26, 
contenant la carte de Harlem : 

" Ceste ville est la plus grande de toutes les villes de Hollande, et qui tient entre elles le second lieu en dignité. 
On tient pour chose véritable nô en ceste ville seulement, mais aussi en tout le pays de Hollande, q l'art d'imprimer 
a esté inuenté à Harlem. Laquelle opinion est confirmée par aucuns autheurs, et mesme par certains mémoires d'hommes 
particuliers habitans d'icelle. Toutes foys auant que celui qui Pinuenta eust parfaict son art, et qui la pust manifester 
en public, il deceda de ceste vie, et son seruiteur se retira à Mayence, où il publia ladicte art, à cause de quoi il fust 
le très bien venu et traicté en ceste ville là." 

1581. Natalis Cornes 3 dans la description de Harlem dit : 

" Memorabilis esse potest hœc vrbs ob diuinum prope inuentum imprimendorum librorum, quod fuit Ioannis 
Cutembergii primùm excogitatum anno salutis nostrae 1453. qui cum rudem quandam rationem prius inuenisset, vti 
sunt res prope omnes recens ortae, habuit famulum satis callidum, et artis domini obseruantem. Famulus mortuo 
Ioanne vbi Mocontiacum adiisset artem ad meliorem rationem perduxit, atque inde didita est fama quod eius vrbis 
fuit inuentum." 

H est évident que Natalis Cornes, ignorant le nom de Laurent Coster, qui n'est donné 
pour la première fois que par Junius en 1588, c'est à dire sept ans après la publication de 
l'Histoire Universelle que nous venons de citer, attache à la tradition de l'invention de l'imprimerie 
le nom de Guttemberg, déjà répandu dans toute l'Europe par les ouvriers sortis de l'atelier 

1 Laurecranz door Laurens Coster. Harlem, 1628. 4°. 
8 Descrittione di tutti i Paesi Bassi. Anvers, 1567. Fol. 

3 Natalis Comitis Vniversœ Historiée svi temporis libri triginta. Venetiis, 1581. FoL P. 521. 



Digitized by 



Google 



INTRODUCTION, 



XV 



de Mayence. Atkyns 1 tombe dans la même erreur, presque un siècle après lui. Tel qu'il 
est cependant, le témoignage de Noël Conti, plus connu sous le nom de Natalis Cornes ou 
Comitum, offre une certaine autorité : ce n'est point celui d'un écrivain spécial dont 
ropinion est faite d'avance. Né à Milan, Conti passa toute sa vie à Venise, où il écrivit 
ses ouvrages; et la première édition de son Histoire Universelle parut dans cette ville en 
1572, 4°. Il est vrai, qu'il peut avoir emprunté ce qu'il dit à Guicciardini, dont le livre, fort 
connu en Italie, avait paru en 1567. Mais en admettant nécessairement cet emprunt d'un 
historien à l'autre, et en niant la sincérité du premier, on révoquerait de même en doute 
les faits historiques les plus certains. 

1584. Michael Aitzingerus (Michel von Eytzing) dit dans la traduction allemande de son 
Léo Belgicusy publiée à Cologne en 1584, sous le titre de " Niederlàndische Beschreibung auf den 
Belgischen Lôwen," in fol., p. 75, " Zum andern, zo findt man auch, das in diser stadt Harlem die 
" Kunst der Truckerey auff unser jetzige Weisz mit Buchstaben und Caracteribus, auff papir 
<c oder sonst zu trucken, durch einen daselbst erstlich erfunden. Darnach aber mit absterben 
" solches Meisters, durch seinen Knecht in der churfùrstlichen Reichstadt Meintz, zu volkommener 
" Endtschafft aus Liecht gebracht sey worden." 

1594. Un autre témoignage postérieur à la publication de Junius il est vrai, mais évidemment 

appuyé sur d'autres autorités que la sienne, puis qu'il émane d'un auteur mort en 1575, celui 

de Mathias Quadus doit trouver sa place ici : Quad, qui était graveur, dit dans son Evropae 

totivs terrarvm partis praestantissimae description Colonise, 1594, fol. 27 : 

" Harlemum omnium quae in Hollandia sût vrbs amplissima, cui incolarum suorum testimonio Typographie» artis 
inuentio debetur, aiunt enim eius inuentorem ante perfectam artem morte prœuentum, eiusque deinde seruum Moguntiacum 
profectum, vbi continuo exercitio ad perfectionem ars perdveta est, vt haec altriz seu nutrix, illa artis mater sit." 

1601. Quoique le témoignage de Jean François Le Petit, 1 greffier de Bethune en Artois, 

soit également postérieur à la publication de la Batavia de Junius, il mérite d'être cité en entier 

pareequ'il confirme le récit de ce dernier en le complétant sous certains rapports. Nous copions 

Le Petit avec son ortographe et les fautes d'impression de son livre : 

" En ce temps l'Art d'Imprimerie et la facô de soudre les lettres et caractères pour imprimer en foeiiille, ainsi qu'a 
présent on use partout l'Europe fut inventée en la ville de Harlem en Hollande, comme ceux de la ville s'en vantent, 
et quelques Autheurs en font mention. Mais l'inventeur venant a Mourir avant que l'art fut en sa perfection, son 
serviteur (ainsi qu'on dit) s'en alla demourer a Mayence: ou mettant c'este science nécessaire en public et lumière 
fut recevillie ioyeusement, et la mettant en œuvre avec diligence, on luy donna telle et si entière perfection pour 
la cognossance qu'en travaillant ils en acquirent, que depuis on a estimé, et le bruit a couru partout, que ce fut a 
Mayence que ceux de Harlem en afferment. H y avoit en la ville de Harlem un honorable citoyen nommé Laurent 
Ianson, dit le Coustre (qui estoit lors un honorable et profitable office héréditaire à sa famille) cestuy-ci demouroit 
en une belle maison à Popposite du Palais Royal (dont la structvre en fait encore foy pour le iourdhuy). Vn iour 
Laurent estant au bois ioignant la ville se pourmenant après soupper (comme c'estoit lors la coustume des bôs bourgeois 
menans vie oyseuse) print de l'escorce de faulx de la quelle il s'amusa à tailler quelques lettres, les quelles renversées il prenoit 
plaisir de presser sur du papier, et voyant que cela marquoit à droit il continua d'en tailler de ceste façon tant qu'il en fit 
pour un vers entier, lesquels voyant avoir ainsi prins marque, pour en laisser quelque mémoire à la postérité de ses enfans, 
comme chose nouvelle, il plongea les dicts caractères en de l'encre l'un devant l'autre après et ainsi les imprimoit 
sur le papier : puis pour le faire commodément lioit des mots tous entiers ensamble : ce que voyant ainsi succéder et 
que l'encre cômune estant par trop fluide maculoit le papier aydé de son gendre Thomas Pietersz lequel eut quatre 

1 The Origin and Growth of Printing. London, 4°. 1664. 

2 La Grande Chroniqve ancienne et moderne de Hollande, Zélande, Westfrise, Vtrecht, Frise, Overyssel, et Groeningen, 
jusques à la fin de l'an 1600. Dordrect, 1601. Fol. Vol. i. p. 461. 



Digitized by 



Google 



xvi 



INTBODUCTION. 



fils lesquels ont tous esté Bourgmaistres de la ville de Harlem (pour montrer qu'une si noble science n'a point esté 
inventée par des esprits serviles et mechaniques) ils inventèrent une autre sorte d'encre plus espoisse et glueuse 
puis continuèrent si bien leur invention (comme l'ouvrage apprend l'ouverir) qu'ils trouvèrent moyen de ioindre de 
tels caractères l'un parmy l'autre iusques a une Page entière, qu'ils imprimoient seulement d'un costé: et dont s'en 
voyent encore les impressions en ladicte ville de Harlem qui ont esté curieusement gardées en la maison du dit 
Laurent par les arrière nepveux de Thomas Pietersë sô gendre. Après qu'ils eurent cognu que cest art estait seur en 
bois, ils en firent de plomb puis d'estain, et finalement trouve la science d'imprimer a deux costez comme on fait encore : 
tenant leur art secrette : et comme chose si nouvelle et si noble plaisait à tout le monde que chacun vouloit en avoir, 
et que ce qu'ils avoyent cômencé par plaisir croissoit en proufit, il leur covint avoir ces serviteurs pour les ayder, 
soubz serment de n'en rien apprendre ny révéler a personne. Mais le malheur leur advint, qu'être ces serviteurs 
un Iean (qu'aucuns disent avoir esté ce Faustus) comme l'arron perivre, et desloyal ayât aprins tout ce qu'il eut sceu 
apprëdre en cest art, espiant le tems la veille de Noël, que chacun estoit a l'Eglise, desrobba les instrumens et la 
sience de son Maistre, et s'enfuit à Amsterdam, de la à Cologne puis à Mayence, ou se sentant estre en seureté, il 
mit finalement à en faire profession et à tenir boutique ouverte, Messire Adriê le ieune Médecin renommé de la 
ville de Home en West-Frise, dit en son livre, De Battavia, avoir veu en langue vulgaire de ces premières îpressiôs d'un 
costé en la ville de Harlem. Dit outre avoir ouy dire de son Maistre d'Escole nommé Nicolas Galle, homme de 
grade mémoire, et d'une vénérable vielesse, que quand ledit Galle estoit encore ieune, il auroit entendu d'un certain 
Cornille Imprimeur à l'imprimerie du dit Laurent Ianson Inventeur : comment cest art avoit esté premièrement trouuée, 
(comme nous l'avons dit) depuis pollie, et décorée, et prins son accroissement, ce qu'il disoit avec telle ardeur que quand 
il faisoit mention du Larron, il plouroit, et se tourmentoit par telle façon qu'il souhaittoit de pouvoir estre bourreau 
pour le pendre s'il estoit à recouvrer, se maugréant, et Despitant d'avoir iamais demeuré en un mesme service, avec 
luy, et couché en une mesme chambre. 

" Or ie ne veux ny ne peux témérairement iuger de la vérité de ceste chose, me suffisant d'avoir escrit ce que 
dessus pour ne faire tort à la ville de Harlem ny au pays de Hollande si ie suprimoye une chose qu'ils afferment: 
se plaignans du tort qu'on leur fait de le vouloir attribuer à autruy pour les priver d'un tel honneur, qu'ils maintiennent 
leur estre premièrement deu. Touteffois, voyons ce qu'en dit Polidore Vergile en son livre des Inventeurs des Choses, 
Iean de Guttenbergh (dit-il) gentilhomme alleman, et honoré du titre de Chevalier (ainsi que nous l'avons entendu de 
ceux de son Pays) fut le premier qui en la Cité de Mayence trouva, et inventa l'art d'imprimer les livres, et avant 
tout autre exercea ceste science: et lequel avec non moindre esprit et industrie (ainsi qu'on dit) fut inventeur de 
l'encre de laquelle on use à imprimer. Ces mots de Polidore ne sont pas encore assez bastands pour demonstrer que 
Guttenberch en ayt esté tout le premier inventeur. Mais est à présupposer que le Larron Ian fauste ne l'ozant de 
soi-mesme manifester, craignant que son larcin ne fut descouvert, et luy puny selon son mérite, l'auroit enseignée à 
Guttenberch, qui par ces grands moyens l'auroit fait valoir, et tout à coup abondamment mis en lumière. 

" Mais ceux du Royaume de China Disent que cest art est tirée de leur Inventiô première, par quelqu'un qu'ils 
adorent corne un de leurs dieux. Et que leurs ancestres trafiquans avec les Roxolaves (qui sont Russes) et Moschouites, 
et cherchans les haures, et ports commodes de l'Europe, aucuns Allemans (mais plustost Hollandois lesquels comme 
nous avons dit plusieurs fois cy-devant, ont esté souvent nommez Allemans et qui sont aussi plus familiers de la 
mer et de longs voyages que nuls autres Allemans) les ayans suivy par la mer Eritthrée et par l'Arrabie estre venus 
en China, en auroyent emporté quelques livres imprimez, lesquels seroyent tombez ez mains de Gutenberch, ou plustost 
que Laurent Ianson luy mesme auroit fait ce voiage, et rapporté les dicts livres (sans neantmoins sçavoir comment 
ils auroient ésté faicts) pour une nouveauté, dont depuis il en auroit puisé et tiré l'art comme nous avons dit: car 
apparemment il pouroit remarquer si ceste impressiô estoit taillée sur une planche entière, ou bien si elle estoit imprimée 
par pièces, cpii l'auroit fait penser à un si petit commencement déspreuve comme nous avons dit, qui depuis est tombe 
ez mains de Guttêberch par le moyen dudit Larron. Ce que si ainsi comme les Chinois le descrivët en leurs histoires : 
il s'ensuy t nécessairement que l'art d'imprimer est parvenu d'eux iusqs à nous : de tât plus que ceux qui ont hante au 
Pays de China (dont y a plusieurs Hollandois) et en ont descrit leur voiage et particularitéz, tesmoiguent y avoir veu des 
livrer imprimez plus de cinq cents ans (si on doit croire les chinois) devant que l'invention fut iamais cogniie ez Pays 
de pardeça. Quoy qu'il en soit ie m'en rapporte à la vérité." 

Nous avons cru devoir citer en entier ce curieux plaidoyer d'un français du xvi e siècle en 
faveur de Laurent Coster. On reconnaît il est vrai les sources où il a puisé, c'est-à-dire la 
Batavia de Junius, et la Description des Pays-bas de Guicciardini ; mais Le Petit n'est point 
un copiste servile, et cette supposition d'un voyage que Laurent Janszoon Coster aurait fait 
en Chine, montre que le greffier de Béthune avait étudié la question sous toutes ses faces. 



Digitized by 



INTRODUCTION. 



xvîi 



Quoique nous ne puissions admettre sérieusement l'hypothèse de J. F. Le Petit, que rien 
ne confirme d'ailleurs : la possibilité de cette transmission de l'Imprimerie, de la Chine ancienne 
à l'Europe du moyen-âge, a été admise par un trop grand nombre d'auteurs, pour que nous 
résistions à la tentation de résumer ici un travail que M. Stanislas Julien a inséré dans le 
Journal Asiatique de Juin 1847 (4 e série, vol. ix. p. 505). Déjà Klaproth avait fait observer 
que l'imprimerie, originaire de Chine, aurait pu être connue en Europe dès le xiv e siècle, si 
les européens avaient su lire et étudier les historiens persans, qui, dans un livre terminé en 
1310, décrivent assez clairement le procédé de l'impression employé par les Chinois. 

M. Stanislas Julien montre par des extraits de livres chinois comment, vers l'an 593 de 
notre ère, il fut ordonné, par un décret, de recueillir tous les dessins usés et les textes inédits, 
et de les graver sur bois, pour les publier. Ce fut là le commencement de la gravure en 
planches de bois : les types mobiles ne vinrent que plus tard et la première impression avec 
ces types se place entre 1041 et 1049 de J. C. On trouve, dit M. Stanislas Julien, dans les 
Mémoires de Tchin-Kouo> liv. xix. fol. 14, que, — 

" Dans la période King-li " (entre 1041 et 1049 de J. C), " un homme du peuple nommé Pi-Ching, inventa une 
autre manière d'imprimer avec des planches appelées ho-pan ou planches mobiles. 

" Il prenait une pâte de terre fine et glutineuse, en formait des plaques régulières, minces comme les pièces de 
monnaie appelées Tsien, et y gravait les caractères. 

" Pour chaque caractère il faisait un cachet ; puis il faisait cuire au feu ces cachets pour les durcir. 

" Il plaçait d'abord, sur une table, une planche en fer, et l'enduisait d'un mastic composé de résine, de cire et de 
chaux. 

" Quand il voulait imprimer, il prenait un cadre en fer, l'appliquait sur la planche de fer, et 7 rangeait les types 
en les serrant étroitement les uns contre les autres, chaque cadre rempli formait une planche. 

" Il prenait cette planche, l'approchait du feu pour faire fondre un peu le mastic ; puis il appuyait fortement sur 
la composition une planche de bois bien plane, et, par ce moyen, les types devenaient égaux et unis comme une 
meule de pierre 

" Les caractères étaient classés par ordre tonique, et tous ceux de chaque ton étaient disposés dans des casiers 
particuliers. S'il se rencontrait, par hazard, un caractère rare qui n'eut pas été préparé d'avance, on le gravait de 
suite, on le faisait cuire avec un feu de paille, et l'on pouvait s'en servir à la minute. 

" La raison qui empêcha l'inventeur de faire usage de types en bois, c'est que le tissu du bois est tantôt poreux, 
tantôt serré, et qu'une fois imprégnés d'eau, ils auraient été inégaux, et que, de plus, ils se seraient agglutinés au 
mastic de manière à ne pouvoir plus être enlevés. Il valait donc beaucoup mieux faire usage de types en pâte de 
terre cuite. Lorsqu'on avait achevé le tirage d'une planche, on la chauffait de nouveau pour faire fondre le mastic, 
et l'on balayait avec la main les types, qui se détachaient d'eux-mêmes sans garder la plus légère particule de mastic 
ou de saleté. 

" Quand Pi-Ching fut mort, ses camarades héritèrent de ses types, et les conservent encore précieusement. 1 
" On voit par ce dernier passage, ajoute M. Stanislas Julien, que l'inventeur des types mobiles en Chine n'eut 
pas d'abord de successeur, et que l'on continua à imprimer, comme auparavant, avec des planches de bois gravées." 

Les types mobiles ne furent repris qu'après 1662 lorsque les missionnaires européens décidèrent 
l'empereur Khang-hi à faire graver deux cent cinquante mille types mobiles en cuivre, qui 
servirent à imprimer une collection de six mille volumes in 4°, dont l'impression peut rivaliser 
avec les plus beaux ouvrages publiés en Europe. 

1 $ous demandons pardon à M. S. Julien d'avoir supprimé les parenthèses au moyen des quelles il explique ce que le 
texte peut avoir d'obscur ; mais nos lecteurs le comprendront parfaitement tel qu'il est. 



e 



Digitized by 



INTRODUCTION. 



IL 

La question de l'invention de l'imprimerie se trouve donc intimement liée avec la production 
du Spéculum Humanœ Salvationis, par le récit de Junius, appuyé des témoignages d'Ulrich 
Zell, de Mariangelo Accorso, de Jan van Zuiren, de Dierick Volkertszoon Coornhert, de 
Lodovico Guicciardini, d'Abraham Ortels, de George Bruin, de Michel von Eytzing, de Mathias 
Quadus, et de Jean François Le Petit. Nous manquerions cependant à notre profession de 
foi d'impartialité, si nous ne disions pas tout de suite : 1° que les témoignages d'Ulrich Zell 
et d' Accorso se confondent et peuvent fort bien ne s'appliquer qu'aux Donats xylographiques; 
2° que ceux de Van Zuiren et de Coornhert nous semblent importants, parcequ'ils reposent 
sur la tradition locale d'un événement, qu'un certain nombre de témoins pouvaient encore 
attester de auditu ; 3° que le témoignage de Guicciardini, indépendant des deux précédents 
et appuyé probablement sur des documents et des écrits perdus aujourd'hui, garantit d'avance 
l'autorité de Junius; 4° qu'Abraham Ortels, George Bruin, Natalis Cornes, Michel von 
Eytzing, et Mathias Quadus, paraissent avoir copié simplement Guicciardini; 5° que Jean 
François Le Petit a puisé son récit de l'invention de l'imprimerie, pour la plus grande partie 
dans Junius et le reste dans Guicciardini, dont les éditeurs insérèrent d'ailleurs plus tard 
mot à mot le passage de Le Petit à l'article de Harlem; 6° Enfin qu'Adrien de Jonghe, 
historien fidèle et véridique de ce qu'il raconte, a établi une enquête sur ce qu'avaient dit 
précédemment Van Zuiren, Coornhert, et Guicciardini, et constate la tradition sans inventer ni 
falsifier aucun des rènseignemens qu'il nous transmet dans sa Batavia. Telle est du moins 
l'impression que laissent les pièces que nous venons de citer in extenso. 

En Allemagne la réclamation relativement tardive de Junius, ne souleva pas d'abord les 
colères qui se sont exhalées depuis, dans les écrits de Heinecken, La Serna Santander, Umbreit, 
Wetter, et particulièrement de C. A. Schaab, juge du cercle de Mayence. D'ailleurs, les 
exemplaires du livre xylographique étaient si rares et si peu connus, que les élémens de la 
discussion faisaient défaut. Junius n'avait parlé que d'une édition hollandaise du Spéculum; 
Scriverius en découvrit une édition latine : 

" Ostendit nobis nuper P. Scriverius citatum à nobis alibi Spéculum salutis non Belgicè sed latinè editum, primum 
magnœ Artis rudimentum, cujus paginse glutine commissae fuerant, ut videri possent opistographae. Sed attendus 
consideranti facile apparuit, non collectas fuisse litteras singulas digestasque in vocem, vocem in versus, versus plures 
in paginam ; sed singulas paginas singulis tabellis ligneis expressas fuisse, imaginibus litterisque extantibus et prominentibus, 
sicut sigillis et ectypis soient imprimi notae rerum materiâ molliori, et ut ex libris ad nos evectis è sina apparet, Sinenses 
libros suos adornare ; quae res ut affinitatem aliquam cum Arte typographicâ hodiernâ habet, ita multùm adhuc à 
perfectione Artis remota est." 1 

Naudé, essayant de réfuter Bertius, nie l'existence même des livres xylographiques : 2 

" Bertius maintient que le Spéculum salutis ne fut pas imprimé avec des cbaractères séparez, mais sur de grandes 
pages de bois, qui estoient toutes d'vne pièce, .... qui est tout justement le contraire de ce qu'en avoit asseuré Junius. . . . 
Mais i'estime que le Spéculum salutis, ny aucun autre liure, n'a iamais esté imprimé auec ces planches de bois gravées 
depuis vu bout iusqu'à l'autre sans distinction des lettres ny des mots." 

1 Petrus Bertius, Commentaria rerum Grermanicarum. Lib. iii. p. 613. 
* Addition à l'Histoire de Lovys XL Paris, 1630. 8°. pp. 260 et 265. 



Digitized by 



Google 



INTRODUCTION. XIX 

Cette dissidence fort naturelle entre Junius et Bertius, puis que l'un n'avait vu qu'une 
édition hollandaise en types mobiles et l'autre l'édition latine xylographique, sert de massue 
à Bernard Malinkrot, 1 pour frapper sur lun et l'autre et nier l'existence de Laurent Coster. 

Mais Boxhorn 2 répond à Malinkrot : 

" Videtur ne tibi aliquid obstare, quominus utrâque linguâ id Opus potuerit vulgari ? Extat Latinum in Bibliothecâ 
etiam meâ similis Speculi monumentum, ad cujus spectaculum totius Academiœ nostrœ, et exterorum omnium, ac tuos 
oculos nunc invito." 

Chevillier* ajoute : 

" Tout est incertain de ce Livre. On ne peut point assurer qu'il soit imprimé en Hollande plutôt qu'en Allemagne, 
à Harlem plutôt qu'à Mayence, par Laurens Coster, plutôt que par Jean Faust. ... H n'est pas même certain, qu'il 
soit imprimé par tables gravées. Je l'ai dit pages 20 et 23 après quelques personnes qui le croyent et un Libraire 
qui Ta écrit. Mais depuis j'ai fait voir les deux Exemplaires ensemble, celui qui est aux Celestins et celui que 
j'ai à un Imprimeur, à un Fondeur et à un Graveur, qui estiment, que l'impression en a été faite par des lettres de 
métail, fondues et mobiles." 

Cette incertitude, signalée par Chevillier, ne commence à se dissiper que lorsque Meerman, 

en publiant ses Origines Typographicœf donne un fac-similé. Mais Meerman se place à un 

faux point de vue quand admet que Laurent Coster n'est pas allé plus loin que l'invention 

des types mobiles de bois. Cette erreur avait été partagée par Henry Spieghel, qui dans son 

poëme intitulé Hertspiegel? dit : 

" 0 Haarlems Kioeke gheest, u lof zal eeuwig flonkren 
Al heeft de roem Van Ments u faam heel doen verdonkren 
Ghi hebt houtstaefkens, eerst in houtplaats feil, gepast : 
En na, met snoerkens die (als schrift) by een ghetast." 

" 0 puissant génie de Haarlem votre gloire brillera éternellement, quoique la renommée de Mayence ait complètement 
obscurci votre renommée. Vous avez ajouté de petits bâtons de bois, à défaut des planches primitives: et ensuite avec 
de petits cordons vous les avez rapprochés l'un de l'autre (comme de l'écriture)." 

Certes la transition des planches de bois aux caractères mobiles de bois, puis aux caractères 
mobiles de métal est dans Tordre logique des choses. Si l'imprimerie a réellement été inventée 
par un xylographe plus intelligent que ses confrères, cet inventeur a dû commencer par scier des 
images avec leurs inscriptions pour les employer dans un autre ouvrage du même genre. Il a dû 
ensuite scier dans sa planche un certain nombre de mots et de syllabes, qu'il était facile d'utiliser 
dans une autre composition. Mais en procédant ainsi il n'aura pas tardé à s'arrêter court devant 
l'impossibilité d'imprimer, même un petit nombre de pages, avec les débris d'un ouvrage considérable. 

En supposant, ce qui paraît hors de doute, que l'Apocalypse et la Bible des pauvres aient 
précédé le Spéculum Humanœ Salvationis ; que les parties de leurs planches, qui contiennent 
du texte et ne se retrouvent pas, tandis que les dessins se retrouvent dans les premiers 
livres publiés en Hollande, aient été sciées ligne par ligne, mot par mot, syllabe par syllabe, 
le xylographe n'aurait certainement pas trouvé dans tout ces débris, de quoi composer une 
demi-colonne du Spéculum Humanœ Salvationis. 

1 De Ortu et Progressu Artis Typographie». 1639. 8°. p. 52. 

2 Dissertatio de Typogr. invent. ann. 1641. 4°. 

3 Orig* de l'Imprim. de Paris, p. 281. 

4 G. Meerman. Orig. Typogr. Hagae Comit. 1765. 4°. 

5 Hertspiegel. Amsterdam, 1614. 8°. Liv. ii. v. 69 et ss. 



Digitized by 



XX 



INTRODUCTION. 



Il est donc évident que dès le premier pas, un xylographe conduit logiquement à l'invention 
de la typographie, a rencontré un obstacle infranchissable, dans la nécessité de graver lettre 
par lettre, une quantité de caractères suffisante pour composer même quelques pages d'un 
livre où le texte occupe les deux tiers de la page. 

Ce qu'il y a de singulier : c'est qu'une telle impossibilité n'a pas frappé un fondeur de 
caractères du siècle dernier, Fournier, qui a vu des caractères mobiles de bois dans presque 
tous les livres imprimés au xv e siècle. 

L'idée de Meerman, dont il faut chercher la source dans un louable esprit de conciliation, 
fut acceptée généralement en Angleterre. Bagford, qui se fit l'avocat de Harlem, la défendit 
dans les Transactions Philosophiques de 1705, vol. xxv. Mais l'autorité de Bagford n'est pas 
à beaucoup près aussi respectable que celle de Bowyer, qui dans son livre anonyme sur 
l'Origine de l'Imprimerie, 1 non seulement traduisit en Anglais le travail de Meerman, mais encore 
accumula une foule d'argumens nouveaux en faveur de la Hollande. Malheureusement Bowyer, 
s'étayant de l'hypothèse de Meerman, accepta sans broncher la théorie des types de bois mobiles. 

L'hypothèse des types de métal gravés à la main séparément, étant encore plus inadmissible 
que la première, ne pouvait qu'égarer dans la lice infinie des conjectures, jusqu'à ce qu'enfin, 
dans ces derniers temps, un écrivain qui a l'avantage de joindre la pratique à la théorie, 
M. Auguste Bernard, est venu expliquer et pour ainsi dire prouver matériellement 2 que les 
types mobiles du Spéculum étaient métalliques et qu'ils avaient été fondus dans le sable : 
" Comme les petits colifichets destinés aujourd'hui à servir d'épingle de chemise, de bréloque 
" de montre," &ca. " Cette manière de fondre," continue M. Bernard, " dût se présenter 
44 naturellement à l'esprit des premiers imprimeurs, qui avaient alors sous les yeux les 
" merveilles produites par la fonte des objets de bijouterie et d'orfèvrerie de cette époque 
44 artistique." 

Ebert a eu raison de dire 3 que les hollandais avaient compromis leur cause en voulant 
sappuyer sur un trop grand nombre de témoignages. Junius en effet ne dit nullement que 
Laurent Coster ait été xylographe et conduit logiquement, par la nature des choses et l'analogie 
successive des procédés, à l'invention de la Typographie. Il le représente au contraire comme 
un bon bourgeois de la ville de Harlem, occupé de toute autre chose que de la gravure des 
images de saints. Il se promène au bois dans les environs de la ville, s'amuse à découper 
des lettres sur de Pécorce de hêtre; et trouve, en les renversant, après les avoir imprégnées 
d'encre, qu'elles laissent sur le papier une impression directe de syllabes, puis de mots, puis 
de phrases, avec lesquels en définitive, en les multipliant, ou peut aisément faire un livre. 

C'est bien ainsi que se produisent les inventions les plus importantes. Elles ne sont point 
dues aux hommes spéciaux, et ne procèdent pas graduellement, pas à pas, du connu à l'inconnu. 
Elles surgissent tout à coup, d'un seul bond, entre les mains d'hommes, pour la plupart étrangers 
à la science ou à l'art, d'où elles auraient dû découler à-peu-près inaperçues, dans une série de 
progrès successifs. Les exemples sont trop éclatants pour n'en pas rappeler ici quelques-uns. 
N'est-ce pas en effet un moine qui trouve la poudre-à-canon ? N'est-ce pas un autre moine 

1 The Origin of Printing. In two Essays. London, 1774. 8°. 
* De l'Origine de l'Imprimerie. T. i. pp. 38-45. 
3 Hermès. Leipzig, 1823. IV. St. p. 63. 



Digitized by 



Google 



INTRODUCTION. 



xxi 



Basile Valentin, qui découvre la préparation de l'alcool et de Péther sulfurique? Un simple 
charpentier du Lancashire, Hargrave, invente la première machine à filer; un musicien de 
Munich, Senefelder, trouve la lithographie; le philosophe Pascal donne la première idée des 
omnibus et de la brouette ; et le médecin Perrault est l'architecte de la Colonnade du Louvre, 
un des plus beaux monuments de l'architecture ancienne et moderne! 

Un certain nombre de bibliographes hollandais, à la tête des quels nous citerons J. Koning, 1 
ont fait de Coster, surtout un xylographe, puisqu'ils lui attribuent, non seulement les quatre 
éditions du Spéculum, mais encore V Apocalypse, la Bible des pauvres, le Cantique des 
Cantiques, VArs Moriendi, &ca. 

Cette hypothèse ne s'accorde que difficilement avec le récit de Junius ; car si Coster, en se 
promenant au bois, avait déjà l'habitude de graver des pages entières de texte, il n'a pas dû 
être surpris de voir que les lettres qu'il gravait à l'envers marquaient à l'endroit au moment 
de l'impression; c'est dans son atelier de xylographe, et non dans le bois de Harlem, qu'il 
a inventé les types mobiles. Si au contraire, ignorant l'art de la gravure sur bois, il a trouvé 
le moyen de graver des lettres sur de l'écorce de hêtre, qu'il a ensuite découpée, pour séparer 
les caractères, il est arrivé du premier bond à la découverte des types mobiles, et par conséquent 
à l'invention de la Typographie. 

Est-il possible, qu'ayant ainsi trouvé la Typographie, il se soit résigné à graver des livres 
xylographiques, en attendant l'occasion d'appliquer sa précieuse découverte ? Ayant le moyen 
d'arriver plus sûrement et plus facilement à son but, il aurait préféré employer les procédés 
lents, imparfaits et connus des cartiers contemporains ! C'est là, ce que personne assurément 
n'admettra sans de bonnes raisons qui n'ont pas été données jusqu'ici. 

On chercherait vainement à limiter les travaux de Coster ; car il est impossible de séparer 
comme travail de gravure, la Bible des pauvres, le Cantique des Cantiques, et les cinquante 
quatre premières planches du Spéculum Humanœ Salvationis. Tout le monde s'accorde à 
dire que si toutes les planches de ces trois livres n'ont pas été gravées par la même main, 
elles sont tout au moins sorties du même atelier. Donc ce n'est pas Coster qui a gravé toutes 
ces planches ; car, il ne serait pas donné la peine de le faire, après avoir trouvé les caractères 
mobiles ; ou, s'il avait déjà gravé toutes ces planches, l'invention des caractères mobiles n'a pu 
se faire dans le bois de Harlem, de la manière que raconte Junius. 

Les adversaires de Harlem, au lieu de poser ce dilemme aux partisans de Coster, ont préféré 
nier absolument l'existence de ce dernier; ils ont accusé Junius de fraude et de mauvaise 
foi, et revendiqué hautement pour l'Allemagne la production exclusive des livres xylographiques, 
et même des incunables sans date et sans nom d'imprimeur, sortis des presses de Hollande 
dans le dernier tiers du xv e siècle, — 



Heineken 2 a donné le signal de cette guerre de haute lutte, à laquelle se sont joints avec 
empressement la plupart des bibliographes du Continent ; jusqu'à ce qu'un écrivain allemand, 

1 Verhandeling over den Oorsprong de uitvinding, verbetering en volmaking der Boeckdruckkunst Harlem, 1816. 8°. 
8 Idée Générale d'une Collection d'Estampes. Leipzig, 1771. 8°. 



" La raison du plus fort est toujours la meilleure, 
Nous Talions montrer tout-à-rheure." 



Digitized by 




XXII 



INTRODUCTION. 



d'une grande autorité dans la matière, le bibliothécaire de Dresde, F. A. Ebert, ait jugé à 
propos de se ranger du côté qui lui semblait avoir la justice pour lui, non du côté ou Ton 
criait le plus fort. 

Heinecken attribue la gravure du Spéculum Humanœ Salvationis aux ateliers de Faust 
et de Schoeffer : — 

" Je m'imagine, que le graveur, qui a taillé ces vingt tables de discours en bois, étoit un de ceux que Guttenberg 
et Faust employèrent ; car ils avaient sûrement des graveurs à leur service, et je crois, que ce graveur, étant devenu 
lui-même imprimeur, a fait le reste de l'ouvrage avec les lettres de fonte nouvellement inventées, d'autant plus que ces 
caractères ressemblent entièrement, pour la forme et pour le dessin, aux tables du Donat, et généralement aux caractères 
de l'atelier de Faust et de Schoeffer." 1 

La Serna Santander 2 attribue les gravures et leur impression à Veldener : — 

" Je pense," dit-il, " que tout homme éclairé et impartial trouvera infiniment plus de raison pour attribuer 
préférablement l'impression du sus-dit Spéculum à cet artiste, qui, en 1483, imprima un petit ouvrage dans le même 
genre, contenant en 64 vignettes, gravées sur bois dans le même goût, une histoire de la sainte croix : il serait d'autant 
plus fondé à la lui attribuer, que ce même Veldener réimprima encore, en la susdite année de 1483, le dit Spéculum, 
dont il est ici question, avec les mêmes planches gravées en bois, qui avaient servi aux éditions précédentes, après 
les avoir fait scier en deux pour pouvoir les approprier au format in-4° de cette réimpression." 

Heinecken, qui se connaissait assez bien en gravures, n'entendait rien — il l'avoue lui-même — 
à la typographie. Les caractères du Donat hollandais ressemblent beaucoup, il est vrai, à 
ceux du Spéculum; mais ni les uns ni les autres n'ont de ressemblance avec ceux de Faust 
et de Schoeffer. La Serna Santander, au contraire, connaissant les livres imprimés beaucoup 
mieux que les gravures, commet une erreur grossière en rapprochant les gravures de VHistoria 
Sanctœ Crucis de celles du Spéculum. Loin d'être, comme il le dit, " dans le même genre et 
dans le même goût" les gravures de VHistoria Sanctœ Crucis n'ont aucune analogie, ni avec 
celles qui ornent les 54 premières pages du Spéculum, ni même avec les dix suivantes, qui 
appartiennent cependant à un autre artiste que le dessinateur et le graveur des 48 pages 
précédentes. Cette Historia Sanctœ Crucis est un livre fort rare ; mais il s'en trouve un 
exemplaire dans la Bibliothèque de Lord Spencer; et Dibdin, 3 en donne un assez grand 
nombre de fac-similés pour que tout le monde puisse aisément se convaincre, à première 
vue, du peu de fondement de l'assertion de Santander. 

Fournier le jeune, graveur et fondeur de caractères, en affirmant 4 que le texte du 
Spéculum, " est en caractères gothiques de bois, tant fixes que 6 mobiles,' " avait sans 
doute induit en erreur Meerman, qui croyait pouvoir compter avec toute confiance sur 
une pareille autorité. Fournier annonce en effet dans son livre, qu'il a examiné avec la 
plus grande attention, quatre exemplaires du Spéculum faisant partie de trois éditions différentes ; 
mais il a vu des caractères de bois dans presque tous les livres imprimés au xv* siècle, 
faute de se rendre un compte exact des procédés imparfaits, employés par les premiers 
imprimeurs pour fondre les caractères. Malgré cette méprise le résultat de son examen 



1 Heinek. Idée Générale, p. 447. 

* Dictionn. Bibliogr. Choisi du XV 0 Siècle. ,T. i. p. 40. 

* Bibl. Spencer. T. iii. p. 348, et ss. 

4 Dissertation sur l'Origine et les Progrès de l'Art de Graver en Bois. Paris, 1758. 8°. p. 29. 



Digitized by 




INTRODUCTION. XXÎii 



♦ 

mérite d'être en partie reproduit parcequ'il est le premier auteur qui rende un compte exact 
du monument xylographique qui nous occupe : 

" Ces cinquante-huit estampes en forme de vignettes, séparées au milieu par un ornement gothique, et chargées 
de quelques mots pour faire parler les figures ou les expliquer, n'ont point été gravées, non plus que les précédentes 
(Bible des Pauvres et Cantique) pour faire un livre, encore qu'elles se trouvent en tête d'un des plus anciens que 
l'on connoisse. H est visible que les caractères que l'on a imprimés dessous, ont été faits longtems après les planches. 
Voici comme je le prouve. Les planches ou figures portent les marques d'un long service: des traits ou filets qui 
bordent ces vignettes, sont cassés et crénelés en différents endroits. Ceux qui connoissent l'usage de la gravure en 
bois, savent qu'une planche peut fournir à trente ou quarante mille beaux exemplaires, même à cent si elle est faite 
sur du buis. Les caractères au contraire ont toute leur fraîcheur. Ces estampes ou vignettes, et le caractère qui 
se trouve dessous, sont imprimés à deux fois ; ce qui ae seroit certainement point arrivé, si celui qui a gravé les figures 
avait eu dessein d'en faire un livre; car il les auroit gravées sur la même planche que le caractère, ou il les auroit 
arrangés ensemble, pour les imprimer d'une seule fois. On y voit tout le contraire: ces vignettes sont imprimées 
plus ou moins près du caractère, et plus ou moins droit ; celle-ci s'approche par un coin et fuit par l'autre ; celle-là 
fait un effet contraire, semblable à nos gravures en taille douce, qu'on imprime sans soin dans nos Livres, et qui vont 
quelquefois jusqu'à couvrir le caractère. De plus ces vignettes sont de différentes teintes de couleur grise, les unes 
plus ou moins foncées, les autres presque noires, et d'autres enfin jaunâtres. Le caractère fixe est aussi en gris, mais 
par fois d'une teinte différente de la vignette, et le caractère mobile est noir. L'édition des Célestins 1 est entièrement en 
caractère mobile et très noir, pendant que l'estampe est grise comme celle des autres exemplaires. On ne peut pas 
donner de preuves plus évidentes d'une double impression, et rien ne démontre plus clairement que les estampes et 
le caractère n'ont point été faits l'un pour l'autre, d'où l'on peut conclure que ces estampes étoient, comme les précédentes, 
une suite d'images imprimées, auxquelles on ajoutoit l'explication à la plume; et après l'invention de l'imprimerie, 
on aura ajouté sous ces estampes déjà imprimées, l'explication en caractères sous la presse, au lieu de le faire à la main." 

Personne ne doute aujourd'hui que les types mobiles du Spéculum n'aient été de métal 
et fondus, soit dans le sable, soit par tout autre moyen, sans emploi des poinçons, de la 
matrice et des moules, inventés plus tard par les associés de Guttenberg. Mais cela posé, 
Fournier a très bien vu que les gravures étaient usées tandis que le type était neuf, et 
que l'impression du texte et des figures n'a point été simultanée. Sa supposition que les 
gravures avaient été préparées d'avance pour recevoir un texte à la main n'est peut-être pas 
éloignée de la vérité. 

Dans son traité de l'Origine et des Productions de V Imprimerie primitive en taille de 
bois (Paris, 1759, 8°.), Fournier revient sur la description du Spéculum, et indique comment 
les vignettes ont été imprimées les premières avant l'usage de la presse : — 

" On en a fait l'empreinte," dit-il, p. 154, " avec une encre grise, en posant le papier sur la vignette et frottant 
par dessus avec un instrument poli ce qui a rendu, comme je l'ai dit, le papier lissé, surtout à l'endroit des tailles ; 
après quoi on a imprimé le discours par une seconde opération, avec une même sorte d'encre grise, et par le même 
méchanisme qui rend le papier lissé par derrière." 

Suivant lui encore : — 

" Les 58 vignettes ont été gravées sur un bois convenable à cet usage, c'est à -dire, dur et compacte, comme 
du buis, du cormier ou du poirier, sans quoi les traits fins et délicats des figures n'auroient pû être taillés aussi hardiment, 
sans se fendre et s'égrainer." 

Mais le texte n'a pas été gravé sur le même bois. 2 Ce n'est pas le même artiste qui a 
gravé le tout : — 

1 L'exemplaire du Couvent des Célestins de Paris, maintenant à Vienne. 
4 De l'Origine et des Progrès de l'Imp. primitive, p. 156. 



Digitized by 



Google 



XXIV 



INTRODUCTION. 



" On n'a pas non plus employé pour les unes le même bois dont on s'est servi pour les autres. La gravure des 
caractères est négligée par endroits et inférieure de beaucoup à l'exécution des vignettes. On voit dans le discours 
des pages moins longues que d'autres, quoique composées du même nombre *de lignes, parceque l'écriture a été figurée 
d'un dessein plus serré, et gravée avec plus de négligence dans les unes que dans les autres*. ... Le bois qu'on a employé 
pour les planches de caractères, n'étoit pas d'une nature propre à cet objet ; c'étoit ou du chêne qui ayant des filamens 
poreux en a laissé les marques à des mots, et même à des lignes entières, par des raies blanches qui les séparent 
horizontalement, ou du hêtre que l'eau du lavage aura gercé.'* 

Ayant remarqué que trois des exemplaires qu'il examine, savoir ceux de la Bibliothèque 
du Roi, de Sorbonne et de M. de Cotte, ont chacun 20 pages entièrement xylographiques, 
les mêmes pour tous, Fournier conclut que ces^20 pages doivent appartenir à une édition 
entièrement xylographique qu'il appelle la première édition ; que le reste des pages, dont le 
texte est en caractères mobiles imprimés en noir à la presse, réprésente les fragments d'une 
seconde édition ; enfin que l'exemplaire des Célestins dont le texte entier est imprimé en 
caractères mobiles, avec un grand nombre de variations dans la composition, forme la troisième 
édition du livre. Quant aux caractères il affirme très positivement qu'ils sont les mêmes 
dans les deux dernières éditions. " C'est la même forme, la même grosseur, la même figure 
" matte, figure qui leur est propre." Il soutient que ces caractères sont de bois " parcequ on 
44 aperçoit dessus et dessous certaines lettres, de petits points noirs occasionnés par des parcelles 
"de bois mal évidées;" parceque le nombre des lettres doubles et des abbréviations est si 
grand que le travail seroit devenu prodigieux, s'il eut fallu faire des poinçons d'acier 
44 pour toutes ces variations; parceque la figure des lettres varie de temps en temps, la 
44 courbure de Yy n'est point uniforme, l'abbréviation ? pour us est de grosseurs différentes, 
44 les a présentent trois modèles divers quelquefois dans la même ligne," &ca. M. A. Bernard 
a répondu à toutes ces objections 1 en indiquant, ce qui n'était pas venu à l'idée de Fournier, 
comment tous les types ont pu être fondus dans le sable. 

La preuve que Meerman a suivi la théorie de Fournier quant aux types de bois, c'est 
que ce dernier lui ayant demandé des renseignemens sur le Spéculum, plus de six ans avant 
la publication des Origines Typographicœ? Meerman lui repondit qu'il existait trois éditions 
hollandaises du Spéculum sans compter celle imprimée par Veldener, 3 et dont les planches 
sont sciées en deux : ce qui porterait à six le nombre des éditions du Spéculum Humanœ 
Salvationis en y comprenant celle de Veldener en 1483. 

"Je pense, dit en terminant Fournier, que ces 58 vignettes, ont été gravées par un des plus habiles artistes de 
ce temps, à dessein, comme je l'ai dit, de faire écrire au dessous, après l'impression, une explication de ces figures, 
telle qu'elle est dans ce livre, pour en faire un objet de commerce. . . . Après avoir tiré un certain nombre d'exemplaires, 
un autre se sera avisé de graver tout naturellement, et sans trop d'art, ce même discours sur des planches fixes, et aura 
ajouté l'impression dessous les vignettes déjà imprimées. Guttemberg lui-même auroit bien pu avoir cette idée, et 
l'avoir fait exécuter à Strasbourg." 

Au moyen de son hypothèse des types de bois mobiles, Fournier a cru échapper à la 
nécessité de considérer le Spéculum comme le premier monument de la Typographie. Il 
affirme en effet plusieurs fois que ce livre n'a rien à faire avec la Typographie proprement 
dite ; mais il est si parfaitement évident que l'inventeur des caractères mobiles, de quelque 

1 De l'Origine de l'Imprimerie, p. 38. * La Haye. 1765. 4°. * Culembourg. 1483. 4°. 



Digitized by 




INTKODUCTTON. 



XXV 



nature qu'ils soient, est le véritable inventeur de l'Imprimerie, que Fournier finit ici par attribuer 
le Spéculum à Guttemberg lui-même, et à Guttemberg habitant de Strasbourg, pour ne pas 
prendre trop ouvertement le parti de Mayence. 

Le plus violent des, adversaires de Harlem, l'ex-jésuite La Serna Santander, s'est jetté 
dans la controverse, avec une partialité si révoltante, qu'en le lisant, on est tente de se ranger 
à priori du côté de ceux qu'il attaque. Après avoir donné sans hésiter tous les livres 
xylographiques à l'Allemagne, 1 il prétend d'abord que les ouvrages d'origine néerlandaise, 
attribués à Coster, ont été imprimés dans la ville de Bruges, " ou mieux encore dans celle 
" d'Anvers," par les corporations d'imprimeurs qui existaient dans ces villes avant le milieu 
du xv e siècle. 

" N'est-il pas plus vraisemblable,'* dit-il, 2 " et beaucoup plus naturel de croire que le fameux Spéculum flamand, 
prôné avec tant d'emphase par M. Meerman, est l'ouvrage de ces imprimeurs (printers, ou faiseurs de figures grossières 
et d'images de saints sur bois) plutôt que du fabuleux Coster?" 

Nous avons vu comment, quelques pages plus loin, 3 il abandonne cette thèse en faveur de 
Jean Veldener; mais il ne s'arrête pas longtemps à cette opinion, qu'il a empruntée sans 
examen au livre de Heineken; au bout de quelques pages, il la renie avec le même sans- 
façon qu'il l'a adoptée : 

" Nous avons vu ci-devant," dit-il, 4 " qu'avant b milieu du xv e siècle, il existait déjà dans la ville d'Anvers une 
corporation, dont partie des membres étaient des graveurs d'images en bois et imprimeurs (houtebeeltsnyders, printers). . . . 
Phillery était indubitablement membre de la susdite corporation : il était donc graveur d'images à Anvers ; pourquoi 
ne serait-il pas l'auteur du Spéculum flamand plutôt que le sacristain d'Harlem?" 

Ce Phillery est encore une des créations fantastiques de Heineken i* 

" J'ai trouvé," dit-il, " dans les Recueils de l'abbé de Marottes, au Cabinet du Roi de France, une pièce détachée, 
qui suivant mon sentiment, est la plus ancienne de celles qui sont gravées en bois dans les Pais-Bas, et qui portent 
le nom de l'artiste. Cette estampe est marquée : Gheprint t'Antwerpen by my Phillery de flgursnider" 

Depuis cette découverte, le nom de Phillery, qui n'appartient à aucune langue, s, été admis 
dans tous les ouvrages d'iconographie. On a même trouvé un prénom à ce flgursnyder primitif : 
Nagler 6 l'appelle Anton, et nous apprend que c'est un des plus anciens graveurs sur bois des 
Pays-Bas, et qu'il travaillait à Anvers en 1530, — date peu compromettante pour les droits 
de l'Allemagne, si c'est à lui que sont dues les planches du Spéculum. Mais il existe au 
Print-Room, ou Cabinet des Estampes du British Muséum, deux exemplaires de la gravure 
dont parle Heineken ; et la légende est aussi clairement que possible : " Oheprint t'Antwerpen 
" by my Willem de jigursnider" Cette inscription n'est pas même difficile à déchiffrer. 
M. Chatto 7 a très bien démontré la méprise de Heineken; mais l'erreur, que ce dernier 
avait mise en circulation, s'est tellement propagée, que M. Bernard lui-même, 8 est forcé de la 

1 Dictionnaire Bibliographique Choisi du XV e Siècle. Bruxelles, 1805. 8°. Vol. i. pp. 38 et 53. 

« Ibid. vol. i. p. 35. * Ibid. p. 40. 

* Ibid. p. 54. * Idée Générale, p. 197. 

6 Neues Allgemeines Kùnstler-Lexicon. Miinchen, 1841. 8°. T. xi. p. 238. 

7 A Treatise on Wood Engraving, Historical and Practical. London, 1839. 8°. p. 377. 

8 De l'Origine et des Débuts de rimprimerie en Europe. Paris, 1853. P. 7. 

g 



Digitized by 



Google 



XXYÎ 



INTRODUCTION» 



reproduire, parcequ'on n'a pu lui montrer l'estampe qu'il a vainement demandée à la bibliothèque 
nationale. J. Renouvier a été plus heureux : il a pu comme nous lire, sur les deux gravures 
du British Muséum, le nom de Wilhem, et s'est empressé de confirmer, dans son Histoire de 
V Origine et des Progrès de la Gravure dans les Pays-Bas et en Allemagne (Bruxelles, Hayez, 
1860, 8°, p. 37), la rectification indiquée par M, Chatto. Mais l'erreur est tenace de sa nature, 
car M. Passavant, qui connaît et cite plusieurs fois l'ouvrage de Renouvier, fait revivre 
l'Antoine Phillery de Heineken, dans son Peintre Graveur, 1 où il n'hésite pas cependant à 
attribuer VArs Moriendi, la Bible des pauvres, le Spéculum Humanœ Salvationis, le Cantique 
des Cantiques, &ca., à l'école des Pays-Bas, 

H est vrai que M. Passavant a commis, un peu plus loin, 2 une autre méprise singulière, 
quand il donne au Spéculum Conversionis Peccatorum, imprimé à Alost en 1473, in-4°., et 
qui n'a pas de gravures, " des gravures sur bois bien dessinées et bien exécutées ; les sujets 
44 qu'elles représentent sont toujours disposés deux à deux et séparés par une colonne, comme 
44 on le voit dans le Spéculum Humanœ Salvationis" Pour citer son autorité, M. Passavant 
ajoute : 44 Dibdin donne deux fac-similé de ces gravures dans sa Bibl. Spenceriana, vol. iv. p. 554." 
J. Renouvier avait déjà commis la même erreur, 3 lorsque parlant de Thierry Martens d 'Alost, 
il dit : 44 Suivant cet auteur (Dibdin) le premier livre avec date des Pays-Bas, Spéculum 
u Conversionis Peccatorum du chartreux Rivel, imp»mé à Alost en 1473, contiendrait des 
44 gravures sur bois copiées de celles du Spéculum Humanœ Salvationis." Mais plus loin 
il ajoute : 44 Les exemplaires du Spéculum de Martens, que j'ai vus, ne contiennent pas de 
44 planches." Si ces deux écrivains, au lieu d'être nos contemporains, avaient publié leurs 
livres au xvi e siècle, et que l'ouvrage de Dibdin fut perdu, comme celui de Zuyren, il n'en 
faudrait pas davantage pour attribuer à Thierry Martens la gravure de notre livre xylographique. 
Malheureusement pour cette hypothèse, en ouvrant la Bibliotheca Spenceriana, à la page 
254, on voit que les trois quarts de cette page sont remplis par la description du Spéculum 
Humanœ Salvationis; et que les deux gravures, qui lui font face, sont tout simplement 
d'excellens fac-similé des gravures ff. 39 et 56 de ce livre, ne se rapportant nullement au Spéculum 
Conversionis, dont la description commence au bas de cette même page 254. Cela est si 
évident, les gravures appartiennent si bien au Spéculum Humanœ Salvationis, qu'il est 
incompréhensible que deux iconographes aussi distingués, soient tombés dans la même erreur, 
à moins que l'un n'ait copié l'autre sans vérification. 

Nous arrivons maintenant au dernier système, mis en avant pour faire crouler l'édifice 
de Junius, et enlever à Laurent Coster l'honneur d'avoir inventé et pratiqué la typographie 
avant, ou simultanément avec Guttenberg. M. E. Harzen est entré dans la lice à son 
tour, par un article, sur l'ancienneté et l'origine des premières éditions du Spéculum, 
inséré dans les Archives de R. Naumann; 4 mais il flotte, comme ses prédécesseurs, entre 
Veldener, les frères de la Vie commune, et Dirk Stuerbout de Harlem, auquel il finit 

1 Le Peintre Graveur. Par J. D. Passavant. Leipsic, R. Weigel, 1860. 8°. Vol. i. p. 123. 
* Ibid. p. 120. 

3 Hist. de TOrigine et des Progrès de la Gravure. Bruxelles, 1860. 8°. p. 265. 

4 Archiv fur die Zeichnenden Kiinste, mit besonderer Beziehung auf Eupferstecher und Holzschneider Eunst und ihre 
Geschichte. Leipzig, R. Weigel, 1855. 8°. p. 3 ; et 1856, p. 1. 



Diniti7P 



d by 



Google 



■5 



INTRODUCTION. 



XXV11 



par s'arrêter. Suivant sa première hypothèse, les livres xylographiques seraient dûs aux 

frères de la Vie commune, qui, sous la direction de Gérard Groot, s'étaient, vers la fin du 

xiv e siècle, répandus, de Deventer et de Zwolle, dans les Pays-Bas et une partie de l'Allemagne. 

Sans être liés par des vœux monastiques et le célibat, ces frères vivaient en commun et 

s'occupèrent à copier et enluminer des MSS. jusqu'à l'époque de l'invention de l'Imprimerie. 

Alors, voyant leur industrie ruinée par la découverte des types mobiles, ils furent des premiers 

à se faire imprimeurs, notamment à Bruxelles, où leurs premières éditions avec date indiquent * 

l'année 1476. Delprat, leur historien, 1 ayant dit que la communauté de Louvain avait 

abandonné sa règle pour se joindre aux Augustins en 1477, M. Harzen en concluait 

que Veldener avait pû être membre de cette communauté, avant de devenir Imprimeur 

et suppôt de la faculté de Louvain, et aurait reçu de la communauté les bois du 

Spéculum Humanœ Salvationis, qu'il inséra ensuite, en les sciant en deux, dans son édition 

hollandaise de 1483. Cependant M. Ch. Euelens, ayant démontré dans le Bibliophile Belge,* 

que les frères de la Vie commune de Louvain avaient changé leur règle dès 1447, et que 

le nom de Veldener ne se trouvait pas dans la liste des membres de la communauté, 

M. Harzen abandonne son hypothèse pour attribuer les dessins, sinon les gravures, de la 

Bible des pauvres, du Cantique des Cantiques, et du Spéculum, à Dirk Stuerbout de Harlem, 

auquel il donne pour maître Roger Vafit der Weiden le vieux, plus connu sous le nom de 

Roger de Bruges, 

On sait déjà que le Dr. Waagen attribue à ce dernier 3 les meilleurs dessins de la Bible 
des pauvres, et des autres livres xylographiques, d'origine néerlandaise. Mais en mentionnant 
le nom de Stuerbout, tous les bibliographes allemands, ou partisans de Mayence, ont soin 
de dire que ce peintre travaillait à Harlem en 1462 et 1468. Suivant deux auteurs anglais, 4 * 
il ne serait mort qu'en 1476, quoique Fournier 5 prétende qu'il était connu dès 1440. Dans 
un cas comme dans l'autre, Stuerbout, n'étant rattaché à la production des livres xylographiques 
que par une supposition, absolument dénuée de preuves, il serait oiseux de chercher la lumière 
dans cette direction; quoiqu'il soit assez remarquable, que les premiers peintres hollandais, 
d'une renommée européenne, soient tous de Harlem : depuis Albert van Ouvatter, qui peignit 
à l'huile en 1400 ; Gérard de Harlem son élève, dont les ouvrages avaient tant de réputation 
qu'Albert Durer fit le voyage de Hollande exprès pour les voir; jusqu'à Dirk Stuerbout, 
Jean Mandyn et Volkaerte, connus vers 1450. 

A vrai dire, le récit de Junius, loin d'impliquer que Laurent Coster ait été xylographe, 
le peint, au contraire, comme un bon bourgeois, qui va se promener aux environs de la ville 
pour tuer le tems, " ut soient sumpto cibo aut festis diebus cives qui otio abundant" Il le 
montre, arrivant tout-à-coup et par hazard à l'invention des types mobiles de bois, qu'il 
change plus tard en types de métal ; et découvrant une encre grasse, plus propre à l'impression 
que celle des cartiers, connue depuis longtemps. L'invention des types mobiles par un 

1 Voyez G. M. Delprat trad. de G. M. Mohnike: Die Bruderschaft des gemeinsamen Lebens. Leipzig, 1840. 8°. 

* Vol. ii. 2 e Série. Bruxelles, Heussner, 1855. 8°. 
3 Treasures of Art in Great Britain. 

* The Early Flemish Painters, by Crowe and Cavalcaselle. P. 292. London, 1857. 8°. 
5 Origine de rimprimerie. P. 141. 



Digitized by 




XXV111 



INTRODUCTION. 



xylographe, n'eut point suivi cette marche : elle se fut produite, «omme nous Pavons déjà 
remarqué, dans Patelier, — non dans la campagne ; à la suite d'essais et d'opérations successives, 
— non tout-à-coup et par hasard, ainsi que le dit formellement Junius. D'ailleurs, un atelier 
unique d'où seraient sortis, comme le prétendent un ^certain nombre de Bibliographes hollandais, 
VHistoria Sancti Joannis, VArs Moriendi, la Biblia Pauperum, le Canticum Canticorum, 
le Spéculum Humanœ Salvatimis, &ca. &ca., multipliés par trois ou quatre éditions chaque, 
un tel atelier, disons-nous, aurait acquis, même à cette époque troublée, une notoriété éclatante, 
qu'auraient disséminée partout, les nombreux ouvriers, employés nécessairement à une aussi 
Taste production. 

Ni Junius, ni aucun des auteurs qui l'ont précédé ou suivi immédiatement, ne font la 
moindre mention de cet atelier xylographique. Ils indiquent Harlem, comme le lieu de 
l'invention de la Typographie, et mentionnent le vol d'un ouvrier infidèle, qui va porter les 
procédés dé son maître à Mayence, où l'invention est perfectionnée. La tradition ne dépasse 
pas ces limites bornées : toutes les additions qu'on y a faites, reposent évidemment sur des 
hypothèses modernes, sans autre autorité que des rapprochemens et des analogies, dont 
l'exactitude est, dans la plupart des cas, contestable, ou nulle à première vue. 

Malgré le rapport évident qui existe entre l'exécution de la Bible des pauvres, et 
celle du Cantique et du Spéculum, malgré la pensée commune -qui inspire le dessinateur 
et le graveur de ces trois ouvrages, l'œil le moins exercç reconnaîtra qu'ils n'ont été ni 
dessinés, ni gravés, ni finis par la même main. La Bible des pauvres, par exemple, 1 dont 
le dessin et la gravure sont inférieurs à ceux du Cantique et du Spéculum, offre cependant 
un certain nombre de planches dont l'exécution est au moins égale à celles des deux 
'derniers, tandis que d'autres, d'un archaïsme grossier, semblent indignes de figurer dans un 
tel ouvrage. 8 

Une autre raison nous empêche de croire que les planches de la Bible des pauvres et 
le Spéculum aient été exécutées, soit par le même artiste, soit sous ses yeux par ses élèves. 
On sait en effet qu'au moyen âge, il existait un code de règles sur la manière dont les images 
de sainteté devaient être exécutées. Molanus 3 a donné ces règles, fixées d'abord par 
S. Bonaventure, et les artistes auraient regardé comme un sacrilège de s'en écarter en quoi que 
ce soit : aussi, quand ils avaient une fois traité un sujet biblique d'une certaine manière, ils 
le reproduisaient sans changement dans tous leurs ouvrages subséquents. Or nous avons 
dans la Bible des pawores .et dans le Spéculum, plusieurs fois, les mêmes sujets, traites avec 
des variations qui n'existeraient pas si l'artiste eut été le même. 

1 Voyez Biblia Pauperum, reproduced in facsimile fron* oue of the copies in the British Muséum, with an Historical 
and Bibliographical Introduction by J. Ph. Berjeau. London, J. Smith, 1859. Fol. 

s Nous devons rectifier ici une erreur dans la quelle nous sommes tombé, en écrivant l'introduction de notre fac-similé 
de la Bible des pauvres. Le petit nombre d'exemplaires (quatre seulement) que nous avions sous les yeux, différent fort 
peu les uns des autres, nous avait porté à croire qu'il n'existait peut-être qu'une seule édition de cet ouvrage xylographique ; 
et que les différences pouvaient s'expliquer par les cassures, ou les réparations successives du même bois et les procédés 
imparfaits ou divers, employés lors de l'impression. Depuis, ayant eu l'occasion de comparer notre fac-similé avec 
plusieurs autres exemplaires, nous avons été forcé de reconnaître que la série des bois de ce livre xylographique a été 
gravée trois ou quatre fois peut-être, soit par la main du graveur original, soit sous ses yeux, au moyen du décalque 
sur le nouveau bois des feuillets dé la première édition. 

8 J. Molanus de Historia SS. imaginum et picturarum. Lovan. 1584. 8° 



Digitized by 




pîTBODucnoir. 



XXIX 



Une comparaison dë ces différences, ne manquera peut-être pas d'intérêt pour le lecteur. 
Nous indiquerons par a, b, c, les oompartimens gauche, central et droit, des planches de 
la Bible des pauvres, et par leur numéro d'ordre les figures du Spéculum:— 



Spéculum Humana Sàlvàtiqnis. 
Fol. 7, fig. 1. casus luciferu Composition original^. 

Fol. 7, fig. 2. deus creauit hominem. C'est la création de 
la femme. 

FgJ. 8, fig. 4. nequaquam moriemini. Serpent à tête de 
vierge, à corps de dragon. 

Fol. 9, fig. 5. mulier decepit virum. Serpent ordinaire. 

Fol. 19, fig. 25, Hic annunciatur. Excellente com- 
position. 

Fol. 19, fig. 26. Domtnus apparuxt. Moyse n'a pas de 
cornes, comme dans le dessin de Springinklee, Bibl. Sacon, 
1521, f°. xii. 

Fol. 20, fig. 27. Vellus gedeonis. La rosée tombe à 
grosses gouttes sur la toison : l'ange est debout appuyé sur 
l'épaule de Gédéon. 

Fol. 21, fig. 29. Nativita8 domini. Le Christ est posé 
dans une gloire, sur le sol, entre Marie et Joseph. 

Fol. 22, fig. 31. Virga aaron floruit. Elle est à trois 
branches, posée dans un pied de candélabre, sur un autel ; 
aucun personnage dans le dessin. 

Fol. 23, fig. 33. Très magi adorant La Vierge assise 
sur le pied d'un lit, sous un hangar ouvert, reçoit les présents 
des trois mages. 

* 

Fol. 25, fig. 37. Maria obtvlit filium. Intérieur d'église, 
une des femmts tient un panier avec les deux colombes. 

Fol. 26, fig. 40. puer Samuel oblatus. Ici une des femmes 
tient un cierge, et un veau est à ses pieds. 

Fol. 27, fig. 41. Omnia ydola corruerunt. Fuite en Egypte, 
et chute des idoles dans le même sujet. 

Fol. 29, fiç. 45. Ihesus baptisâtes. Même disposition 
dans le Shatzbehalter de Springinklee. 

Fol. 31, fig. 49. Cristu8 temptatus. Démon à longue 
queue; un seul dôme au fond: rocher de même. 

Fol. 32, fig. 51. David Jugauit golyam. H le tue réelle- 
ment avec la fronde, de loin. 

Fol. 33, fig. 53. Magdàlena penituiU Costumes différente 
de ceux de la Bible des pauvres. 



Bibi,ià Paufekum. 

Fol. 20 c. Composition copiée plus tard par Springinklee 
dans le Schatsbéhalter. 

Fol. 26a. Paysage différent; un seul arbre. 



Fol. la. Serpent dressé sur sa queue; attitudes sin- 
gulières. 

Fol. 10c. Serpent à tête de Vierge, comme dans la 
tentation de Raphaël. 

Fol. 1 b. Composition beaucoup plus naïve que celle du 

Spéculum. 

Fol. 2 a. Dessin grossier du buisson ardent. 



Fol. 1 c. L'ange est dans une gloire et tient un rouleau. 



Fol. 2 b. La Vierge est assise sur un lit, tenant un livre, 
Joseph est assis près du lit ; tandis que l'enfant Jésus est 
posé dans la crèche même. 

Fol. 2 c. Une seule tige épineuse, surmontée d'une fleur, 
posée au milieu d'une rangée de 6 cierges : Aaron balance 
un encensoir. 

Fol. 3 b. Même idée, mêmes personnages, mais vêtus et 
groupés différemment. 

Fol. 4 b. Une des femmes qui* accompagnent la Vierge 
tient un cierge. 

Fol. 4 c. Triptyque, costume* de femme hollandaise très 
frappant ; sujet traité de même, par Van Liesborn (National 
Gallery, Londres). 

Fol. 6 b. Chute des idoles dans un temple. 
Fol. 5b. Fuite en Egypte; attitudes différentes. 

Fol. 9b. Sujet traité de même; imité de Gaddi Taddeo, 
1330-1336. 

Fol. 10b. Même idée: démon traité difieremment ; ville 
sur le second plan avec un dôme. 

Fol. 28 a. David coupe la tête de Goliath. 

Fol. 13 b. Le même dessin que le Spéculum, avec la seule 
différence {les costumes. 

h 



Digitized by 



Google 



XXX 



INTRODUCTION. 



Spéculum Humanje Sàlvàtionis. 



Btblia Paupebuh. 



Fol. 34, fig. 55. Paterfamilias JiUum prodigwrn suscepit. 
Quatre personnages, tandis qu'il n'y en a que deux dans le 
dessin de la Bible des pauvres.. 

Fol. 34, fig. 56. David de adulterio redargutus. Deux 
personnages seulement David et Nathan. 

Fol. 35, fig. 57. Cristus flevit super civitatem. Entrée à 
Jérusalem : donc le dessin et l'inscription sont en désaccord. 

Albert Durer et Schœuffelein (Spéculum passionis) ont 
copié de celle-ci leur entrée à Jérusalem. 

Fol. 36, fig. 59. David susceptus cum laudîbus. David à 
cheval suivi d'autres cavaliers ; la tête de Goliath au bout 
de son épée. 

Fol. 37, fig. 61. Cristus manducavit pascha. Disciples 
assis sur des plians, des bancs et des chaises de forme 
singulière. Jean n'est pas couché sur le sein de Jésus. 

Fol. 37, fig. 62. Manna datur. Trois hommes et deux 
femmes recueillent la manne dans des cruches. 

Springinklee (Bible Sacon, 1521) a traité le sujet de 
même. 

Fol. 38, fig. 64. Melchisedech obtuttt abrahe. Abraham 
armé de pied en cap, mais avec un chapeau au lieu d'un 
casque ; Melfhisedech offre le vin dans un pot à anse et un 
pain. 

Fol. 39, fig. 65. Cristus prostrauiU Le Christ tient son 
vêtement d'une main, le paysage est rocailleux, mais ouvert. 

Fol. 41, fig. 69. Cristus dofose tradàus. St. Pierre et 
Malchus avec son oreille coupée manquent ici. 

Fol. 41, fig. 70. Joab interfecit fratrem suum amasam. 
Assez mauvais dessin, Joab frappe par devant. Imité par 
Springinklee. 

Fol. 44, fig. 75. Cam derisit patrem. Un bouc, symbole 

de la luxure, broute la vigne. 

« 

Fol. 47, fig. 81. Cristus coronatur spinea cor&na. Le 
Christ tient un roseau, l'un des bourreaux à genoux lui 
crache au visage. 

Fol. 49, fig. 85. Cristus bakUauit crucem suam. Un seul 
des soldats. Siméon supporte la croix. 

Fol. 49, fig. 86. Ysaac ligna portât. Sujet en désaccord 
avec l'inscription : c'est le sacrifice d'Abraham. Le bélier 
manque. 

Fol. 50, fig. 88. Hères vinee proiectus est. Les inscrip- 
tions des deux sujets de cette page ont été échangées par 
mégarde l'une pour l'autre. La fig. 88 représente les deux 
espions rapportant la grappe de raisin monstrueuse. 



Fol. 32 c. Dessin tout différent et de beaucoup inférieur 
à celui du Spéculum. 

FoL 13 a. Trois personnages, le sujet n'a pas été compris 
par l'artiste. 

Fol. 14b. L'entrée à Jérusalem est ici un sujet de joie : 
carmen kebreorum te laudat criste. La référence est opposée à 
celle du Spéculum, où la seconde figure rappelle les lamenta- 
tions de Jérémie. 

Fol. t4a. David est à pied, et tient par les cheveux 
une tête monstrueuse. Costumes tout différents de ceux du 

Spéculum. 

FoL 18 b. Jean est couché sur le sein du Christ, dans 
une attitude qui a été imitée par A. Carrache. 

FoL 18 c. Moïse est présent à la récolte de la manne 
qui se fait dans des paniers, un plat, et même le pan d'un 
manteau. 

Fol. 18 a. Abraham a le casque en tête, et Melchisedech 
lui offre une hostie et le vin dans un calice. G. Hemmling 
a traité ce sujet comme dans le Spéculum. 

Fol. 20b. L'un des gardes tient une torche allumée; 
le calice est posé sur le rocher du second plan, où l'on voit 
une clotûre en claies. 

Fol. 21b. S. Pierre remet son sabre dans le fourreau, 
tandis que Malchus est à terre avec sa lanterne et son bâton. 
Lucas de Leyde a traité ce sujet de même. 

Fol. 21 a. Joab poignarde par derrière Abner, dont on 
ne voit ni les bras, ni- les mains. 

Fol. 23a. Deux ceps de vigne, pas de bouc: costumes 
plus simples que ceux du Spéculum. 

Fol. 23 b. L'un des bourreaux a la même coiffure qu'un 
de ceux du Spéculum : attitudes différentes. 

Fol. 24 b. Trois soldats : le cortège est à peine sorti des 
portes de Jérusalem. 

Fol. 25 a. Le bélier est sur le premier plan, Isaac n'est 
pas tourné du côté du glaive, comme dans le Spéculum. 

Fol. 9 c. Même idée, mais dessin plus grossier que celui 
du Spéculum, et costumes différents. 



Digitized by 



Google 



INTRODUCTION. 



Spéculum Humante Salvationis. 

Fol. 55, fig. 98. Jacob deflet filiunu C'est à cette page 
que commencent les dessins d'un autre artiste, exécutés 
par un autre graveur que les 48 premières pages du 
Spéculum. Dans ce dessin, deux phylactères ont été laissés 
en blanc et ne sont remplis dans aucun des exemplaires. 

Fol. 57, fig. 101. Hora completoriï datur sépulture. Jésus 
est déposé dans le tombeau par deux hommes, en présence 
de la Vierge, de St. Jean, Tune et l'autre avec des 
auréoles, et deux femmes en costume mondain : le tombeau 
est dans la compagne ouverte, ce qui ne s'accorde pas avec 
le texte, où le sépulchre est si minutieusement décrit, que 
Fauteur semble avoir fait le voyage de la terre sainte. 

Fol. 58, fig. 103. Joseph missus in dsternam. Joseph est 
précipité dans la citerne par ses onze frères, mais dans des 
conditions telles, qu'il lui est impossible d'arriver au fond 
sain et sauf. 

Fol. 58, fig. 104. Jonas a cete deuoratus. Le bateau, d'où 
Jonas est précipité directement dans la gueule de la baleine, 
est aussi hollandais que possible. La mer est assez agitée, 
pour faire croire à la tempête indiquée dans le texte. 
Du reste l'attitude de Jonas est la copie exacte de celle de 
Joseph précipité dans la citerne. 

Fol. 59, fig. 105. Sancti patres lîberantur de inferno. La 
gueule du monstre qui représente l'enfer, rend les patriarches 
détenus dans les limbes, au Christ, dont la main gauche 
tient une croix avec une flamme à trois pointes, sur laquelle 
est également une croix. Des démons, aux fenêtres d'un cha- 
teau-fort, semblent vouloir retenir la proie qui leur échappe. 

Fol. 59, fig. 106. Israhel Itberatio a pharaone. Les 
israélites, sous la conduite de Moïse armé de sa verge, sortent 
des portes de la ville; mais le peuple juif n'est ici répresenté 
que par six personnages, dont une femme porte un enfant 
dans ses bras et traîne l'autre à la main. 

Fol. 60, fig. 108. Ltberatio loth a sodomis. Loth est con- 
duit par Fange et suivi de ses deux filles; tandis que sa 
femme, changée en statue de sel, paraît en buste seulement 
sur un piédestal élevé. Sodome, au milieu d'un lac, est 
abîmée par un tremblement de terre qui renverse ses édifices, 
tandis que des langues de feu descendent du ciel sur la ville 
coupable. 

Fol. 61, fig. 109. Eesurrectio domini. Le Christ sort du 
tombeau où il a été déposé [fig. 101], au milieu de quatre 
gardes endormis. Sur le second plan, une ville dont la 
route serpente sur la colline. 

Fol. 61, fig. 110. Sampson tulit portas gaze. Samson, 
chargé des battants de la porte, sort à peine de la ville ; 
la partie antérieure de sa botte gauche manque dans toutes 
les éditions. 



Biblia Pauperum. 

Fol. 16a. Le sujet, ici, est à peine indiqué: Jacob, 
drapé dans son manteau, est abordé en dehors de la ville 
par le messager porteur de la fatale nouvelle, qui ne montre 
même pas le vêtement ensanglanté. D'ailleurs l'inscription 
s'applique au complot des frères de Joseph, non à la douleur 
du père. 

Fol. 27 b. Le Christ est aussi déposé dans le tombeau 
par deux hommes, en présence de la Vierge, de St. Jean, 
et de Marie Madeleine, tous les trois avec des auréoles, 
le sépulchre est dans la campagne ; mais son dessin est 
semblable à celui que donne Israël vau Meckenen dans ses 
gravures, et qui se trouve dans la lettre d'indulgence, à la 
quelle M. de Laborde donne la date de 1410. 

Fol. 27 a. Joseph est descendu dans la citerne avec une 
corde, six de ses frères seulement procèdent à cette opération, 
qui semble dirigée avec toute la prudence nécessaire. 

Fol. 27 c. Le navire vogue à pleine voile, mais à rebours, 
dans une mer presque calme; Jonas joint les mains en avant 
de sa tête, comme un baigneur qui s'apprête à plonger. La 
baleine, avec une tête de brochet, n'est pas encore arrivée 
auprès du navire. 

Fol. 28 b. Il n'y a point de chateau-fort ; la gueule du 
monstre qui représente l'enfer, semble émerger de l'eau. Le 
Christ tient la même croix avec une flamme terminée en 
pointe, mais non tronquée, comme dans le Spéculum. 



Fol. 9a. La scène est plus dramatique; car le Pharaon 
et son armée disparaissent dans la mer rouge, sur le second 
plan ; tandis que Moïse, dans la même attitude que dans le 
Spéculum, ouvre la marche dans le désert. 

Fol. 38 a. Aucun personnage dans le dessin : deux villes 
à peu de distance l'une de l'autre, dans un paysage mon- 
tagneux; des langues de feu, attachées aux nuages, n'ont 
encore atteint ni les édifices, ni la cime des arbres. 



Fol. 29. Le Christ sort du tombeau au milieu de trois 
gardes qui semblent frappés de stupeur. Il tient à la main 
la croix à flamme. Sur le second plan, colline ondulée avec 
un seul arbre. 

Fol. 29 a. Samson, chargé des deux battants de la porte, 
est déjà loin de Gaza, dont on aperçoit les murailles sur le 
second plan. H a des bottes molles comme dans le Spéculum 
et la tête entourée d'une écharpe flottante. 



Digitized by 



xxxii 



INTRODUCTION. 



Spéculum Humant Salvationis. 



Biblia Paupbrum. 



Fol. 62, fig. 111. Exitus ione de ventre ceti. Jonas est 
expulsé de la baleine, qui a, plus que jamais, la tête et les 
écailles d'un brochet. Sur le second plan, un navire à la 
voile avec ses matelots, et un port de mer avec ses 
fortifications. 

Fol. 63, fig. 113. Extremum judicium. Ce sujet traité 
par tous les artistes du xv e siècle, appartient de nouveau au 
premier graveur du Speculvm, ou, dans tous les cas, à un 
artiste plus habile que celui des dessins précédens. A droite 
du Christ un lys, à gauche une épée, double symbole de la 
récompense des bons et de la punition des méchants. Les 
ombres sont de nouveau en harmonie avec celles de 
l'encadrement. 

Fol. 64, fig. 115. Regnum celorum simile decem virgintbua. 
Dessin d'une charmante composition; la lumière vient de 
gauche, comme dans l'encadrement ; les cinq vierges sages 
montent un perron au sommet du quel elles sont reçues 
par un ange et le Christ ; tandis que les cinq vierges folles 
descendent les marches opposées du perron, pour aller 
s'engloutir dans la gueule béante du monstre qui représente 
l'enfer. 



Fol. 29 c. Jonas, les niaise jointes, est debout dans la 
gueule de la baleine. Paysage désert et formant les deux 
rives d'un bras de mer très étroit. La baleine a plus l'air 
d'un barbeau que d'un brochet 

Fol. 37b. Dessin presque informe: deux épées, l'une à 
droite, l'autre à gauche. Albert Durer, Sohaeuffelein, et 
Springinklee dans le Schatzbehalter, placent comme dans 
le Spéculum le lys à droite, l'épée à gauche. Cependant 
Springinklee dans la Bible Sacon (Lyon, 1521), remplace 
l'un et l'autre par deux anges qui sonnent de k trompette. 



Fol. 20a. Dessin bien composé; mais qui ne représente 
que la moitié de celui du Spéculum: c'est-à-dire les cinq 
vierges folles descendant les dégrés, disproportionnés pour 
les figures, d'un escalier qui aboutit à la gueule béante de 
l'enfer. Deux démons armés de hameçons s'apprêtent à les 
jetter en proie au monstre qui les attend. 



Beaucoup d'autres rapprochemens curieux pourraient s'établir entre les deux livres 
xylographiques ; mais il nous suffira d'avoir montré, par la comparaison qui précède, combien 
il est peu probable que le même artiste, graveur, ou peintre ait exécuté, dans des conditions 
si différentes, et quelquefois si opposées, ces deux ouvrages, dont le sujet est cependant 
presque le même, puisque tous les deux ont pour objet d'indiquer le rapport qui existe 
entre les prophéties de l'Ancien Testament et les événemens accomplis dans le Nouveau 
Testament. 

Cette communauté de vues si frappante, dans la pensée, sinon dans l'exécution, ne nous 
permet pas cependant de nous ranger à l'opinion de M. J. D. Passavant qui, dans son 
Peintre Graveur (Leipsic, 1860, 8°. p. 109), prétend que le Spéculum Humanœ Salvationis 
n'est qu'un abrégé et en quelque sorte une imitation de la Bible des pauvres. Sans doute, 
le plan des deux ouvrages est le même ; mais il serait bien plus vrai de dire que le 
dernier, avec ses quelques lignes de texte sur chaque page, est un abrégé très succinct 
du Spéculum, dont les MSS. sont de beaucoup antérieurs à la composition de la Bible des 
pauvres. 

Quant au Cantique des Cantiques 1 xylographique, aucun des 32 sujets qu'il représente 
n'a de rapport direct avec ceux du Spéculum, ou de la Bible des pauvres: le peintre et le 
graveur, si les deux qualités ne sont pas confondues dans la même personne, appartiennent 
à la même école ; mais ils sont bien supérieurs aux artistes à qui nous devons les deux 
premiers ouvrages, par l'élégance du dessin, aussi bien que par le fini de l'exécution. 

1 Canticum Canticorum, reproduced in fac-similé from the Scriverius copy in the British Muséum, with an Historical 
and Bibliographical Introduction by J. Ph. Berjeau. London, Triibner and Co. 1860, Fol. 



Digitized by 



Google 



' , INTRODUCTION. XXXI11 

Quand M. Harzen, le Dr, Waagen, et M. Passavant, abdiquant les traditions erronées' 
des bibliographes allemands, reconnaissent l'origine néerlandaise de ces trois ouvrages, ils se 
rendent à une évidence désormais incontestable; mais c'est tomber dans une erreur aussi 
palpable, que de les attribuer au mênte artiste, — que cet artiste soit Laurent Coster, Jean 
Veldener, Thierry Stuerbout, ou Pun des frères de la Vie commune. 

L'identité de sujet, de style et d'exécution, montre cependant que si plusieurs artistes 
ont exécuté simultanément, ou à peu de distance l'un de l'autre, ces trois ouvrages, ib ont 
dû se trouver . en contact fréquent, et obéir, pour ainsi dire, à la même direction générale : 
à la direction qui émanerait du chef, ou du chapitre d'une communauté, divisée en plusieurs 
maisons disséminées sur une certaine étendue de pays. Or, qui remplit toutes ces conditions 
plus complètement que les frères de la Vie commune ? 

• Leur institut, sans être astreint, comme nous l'avons dit, aux pratiques et aux règles monacales, 
se composait de phalanstères fourriéristes, ou plutôt de maisons, semblables à celles des frères 
moraves de nos jours. Le travail, dont le produit servait à la Vie commune, se faisait en 
commun ; et ce travail consistait principalement à copier et enluminer des Manuscrits. Quoi 
de plus simple à concevoir, qu£ ces frères, pour accélérer leur travail, aient employé d'abord, 
pour la production à la brosse de leur capitales rubriquées, ces feuilles de cuivre découpées 
à jour, dont l'usage est pour ainsi dire immémorial? Quoi de surprenant, à ce qu'ils aient 
ensuite remplacé cet ustensile imparfait, par la gravure sur bois des lettres ornées, et des 
images de saints, qui décorent leurs livres dès 1440 ?* Enfin pourquoi, des lettres à la brosse, 
et de la gravure de» images, ne seraient-ils pas arrivés naturellement, forcément nous devrions 
dite, à la gravure des livres xylographiques, tels que la Bible des pauvres et le livre des 
Cantiques, dont le texte, originairement, s'intercalait sans doute à la main, entre les feuillets 
xylographiques, ainsi qu'on en a encore un certain nombre d'exemples? Où, par exemple, 
Â. Vérard, dans sa Bible des pauvres, plus connue sous le nom de Figures du Vieil Testament 
et, du .Nouvel (Paris, circa 1500, fol., dont un exemplaire unique, sur vélin, se trouve au British 
Muséum), aurait-il été prendre le texte serré qu'il intercale, ou imprime au revers des 40 gravures 
de ce livre? 

Les frères de la Vie commune, comptant parmi leurs membres des enlumineurs, des 
peintres et graveurs, auraient donc gravé, dans la première moitié du xv e siècle, les livres 
xylographiques d'origine incontestablement hollandaise ; et, entr'autres, les planches du 
Spéculum Humanœ Salvationis, dont presque tous les MSS. parvenus jusqu'à nous, sont 
déshonorés, par des dessins % informes. Ib auraient été plus loin : encouragés par la 
réussite de la Bible des pauvres, dont le texte est passablement gravé pour le temps, 
et après avoir imprimé au frotton la quantité de vignettes nécessaire à la confection 
des MSS. du Spéculum* dont ils espéraient avoir la vente, ils auraient entrepris la 
gravure du texte même ; mais après avoir terminé vingt planches, ils se seraient arrêtés 
devant l'énormité du labeur qu'entraîne la gravure des lettres, et seraient revenus à 

1 Par exemple, le Spirituale Pomerium MS. de la Bibliothèque Royale de Bruxelles, où Ton trouve douze gravures 
sur bois, dues aux frères de la Vie commune, de la maison de Groenendael, près Bruxelles. Voyez Dumortier, Notes sur 
l'Imprimerie. Bulletins de l'Académie Royale de Bruxelles, t. viii., 1841 ; Renouvier, loc. cit., p. 79 ; Passavant, loc. cit., 
p. 112, vol. 1. 



Digitized by 



n 



xxxiv 



INTRODUCTION. 



leur première idée d'exécuter le texte à la main, par les moyens ordinaires de la 
calligraphie. 

Là, se place en outre un accident, qui a dû faire suspendre l'ouvrage : c'est à dire la 
mort ou la retraite de l'habile graveur, qui était arrivé à la 48 e page, et dont le concours, 
manquant tout-à-coup, ne put-être remplacé que par celui d'un artiste inférieur à tous les 
égards. Cependant un citoyen de Harlem, Laurent Coster, avait découvert la typographie 
en caractères mobiles et la pratiquait sur de petits ouvrages tels que l'Horarium, le Donatus, 
et d'autres sans doute, que le temps rattachera peut-être à son nom. Pourquoi, à ce point 
de sa découverte, Laurent Coster, n'aurait-il pas acheté des frères de la Vie commune, le tirage 
entier des gravures du Spéculum, dont il entendait imprimer le texte avec ses caractères mobiles ? 
Pourquoi les frères de la Vie commune, industriels avant tout, auraient-ils refusé de céder 
avantageusement un travail inachevé, qu'ils pouvaient d'ailleurs reprendre à volonté, puis- 
qu'ils conservaient les planches, qu'ils transmirent plus tard à Veldener ? Voilà suivant nous 
la marche naturelle, forcée de la production du Spéculum Humanœ Salvationis, tel que nous 
le connaissons. 

Considérée sous ce point de vue, la question tend vers une solution, qui ne diminue en rien 
la gloire de Laurent Janszoon. Elle se dégage, au contraire, des exagérations discordantes, que 
des écrivains hollandais trop zélés, ont accumulées sur la mémoire de leur compatriote. Ou 
Coster n'a jamais été graveur d'images, ou le récit de Junius pèche par la base : tel est le 
dilemme, dont il faut choisir un des termes, sous peine d'admettre deux hypothèses inconciliables. 
La rédaction du passage de Junius, 44 inde etiam pinaces totas figuratas additis characteribus 
44 expressit," s'applique à l'impression, non à la gravure, et par conséquent confirme l'interprétation 
que nous donnons à son récit. 



Digitized by 



Google 



INTRODUCTION. 



XXXV 



Chap. III. — Quel a été l'Imprimeur du Spéculum? 



Les types du Spéculum ont une forme particulière qu'il est impossible de méconnaître ou 
de confondre avec ceux des caractères allemands. - Voici à quels signes un savant bibliographe, 
F. A. Ebert, les reconnaît pour appartenir spécialement à la Hollande : 

" Le type gothique en Hollande est, dès l'origine, complètement différent de l'allemand. H est en générai extrêmement 
gras, il recherche les angles, les coins qui se terminent en pointe. Les initiales sont ornées de traits fins et obliques ; 
et les lettres à longues tiges se terminent pas des traits allongés. . . . Toutes ces particularités s'appliquent également 
aux M S S. hollandais jusqu'à la fin du xv° siècle. Le type hollandais est donc, dès l'origine, une véritable imitation 
de l'écriture: il est complètement national." 1 

Maintenant, il est certain que les imprimeurs allemands, qui, comme Veldener, Jean de 
Westpbalie, &ca., vinrent s'établir en Hollande au xv e siècle, y apportèrent des caractères 
qui n'ont rien de la forme indiquée par Ebert. Il est non moins certain que leurs élèves, 
ou leurs successeurs, pendant le dernier quart du xv e siècle, se servirent pour la plupart de la 
gotbique bâtarde, mise à la mode par les imprimeurs mayençais, en abandonnant aux hollandais 
eux-mêmes la lourde gothique du Spéculum, que ceux-ci d'ailleurs n'imitèrent qu'imparfaitement, 
comme on peut le constater dans le» caractères tourmentes, à arrêtes irrégulières, de Jacob 
Bellaert,* ou dans les types plus sobres de Gérard Leeu 3 ou de Peter van Os. 4 

Quand Heineken prétend que les caractères du Spéculum " ressemblent entièrement, pour 
u la forme et pour le dessin, aux tables du Donat, 5 il ne se trompe pas, puisque les deux 
44 livres sortent de la même officine ; mais quand il ajoute :" et généralement aux 44 caractères 
44 de l'atelier de Faust et de Schœffer 99 il commet une erreur, dont aucun bibliographe, si 
passionné qu'il soit, n'assumerait aujourd'hui la responsabilité, 

Gotthelf Fischer, dans son Essai sur les Monuments Typographiques de Outenberg (Mayence, 
an x. p. 64, 4°), attribue les caractères du Donat et par suite ceux du Spéculum à Richard 
Paffraet de Cologne, imprimeur à Deventer ; mais les caractères de cet imprimeur sont 
allemands, demi-gothiques, et ne ressemblent en rien à ceux du Donat et du Spéculum? 

Le seul fondeur du xv e siècle, dont les types se rapprochent le plus de ceux du Spéculum, 
est l'imprimeur anonyme des ouvrages publiés à Hasselt (non loin de Zwoll en Hollande), 
de 1480 à 1490 ; et notamment de Het Leuen en Miraculen Van St. Jheronimus, 1490, 4° ; 
Epistelen en Ewangelien '< heele jaar door, 1480, 4° ; et Die passie en dat lyden ons heeren 

1 F. A. Ebert, dans le Journal Hermès. Leipzig, 1823 ; iv. st. p. 63. 

2 Otto van Passau Boec der Golden Throen. Harlem, fol. 1484. 

3 Dialogus Creaturarum. Gouda, 1482. Fol. 

4 Die Passye end Liden ons Heren. Zwoll, 1489. 4°. 
* Idée Générale, p. 447. 

6 Voyez le Spéculum exemplorum. Daventriae, Richard Paffroed, 1481, in fol. British Muséum, Grenv. Coll. 
No. 8994, qui n'offre pas moins de 20 marques de papier différentes dans le même volume. 



Digitized by 




xxxvi 



INTRODUCTION. 



Jhesu Christi, 1488, 4° : — ce dernier, avec des gravures de la Bible des pauvres, sciées du bloc 
original, comme celles que, Tannée suivante, Peter van Os introduisit dans son édition du 
même livre. 

Indépendamment de son origine incontestablement hollandaise, la composition du Spéculum 
offre des particularités, qu'on ne retrouve dans aucun des livres du xv e siècle, imprimés en 
hollande, soit par des étrangers, soit par les hollandais eux-mêmes. Ainsi : 1° les contractions, 
les abbréviations, et les liaisons, y sont tellement nombreuses, que le fondeur a été obligé de 
graver, suivant Ottley, 1 156 poinçons ou matrices différentes ; — suivant nous près de deux 
cents, car Ottley en a oublié un grand nombre. 2°. La lettre m sans être surmontée d'un 
point, comme dans les types de Colard Mansion, ou de W. Caxton, est constamment employée 
pour les syllabes in, ni, iu, ui ; de même que nn pour im, mi, uv, vu, &ca. Le t final a une 
forme particulière |j qu'on ne retrouve que dans les MSS. hollandais, ainsi que l'a constaté 
M. de Laborde. 2 

La fonte, employée à la composition des quatre éditions costériennes du Spéculum, est 
donc une fonte sui generis. La masse de ces quatre éditions rattache, en vertu de la loi 
d'attraction, à l'atelier qui les a produites, tous les livres de moindre importance, tels que 
THorarium, les Donats, le Gulielmus de Saliceto, &ca., dont les types sont, ou absolument 
semblables, ou tellement analogues, qu'il est impossible de les rapporter à aucun autre atelier 
connu. Nous employons ici le mot fonte sans hésiter, parcequ'il nous semble prouvé, par 
l'expérience qu'a faite M. A. Bernard, que les caractères du Spéculum et des ouvrages qui lui 
sont postérieurs, comme les dernières éditions du Donatus, du Gulielmus de Saliceto, &ca., sont 
métalliques et ont été fondus dans le sable. L'autorité Be Fournier si grande en cette matière, 
et la démonstration si ingénieuse de M. de Laborde, 3 sur la possibilité d'imprimer un ouvrage 
tel que le Spéculum avec des caractères mobiles de bois, s'effacent devant l'identité absolue des 
types de cet ouvrage. En les ramenant à 200 modèles environ, ces types, gravés sur bois 
probablement, ont servi au moulage de la fonte entière dans le sable fin. Des caractères de 
bois, employés à l'impression du livre entier, présenteraient en effet, ces fissures, que l'on 
reconnaît si bien dans les planches entièrement xylographiques ; tandis que, regardée au 
microscope, l'impression des types costériens, n'offre que des vides arrondis, où l'on retrouve 
la marque de grains de sable qui n'ont pas été suffisamment tamisés. 

Maintenant, il existe donc une série d'ouvrages, évidemment sortis du même atelier, à une 
époque reconnue antérieure, ou contemporaine à la production des monumens de la typographie 
mayençaise. Ces ouvrages ont été incontestablement produits en Hollande, aussi bien que les 
gravures dont ils sont illustrés. Cependant, ni par la forme des types, ni par la méthode 
suivie dans la composition, on ne peut les rattacher à aucun des ateliers hollandais fondés 
au xv e siècle, soit par des artistes allemands, soit par leurs élèves néerlandais, qui ont daté 
les livres sortis de leurs presses, en ayant soin d'y apposer leurs noms. Ces ouvrages d'une 
origine commune, désormais constatée, ont été attribués d'abord à Faust et Schœffer, 4 ensuite 

1 Voyez le fac-similé qu'il en donne dans son " Inquiry into the Origin of Engraving," p. 238. 

2 Débuts de l'Imprimerie à Strasbourg. Paris, 1840. 8°. p. 18. 

3 Ibid. p. 70, et ss. 

4 Heineken, Idée Générale, p. 447. 



Digitized by 



Google 



INTRODUCTION. 



xxxvii 



à Veldener, puis aux frères de la Vie commune, à Richard Paffroet, à beaucoup d'autres 
imprimeurs enfin, à qui on semblait ne demander qu'une chose : c'est que le premier ouvrage 
issu de leurs presses ne fut pas antérieur à 1470, — sans s'inquiéter si leurs types ressemblaient 
ou non à ceux du Spéculum. 

A quoi bon tant d'hypothèses sur le nom de cet imprimeur inconnu, quand une autorité 
considérable, celle d'Adrien de Jonghe, révélait ce nom dès le xvi e siècle? Pourquoi toute 
cette peine perdue sur des noms impossibles, quand un historien, dont le témoignage n'a été 
d'ailleurs infirmé sur aucun des autres faits historiques qu'il relate, a bien voulu donner à la 
bibliographie naissante un renseignement précieux sur la paternité de ces livres singuliers, 
qu'on ne pouvait rattacher à aucun nom connu d'imprimeur du xv 6 6Îècle ? Pourquoi, au lieu 
d'accueillir avec reconnaissance ce document respectable, confirmé par les témoignages antérieurs 
d'Ulrich Zell, de Guicciardini, de Coornhert, de Van Zuiren, d'Accorso, d'Ortels, de George 
Braun, de Michel Eytzinger, de Mathias Quadt, et de Noël Conti, les bibliographes du xviii e 
siècle ont-ils injurié de Jonghe avec tant de fureur? 

Ah ! c'est que cet historien, longtems inconnu lui-même, ou dédaigné, est tout-à-coup 
mis en avant par une grande autorité bibliographique, par son compatriote Meerman, savant 
distingué, dont le livre 1 est appelé à prendre une place honorable dans toutes les bibliothèques 
de l'Europe ! C'est que la Batavia, ainsi remise en lumière, rattache l'invention de l'imprimerie 
à la production du Spéculum Humanœ Salvationis ! C'est enfin que l'honneur de la première 
application des types mobiles est enlevé à Mayence et à l'Allemagne pour passer à Harlem et 
à la Hollande ! 

Des pièces authentiques prouvent que, dès 1436, Gutenberg s'était livré à des essais 
d'imprimerie en caractères mobiles, dans la ville de Strasbourg, où il résidait alors. Un procès, 
dont les pièces furent découvertes par Schœpflin au siècle dernier ne laissent plus aucun doute 
à cet égard. 2 Les bibliographes sont partagés sur le résultat de ces tentatives: les uns 
admettent qu'elles échouèrent complètement ; les autres qu'elles furent couronnées d'un plein 
succès; quelques uns vont jusqua nier que ce procès ait aucun rapport avec l'imprimerie. 
Mais, quoique les parties et les témoins soient extrêmement réservés sur la nature d'opérations 
qui sont alors, et doivent rester encore longtemps après, un secret pour le public, l'imprimerie 
des livres s'y trouve mentionnée aussi clairement que possible. L'application erronée du mot 
Spiegel, sur lequel les associés foi)t rouler volontairement une équivoque, afin de tromper le 
public, sans s'écarter littéralement de la vérité dans leurs dépositions devant le juge, a si bien 
réussi, qu'elle est parvenue jusqu'à ces derniers temps sans être éclaircie. M. de Laborde 
après avoir démontré d'une manière irréfutable que le procès se rapporte à l'imprimerie, dit 
cependant : 3 " Les autres ont expliqué tout le procès, comme désignant la fabrication des 
44 miroirs dont il est question dans un ou deux passages." Et plus loin, p. 67, 44 M. Wetter . .,. 
44 voit la possibilité d'expliquer les actes par la frappe des médailles de saints pour le pélérinage 
44 d'Aix-la-Chapelle, et aussi par la fabrication de certains miroirs inventés par les Allemands, 

1 Origines Typographie». Hagœ Comitum, 1765. 4°. 

* M. L. de Laborde, dans ses Débuts de l'Imprimerie à Strasbourg (Paris, 1840, 8°.), reproduit les pièces de ce procès 
en allemand, avec la traduction française en regard, 

* Ibid. p. 62. 

k 



Digitized by 



Google 



XXXVÎii INTRODUCTION. 

"qui demandaient l'emploi du plomb, et, dans leurs bordures, l'impression d'ornements." 
M. de Laborde accepte donc la traduction du mot Spiegel par celui de miroir de toilette; 
il ne se révolte pas contre cette idée ridicule de faire de Gutenberg et de ses associés des 
fabricants de miroirs. 

M. Paul Lacroix est donc le premier qui ait, avec raison, fait justice de cette application 
erronée du mot Spiegel, que le témoin Ant. Heilman emploie dans sa déposition en faveur 
de Gutenberg, commençant ainsi: "Item. Herr Anthonie Heilman hat geseit Als er gewahr 
" wurde das Gutenberg Andres Dritzehen zur einem dirten teil wolte nehmen in die 
44 Ochevart zu den Spiegeln do bete er jn gar flisseclich das er Andres sinen bruder ouch 
44 darinneme." 1 

" Tous ceux qui possédaient le secret de Gutemberg," dit M. Paul Lacroix, " l'avaient bien gardé et il ne fut question 
dans le procès que du polissage des pierres et de la fabrication des miroirs. • . . Gutemberg," continue le savant 
bibliographe,* " est évidemment un graveur sur bois, André Dritzehen compose ou assemble les lettres, mais on ne 
parle pas encore du tirage qu'attendent les formes couchées dans la presse. L'ouvrage que l'on imprime et qui va 
être mis au jour pour le pèlerinage d'Aix-la-Chapelle, est d'ailleurs clairement designé; c'est le Spéculum Humanœ 
Salvationis; c'est une imitation plus ou moins parfaite du fameux livre d'images, dont la Hollande a déjà publié trois 
ou quatre éditions en latin et en hollandais." 

M. Paul Lacroix pense que l'édition du Spéculum, imprimée à Strasbourg par Gutenberg 
et ses associés, est précisément celle que nous avons déjà mentionnée et qui contient les 
additions de Joannes Italus, — édition attribuée jusqu'à ce jour à Gunther Zainer, premier 
imprimeur à Augsbourg en 1470, parceque, dit M. Lacroix, on Ta confondue avec le Spéculum 
Passionis Christi qui porte, en effet, le nom de Zainer et la date de 1470. Nous avons 
comparé avec le plus grand soin le Spéculum de Joannes Andréas, in-fol., sans chiffres, signatures 
ni reclames, sans mention de lieu, d'année ni d'imprimeur, avec le Spéculum Vitœ Humanœ 
de Rodericus Santius, évêque de Zamora, imprimé à Augsbourg par Gunther Zainer en 1471, 
fol., et nous trouvons si peu de différence entre les types qui ont servi à l'impression de ces 
deux ouvrages, qu'il nous semble difficile de ne pas les attribuer tous deux au même imprimeur. 
Mais, en supposant que M. Paul Lacroix commette une erreur à cet égard, cela ne diminue 
en rien l'irrésistible autorité de son argument: il n'est pas nécessaire qu'on retrouve aujourd'hui 
les livres imprimés par Gutenberg, pour admettre la possibilité de leur existence ; et s'il n'a 
pas imprimé le Spéculum Humanœ Salvationis, il a pu imprimer un ou plusieurs autres ouvrages 
portant le même titre. 

" Ces miroirs, ces Spéculum" ajoute M. Paul Lacroix, 3 " furent tellement en vogue, à l'origine de l'Imprimerie, que 
partout les premiers imprimeurs, dès que l'Imprimerie se répandit en Europe, se firent concurrence pour la publication de 
différents Spéculum. Ici ce fut la réimpression du Spéculum abrégé de Laurent Coster ; là le Spéculum de Gutemberg, 
tiré intégralement des manuscrits ; ailleurs, c'était le Spéculum Vitœ Humanœ de Roderic, évêque des Zamora ; puis, le 
Spéculum Conscientiœ d'Arnold Gheyloven; puis, le Spéculum Sacerdotum; puis encore, les volumineux Spéculum de 
Vincent de Beauvais. Il suffirait de cette mode, certifiée par tant d'ouvrages différents imprimés de 1440 à 1480, sous 
le titre générique de Spéculum, pour démontrer que c'est bien le Spéculum Humanœ Salvationis qui a inauguré la 
découverte l'Imprimerie." 

1 Item. " Le sieur Antoine Heilman a déposé: Que lorsqu'il apprit que Gutenberg vouloit prendre Andres Dritzehen 
pour un tiers dans la société pour vendre des miroirs lors du pélérinage d'Aix-la-Chapelle, il le pria très instamment de 
prendre aussi son frère André." 

* Le Moyen-âge et la Renaissance. Paris, 1851. 4°. vol. v. Art. Imprimerie, fol. viii. 

* Ibid. fol. ix. 



Digitized by 



INTRODUCTION. 



xxxix 



Ainsi Gutenberg imprimait à Strasbourg en 1439 et il imprimait un Spéculum dont il 
avait l'intention d'aller vendre des exemplaires au pélérinage d'Aix-la-Chapelle ; mais Ulrich Zell, 
qui ignorait les premières tentatives de Gutenberg, parceque le secret avait été religieusement 
gardé par les associés de Strasbourg, nous a dit dans la Chronique de Cologne, que la première 
idée de l'imprimerie avait été donnée à Gutenberg par les Donats, imprimés auparavant en 
Hollande : celui-ci n'est donc pas l'inventeur de l'imprimerie, qu'il n'a perfectionnée à Mayence 
qu'avec le concours de Faust et de Schoeffer. De nos jours il aurait droit à un brévet de 
perfectionnement, non au brévet d'invention que les hollandais révendiquent au nom de Coster 
de Harlem. Une seule hypothèse permettrait de partager la gloire entre des deux rivaux : j 
c'est que Gutenberg, ayant vu l'exemplaire d'un donat xylographique, comme Coster avait j 
pu voir l'exemplaire d'un livre chinois, l'un et l'autre soient arrivés séparément, sinon 
simultanément, à la découverte des types mobiles. C'est le système adopté par M. Auguste j 
Bernard, qui fait remonter cette découverte par Gutenberg à l'année 1436. 1 L'histoire des j 
grandes inventions abonde en exemples de ces explosions simultanées, indépendantes l'une de 
l'autre, d'une idée arrivée à maturité par la force des choses. Aucune des découvertes modernes 
de quelque importance n'est sortie tout armée du cerveau d'un homme, comme la Minerve 
antique sortit du cerveau de Jupiter; aussi la dualité qu'admet M. Bernard, n'a-t-elle rien 
qui répugne, rien qui ne soit conforme à la génération constante du progrès dans l'esprit 



Accuser formellement Gutenberg ou Faust du vol, direct ou indirect, des procédés du 
prototypographe de Harlem, nous semble dépasser la mesure. Lorsque Junius, après avoir 
nommé Jean, l'ouvrier infidèle que lui désigne la tradition de Harlem, ajoute : " sive is (ut 
" fert suspicio) Faustus fuerit ominoso cognomine," il ajoute évidemment du sien à la tradition 
populaire. Le savant a trouvé dans les livres, et met en avant à titre de simple conjecture, 
un nom que le peuple de Harlem ne pouvait connaître. L'ouvrier de Coster s'appelait Jean : 
les témoignages qu'invoque Junius n'en disent pas davantage ; ils ne connaissent ni son 
surnom, ni son pays ; et l'autorité de Junius aurait gagné à ne point hazarder une conjecture 
que rien n'appuie d'ailleurs. Il 'nous semble commettre la même erreur, lorsqu'il attribue à 
l'atelier fondé à Mayence, avec les types volés à Laurent Coster, l'impression, vers 1442, du 
Doctrinale d'Alexandre de Ville-Dieu. Ayant eu sans doute l'occasion de comparer ce Doctrinale 
avec le Spéculum, il reconnaît la similitude des caractères, accepte la tradition bibliographique 
qui donne ce livre à Mayence, et rattache sa production au vol des types de Laurent Coster, 
au lieu d'affirmer que le Doctrinale est sorti comme le Spéculum de l'atelier de Harlem. 

On a beaucoup raisonné sur la possibilité ou l'impossibilité du vol des types de Laurent 
Coster par l'ouvrier Jean. La Serna Santander tourne amèrement en dérision la simplicité 
des partisans de Harlem qui s'imaginent que le voleur a pu " transporter ou enlever en une 
" nuit comme celle de Noël, où tout le monde est sur pied, ce qui eut pu faire la charge d'un 
" chariot."* 

M. Paul Lacroix estime que, si les types de Coster étaient métalliques, le voleur, en se 
chargeant d'un poids de 80 livres, emportait ce qu'il lui fallait pour imprimer de petits traités 
tels que les Donatus, le Doctrinale, &ca. ; et que si les types étaient de bois le poids de ces 



humain. 



1 De l'Origine de l'Imprimerie, vol. i. p. 145. 



* Dict. Bibl. du xv« Siècle, vol. i. p. 46. 



Digitized by 




xl 



INTRODUCTION. 



types et des accessoires indispensables ne dépassait pas quarante livres. A vrai dire, il nous 
semble que si le voleur était, comme tout le fait supposer, initié aux secrets de son maître, 
il n'avait pas besoin d'emporter quoique ce soit. Habitué comme il 1 était sans doute aux 
opérations accessoires de l'imprimerie, il lui suffisait de trouver un orfèvre, un graveur intelligent, 
comme Tétait Gutenberg, pour monter en quelques mois une imprimerie rivale de celle de 
Harlem. L'idée des types mobiles et de leur composition étant donnée, il ne s'agissait plus 
que de trouver un graveur — Gutenberg, aidé d'un capitaliste — Faust. 

Cependant il est singulier que tant d'écrivains anciens, tantôt établissent Gutenberg à Harlem, 
tantôt le fassent séjourner dans cette ville. Sans doute, il faut tenir compte de la confusion 
inévitable résultant des sources diverses, où ces écrivains puisaient leurs renseignemens ; mais 
cette confusion elle-même prouve incontestablement que pendant le xv e , le xvi% et le xvii e siècles, 
la tradition hollandaise n'a jamais cessé de compter un assez grand nombre de partisans. 
Gutenberg était établi à Strasbourg en 1434, après avoir été expulsé de Mayence, sa ville 
natale, en 1420, à la suite de troubles politiques ; on ignore où il a passé les quatorze années 
qui séparent ces deux dates, pendant lesquelles, suivant M. de Laborde, 1 la mobilisation des 
caractères a été découverte par Coster à Harlem. " La tradition," dit le même auteur/ " accuse 
" Gutenberg d'avoir volé ce secret à Harlem dans l'atelier de l'inventeur. Il avait fait mieux, 
44 il l'avait presque inventé de nouveau." 

II. 

Nous avons vu comment Natalis Cornes, en 1581, fait découvrir l'Imprimerie à Harlem, 
par Jean Gutenberg en l'année 1453. C'est à cette source qu'avait puisé sans doute Cherubinus 
Mirtius lorsqu'il écrivit en 1629, dans son Chronicon Sublacense, MS. retrouvé depuis dans 
la bibliothèque du couvent de Subiaco : 3 

" Non œgre ferat, quœso lector, si inseruero ratione temporis rem non plane ab instituto nostro alienum, nempe 
laudabile studium monachorum Sublacensium teutonicorum quod ad decus eorum, atque monasterii quodammodo spectare 
videtur. Nempe quod nobilissima librorum typographia (paucis ante annis in inferiori Germania enata et in lucem 
producta),* qua certe in mundo nulla dignior ars atque utilior exstitit." 

* " Hollandia A.D. 1453 in civitate Herlem, per Joannem Cutembergam, quœ tamen ars, postea Moguntiœ per 
dicti Inventoria famulum in meliorem redacta fuit excudendi formant."* 

Jacques Wimpfeling, né à Selestadt en 1449, mort en 1528 dans la même ville, par 
conséquent contemporain et presque concitoyen de Gutenberg pendant son séjour à Strasbourg, 
dit, dans son Catalogus Episcoporum Argentinensium (Strasbourg, 1660, in-4°.), qui ne fut 
imprimé que longtems après la mort de l'auteur : ("ad sesquiseculum desideratas," dit l'éditeur, 
J. M. Moscherosch) 44 Sub hoc Roberto nobilis ars impressoria, inuenta fuit a quodam 
" Argentinensi, licet incomplète, sed cum is Maguntiam descenderet ad alios in hac arte 
" investiganda similiter laborantes, ductu cujusdam Joannis (ScitSfflftSCt), ex senio cœci, in 
44 domo Boni-montis ©tltftltetg, in qua hodie collegium est juristarum, ea ars compléta et 

1 Débuts de l'Imprimerie à Strasbourg, p. 82. 8 Ibid. p. 20. 

3 A. de Vries, Eciaircissemens sur l'Histoire de l'Imprimerie. Lahaye, 1843. 8°. p. 40. 

4 Algemeene Konst en Letterbode. 1 deel. p. 11. Haarlem, 1842. 8°. 



Digitized by 



Google 



INTRODUCTION. 



ct consummata fuit, in laudem Germanorum sempiternam." Ici Wimpfeling veut-il parler de 
Mentel ou de quelque autre Strasbourgeois (a quodam Argentinensi), qui serait descendu à 
Mayence, près de Gutenberg, pour compléter la découverte que celui-ci avait commencée à 
Strasbourg? Ce n'est pas ainsi que l'interprète J. Bechtoldus, compilateur de la table du 
Catalogus episcoporum ; car on y lit à la lettre G. " <3*Uttttfcetg civis Argent, typographies 
" 110 jor." D'ailleurs, Wimpfeling lui-même confirme que c'est Gutenberg qui est descendu 
à Mayence, dans son Epitoma rerum Germanicarum, quand il écrit : " ANno Christi m.cccc.xl. 
" Friderico tertio Romanorum Imperatore régnante, magnum quoddam ac pene diuinum 
" beneficium collatum est uniuerso terrarum orbi à Ioanne Gutenberg, Argentinensi, 
44 nouo scribendi génère reperto. Is enim primus artem impressoriam, quam latiniores 
44 excusoriam uoeant, in urbe Argentinensi inuenit. Inde Magunciam ueniens eandem féliciter 
44 compleuit." 1 

Schœpflin* discute le témoignage de Wimpfeling et lui reproche, 1°. de n'avoir pas nommé 
l'inventeur dans le Catalogus, tandis qu'il nomme Gutenberg dans V Epitoma; 2°. de dire 
que l'inventeur était de Strasbourg ; 3°. de prétendre que Gensfleisch cherchait à découvrir 
la Typographie à Mayence, pendant le même teins qu'elle était inventée à Strasbourg ; 4°. de 
faire de Gensfleisch un vieillard aveugle, quand il a quitté Strasbourg à la fleur de l'âge ; 
5°. Enfin de distinguer Gensfleisch de Gutenberg. L'existence, aujourd'hui prouvée, de plusieurs 
Gensfleisch à l'époque de l'invention de l'imprimerie répond aux dernières critiques. Quant 
à celle relative à la patrie de Gutenberg, on a longtemps ignoré qu'il fut originaire de Mayence, 
et il n'y a rien d'étonnant à ce que Wimpfeling tombe dans la même erreur. 

Suivant nous le témoignage de Wimpfeling a une très grande importance, pareequ'il émane 
d'un homme qui, suivant Schœpflin, 3 est d'ailleurs un ami de la vérité, et qui vint à Strasbourg, 
dans sa jeunesse, quatre ans à peine après que Gutenberg eut quitté cette ville. Ce témoignage 
contemporain confirme avec une grande autorité l'opinion, à la quelle nous nous rangeons avec 
M. Léon de Laborde et M. A. Bernard, à savoir: que Gutenberg, mis sur la voie par les 
Donatus de Hollande, a pu découvrir, incomplètement d'abord, l'impression en caractères mobiles, 
dont il n'a connu ensuite tous les procédés qu'après être descendu à Mayence ; après avoir 
communiqué avec le Jean, très probablement l'ancien ouvrier de Coster, qui, avec d'autres, 
suivant Wimpfeling, in hac arte investiganda similiter laborantes, n'était encore arrivé de son 
côté qu'à des procédés imparfaits, même avec les instruments qu'il avait dérobés à son maître. 

Cette confusion des noms d'homme et de lieu, autour du berceau de l'imprimerie, n'a rien 
qui doive nous surprendre, si nous nous reportons par la pensée à ce temps reculé, où le petit 
nombre des lettres n'obtenait ses renseignemens que de traditions orales, nécessairement défigurées 
par la distance, la diversité des langues, l'incertitude de l'orthographe, et surtout les contractions 
souvent arbitraires qui rendent si pénible la lecture des MSS. de l'époque. Dans notre siècle, 
où d'innombrables écrits portent la lumière aux extrémités du globe terrestre, cette confusion, 
ces erreurs sont fréquentes encore, même dans des ouvrages d'une grande prétention à 
l'exactitude. Quand on voit ainsi se propager, même parmi nous, avec une persistance déplorable, 
des erreurs vingt fois rectifiées, il n'est permis de s'étonner que d'une chose : c'est que les 

1 S. Schardii Scriptores Rerum Germanicarum, tom. i. Basil, 1574. Fol. Cap. lxv. p. 396. 
£ Vindiciae Typographie», pp. 53, 54. 3 Ibid. p. 52. 

/ 



Digitized by 



Google 



xlii 



INTRODUCTION. 



documens qui nous restent, sur la découverte, l'invention, ou l'introduction de l'Imprimerie 
en Europe, soient appuyés sur un aussi grand nombre de témoignages et de monuments. 

Richard Atkyns est tombé dans la même erreur que Noël Conti, lorsqu'il prétend sur la 
foi d'un prétendu MS. de la Bibliothèque de Lambeth, qui n'a pu être retrouvé depuis, que 
Thomas Bourchier, archevêque de Cantorbéry, sous le règne de Henry VI, persuada au roi 
de faire introduire l'imprimerie dans la grande Bretagne par tous les moyens possibles, et fit 
débaucher par Caxton 44 one of the workmen of Harleim, where John Guthenberg had 
44 newly invented it, and was personally at work." 1 Lorsqu'il raconte enfin que Robert Turnour, 
agent du roi d'Angleterre, aidé de Caxton, qui avait de grandes relations commerciales en 
Hollande, ayant réussi à emmener un ouvrier nommé Frédéric Corsells (ou plutôt Corsellis) 
fit établir par ce dernier une presse, qui produisit à Oxford VExpositio Sancti Jeronimi, 
avec la date de 1468, antérieure de trois ans au premier ouvrage imprimé à Westminster par 
W. Caxton. De sorte, ajoute Atkyns, que la presse à Oxford, est antérieure à aucune de 
celles qui furent établies en France, en Espagne, en Italie, et en Allemagne, 44 except the 
44 city of Mainz, which claims seniority as to printing, even of Harleim itself, calling her city, 
44 Urbem Moguntinam artis typographicœ inventricem primam, though it is known to be 
44 otherwise ; that city gaining the art by the brother of one of the workmen of Harleim, who 
" had learnt it at home of his brother, and after set up for himself at Mentz." 

Quoique le témoignage d 'Atkyns n'ait plus aucune autorité en Angleterre, parceque, au 
moment de la publication de son livre, étant en procès avec la compagnie des Stationers, 
c'est-à-dire des imprimeurs de Londres, il avait un intérêt direct à prouver, que la première 
presse en Angleterre avait été établie à Oxford, non à Londres, ou à Westminster ; cependant 
les détails qu'il donne sont si précis, que, s'il a pu commettre une erreur sur le nom de l'inventeur, 
il ne peut s'être trompé sur le nom de la ville. M. Turnour était déguisé, dit-il, s'étant rasé 
la barbe et les cheveux ; mais Caxton qui était connu dans le pays ne se cachait pas, 44 They 
44 went first to Amsterdam, then to Leyden, not daring to enter Harleim itself ; for the town 
44 was very jealous, having emprisoned and apprehended divers persons, who came from other 
44 parts for the same purpose." 

44 C'est à l'aide de cette fable absurde," dit M. A. Bernard,* 44 où le faux et le vrai sont 
44 mêlés de la façon la plus grotesque, qu 'Atkyns essaya d'établir que le droit d'imprimer 
44 dépendait de la couronne en Angleterre." M. Ch. Paeile 3 n'éprouve pas le même dédain 
que M. Bernard pour le témoignage d' Atkyns; il l'accepte au contraire comme une autorité 
considérable ; et regarde comme des raisonnements spécieux, ceux au moyen desquels Conyers 
Middleton 4 et A. C. Ducarel, 5 44 parvinrent pour ainsi dire, à persuader au peuple anglais 
44 que toute cette histoire était supposée." 

Le livre d 'Atkyns a été en Angleterre l'objet d'une polémique d'autant plus vive que son 
système enlevait à Caxton l'honneur d'avoir le premier introduit et pratiqué la typographie 

1 The Original and Growth of Printing, collected out of History and the Records of this Kingdome, by Richard 
Atkyns. London, 1664. 4°. 

2 De l'Origine de l'Imprimerie. Vol. ii. p. 424. 

3 Essai Historique et Critique sur l'Invention de l'Imprimerie. Lille, 1859. 8°. pp. 173 et ss. 

4 A Dissertation concerning the Origin of Printing. Cambridge, 1740. 4°. 

5 Voyez G. Meerman. Origin. Typographie. Vol. ii. p. 1. 



Digitized by 




INTRODUCTION. 



xliii 



dans la Grande Bretagne, pour reporter cet honneur sur la tête d'un étranger, Frédéric Corsellis, 
qui n'aurait au bout du compte imprimé qu'un seul livre, VExposicio Sancti Jeronimi, à 
Oxford en 1468. Meerman, dans ses Origines typographicœ, et Bowyer et Nichols, dans 
leur traité anonyme sur l'Origine de l'Imprimerie, 1 ont admis l'authenticité de la date de cette 
impression et du récit d'Atkyns. Ralph Willett, dans un mémoire sur le même sujet, 2 a 
contesté l'un et l'autre, en rappelant les principaux arguments de Middleton, c'est-à-dire le 
silence de Caxton lui-même sur son prétendu voyage à Harlem, la disparution du MS. de 
Lambeth sur lequel repose tout le témoignage d'Atkyns — MS. qu'on n'a pu retrouver malgré 
les recherches les plus attentives dans les archives du palais archiépiscopal, — les neuf années 
d'inaction qui s'écoulent entre l'embauchage de Corsellis et l'impression du St. Jérôme de 1468, 
l'usage des signatures dans ce livre, &ca. &ca. 

Dibdin, si bien placé pour élucider cette question, n'a fait que l'embrouiller, en affirmant 3 que 
VExpositio St. Hieronimi est imprimée avec les mêmes caractères qu'un autre volume sorti de 
la presse d'Oxford en 1481. 4 Or, comme ce dernier porte le nom de Theodoric Rood de 
Cologne, qui s'associa plus tard avec l'anglais Thomas Hunte, il en résulterait que VExpositio 
provient du même atelier. Mais la comparaison de ce livre, avec ceux qui portent le nom 
de Rood, montre qu'il n'y a aucune ressemblance entre les types de VExpositio et ceux des 
livres que Rood a imprimés, soit pour son propre compte avec un type particulier, soit en 
association avec Hunte qui lui apporta dit-on de nouveaux types. Les caractères de VExpositio, 
au contraire, se retrouvent dans deux autres volumes sans nom d'imprimeur : Aristotelis Ethica, 
latine, per L. Aretinum, 1479, 4°; et Mgidius Romanus de Peccato Originali, 1479, 4°, 
imprimés à Oxford dans le même format, avec les signatures disposées de même, et sur le 
même papier que VExpositio : ce papier ne se trouve employé dans aucun des livres imprimés 
plus tard à Oxford. 3 

Ainsi rien n'empêche d'admettre l'existence de Corsellis, ou tout au moins l'établissement 
d'un imprimeur étranger à Oxford avant Rood de Cologne. La date de VExpositio peut-être 
en effet le résultat d'une erreur, — de l'omission d'un x, omission dont on connaît de nombreux 
exemples, — mais c'est à ceux qui nient la date de prouver l'erreur. Quant à l'inaction de 
Corsellis pendant neuf ans, et à l'interruption de l'imprimerie à Oxford de 1468 à 1479, l'une 
et l'autre peuvent s'expliquer par la publication de livres à l'usage des écoliers, dont aucun 
n'est parvenu jusqu'à nous. On connaît il est vrai une dixaine d'exemplaires de VExpositio, 
mais on ne connaît que deux exemplaires de V Aristotelis Ethica, et un seul de VJEgidius 
Romanus. La presse d'Oxford a été d'ailleurs soumise à des interruptions beaucoup plus 
longues que celle qu'on invoque comme un argument contre l'authenticité de la date de 
VExpositio ; puisqu'on ne connaît aucun livre imprimé dans cette ville entre 1486 et 1517; 
entre 1519 et 1585. 6 

i Originof Printing. London, 1774. 8°. 

8 Archœologia, or Miscellaneous Tracts relating to Antiquity. Published by the Society of Antiquaries of London. 
Vol. xi. p. 267. 1794. 4°. 

3 Bibl. Spencer. Vol. iii. p. 412. 

4 Alexander de Alexandriâ in libres Aristotelis, Oxoniœ. Th. Rood, 1481. Fol. 

a A. Wood, The History and Antiquities of the University of Oxford. 1792. 4°. vol. i. p. 624. Cotton (Dr. H.), 
A Typographical Gazetteer. Oxford, 1831. 8°. p. 209. 
6 Typ. Gazetteer, p. 213. 



Digitized by 



xliv 



INTRODUCTION. 



Maintenant, les types de VExpositio n'ont aucune analogie avec ceux du Spéculum; ils 
ressemblent, au contraire, à ceux d'Ulrich Zell, et doivent avoir été importés de Cologne ou 
de quelque autre fonderie d'Allemagne, C'est-là peut-être ce qui expliquerait, — si le récit 
d 'Atkyns reposait sur quelque autre témoignage, — l'intervalle d'inaction entre l'embauchage 
de Corsellis et la production de son premier ouvrage. Corsellis aurait quitte l'atelier de 
Harlem ; mais plus honnête que le voleur Jean, il n'aurait emporte ni les types, ni les outils 
de son maître. N'étant pas graveur, comme Gutenberg, il aurait dû attendre, avant de se 
mettre à l'œuvre, le résultat de négociations entreprises en Allemagne pour l'achat des caractères 
qui servirent à l'impression de VExpositio, et des deux autres ouvrages, publiés plus tard 
en 1479. 

Mais que la date de 1468 soit authentique ou non, le récit d'Atkyns n'y puise aucune 
confirmation. Il continue de reposer uniquement sur un prétendu document, qui pourrait 
d'ailleurs être erroné lui-même, mais dont il ne reste aucun moyen de constater l'authenticité, 
puis que ce document est perdu. Ce récit, en outre, n'a aucun des caractères qui distinguent 
celui de Junius : il commence par confondre les noms et les lieux, confusion excusable au 
xvi e siècle, mais à peine pardonnable presque à la fin du xvii e . M. de Vries est donc trop 
indulgent quand il dit: "Les particularités de ce récit, qu'Atkyns cite de mémoire, sont 
" évidemment enjolivées et agrandies." 1 Le fait est que le livre du jacobite Atkyns, ruiné 
par des procès qui n'ont pas duré moins de 24 ans, après avoir englouti plus de 25,000 francs 
de sa fortune, se présente comme un mémoire de plaideur mécontent, plutôt que comme un 
travail sérieux de bibliographie. D'ailleurs il se révolte contre la liberté de la presse, et demande 
qu'on lui mette des entraves avec une naïveté digne d'un avocat forcené du despotisme : " How 
" were the Abuses taken away in Queen Elizabeth, King James, and beginning of King 
" Charles his time, when few or no Scandais or Libels were stirring ? Was it not by Fining, 
44 Imprisoning, Seizing the Books, and breaking the Presses of the Transgressors, by order of 
44 Councel-Board ?" s Cependant il ne cite point de mémoire, comme le dit M. de Vries, le 
document de Lambeth, il prétend qu'on lui en a remis une copie en même tems qu'un exemplaire 
de VExpositio de 1468, sans nommer la personne qui lui a fait ce double présent. Le témoignage 
de cet infortuné plaideur, qui mourut dans la prison pour dettes, et regrette le tems, où l'on 
brûla plus de livres en dix ans qu'on ne pouvait en imprimer en vingt années, 44 that there 
44 were more Books Burnt in ten years, than could bé printed in twenty," 3 — ne mérite certes 
pas la place que lui donne M. Paeile parmi les défenseurs de la cause de Harlem; car il est 
évident qu'il n'est pas à la hauteur de la question et qu'il n'en extrait que ce qui peut servir 
à son procès contre la compagnie des Stationers. Si le document qu'il cite avait existé il 
n'aurait pas manqué de le produire. En effet, il publiait son livre par ordre du secrétaire 
d'état Morice, sous le bon plaisir du roi, qui en acceptait la dédicace, et l'adressait au 
parlement, qui nomma une commission d'enquête, dont le rapport ne fut jamais déposé, par 
la raison sans doute que le pétitionnaire Atkyns ne put produire aucun titre à l'appui de 
ses assertions. 

1 Eclaircissemens, p. 210. 

2 The Original and Growth of Printing. London, 1664. 4°. Epistle to the King. B. 2. 

3 Ibid. p. 8. 



Digitized by 



Google 



INTRODUCTION. xlv 



III. 



Maintenant voici les titres d'un troisième prétendant à l'invention de l'Imprimerie. Strasbourg 
célèbre pour la première fois le jubilé séculaire de la découverte de la Typographie en 1640. 
Mais ce n'est point Gutenberg qu'elle fête, c'est Jean Mentel, désigné comme l'inventeur 
réel par une chronique manuscrite, que l'on attribue à Daniel Specklin, né en 1536, mort en 
1589. On lit dans cette chronique, conservée dans les archives de la ville de Strasbourg, et 
que fait connaître J. A. Schrag, dans son livre intitulé, Bericht von Erfindung der Buch 
Truckery in Strassburg: 1 

" Anno 1440, als zum drittenmahl von der Kuffer-zunfft zum Ammeister erwehlet worden | herr Clauss Schanlitt, und 
Stattmeister gewesen seind | Walther Spiegel | Burckhardt von Mullenheim, Cuno zum Treubel, hans Balthazar von 
Endingen, ist die herrliche und sehr nutzliche Kunst der Buch-Truckerey erstlichen offenbar | und zwar allhie zu 
Strasburg an Tag gebracht | und erfunden worden | durch IOANN MENTELIN, welcher am Fronhoff zum Thiergarten 
wohnete | der hatte einen Diener mit namen Hans Genszfleisch | von Meyntz gbiirtig | diesem vertrawete er seine 
newe Inuention | wail er jhn sehr auschlâgig und scharffsinnig befandt | verhoffend durch Jhn noch weiters zu kommen: 
Er wurde aber von jhme schandlich betrogen | dann dieser jetzgemelte Genszfleisch mit Johann Gutemberg Kundschafft 
machte | so ein Ansehnlicher und Reicher Mann war | vnd auch etwas wissenschaffk vmb desz Mentelins Kunst 
hatte [ dem offenbahrte er aile Heimlichkeit | vnd weil sie in Hoffnung stunden | mit dieser Kunst | gross Gelt vnd 
Gut zuerwerben | vnd aber allhie zu Strassburg vor dem Mentelin die Sach nicht wol wûrden Kônnen ins Werck 
richten | schlugen sie an | sich von dannen gen Meyntz zu begeben | als dann auch geschehen. Vnd ein wenig darunden : 
Aber Gott der keine Vntrew vngestrafft last hingehen, 6trieff endlich den Genszfleisch also, das er seines Gesichts 
beraubet vnd blind wurde" | &ca. Dieser Kunst erste Inuention | Press und Buchstaben \ send noch bey Manns 
Gedenken vorhanden gewesen \ {wie Daniel Specklin in seinem Chronico M S. bezeuget | der sie gesehen) und waren 
folgender weiss beschaffen : " Die Buchstaben waren von holtz geschnitten | auch ganze Wôrter und Syllaben | hatten 
nebens zu Lôchlin, dass mans mit einem Drat oder starken Faden kondte zusammen fassen ; so war die Press auch 
Hultzin | vnd wie ein Trott | damit man allerhand Safft austrottet | formirt" &ca. 

Nous avons cité ce passage entier, parceque, outre la mention du vol domestique, inséparable, 
à ce qu'il semble, de la tradition qui s'attache dès les premiers moments à l'invention de 
l'imprimerie, un témoin oculaire nous rapporte ici comment les caractères mobiles de bois 
qu'il a vus, étaient percés d'un trou, où l'on passait un fil-de-fer ou une ficelle, afin de former 
des lignes que l'on réunissait ensuite sans doute, soit avec une corde, soit avec des coins dans 
la forme. Cette tradition des caractères de bois est attestée par un trop grand nombre de 
témoignages anciens pour ne pas être admise, au moins dans la composition des premiers 
ouvrages tels que les Donatus. Dans cette hypothèse, il est peu douteux que des mots entiers, 
d'un usage très fréquent dans les livres de classe, par exemple, n'aient été gravés comme le 
dit Specklin. Quant aux syllabes entières ou contractées, on les retrouve en nombre considérable 
même dans les livres de longue haleine, tels que le Spéculum, composés avec des caractères 
de fonte. La description de la presse, qui était de bois, semblable à un pressoir, et que Specklin 
déclare également avoir vue, n'a rien non plus qui ne soit parfaitement conforme aux témoignages 
des autres contemporains. 

M. A. Bernard 2 révoque en doute la paternité de la chronique attribué à Specklin et tourne 
d'ailleurs en dérision : " l'histoire des caractères des bois perforés, sorte de fable destinée à 
amuser les niais." 

1 Strassburg, Moritz Cari, 1640. 4°. sign. cj. £ Origine de l'Imprimerie, vol. ii. p. 63 et 64. 

m 



Digitized by 



Google 



xlvi 



INTRODUCTION. 



On sait qu'il existait deux chroniques contemporaines, conçues à peu près dans les 
mêmes termes et qui, du tems de J. Schilters (en 1698), se trouvaient encore dans les archives 
de la ville de Strasbourg. Schrag donne de l'une et de l'autre l'extrait que nous avons 
reproduit ci-dessus, en attribuant formellement la seconde à Specklin. N'est-il pas surprenant 
que des écrivains strasbourgeois, tels que J. F. Lichtenberger 1 et J. J. Oberlin, 2 en traitant 
dans leurs publications la question qui nous occupe, ne se soient pas donné la peine de 
vérifier si la chronique de Specklin, dont le manuscrit suivant M. A. Bernard 3 est conservé 
encore aujourd'hui dans la bibliothèque de Strasbourg, est un document authentique ou écrit 
de la main de Specklin ? Les autographes de ce dernier ne doivent pas être extrêmement 
rares dans une ville dont il était l'architecte municipal et où il a publié un certain nombre 
d'ouvrages. Si ce manuscrit présente tous les caractères de l'authenticité, le témoignage de 
Specklin mérite d'être discuté avec le même respect que celui de Junius ; s'il est erroné sous 
certains rapports, tels que la parenté de Mentel et de Peter Schœffer, que Specklin donne 
comme beaux-frères (Schwager), cela n'infirme en rien l'existence des types de bois et de la 
presse que l'auteur dit avoir vus. 

Il n'y a rien d'extraordinaire à ce que ces types aient été conservés près d'un siècle, quand 
nous avons été à même de voir, dans la Bibliothèque royale de la Haye, un fragment de 
planche d'un Donatus que M. J. W. Holtrop a bien voulu nous montrer ; et dans la collection 
de Lord Spencer, la planche vermoulue d'une page entière de VHistoria Sancti Johannis, 
gravées l'une et l'autre suivant toute apparence vers le milieu du xv e siècle. Il est difficile 
de nier la possibilité de graver des caractères de bois en quantité suffisante pour imprimer 
de petits livres, après la démonstration pratique de M. L. de Laborde, dans Ses Débuts de 
V Imprimerie à Strasbourg, et les spécimens de planches originales gravées sur bois, que 
J. F. Lichtenberger a joints à son Histoire de V Invention de V Imprimerie (Strasbourg, 1825, 8°). 

La tâche de reconcilier ou d'expliquer tous ces témoignages contradictoires, nous éloignerait 
tellement de notre but qu'il ne nous est pas permis d'aborder la question sous toutes ses 
faces, et de montrer comment Mayence, imitant Strasbourg, cherche à son tour, et réussit 
pendant assez longtemps, à dépouiller Gutenberg du mérite de l'invention, au profit de 
Faust et de Schœffer. 

Ce qui frappe surtout dans ce conflit: ce qui en ressort invinciblement, c'est que 
l'inventeur des caractères mobiles, quel qu'il ait été, a dû être spolié de son invention par le 
premier ouvrier infidèle, ambitieux, ou mécontent, à qui il a été forcé de communiquer son 
procédé. Ici surtout l'initié a tué l'initiateur. L'impression xylographique donnée, — et il est 
désormais constaté qu'elle remonte aux premières années du xv e siècle, — un mot, le hazard, 
devait mettre simultanément sur la voie trois ou quatre intelligences d'élite, qui, par des 
moyens différents, devaient arriver au but simultanément, ou à peu de distance l'un de l'autre. 
Ainsi, en supposant que Coster ait découvert les caractères mobiles de 1420 à 1430, le bruit 
de sa découverte, ou simplement la vue d'un donat hollandais, met Gutenberg sur la voie, 
et il produit vers 1436 les premières impressions qui donnent lieu au procès de 1439. D'un 

1 Histoire de l'Invention de l'Imprimerie. Strasbourg, 1825. 8°. 

2 Essai d'Annales de la Vie de Jean Gutenberg. Strasbourg, an ix. 8°. 

3 Origine de l'Imprimerie, vol. ii. p. 62. 



Digitized by 



Google 



INTRODUCTION. 



xlvii 



autre côté Gutenberg n'a pas plutôt quitté Strasbourg, que Mentel s'empare des procédés, 
et sans doute aussi des instruments imparfaits, restés entre les mains des premiers associés 
de Gutenberg, perfectionne instruments et procédés et produit presque en même temps que 
Mayence des livres, notamment sa grande bible de 1466, qui lui permettent de s'enrichir 
en peu de tems. 

Gutenberg rentre à Mayence en 1445, après l'échec de ses tentatives de Strasbourg, soit 
par défaut de capital, soit par l'état d'imperfection de sa découverte. Il s'associe avec Faust 
le 26 Août, 1450 ; mais l'argent avancé par ce dernier étant insuffisant, il en obtient, en 
Décembre 1452, une nouvelle avance de fonds, qui lui permet d'imprimer la bible de quarante 
deux lignes et les lettres d'indulgence de 1454. Pierre Schœffer de Gernsheim, calligraphe 
qui habitait Paris en 1449, est adjoint aux travaux des associés en 1455, c'est-à-dire peu 
de temps avant la fin des cinq années que devait durer l'association. Faust profite de la 
rare aptitude et de l'activité infatigable de Schœffer, dans tout ce qui regarde l'imprimerie, 
pour intenter un procès à Gutenberg, le dépouiller du matériel que celui-ci avait créé, et le 
mettre dans l'impossibilité d'imprimer pour son propre compte. Lorsque Gutenberg eut réussi 
à obtenir du Dr. Humery, syndic de Mayence, une avance d'argent, qui lui permit d'imprimer 
avec des caractères nouveaux le Catholicon et les Vocabulaires de Nicolas Bechtermunze, 
son atelier resta la propriété du nouveau bailleur de fonds, afin d'être à l'abri des poursuites 
de Faust et Schœffer ses spoliateurs. 

Ce résumé des malheurs de Gutenberg fait comprendre comment ses premiers essais de 
Strasbourg, entourés d'un profond secret, ont été bien vite oubliés, ou sont restés inconnus des 
strasbourgeois eux-mêmes ; comment les descendants de Mentel ont pu donner le change 
pendant plusieurs siècles sur le nom du véritable inventeur. Wimpfeling, contemporain de 
Gutenberg, est le seul qui ne se soit pas trompé, lorsqu'il dit dans sa Germania, 1 au chapitre : " de 
u excellentia urbis Argentin» . . . ingeniorum claritate impressorie artis origine licet in Maguntiaco 
" consummate;'' lorsqu'il ajoute dans son Catalogue des évêques de Strasbourg que nous avons 
cité précédemment : " sub hoc Roberto nobilis ars impressoria inventa fuit a quodam argentinensi, 
" licet incomplète ; sed cum is Maguntiam descenderet, ad alios quosdam in hac arte similiter 
" laborantes . . . ea ars compléta et consummata fuit." Mais lorsque les héritiers de Mentel 
voient Faust et Schœffer, leurs rivaux de Mayence, et non leurs maîtres, s'attribuer l'honneur 
d'avoir inventé l'Imprimerie, il leur est bien permis de revendiquer cet honneur en faveur 
de Mentel, qui tient ses procédés de l'inventeur direct, Gutenberg, ou de ses premiers associés 
de Strasbourg. 

Faust et Schœffer nient les titres de Gutenberg si nettement, qu'il doit y avoir quelque chose 
de vrai dans l'assertion de Wimpfeling, " cum is Maguntiam descenderet, ad alios quosdam in 
" hac arte similiter laborantes." Gutenberg, en possession de procédés imparfaits, a trouvé à 
Mayence l'ouvrier infidèle de Coster, pratiquant le même art dans les conditions infimes, c'est- 
à-dire sans capital et sans matériel suffisant. Que Faust ait été l'intermédiaire entre ces deux 
hommes, également impuissants faute d'argent, et se soit associé Gutenberg, en n'admettant le 
Jean de Harlem qu'à titre d'ouvrier, ou bien que celui-ci ait continué séparément sa petite 
industrie, peu importe ! Dans l'un comme dans l'autre cas, le riche industriel mayençais 

1 Imprimée à Strasbourg par J. Priiss, en 1501, 4°: dont un exemplaire de trouve dans la collection de M. Inglis. 



Digitized by 



Google 



xlviii 



INTRODUCTION. 



s'est cru autorisé à nier le droit de Gutenberg à l'invention de l'Imprimerie, sans craindre 
une protestation de ce dernier. 

Et en effet Gutenberg n'a point protesté, quand il lui était facile de le faire dans le 
colophon d'un des livres qu'il a publiés avec l'aide du Dr. Humery. Il n'a mis son nom 
à aucun des ouvrages sortis de sa presse ; à moins qu'on n'admette son retour à Strasbourg, 
en 1458, et la publication dans cette ville des Dialogues de St. Grégoire, dont nous 
allons parler. 

S. Palmer 1 décrit ainsi ce livre qui se trouve à Wilton, dans la riche collection du Comte 
de Pembroke : 

" The book is the dialogues of St. Gregory in Latin ; it has no title-page, but begins abruptly with the subject itself, 
only at the end of it are thèse words : 

Explicit liber quartus 
Dyalogorum Gregorii. 

Then follows in red letters, 

Presens hoc Opus factum est per Johan. 
Guttenbergium apud Argentinam, 
Anno Millesimo cccclviij" 

Après avoir constaté que l'impression en est très grossière et de beaucoup inférieure à 
celle des ouvrages de Faust et Schœffer, Palmer imagine, par la différence de forme qui 
existe dans les mêmes lettres, que ce livre a été imprimé sur planches de bois, quoique avec 
l'encre ordinaire d'imprimerie, au moyen d'une presse, et par le procédé opistographique. 
La date, 1458, ajoute-t-il, montre qu'il a été imprimé un an après le Psautier de Mayence, 
par Gutenberg lui-même, avec l'intention de revendiquer la gloire que s'arrogeaient Faust 
et Schœffer à son détriment. 

L'existence de ce livre a été révoquée en doute par Schœpflin, 8 " quoiqu'il ait," dit-il, " en 
" compagnie de Maittaire exploré avec soin la bibliothèque du comte de Pembroke." Plus heureux 
que Schœpflin, nous avons tenu ce livre entre nos mains et examiné avec soin le colophon en 
lettres rouges qui le termine. La couleur en est . pâle et le foulage de la presse n'est pas apparent 
comme dans le reste de l'ouvrage, dont les types ont d'ailleurs une forme irrégulière qui décèle 
évidemment l'enfance de l'art. Le Dr. Dampier, doyen de Rochester, a écrit sur le catalogue des 
incunables possédés par le comte de Pembroke en 1798, 3 sous le titre de ce livre: "I have 
" examined this book very accurately, and have no doubt of the printer's name and date being a 
"forgery." Une note manuscrite en tête du volume, de la main du comte de Pembroke, 
et exprime sous forme dubitative la même opinion, en ajoutant que les types paraissent être 
de bois. Quoique les élémens de comparaison que nous aurions désiré avoir, nous aient manqué, 
lors de l'examen que nous avons fait du livre à Wilton House, nous déclarons sincèrement que 
si ce colophon est le résultat d'une falsification, cette falsification est d'une rare habileté. Le 
Dr. Cotton, dans son Typographical Gazetteerf mentionne une fraude analogue sur deux autres 
ouvrages de la collection de Lord Pepibroke provenant, dit-il, sans doute de la même main. 

1 The General History of Printing. London, 1732. 4°. p. 299. 
£ Vindicias Typographie». Argentoratis, 1760. 4°. pp. 40, 41. 

3 Voir au British Muséum, King's MSS., No. 383. 

4 Oxford, 1831. 8°. p. 208. 



Digitized by 



Google 



INTRODUCTION. 



xlix 



Malgré ces affirmations si positives, dont on devrait au moins donner les motifs, nous croyons 
que la question reste entière et vaudrait la peine d'être vidée par un examen sérieux et détaillé 
du livre lui-même. 

Quoiqu'il en soit, aucune des hypothèses anciennes sur l'invention de l'Imprimerie n'infirme / 
d'une manière positive le témoignage de Junius, fermement assis sur le Spéculum Hurmnœ 
Salvationis, premier monument de la Typographie en caractères mobiles de fonte. Sans 
incriminer la bonne foi des partisans de Mentel, qui ne connaissaient pas comme nous les 
pièces du procès de Strasbourg, ni celle de Salmuth, 1 lorsqu'il affirme que Faust est le 
véritable inventeur de la typographie; sans méconnaître surtout la part importante qui 
revient à Gutenberg dans l'enfantement de cette grande découverte, nous reconnaissons avec 
M. de Laborde, 2 "1410 comme la date possible de la découverte de l'impression dans les 
"Pays-bas; 1423 comme la date probable de l'invention des types mobiles par Laurent 
" Coster à Harlem ; 1436 comme la date authentique des premières tentatives de Gutenberg à 
" Strasbourg ; et 1452 comme la date certaine de l'invention de la fonte des caractères à 
"Mayence:" — avec cette réserve que les caractères du Spéculum, étant de métal et fondus 
dans le sable, comme l'a très bien suggéré M. A. Bernard, les typographes mayençais n'ont 
découvert que les perfectionnemens qui résultent de la gravure des poinçons, du frappage 
des matrices, et de l'emploi d'un moule de fer à peu près tel que celui dont se servent aujourd'hui 
nos fondeurs. 

1 In Guido Panciroli, Rerum Memorabilium Commentaria. Ambergae, 1608. 8°. vol. ii. tit. xii. p. 590, et ss. H 
n'est pas question de la typographie dans l'autre édition, Bambergœ, 1599. 8°. 
8 Débuts de l'Imprimerie à Strasbourg, p. 9. 



n 



Digitized by 



Google 



I 



INTRODUCTION. 



Chap. IV. — Dans quel ordre ont été produites les quatre éditions 

COSTÉRIENNES DU SPECULUM ? 



Nous avons dit précédemment qu'il existait quatre éditions in folio du Spéculum, parfaitement 
distinctes Tune de l'autre, composées avec les mêmes types, et illustrées avec les mêmes 
gravures. Deux autres éditions in 4°, imprimées par Veldener en 1483, et plus tard sans date, 
offrent les gravures sciées eu deux perpendiculairement, afin de pouvoir trouver place dans 
les pages de l'in-4°. On a de plus constaté dans deux exemplaires hollandais, l'un appartenant 
à Meerman, l'autre à M. Enschedé, des différences de composition qui indiqueraient au moins 
sept éditions in folio, si ces différences, limitées à un petit nombre de pages seulement, 
portaient en réalité sur la totalité de l'ouvrage. H est également certain que l'édition in-4° de 
Veldener en 1483 est double, puisque l'une porte pour colophon : " De Spieghel onser 
" behoudenisse : Van Culenburch by my Iohan Veldener int jaer mcccc. ende lxxxiii. des 
" zaterdaghes post Mathei apostoli:" et ne compte que 29 chapitres et 116 figures, comme 
l'édition in folio ; tandis que l'autre comprend 32 chapitres et 12 figures de plus, avec le colophon 
suivant : " Dit boeck is volmaect in die goede stede van culenburch by my iohan veldener 
" int jaer ons heren mcccc ende Lxxxiij des saterdaghes post mathei apostoli." 

Mais, cette seule différence de deux exemplaires, ne prouve pas que le livre entier ait été 
recomposé deux fois dans la même année. Quant à l'édition sans date dont personne n'a 
parlé jusqu'ici, et dont un exemplaire se trouve au British Muséum, portant au commencement 
la marque typographique de Veldener, et à la fin, outre les armes d'Autriche et de Culembourg, 
celles de David D'Bur, elle constitue sans doute une édition bien distincte de celles de 1483. 

Dans tous les cas, ces éditions présentent un intérêt tellement secondaire au point de vue 
bibliographique, qu'il suffit de les avoir mentionnées, sans les faire entrer dans la classification 
que nous avons établie ci-dessus. Les quatre éditions costériennes se composent donc de 
deux éditions latines ; l'une avec vingt pages entièrement xylographiques, l'autre entièrement 
composée en caractères mobiles ; et de deux éditions hollandaises, l'une composée en types 
d'une seule fonte, l'autre présentant deux pages composées en caractères plus petits, et d'une 
forme différente, ainsi que l'a montré Ottley, 1 en constatant d'ailleurs, que le type employé dans 
l'édition latine xylographique, est identiquement le même que celui de l'édition hollandaise à 
double fonte. 

Quant à l'édition hollandaise à une fonte que Koning regarde comme la première, il resuite 
de l'examen que ce bibliographe a fait porter principalement sur les capitales, qu'il existe 
dans cette édition deux espèces de lettre E, dont l'une est parfaite dans sa forme, tandis que 
l'autre est dépourvue de sa partie supérieure. La lettre M y est en outre empreinte d'une 

1 Ad Inquiry, vol. i. p. 249. 



Digitized by 



Google 



INTRODUCTION. 



manière irrégulière, et son jambage du milieu est coupé en deux par un trait blanc qui se 
reproduit presque à toutes les lignes. 1 

Quoique nous n'ayons retrouvé aucune de ces marques dans les types qui ont servi à 
composer les deux éditions latines, ainsi qu'on peut le constater sur les exemplaires du British 
Muséum et de Mr. Inglis, il n'en faudrait pas conclure que les quatre éditions ont été composées 
avec des types d'une fonte différente. En effet, les cassures que signale Koning peuvent 
provenir uniquement, soit de l'usure des caractères, soit du procédé imparfait dont s'est servi 
le fondeur. Ainsi dans l'exemplaire de M. Inglis, par exemple, une majuscule fort souvent 
répétée, la lettre Q, présente dans la même page au moins six variétés, par suite de la rupture, 
tantôt de l'une des deux lignes perpendiculaires qui traversent la lettre, tantôt de toutes deux, • 
tantôt d'une ou des deux lignes transversales obliques. 

En admettant la fonte des types dans le sable, ces anomalies s'expliquent facilement, soit 
par l'interposition d'un grain de sable dans les lignes creuses laissées par le moule, soit par 
le mouvement irrégulier de la main en retirant ce moule. Dans tous les cas ces caractères 
sortent évidemment de la même fonderie ; ils possèdent la forme essentiellement hollandaise, 
si clairement déterminée par Ebert et par M. de Laborde ; enfin il est impossible de les rattacher 
aux types sortis des fonderies de l'Allemagne, ou même employés par des Allemands établis 
dans les Pays-bas au xv e siècle. 

La composition du Spéculum offre un autre singularité, qui la range immédiatement dans 
la catégorie des essais primitifs de l'imprimerie. Le compositeur, à défaut de cadrais, qu'il 
n'avait pas, se sert, pour compléter les lignes de longueur inégale que présente le Spéculum, 
de types de rechange qu'il fait recouvrir par la frisquette, afin qu'ils ne viennent pas au tirage. 
Le foulage de ces caractères masqués est très sensible ; et il est arrivé, tantôt que la frisquette 
a mordu sur les types qui devaient être imprimés, comme on le voit sur une ligne du proemium 
dans l'exemplaire de M. Inglis, tantôt qu'elle a laissé à découvert un mot entier sans signification, 
et absolument étranger au texte comme udotime qui termine la 13 e ligne, col. b, fol. 18, des 
exemplaires du British Muséum, de la bibliothèque bodléienne, et de la collection de M. Holford, 
tous trois de l'édition latine xylographique. On ne retrouve ce mot, ni dans les manuscrits, 
ni dans aucun des exemplaires de l'édition latine à types entièrement mobiles. 

Quoique les deux éditions latines présentent des différences nombreuses de composition, 
elles ont été cependant composées l'une sur l'autre, ou sur le même manuscrit; car elles 
présentent notamment deux erreurs qui ne leur seraient pas communes. Ainsi on trouve 
dans les deux éditions latines les deux dernières lignes du proemium : 



« 



Secunda figura gaudij eterni possunt conuiuium régis Assueri fuisse 
Quia nullum legimus tam longum et tam solempne conuiuium habere," 



ces deux lignes, non seulement sont en déhors de leur place naturelle, mais encore se rapportent 
au 42 e chapitre du Spéculum MS. qui n'est reproduit dans aucune des éditions costériennes. 
On trouve de même dans les deux éditions que la I e ligne de la colonne a, fol. 1 0 : 



" Maria licet viro in desponsacione indigeretur,' 



1 Verhandeling over den Oorsprung der Boekdruk Eunst door Jacobus Koning. Haarlem, 1816. 8°. p. 33. 



Digitized by 




lii 



INTRODUCTION. 



est placée par erreur au-dessous de la gravure, qui représente Adam et Eve condamnés au 
travail manuel ; tandis qu'elle devrait être, fol. 18, immédiatement au-dessous de la fig. 23 : 
" hec turris dicta Baris." 

Les variations dans la composition portent principalement sur les abbréviations, qui sont 
différentes dans les deux éditions, sur l'orthographe d un certain nombre de mots, sans différences 
remarquables dans l'arrangement du texte, le nombre des lignes dans chaque page, et les 
références indiquées au bas de chaque colonne. En comparant au contraire ces deux éditions 
avec les MSS., on voit que dans ceux-ci les références sont différentes, ou manquent complètement 
et sont indiquées dans les marges plutôt qu'au bas de chaque page. 

Iyes deux éditions hollandaises sont la traduction littérale des éditions latines, avec la différence 
que les lignes, n'étant pas rimées comme dans le latin, le texte remplit également toute la 
page, sans interposition de lettres masquées en guise de cadrais, excepté à la dernière ligne, 
où les références de longueur inégale sont complétées dans la justification par ces lettres 
masquées, dont le foulage seul reste sensible. # 



IL 

Nous avons déjà dit pourquoi nous considérions l'édition latine xylographique comme la 
première de toutes. Cette opinion, admise par tous les bibliographes, jusqu'à Meerman, qui 
a vainement essayé de donner le premier rang à l'une des éditions hollandaises, a été reprise par 
Heineken, et s'est maintenue avec succès jusqu'au moment où Ottley, étayant une théorie 
nouvelle sur les cassures accidentelles que présentent les gravures, a rangé les quatre éditions 
dans l'ordre suivant : I. Édition latine, en caractères entièrement mobiles. IL Édition 
hollandaise, à deux fontes. III. Édition latine, avec 20 pages entièrement xylographiques. 
IV. Édition hollandaise, à une seule fonte. 1 Les gravures de l'édition latine en types mobiles 
n'offrant qu'un petit nombre de cassures accidentelles, occasionnées par l'usage du frotton, celle-ci 
doit, suivant Ottley, être considérée comme la première ; tandis que l'édition hollandaise à une 
fonte, qui présente le plus grand nombre de cassures, doit être rejetée au quatrième rang. De 
même l'édition hollandaise à deux fontes, ayant les gravures en meilleur état que l'édition 
latine xylographique, celle-ci n'occupe que le troisième rang dans l'ordre de la production. 
Un singularité que présente l'exemplaire de M. Inglis (édition latine, en types mobiles), 
corroborait avec force la théorie d' Ottley ; car, dans cet exemplaire, les phylactères de la 
dernière page, évidemment préparés pour la gravure des mots mane> thecel, phares, ne sont 
pas évidés ; ils sont venus en noir à l'impression, tandis que dans tous les autres exemplaires, 
ils sont imprimés en blanc, afin que les mots qui manquent pussent y être inscrits à la 
main. 

Cependant la démonstration d'Ottley, que Dibdin déclare irréfragable, 2 ne repose, comme 
l'a établi M. A. Bernard, 3 que sur la comparaison par correspondance de deux ou trois 
exemplaires. Le libraire de Harlem, Lorjes, chargé de cette comparaison, fait même à la 

1 An Inquiry, vol. i. p. 217. 2 Bibl. Spencer, vol. iv. p. 551. 

3 Origine de l'Imprimerie, vol. i. p. 27. 



Digitized by 



Google 



INTRODUCTION. 



troisième et à la sixième question d'Ottley, des réponses, qui renversent si complètement sa 
théorie, qu'il se croit obligé de révoquer en doute l'exactitude de son correspondant, ou 
d'imaginer que les lignes, qui, suivant cette théorie, auraient du être brisées, et sont entières, 
ont été restaurées à la plume, 1 

H n'est pas douteux que les gravures du Spéculum Humanœ Salvationis ont été imprimées ï 
antérieurement au texte en caractères mobiles ; la différence des procédés — le frotton pour 
les gravures, et la presse pour le texte — indique assez que les deux opérations n'ont pu être 
simultanées. Que la gravure et le texte des vingt pages entièrement xylographiques aient 
été taillés sur des blocs de bois différents, comme le prétend Fournier, 2 c'est ce qui ne nous 
est pas bien démontré. Mais ces blocs eux-mêmes ont été séparés, au moins pour l'impression 
de quelques exemplaires ; car dans un de ceux de la collection de Lord Pembroke, le texte 
des fol. 52 et 61, n'occupe pas, par rapport à la gravure, la même place que dans l'exemplaire 
du British Muséum. Dans le premier, en effet, la colonne gauche du texte est en alignement 
avec le bord gauche extérieur des gravures ; tandis que dans le second, elle est portée à 
droite dans l'alignement du bord intérieur du socle et du chapiteau de la colonne gauche . 
de l'encadrement architectural. 

Ce seul fait de l'impression séparée du texte et des gravures, détruit de fond en comble ' 
le système d'Ottley ; car ainsi que l'a déjà fait remarquer M. de Vries, 3 en ce cas, les gravures 
*les plus endommagées auront pu servir à l'impression de la première édition, aussi bien que 
de la dernière. Cette idée avait d'ailleurs été suggérée à Ottley par un de ses amis que 
celui-ci ne nomme pas, mais qui, accoutumé à considérer l'édition latine comme la première, 
lui disait : 

" The printer, to whom the engraved cuts appertained, took oflf, in the first instance, as many impressions of the 
cuts as would be wanted for ail the éditions whick he migkt, at any future time, be called upon to publish (let us 
suppose a thousand impressions of each eut) : and that, thèse impressions being tied up in bundles, it might, and 
did, so happen, that the impressions last taken off came into use in printing the first édition of the book." 4 

L'impression séparée des gravures étant bien constatée, il est en effet naturel de supposer 
que l'impression de ces gravures s'est faite en une seule fois, dans l'atelier du xylographe, ou 
du cartier, soit pour écrire ensuite à la main le texte du Spéculum, soit dans l'intention 
d'imprimer un certain nombre d'éditions du livre. Dans ce cas, le cartier a mis en paquet 
les épreuves, à mesure qu'elles subissaient l'opération du frotton, de manière à ce que les 
premières tirées se trouvant en dessous, les dernières, avec les traces des accidents survenus 
pendant le tirage, se sont trouvées en dessus, au moment où il s'est agi de procéder à l'impression 
du texte de la première édition. 

Si raisonnable que soit cette hypothèse, dont Ottley fait trop bon marché, elle n'est même 
pas nécessaire pour réduire à néant la démonstration que Dibdin trouve irréfragable. M. A. 
Bernard avait déjà indiqué 5 que les deux exemplaires de la bibliothèque nationale de Paris, 
tous deux de l'édition latine xylographique, offraient des différences considérables dans l'état 
apparent des planches ; et que l'un d'eux, par exemple, possédait des gravures aussi intactes 



1 An Inquiry, vol. i. p. 214. 



* De l'Origine et des Productions de l'Imprimerie primitive. Paris, 1759. 8°. p. 155. 

3 Eclaircissemens sur l'Histoire de l'Invention de l'Imprimerie. La Haye, 1843. 8°. 

4 An Inquiry, vol. i. p. 204. 5 Origine de l'Imprimerie, vol. i. p. 28. 



p. 27. 



0 



Digitized by 




liv 



INTRODUCTION. 



que celles des deux éditions — latine mobile et hollandaise à double fonte — qu'Ottley considérait 
comme antérieures. Cette affirmation, jointe aux deux anomalies constatées par Loorjes dans 
sa lettre à Ottley, ne laissait aucun doute sur le peu de fondement de la théorie des cassures ; 
mais pour éviter toute chance d'erreur, M. Bernard, sur notre demande, a eu l'extrême obligeance 
d'aller deux fois à la bibliothèque de Paris, constater l'état des exemplaires qui s'y trouvent. 
Au moyen d'un calque des cassures qu'il a annoté, après l'avoir superposé aux figures 
indiquées dans le livre d'Ottley, 1 il a établi, de la manière la plus certaine, que l'hypothèse 
: de ce dernier péchait entièrement par la base ; et qu'il fallait revenir à l'opinion de Fournier 
et de Heineken sur la priorité de l'édition latine xylographique. 

Ottley, dans son Origin of Printing, qu'il n'a pu terminer 2 est le premier qui ait prétendu 
que les vingt pages de texte xylographiques étaient le fac-similé des pages correspondantes 
de l'édition latine en caractères entièrement mobiles ; et voici comment il explique la manière 
dont cette opération dût se faire, suivant lui : 

" The printer, or his successor, as has been said, having been deprived of the type hitherto used in the work, printed 
the two pages wanting to complète his Dutch édition with the remains of some old type, a little différent, which had 
previously been thrown aside, as no longer fit for use. But, in doing it, he experienced, perhaps, more trouble than he 
had anticipated ; and as twenty pages, instead of two, were wanting to complète the second Latin édition, he now bethought 
himself of another mode of procédure. Having taken from a copy of the first Latin édition the ten sheets containing the 
twenty pages wanting to complète the second édition, and having corrected with a pen a letter here and there misprinted. 
he delivered those sheets to a wood-engraver, with directions to copy them exactly; and the engraver executed th§ 
commission, by first glueing those ten sheets with their face downwards upon ten prepared blocks of wood (according 
to the method then used), then rendering the paper transparent by oil or otherwise, and, lastly, by cutting away the wood 
around the letters." 3 

L'hypothèse est ingénieuse : l'imprimeur ou son successeur, après avoir complété l'édition 
hollandaise avec de vieille fonte, ce qui suppose toutefois un établissement assez ancien, 
se trouve en présence d'une lacune de vingt pages dans l'édition latine, qu'Ottley nomme la 
seconde. Cette lacune il ne peut la remplir, parcequ'on lui a volé ses types, comme le dit 
Junius. Il prend alors dix feuilles correspondantes de l'édition latine en types mobiles déjà 
imprimée, les colle la face en dessous sur dix blocs de bois, rend le papier transparent avec 
de l'huile ou autrement; puis envoie ces blocs au graveur, qui découpe les lettres en relief. 
Avant de coller les pages sur le bois, l'imprimeur cependant a dû corriger à la plume çà et là 
quelques lettres mal imprimées dans l'original. 

M. Chatto, 4 sans connaître probablement le travail d'Ottley, qui n'a pas été publié, affirme de 
même que les vingt planches de l'édition xylographique sont le résultat du décalque des vingt 
pages correspondantes de l'édition en caractères mobiles. Il prétend de plus qu'il n'y a aucune 
différence dans les deux textes, tandis qu' Ottley, dont l'examen a été beaucoup moins superficiel, 
a soin de dire qu'avant le transfer de l'imprimé sur le bois, des corrections à la plume ont 
été faites çà et là par l'imprimeur. 

1 An Inquiry, pp. 205 à 214, vol. ii. 

2 M. Joseph Lilly, libraire à Londres, possède un certain nombre d'exemplaires de cet ouvrage incomplet, mais très 
intéressant, où le sujet du Spéculum Humanœ tialvationis est traite fort au long au point de vue particulier de Fauteur. 

3 W. Y. Ottley est mort en 1836 : ces lignes sont imprimées page 294 de son " Origin of Printing." 

4 A Treatise on Wood Engraving. London, 1849. 8°. 



Digitized by 




INTRODUCTION. 



Nous croyons comme Ottley au décalque du texte sur le bois à graver, avec cette différence 
capitale que le calque a été pris d'un manuscrit, non de l'édition déjà imprimée. M. Chatto 
et M. Holtrop, comme nous le verrons, n'ont pas remarqué de différences sensibles dans les 
deux textes, mais Ottley détruit de ses propres mains l'hypothèse qu'il vient d'établir, quand 
il signale, pp. 295 et 296 de son Origin of Printing inachevée, que nous avons sous les yeux, 
les divergences qui existent entre les deux textes. Sans doute, il a fait sa reserve des corrections 
à la plume sur les feuilles imprimées avant le décalque ; mais qui oserait admettre raisonnablement 
ces corrections, si le correcteur, au lieu d'améliorer l'original, l'a défiguré ? Ottley excuse ces 
erreurs par l'ignorance de l'artiste, ou de petits accidents pendant la gravure ; mais si l'artiste 
était ignorant, il ne se sera pas permis de corriger l'original; dans le cas contraire, il faudra 
que les accidens puissent donner l'explication de toutes les différences : ce qui n'est pas en 
réalité. 

Voici le tableau que donne Ottley de ces différences assez remarquables pour enlever 
toute plausibilité à la théorie du décalque de l'imprimé. 

Le premier chiffre indique le fol. les lettres (a) ou (b) la colonne du texte, et le chiffre suivant la ligne : nous mettons 
entre parenthèses nos propres observations : 



ÉDITION LATINE EN TYPES MOBILES. 

7 (b) 4. Quot evà . . . plasmavis. (Le mot " Quot," 
entier ici, est abrégé dans l'édition xylograph., quoique 
l'espace nécessaire pour le mot 7 soit conservé.) 

7 (b) 10. toïlateâli. 

7 (b) 17. ittitit. 

8 (a) 6. daud. 
8 (a) 17. dolore. 
8 (a) 24. pedes. 

10 (b) 2. iuuane indige. 

10 (b) 16. decreuit nés. 

11 (a) 16. fuisset. 

12 (a) 4. libàuit (pour " liberauit "). 

12 (a) 15 et 21. Quod. 

13 (a) 25. mollijicai. 

13 (a) 26. distic 0 ijij. 

14 (b) 16. marinore. 

14 (b) 21. caïtate. (Le texte xylographique porte caïtate, 
et non caltate. Ottley a donc fait erreur ici, caïtate et 
caïtate s'employant indifféremment pour abréger le mot 
" caritate.") 

15 (a) 9. pctosa. 

16 (a) 19. tucïe) 

bat] 



Édition latine A vingt pages xyloqraphiques. 

Q J evà .... plasmavit. (En supposant le décalque 
d'un manuscrit le graveur aura pu de même laisser d'abord 
l'espace entier du mot " Quod " qu'il n'aura abbrévié que 
postérieurement pour s'éviter du travail.) 

collateàli. 

ïstitit. 

dauid*. 

doiore. 

petes. 

iuuamine indige*. 
decreuit nos. 
luisseU 
ïibauit. 

Q? (en laissant en blanc l'espace entier des lettres 
abrégées.) 

mollificat (mais il y a en réalité rnollificafi, quoique 
la lettre f soit un peu brisée). 

distic 0 viji (il y a réellement distic 0 ). 

marmore. 

caltate. 



pclosa (pour " preciosa "). 

lueïe (le graveur a oublié la syllabe bat). 



Digitized by 



Google 



Ivi 



INTRODUCTION. 



Édition latine en types mobiles. 



Édition latine A vingt pages xylographiques. 



17 (a) 7. misteio fruereU 



mistelo fruecet (il y a réellement fruecet*, c'est-à-dire 
" frueretur "). 



19 (a) 9. dingnaba.1*. 

20 (b) 26. Genesis. 



diuagebat 1 (on lit réellement diuagabafi). 



Genesis xxiiii ca°. (Ottley explique cette addition du 
numéro du chapitre dans l'édition xylographique, par une 
addition, en semi-cursive, de la personne qui a corrigé les 
feuilles de l'édition mobile avant de les donner au graveur.) 



22 (a) 5. medicina. 

23 (b) 13. Q*. 

27 (b) 10. ergo. 

28 Ottley n'a trouvé aucune variation dans cette page, 



medichia. 



ecgo. 



Q l (pour " Qui"). 



mais il en existe une sensible : 



• 



(b) 7. sine. 

32 (a) 17. eà in os. 

33 (Ottley n'a trouvé aucune variation dans cette page.) 
52 (a) 1. ïuêtor. 



ivètor (seconde lettre manquée, comme si le graveur 
n'avait pas su la signification du mot). 

thûàs (pour " inhabitans "). 



slue. 



eà ,,f os (le mot " in " est brisé par accident). 



52 (b) 5. ïhïtâs. (H existe dans cette page d'i 
variations que nous indiquerons ci-après.) 

61 (a) 1. redêpcionem. 



'autres 



redêpcionem (il y a en réalité redêpcionem). 



Dans ce tableau, que nous pourrions compléter par un grand nombre d'exemples que 
l'auteur n'a pas vus ou qu'il a négligés, Ottley insiste beaucoup sur ce que les lettres 
correspondantes, dans les deux éditions latines, tombent exactement l'une sur l'autre, toutes 
les fois qu'il n'y a pas correction ; mais le décalque d'un manuscrit, dont les lettres seront 
semblables aux types mobiles, donnera le même résultat. 

M. J. W. Holtrop, dans le sommaire de la 5 e livraison de ses Monuments Typpgraphiques 
des Pays-bas, 1 acceptant l'hypothèse d' Ottley reproduite par M. Chatto, dit ; 

" En comparant les deux textes en caractères mobiles on trouve des différences notables dans les abbréviations 

des mots ; mais, en comparant les textes xylographiques avec les textes mobiles, on est frappé de leur 

ressemblance parfaite ; partout les mêmes abbréviations, les mêmes fautes d'impression. . . , . Les deux éditions latines 
du Spéculum ont été composées par l'ouvrier typographe d'après le même manuscrit, ou bien, Tune des deux ayant 
été composée d'après un manuscrit, l'autre a été composée d'après le texte imprimé. Dans les deux cas il est évident, 
par la comparaison des deux textes imprimés, que l'ouvrier compositeur s'est permis d'abbrévier les mots ou de changer 
les abbréviations, selon sa fantaisie. Or, si le texte en caractères mobiles eut été composé d'après le texte xylographique 
l'on retrouverait ces mêmes différences. Je viens de démontrer, et chacun du reste peut s'en convaincre par l'inspection 
du fac-similé, que ces textes sont identiques. Il s'ensuit donc, que c'est le graveur en bois, qui a imité le texte 
imprimé, et que l'édition latine avec planches xylographiques est postérieure à celle avec des caractères mobiles." 

M. Holtrop a très bien reconnu, ce qui ne s'accorde guère avec l'idée du décalque 
suggéré par Ottley, que les caractères des planches xylographiques sont plus grands que les 
types correspondants des pages en caractères mobiles; cependant il donne, planche 25, des 



1 Monuments Typographiques des Pays-bas au 15 e Siècle. La Haye, Martinus Nijhof. 1858. in-fol. 



Digitized by 




INTRODUCTION. 



Ivii 



Monuments le fac-similé de la colonne 6, fol. 52 (46) de ledition latine xylographique, en regard 
de la colonne correspondante de l'édition latine en caractères mobiles, et montre que, dans 
Tune comme dans l'autre, on trouve oiltio, cines, nnlia, angustiat, msidiose, cuub$, itin, augustias, 
m> pour dilectio, dues, milia, angustias, insidiose, ciuibus, ihm (Jesum)* angustias, in. Le 
reste est parfaitement semblable, et n'offre à son avis aucune variation. 

Les deux colonnes comparées, offrent en effet une si grande ressemblance, qu'il est impossible 
de ne pas admettre que l'une des deux éditions a été copiée sur l'autre. Mais pour que 
l'argument de M. Holtrop, sur la priorité de l'édition en caractères mobiles, reste debout, 
il est necéssaire que la même ressemblance, la copie servile des mêmes fautes, se retrouvent 
dans les vingt pages de texte xylographique : or, cela n'est pas en réalité. Il existe dans 
les dix neuf autres pages, ainsi que l'a montré Ottley, quoique d'une manière incomplète, 
indépendamment de la différence dans la grandeur des lettres, des variations assez nombreuses, 
pour faire crouler à priori l'hypothèse du décalque. Dans la page 52 (46) elle-même, les 
exemples signalés par M. Holtrop ne sont peut-être pas aussi frappants qu'ils pourraient 
l'être ; car il est à peu près impossible, dans tout le texte xylographique, de distinguer u de w, 
m de in ou m, que le graveur comme le compositeur emploient indifféremment l'un pour 
l'autre. Il ne reste donc véritablement, dans toute cette colonne de la page 52 (46), de 
fautes communes au graveur et au compositeur, que sur les mots, oilcio pour dilcio (" dilectio"), 
et angustiat pour angustias. 

Nous avons dit, et Ottley a montré, que les 19 autres pages xylographiques, comparées 
aux pages correspondantes en types mobiles, portent des variations et des fautes qui ne sont 
pas communes au graveur et au compositeur. Il nous serait facile d'ajouter de nombreux 
exemples de ces variations et de ces fautes ; mais il suffira sans doute de montrer, que dans 
la colonne même dont M. Holtrop donne le fac-similé, quelques unes de ces fautes ont échappé 
à l'œil exercé du savant bibliographe. Ainsi on lit : 



Édition latine A types mobiles. 
* 1° ligne, sufficit. 



3 e 
5 e 
14 e 
16 e 
19 e 
20 e 
23 e 



fuit. 

Et ges ïhitâs. 

fsolacioïs. 

daret, 

limicis. 

dilcïone. 

respexit. 



Édition latine xylographique. 

sufficit. 
fnit. 
ïhùas. 
fsolaciois. 

daiet. \ 

iimicis. 

dilcïone. 

respexit. 



Si le graveur a commis des fautes qui ne lui sont pas communes avec le compositeur, 
ainsi que le prouvent les exemples que nous venons de rapporter, on ne peut donc pas dire 
qu'il ait copié, aussi servilement que le comporte nécessairement un calque, le travail du 
compositeur. Il est bien plus probable au contraire, que le compositeur de l'édition latine, 



1 Nous lisons itm dans les deux endroits pour iterum : il n'y a pas de faute. 



P 



Digitized by 



Google 



Iviii 



INTRODUCTION. 



dont le texte est entièrement mobile, a copié les vingt pages xylographiques, gravées 
antérieurement, en s'écartant le moins possible du modèle qu'il avait sous les yeux; tandis 
que pour le reste du texte, il aura été obligé de recourir au manuscrit. La composition 
simultanée, ou presque simultanée, des deux éditions latines, n'a rien d'improbable non plus, 
tout en expliquant ce recours à un ou plusieurs manuscrits. 

Dans tous les cas, il nous semblerait beaucoup plus rationnel d'admettre une nouvelle 
gravure ou la restauration des bois de toutes les figures, que celle de vingt pages de texte, 
quand l'imprimeur avait déjà sous la main, ou savait comment se procurer, une fonte de types 
mobiles. On comprend très bien que des xylographes comme Friedrich Walter, Hans Hurning, 
Sporer, &ca., aient gravé des livres xylographiques longtemps après l'invention de l'imprimerie. 
Us étaient xylographes et non pas imprimeurs : trop pauvres sans doute pour se procurer 
une fonte de types mobiles, une presse et ses accessoires, il n'avaient besoin, pour continuer 
un métier désormais condamné à la décadence, que d'un canif et de quelques planches de 
bois de poirier. Mais l'imprimeur du Spéculum, après avoir imprimé en types mobiles 
43 pages de son livre, ne pouvait être placé tout-à-coup dans la nécessité de revenir à la 
xylographie. S'il y était revenu d'ailleurs il aurait imprimé tout au moins à la presse et 
à l'encre noire oléagineuse, les vingt pages de texte, afin de ne pas donner au livre une 
apparence bigarrée qui n'est pas à son avantage. La teinte grise ou jaunâtre des gravures 
ne présentait pas le même inconvénient, parceque ces gravures, étant destinées à être enluminées, 
comme le sont toutes celles des livres sur vélin imprimés par A. Vérard, c'était au contraire 
un avantage pour l'enlumineur, de trouver sous son pinceau des contours peu marqués, qu'il 
était libre de colorer à son gré, sans craindre de voir ressortir les lignes tracées par le frotton 
du cartier. 

Pour tout esprit non prévenu, le procédé commun d'impression des gravures et des vingt 
pages de texte xylographiques, indique irréfragablement une opération simultanée. D'ailleurs, 
la plupart de ces pages xylographiques, étant les premières du livre, il en résulte que le 
livre a été commencé par le xylographe, avant l'intervention du compositeur. La répartition 
inégale dans l'édition de ces vingt pages, prouve tout au plus, soit que la gravurp du texte 
a été confiée à plusieurs mains à la fois, soit que ces vingt pages forment le reste d'une 
édition perdue, ou d'une série de bois préparés pour cette édition et dont la plupart auront 
disparu par quelque accident avant l'impression. Dans un cas comme dans l'autre, l'édition 
latine à ifingt pages xylographiques conserve incontestablement le premier rang. 

Le classement des éditions, d'après le nombre, plus ou moins grand des cassures que 
présentent les vignettes, basé par Ottley sur quelques exemplaires seulement, tombe comme 
l'a montré M. A. Bernard, devant le fait que les vignettes des exemplaires de la bibliothèque 
l nationale à Paris, appartenant à l'édition latine xylographique, placée au troisième rang par 
i Ottley, sont en aussi bon état que celles des exemplaires de M. Inglis et de Lord Spencer, 
i auxquels il donne le premier et le second rang dans l'ordre des éditions. 

On pourrait donc rétorquer avec raison l'argument de M. Chatto, et dire que ce ne sont 
pas les vingt pages de texte xylographique qui ont été gravées sur le décalque des pages 
correspondantes en caractères mobiles ; mais, ce qui est beaucoup moins difficile à croire 
et plus naturel, que les vignettes ont été gravées deux fois. La première fois, d'une main 



Digitized by 




INTRODUCTION. 



inexpérimentée, avec beaucoup d'accidens; la seconde fois plus habilement, en corrigeant les 
cassures qu'offrait PoriginaL Comment expliquer autrement, en effet, la différence que présente 
la gravure du socle de la colonne droite, fig. 34, fol. 23, et dont voici le double fac-similé : 



Cet exemple de différences, qu'un simple accident au bois, pendant le cours du tirage 
au frotton, ne saurait expliquer, n'est pas le seul. Ainsi fol. 16, fig. 19, " Jepte obtulit filiam," 
on remarque, sous la figure de la fille de Jephté agenouillée, une pierre arrondie à quelques 
millimètres au-dessus de la bordure inférieure de l'image, bordure qui est entière dans la 
plupart des exemplaires de l'édition latine xylographique. Au contraire, dans les exemplaires 
de l'édition hollandaise à double fonte de Lord Spencer et de M. Enschedé, comme dans 
l'édition latine à types mobiles de M. Inglis, de la Bibliothèque royale de La Haye, et de 
l'Hôtel de Ville de Harlem, un fragment de la bordure, exactement au-dessous de la pierre, 
s'est détaché du reste et est descendu dans l'espace blanc réservé pour l'inscription, en 
entraînant avec lui la pierre, qui arrive au niveau de la bordure elle-même, à demi-engagée 
dans la cassure. 

En admettant un accident arrivé pendant le tirage dans ce dernier cas, cette feuille de 
l'édition latine xylographique aurait été tirée avant celles des éditions latine mobile et hollandaise 
à double fonte. Si le texte des deux éditions était également en caractères mobiles, on 
pourrait prétendre que le relieur se serait trompé et aurait introduit dans notre édition latine 
une feuille appartenant à l'autre; mais cette méprise n'est pas admissible, car la 16 e page, 
où la figure n'est pas brisée, est entièrement xylographique. 

Ainsi donc, soit qu'on admette une nouvelle gravure, ou du moins une retouche des planches 
pour les éditions latine et hollandaise en types mobiles ; soit qu'on reconnaisse un tirage 
antérieur des vignettes, reprises plus tard, dans l'ordre inverse de leur impression, pour servir 
à l'illustration des quatre éditions costériennes du Spéculum, l'édition latine à vingt pages 
entièrement xylographiques reste au premier rang, qu'Ottley a cherché à lui enlever par sa 
théorie des cassures. 

Dans un certain nombre d'exemplaires, il n'est pas douteux que les vignettes et le texte 
ont été imprimés simultanément. On reconnaît en effet : dans celui du British Muséum, que 
l'encre à la détrempe qui a servi à l'impression des pages 7, 8, 9, 10, 11, est pâle, mais 
également répartie; tandis que dans les pages 12, 13, 14, l'encre est mal distribuée, et le 
texte et les vignettes sont comme maculés, en certains endroits. Dans l'exemplaire de 
M. Holford, les pages 52 et 61 sont imprimées en entier, texte et gravures, avec une encre 



Édition latine xylographique. 



Édition latine mobile. 





Digitized by 




lx 



INTRODUCTION. 



tellement pâle, que le texte est à peine lisible. Ottley remarque, dans son Origin of Printing, 
inédite, p. 297, qu'en comparant deux exemplaires de cette édition, il a trouvé que les gravures 
et le texte dans les pages xylographiques, sont toujours à la même distance l'un de l'autre. 
Nous avons fait porter la même comparaison sur les cinq exemplaires du British Muséum, 
de la bibliothèque bodleïenne, de Lord Spencer, de M. Holford, et de Lord Pembroke, et 
nous avons trouvé que l'observation était juste pour les trois premiers, mais que dans les 
deux derniers, le texte des pages 52 et 61, est en alignement avec le bord extérieur gauche 
de la vignette, tandis que dans l'exemplaire du British Muséum, le texte est avancé de trois 
lignes environ vers la droite et correspond avec le bord intérieur de la colonne. Ainsi, à 
une époque quelconque, le texte xylographique a été séparé des vignettes ; mais dans tous les 
cas leur impression paraît simultanée. 

On rencontre, dans le texte mobile de cette édition, une faute singulière, qui tendrait à 
confirmer l'idée d'une première édition entièrement xylographique. Dans la page 56, ligne 6 (a), 
par exemple, le compositeur a mis mala au lieu de maria; page 42, ligne 2 (a), il a mis 
liquù pour îiquû ; page 30, ligne 15 (a), lordanis pour iordanis ; page 24, ligne 4 (ô), 
maie pour maie. Il lui eut été difficile de commettre ces fautes, en composant sur un 
manuscrit, où les mots auraient été écrits mala iiquû, iordanis, maie; sur une xylographie, 
au contraire, le graveur néglige constamment de séparer le point de la lettre i, qu'il a été 
plus commode pour lui de graver d'abord comme /.* de là toutes ces fautes, si communes 
dans le texte xylographique, et que le compositeur de l'édition en types mobiles copie servilement, 
sans avoir la même excuse que le xylographe. 



II. 

La seconde édition du Spéculum Humanœ Salvationis est entièrement composée en 
caractères mobiles, semblables à ceux qui ont servi à la composition des pages mobiles de 
l'édition latine en partie xylographique. Heineken, et d'autres après lui, ont remarqué avec 
raison, que les types de l'édition entièrement mobile, présentent des arrêtes moins vives, des 
contours plus usés, que ceux de l'édition xylographique. Il existe d'ailleurs, entre ces deux 
éditions, des différences de composition si nombreuses, que le fait de la recomposition intégrale 
de l'une d'elles ne peut être douteux. Dans son livre inachevé sur V Origine de V Imprimerie, 
Ottley a relevé quelques unes de ces variations : mais elles se montrent si clairement à 
chaque page, que l'œil le moins exercé découvrira immédiatement ce qui les distingue l'une 
de l'autre. 

Dans l'édition xylographique, par exemple, le compositeur (fol. 2), au commencement du 
Prohemium, a reculé vers la droite la tête des cinq premières lignes, afin de laisser l'espace 
vide nécessaire à l'introduction d'un grand P rubriqué à la main. Dans l'édition mobile, trois 
lignes seulement sont avancées vers la droite, laissant un vide correspondant pour l'introduction 
d'un P rubriqué beaucoup plus petit. Quant à la parfaite conformité du texte des vingt pages 
xylographiques avec le texte correspondant de l'édition mobile, nous avons montré comment 



Digitized by 



Google 



INTRODUCTION. 



lxi 



fol. 52, dans la colonne comparée par M, Holtrop, 1 il existe des différences dont il faut 
absolument tenir compte, et qui démontrent péremptoirement l'impossibilité du décalque admis 
par Ottley et M. Chatto. Nous ajouterons ici aux différences, déjà signalées par Ottley, 
quelques unes des plus saillantes qu'il a négligées. Ainsi on lit : 

Édition xtlographique. Édition mobile. 

Fol. 11, col. a, sititudo, samaritan 9 . solitudo, samaritanus. 



99 


13, 


99 


a, ligne 24, putrediôsijs. 


putrediôsus. 


99 


H, 


99 


a, 


99 


4, côlilij. 


côsulij. 


99 


H, 


99 




99 


18, amaitudinè. 


amaitudinè. 


99 


15, 


99 


a, 


99 


8, De ^patrià. 


De patrià. 


99 


19, 


99 


b, 


99 


23, vani. 


naui. 


99 


21, 


99 


a, 


99 


11, tclinna. 


iclina. 


99 


21, 


99 


b, 


99 


6, cxphù. 


cyphû. 


99 


22, 


99 


b, 


99 


24, îd'eam*. 


ïcidam 9 . 


99 


23, 


99 


b, 


99 


23, detadecïbàt. 


desideabàt. 


99 


.27, 


99 


b, 


99 


7, cash. 


caste. 


99 


28, 


99 


b, 


99 


7, slue. 


siue. 



* 



Nous avons donné précédemment les variations déjà signalées par Ottley, dans son histoire 
inédite de l'Origine de V Imprimerie. Cela suffit, il nous semble, pour ôter toute probabilité 
à la théorie du décalque, sur le bois de l'édition xylographique, du texte imprimé de l'édition 
mobile. La coïncidence du second mot foll. 7 et 13 après Quoi, — en toutes lettres dans 
Pédition mobile, tandis qu'il est abrégé Q? dans l'édition xylographique, en laissant en blanc 
l'espace qu'auraient occupé les trois lettres du mot — cette variation signalée par Ottley, ne 
saurait être un argument en faveur du décalque, parcequ'il est possible de l'expliquer aussi 
bien par le décalque du manuscrit. 

Il existe fol. 13, lignes 22, 23, 24, une autre anomalie, dont les partisans du décalque se 
seraient emparés avec empressement, s'ils avaient pris la peine de déchiffrer cette page. On 
lit en effet : 

" Qui ergo deuote respexerit roseù coloré 
Hilarit 2 9patit* et sastinet oïbj h 9 fioris 
folijs flois ydropisis auariêe p hoïs figàt*." 

L'ordre naturel des mots est : 

" Qui ergo deuote respexerit roseum colorem hujus floris 
Hilariter compatitur et sustinet in omnibus horis 
Foliis hujus floris ydropisis auaricie profugatur." 

Es auraient infailliblement expliqué cette confusion par la chute des mots hujus floris et 
horis dans les lignes inférieures ; tandis que la théorie généralement admise de la réunion 
des types, au moyen d'un fil passant dans une petite ouverture pratiquée dans le corps 

1 Monuments Typographiques. 

9 



Digitized by 



lxii 



INTRODUCTION. 



du caractère, s'oppose absolument à l'admission de cette hypothèse. Nous avons vu déjà 
comment à la fin du Prohemium les deux dernières lignes, non seulement sont hors de leur 
place, mais n'appartiennent même pas au livre publié quoiqu'elles appartiennent réellement 
au manuscrit. 

" M. Inglis," dit Ottley, 1 " suspects that this error may have crept in in the following manner. He supposes 
thèse two lines to have been accidentally omitted in their proper place in the manuscript from which the printer 
copied, and afterwards to have been added by the copyîst at the bottom of the page (as was often done in such 
cases), with a mark, referring to the place of the omission, which chanced to be so lightly traced as to escape the 
printers notice." 

Nous n'avons pas besoin d'une autre explication pour attribuer l'anomalie que nous signalons 
au copiste du manuscrit, que le graveur a ensuite servilement copié. Le compositeur de 
l'édition mobile a copié de même le texte de l'édition xylographique, ou le manuscrit, sans 
s'apercevoir de la négligence, de la distraction, ou de l'ignorance du copiste. 

Ottley est entré dans de minutieux détails sur les marques du papier. Il a cherché à 
prouver que l'impression des éditions, où les marques représentant tantôt l'ancre, tantôt la tête 
de bœuf, tantôt une licorne, un $ ou un ^ gothiques, sont entremêlées, ont été imprimées 
sans suivre l'ordre des pages ; mais cette recherche est évidemment oiseuse. En admettant 
en effet, ce qui semble certain, quelle papier provenait de différentes fabriques, ou (Tune 
seule dont les cadres portaient une marque différente, rien de plus naturel que l'imprimeur 
ait mélangé les marques, même en suivant l'ordre des pages. 

Si les gravures avaient été imprimées en même temps que le texte, comme le prétend 
Ottley ; si les cassures étaient reparties, comme il a cru l'établir irréfutablement, dans un 
ordre invariable, tel, que l'édition latine mobile en présenterait le plus petit nombre, la priorité 
de cette édition se trouverait solidement établie par la singularité qu'offre la dernière page 
de l'exemplaire de M. Inglis. 

On trouve en effet que dans cet exemplaire, les trois phylactères, disposés sur la tête 
de Daniel et de Balthazar, pour l'insertion des mots marte, thecel, phares, sont restés pleins, tandis 
qu'ils ont été évidés et restent blancs dans tous les autres exemplaires. Mais indépendamment 
de la rivalité connue entre les cartiers et les premiers imprimeurs, il existe, et nous avons 
développé précédemment, tant de raisons de rejetter la simultanéité des deux opérations, 
que l'argument tiré de cette singularité n'a pas la portée qu'on a voulu lui donner. Il 
demeure certain que les figures de l'exemplaire de M. Inglis ont été ce qu'on appellerait 
aujourd'hui tirées avant la lettre; mais cela ne prouve pas que le texte de l'édition mobile 
ait été composé avant la gravure des vingt pages de l'édition xylographique. 

III. 

Les éditions hollandaises ont été placés au premier rang par quelques bibliographes hollandais, 
notamment par Meerman ; mais cette prétention, désormais abandonnée, tombe d'elle-même 
devant ce fait, que le hollandais est la traduction des éditions latines et non du manuscrit 
lui-même. L'ordre dans le quel ont été composées ces deux éditions, est fort incertain. 

1 Origin of Printing (unpublished), p. 252. 



Digitized by 



INTRODUCTION. 



Ixiii 



Cependant à peu près tous les bibliographes sont d'accord pour faire descendre l'édition hollandaise, 
à une seule fonte, du premier rang que lui avait donné Meerman, au quatrième rang, où la 
place M. Bernard, en raison dit-il, 1 " de la différence totale du caractère, qui suppose une 
" nouvelle fonte." Nous verrons tout-à-Fheure que cette différence n'est pas aussi radicale que 
le dit M. Bernard. Tout porte à croire en effet que l'édition hollandaise à deux fontes, 
a suivi immédiatement les éditions latines. L'emploi, pour la composition des pages (49-60) 
51-62, de caractères, non seulement plus petits que ceux du reste du livre, mais encore d'une 
autre forme, comme l'a démontré Ottley,* prouve dans tous les cas que le Spéculum Humanœ 
Salvationis n'a point été la première tentative de Coster. Ces types, empruntés à une autre 
fonte, pour compléter la première édition hollandaise, avaient déjà servi sans doute à l'impression 
des Donatus et des autres petits traités, dont beaucoup ne sont pas descendus jusqu'à nous et 
par lesquels Coster avait commencé l'application de sa découverte. 

Les éditions hollandaises ne contiennent que 62 feuillets, au lieu des 64 que l'on trouve 
dans les éditions latines. Cette différence vient de ce que la préface, y compris une table, 
n'occupe que quatre pages ; tandis qu'elle s'étend sur cinq dans les éditions latines. Le texte 
n'est point en lignes rimées, de grandeur inégale, comme dans ces dernières, mais imprimé 
à longues lignes dans toute l'étendue de la justification pour la préface, et en double colonne 
pour le reste du livre. » 

Les vignettes qui surmontent les colonnes de texte sont, comme nous l'avons dit, les 
mêmes pour les quatre éditions, avec l'indication en langue latine du sujet représenté. Les 
exemplaires connus de la présente édition, à double fonte, offrent des gravures en meilleur 
état que celles de la plupart des exemplaires de l'édition xylographique. C'est ce qui a porté 
Ottley à classer cette première édition hollandaise immédiatement après l'édition latine mobile 
et avant l'édition latine xylographique. Mais nous avons vu combien ce système basé sur 
la comparaison, par correspondance, d'un petit nombre d'exemplaires, tombe dès qu'il est 
appliqué à tous les exemplaires connus aujourd'hui. Quoiqu'il en soit, les types, excepté dans 
les pages 51 et 62, appartenant à la même fonte que ceux des deux éditions latines, cette 
raison suffit peut-être pour lui donner le troisième rang que M. Ch. Paeile refuse à cette 
édition. Meerman avait prétendu que le type de celle-ci était un peu plus grand que celui 
de l'édition hollandaise à une seule fonte et que vingt lignes de cette dernière ne tenaient 
que la place de dix-neuf lignes de l'autre. Ottley a contesté cette assertion avec quelque 
raison, car le retrait et l'expansion du papier, suivant qu'il a été plus ou moins mouillé, 
plus ou moins soumis à l'influence d'une atmosphère humide, peuvent affecter considérablement 
la dimension apparente d'un livre de cette espèce, surtout avec le papier de hollande dont 
le tissu spongieux est plus disposé que tout autre à céder à ces influences. 

Le type qui a servi à la composition des deux pages 51 et 62, offre cette différence avec 
le reste du livre que 27 lignes n'occupent environ pas plus d'espace que 25 lignes des 
autres pages. Elles offrent en outre cette singularité que d'un exemplaire à l'autre, leur 
composition offre des variantes. Les exemplaires comparés de Meerman et d'Enschedé, ont 
donné les différences suivantes : 



1 De POrigine de l'Imprimerie, vol. i. p. 29. 

2 An Inquirj, &c., p. 249. 



Digitized by 




Ixiv 



INTRODUCTION. 



Meerman. 



Enschedé. 



I e ligne, dit. 
2 e „ dit. 
3 e „ dich. 



Dit. 
dat. 
dick. 



4 e „ Van die maselaers. 
5 e „ été hem mit namen. 
6 e „ wolmaect. 



vâ die metselaers. 
eten hem mit name. 
wolmact. 



"L'existence de deux pages d'une autre édition dans l'édition C," dit M. A. Bernard, 1 "est tout-à-fait analogue 
à la circonstance que présente l'édition A {latine xylographique). Elle signale la non-interruption du tirage du 
Spéculum, qui s'améliorait ainsi successivement. Ce qui se passait dans cette occasion ressemble beaucoup à ce qui 
a lieu aujourd'hui dans les ateliers où l'on imprime des ouvrages d'un grand débit: on fait une édition perpétuelle, 
qui se détériore et s'améliore sans cesse." 

Ces différences ne sauraient donc constituer autant d'éditions séparées qu'il existe de variantes, 
dès lors que le reste du livre n'a pas été entièrement recomposé. 



L'édition hollandaise à une seule fonjte, doit être regardée comme la dernière des éditions 
Costériennes, parcequ'elle offre, sinon un caractère différent des précédentes, au moins des 
types plus usés et donnant une moins bonne impression. Nous avons vu comment Koning, 2 
soumettant l'exemplaire de Harlem à une investigation minutieuse, a découvert qu'un certain 
nombre de capitales, toujours les mêmes, présentaient des fractures qu'il signale et qu'on ne 
retrouve dans aucune des trois autres éditions. M. Bernard pense que l'édition hollandaise 
à une seule fonte, la plus défectueuse de toutes, a pu-être imprimée par un des ouvriers de 
Coster. Quelques exemplaires de cette édition sont, en effet, imprimés avec si peu de soin, 
que M, Sotheby 3 a pris celui de Lord Pembroke pour une collection d'épreuves. Nous 
avons examiné avec soin cet exemplaire, qui est incomplet, comme l'ont dit Palmer et après 
lui Maittaire; mais, sauf quelques pages, où l'encre est mal repartie, l'impression du texte 
est aussi bonne que dans l'exemplaire de l'Hôtel de Ville de Harlem. 

M. A. Bernard, 4 et ensuite M. Ch. Paeile, 5 ont dit, qu'on ne connaissait que trois exemplaires 
de l'édition hollandaise à une fonte, savoir : deux à Harlem et le troisième dans la bibliothèque 
communale de Lille. H faut y ajouter l'exemplaire, incomplet comme les trois premiers, que 
possède Lord Pembroke, dans la magnifique collection de Wilton House. L'exemplaire de 
la bibliothèque communale de Lille présente, dit M. Bernard, une singularité dont il est 
difficile de se rendre compte. La première feuille du 4 a cahier (pages 33 et 46) manque, 
et se trouve remplacé par la septième feuille (celle du milieu) du troisième cahier, renfermant 
les pages 25, 26, sur le revers desquelles on a imprimé en retiration le texte de la première 
feuille du cinquième cahier, renfermant les pages 47-62 : 



IV. 



1 Origine de l'Imprimerie, p. 29. 2 Verhandeling over den Oorsprung, &ca. 

5 Principia Typographica. 4 Origine de l'Imprimerie, vol. i. p. 19. 

6 Essai Historique et Critique sur l'Invention de l'Imprimerie. Paris, Lille, 1859. 8°. p. 139. 



Digitized by 



Google 



INTRODUCTION. 



Ixv 



*' Ces deux dernières pages font double emploi, car elles sont encore à leur place dans le 5 e cahier. La troisième 
feuille du deuxième cahier, contenant les pages 8-15, se compose de deux parties distinctes, le texte et les gravures, 
qui sont sur deux bandes de papier ajustées ensemble. La cinquième feuille du troisième cahier présente la même 
circonstance." 

M. Bernard ajoute en note : 

" L'exemplaire en hollandais de l'Hôtel de Ville de Haarlem, et l'exemplaire en latin de la bibliothèque du Palais 
Pitti à Florence, offrent des particularités semblables. Ceci démontre que lorsque, par une circonstance quelconque, 
l'impression du texte ne pouvait avoir lieu sur une feuille, ou avait été manquée, pour ne pas perdre le tirage des 
gravures, on coupait la portion où elles se trouvaient, et on la collait à une autre bande de papier destinée à recevoir 
le texte. C'est pourquoi on voit sur le bas des bandes qui ont les gravures la trace du foulage des caractères: 
preuve incontestable qu'on imprimait les gravures avant le texte." 

M. J. W. Holtrop a donné, dans ses Monumens Typographiques, le fac-similé d'un de 
ces accidents. Dans l'exemplaire de l'édition hollandaise à une fonte que possède Lord 
Pembroke le texte de la 64 e page est ainsi rajouté et collé sur la gravure. Ces réparations, 
dont les exemplaires réunis des autres éditions n'offrent qu'un seul exemple, celui de Florence, 
confirment la supposition de M. Bernard, que cette édition hollandaise à une fonte, n'est 
point due au maître lui-même, mais à un ouvrier sans expérience suffisante. 

L'impression opistographique de deux pages dans l'exemplaire de Lille est une preuve 
nouvelle de cette inexpérience. L'imprimeur a dû reconnaître, en effet, immédiatement après 
cette première tentative, qu'il économiserait 32 feuilles de papier pour l'impression du texte, 
mais que, forcé de doubler les gravures imprimées d'avance au frotton, il lui serait impossible 
de faire relier son livre, dont le tiers supérieur serait deux fois plus épais que le reste. 

Cette tentative d'opistographie prouve en outre surabondamment que l'imprimeur du texte 
n'avait pas à sa disposition les bois des gravures. S'il en eut été autrement : dès lors qu'il 
s'affranchissait du procédé chinois et savait comment imprimer des deux côtés du papier, 
rien ne l'eut empêché d'imprimer les bois à la presse, soit en les mettant de niveau avec ses 
types, et les imprimant simultanément, soit en imprimant séparément au moyen d'une seconde 
opération. Dans un cas comme dans l'autre, il s'assurait le bénéfice de Popistographie. S'il a 
renoncé à cette combinaison, c'est qu'au lieu d'avoir les bois des vignettes à sa disposition, 
il n'avait qu'un certain nombre d'exemplaires des figures imprimés d'avance au frotton et 
préparés, par une autre main que la sienne, à recevoir, soit un texte à la main, soit un texte 
imprimé avec les caractères mobiles nouvellement inventés. 

Nous sommes beaucoup trop disposés, dans ce soi-disant siècle des lumières, à faire bon 
marché de l'intelligence de nos aïeux, en amoindrissant la portée de leurs découvertes, tombées 
pour nous dans le domaine de la routine. Nos plus grandes inventions hélas! ne sont déjà 
plus guère autre chose, et nous sommes, par conséquent, directement intéressés à rendre aux 
initiateurs la justice qui leur est due. Ne craignons donc pas de reconnaître ici, que les 
prototypographes, n'ont presque rien laissé à faire à leurs successeurs. M. A. Bernard refuse 
d'admettre, par exemple, que VHorarium, dont le seul exemplaire connu est dans la collection 
de MM. Enschedé, puisse être le premier ouvrage de Coster, parceque, imprimé in octavo 
sur une feuille de parchemin opistographique, il présente l'opération complexe de l'imposition. 
Au fond, cependant, l'idée de l'imposition ne paraît compliquée que dans les manuels modernes 
de typographie, où la forme d'un in-8°, par exemple, montre la page 8 au-dessus de 1 ; 6 opposé 



r 



Digitized by 




Ixvi 



INTRODUCTION. 



à 16 ; 13àl2; 5 à 4, &ca. ; sans aucune raison frappante de cette étrange repartition. 
Mettez au contraire un homme de génie, un inventeur enfin, en présence du problème à 
résoudre et qui consiste à imprimer, des deux côtés du papier, une feuille qui doit offrir 
huit pages. Quoi de plus simple que de plier la feuille en quatre et d'inscrire sur chaque 
page du cahier ainsi formé, le n° de la page que doit présenter le livre? En déployant la 
feuille sans la couper on voit tout de suite la place que chaque page doit occuper dans la 
forme. Le problème de l'imposition n'a pu arrêter un instant l'inventeur de la Typographie ; 
et si les premiers ouvrages sortis de la presse sont in folio, c'est que la plupart des manuscrits 
du tems affectent ce format plutôt que l'in-4° ou rin-8°. 

D'ailleurs M. Bernard reconnaît lui-même que Vimposition n'a point été un obstacle pour 
l'imprimeur du Spéculum Humanœ Salvationis, puisque tous les exemplaires de ce livre ont 
été imposés pour former des cahiers uniformes dans toutes les éditions, excepté pour la préface, 
qui forme un cahier de six feuillets dans les éditions latines, y compris le premier feuillet 
blanc, et un cahier de quatre feuillets seulement, dans les éditions hollandaises. 

En ne comptant que les pages avec gravures, au nombre de 58, on aura en effet : 



La quatrième édition (hollandaise à une fonte) a fourni d'ailleurs le moyen de constater 
que le texte, imprimé en noir à l'encre grasse, dans toutes les éditions costériennes du Spéculum, 
est composé en types mobiles : en effet, outre un grand nombre de lettres retournées dans 
les différentes pages de cette édition, on trouve fol. 40, col. a, que la dernière ligne est 
renversée de cette manière, X) 0tB3U3g>, au lieu de (KetteglS ix COptttel. Mais la 

question est depuis si longtemps jugée en faveur de la mobilité des types, qu'il est inutile 
d'insister sur les preuves de cette mobilité. 



2 e cahier: 1-14, 2-13, 3-12, 4-11, 5-10, 6-9, 7-8. 

3 e cahier: 15-28, 16-27, 17-26, 18-25, 19-24, 20-23, 21-22. 

4 e cahier: 29-42, 30-41, 31-40, 32-39, 33-38, 34-37, 35-36. 

5 e cahier: 43-58, 44-57, 45-56, 46-55, 47-54, 48-53, 49-52, 50-51. 



Digitized by 




INTRODUCTION. 



lxvii 



Chap. V. — Conclusion. 

Le Spéculum Humanœ Salvationis composé soit par Conrad d'Altzheim, soit par quelque 
autre écrivain inconnu du xiv e siècle, ne saurait être attribué à Vincent de Beauvais, comme 
l'a dit Van Praet. Les MSS., conservés en assez grand nombre jusqu'à nos jours, se composent 
de 45 chapitres, dont 29 seulement, outre le proemium, sont reproduits dans les quatre éditions 
dites costériennes. Ces quatre éditions offrent une série de 116 gravures, réunies deux à deux 
par un encadrement architectural en tête de chaque page. Les gravures imprimées au frotton 
sont les mêmes pour les quatre éditions. Elles ne sont, comme le texte, soit mobile, soit 
xylographique, imprimées que d'un seul côté du papier; et se trouvent disposées face-à-face, 
de manière à pouvoir être collées dos-à-dos, comme les livres chinois. L'une de ces éditions 
que nous regardons comme la première, a vingt pages dont le texte est entièrement gravé 
sur bois et ces vingt pages xylographiques sont imprimées, comme le reste des gravures, 
au moyen du frotton, avec une encre brun pâle à la détrempe. 

Aucune de ces éditions ne portant ni date, ni indication de lieu, ni nom d'imprimeur, 
leur production a été attribuée par les uns à l'Allemagne, et notamment à Faust et Schoeffer ; 
par les autres à Veldener, aux frères de la Vie commune, à Thierry Martens d'Alost, à 
Richard Paffroed de Deventer, &ca. &ca. Le champ des hypothèses étant infini, on aurait 
pu tout aussi bien faire honneur de ces impressions primitives aux typographes de Venise, 
de Rome, ou de Paris, si l'emploi de la langue hollandaise pour deux de ces éditions, sorties 
évidemment du même atelier que les éditions latines correspondantes, n'eut invinciblement 
limité les recherches à la Hollande, ou aux pays circonvoisins. 

Ici une autorité respectable, l'historien De Jonghe, plus connu sous son nom latinisé de 
Junius, écrivant cent-vingt-huit ans après l'impression du Spéculum Humanœ Salvationis, 
l'indiquait sans hésiter comme l'œuvre d'un citoyen de Harlem, nommé Laurent Coster, qui 
était arrivé par hasard à l'invention de l'imprimerie en caractères mobiles. Tout ce qu'on 
a pu dire contre le récit de Junius, étayé sur le témoignage de deux vieillards, que Lambinet 
a nommés, avec plus de malignité que de justice, des siècles ambulants et parlants, n'a infirmé 
en aucun de ses points capitaux, la véracité de l'auteur de la Batavia. Si Lambinet avait, 
comme nous, reçu de précieux renseignemens bibliographiques de savants aussi distingués que 
M. A. de Vries et M. J. B. Inglis, dont l'âge réuni forme environ 168 ans, il aurait cru sans 
doute à la possibilité de la transmission verbale, par Nicolas Galius et Quirinus Talesius, du 
témoignage oculaire de Cornélius, le relieur, témoignage confirmé d'ailleurs par Ulrich Zell, 
en 1499 ; Mariangelo Accorso, en 1520 ; Thierry Coornhert, en 1563 ; Jean Van Zuiren, vers 
la même époque ; Ludovico Guicciardini, en 1567 ; Abraham Ortels, en 1570 ; George Bruin, 
en 1574; Natalis Cornes, en 1581 ; Michel Von Eytzing, en 1584, &ca. ; dans des livres publiés 
avant la Batavia de Junius. 

Rien dans l'exécution matérielle des éditions du Spéculum Humanœ Salvationis, ne vient 
d'ailleurs infirmer la donnée de l'historien hollandais : les types ont une forme particulière 
aux manuscrits hollandais, forme qu'il est impossible de confondre avec celle du type gothique 



Digitized by 



Google 



lxviii 



INTRODUCTION* 



employé en Allemagne, ou importé en Hollande au xv e siècle par les typographes allemands. 
On ne retrouve ce type que dans un petit nombre d'ouvrages, très courts d'ailleurs, tels que, 
1° les Donats ; 2? Catonis disticha ; l 3° Laurentii Vallensis Facétie Morales; 4° Ludovici 
de Roma singularia in causis criminalibus ; 5° Gulielmus de Saliceto, Joannes de Turrecremata, 
PU II opuscula, dans le même volume ; 6° Horarium, dans la collection de M. Enschedé ; 
7° Alexandri Galli Doctrinale; 8° Pétri Hispani tractatus; et 9° Francisci Petrarchae de 
salibus virorum illustrium et faceciis tractatus ; qui, tous sans indication de date, de lieu 
et de nom d'imprimeur, peuvent être attribués, comme l'a dit M. Bernard, à l'imprimerie 
Costérienne. 

Le petit ouvrage qui contient les traités de Gulielmus de Saliceto, du Cardinal Turrecremata, 
et du Pape Pie II, et dont un exemplaire, autrefois dans la collection La Vallière, est au 
British Muséum, a servi d'argument à M. Renouard, 2 pour enlever à Coster l'impression du 
Spéculum. Jean de Turrecremata (ou plutôt Torquemada) étant mort vers 1467, son livre, 
suivant M. Renouard, n'a pu être imprimé par Coster, mort lui-même vers 1440. Mais 
Torquemada, le farouche persécuteur des hérétiques, envoyé par le Pape Eugène IV, au 
Concile de Bâle (en 1431), avait déjà assisté en 1414 au Concile de Constance. A cette époque 
il avait 26 ans ; et rien ne l'empêche d'avoir dès lors écrit un livre, que Coster aurait pu 
imprimer de 1420 à 1430. Pie II avait aussi 26 ans lors du Concile de Bâle, où il fut secrétaire 
du Cardinal de Fermo. Son traité Contra luxuriosos, qui commence au verso du fol. 11 et 
finit au recto du fol. 13, est évidemment l'œuvre d'un jeune homme et peut fort bien être 
arrivé dans les mains de Coster, pendant les années qui ont précédé l'ouverture du Concile 
de Bâle. Quant à Guillaume de Saliceto, né au xiii e siècle, son livre peut également avoir été 
imprimé par Coster avant 1430. De sorte que pour réfuter l'argument de M. Renouard, il 
n'est pas même nécessaire de dire, ce qui serait possible cependant, que cet opuscule a pu 
être imprimé après la mort de Coster par un de ses ouvriers, ou que le type étant autre, et 
un peu plus gros, que celui du Spéculum, on ne peut tirer de la date de son impression 
aucune conclusion contre l'attribution du Spéculum à Laurent Coster. 

Maintenant, tout en admettant la véracité de Junius, il nous semble impossible d'admettre 
toutes les conséquences que les bibliographes hollandais tels que Seiz, Meerman, et surtout 
Koning essaient d'en faire découler. Nous avons dit que la gravure des vignettes et la 
composition du texte en caractères mobiles, nous semblent deux opérations distinctes, qu'il 
est presque impossible d'attribuer à la même personne. Nous avons expliqué comment Junius 
parle de l'invention, et par suite de la composition des types mobiles du Spéculum, sans dire 
un mot de la gravure des vignettes et des vingt pages de texte xylographiques. Nous avons 
ajouté que le " inde etiam pinaces totas figuratas additis characteribus exprcssit," s'appliquait 
à l'impression, non à la gravure des vignettes, additis characteribus, avec addition de caractères 
mobiles. 3 Il en resuite que Coster a dû se servir des vignettes gravées et probablement 

1 Cet ouvrage de quatre feuillets seulement, dont Dibdin et Falkenstein ont donné un fac-similé, n'a pu être retrouvé 
dans la Bibliothèque de Lord Spencer, par le Capitaine C. Boyle qui fait avec une si aimable hospitalité les honneurs de 
cette riche collection. 

8 Catalogue de la Bibliothèque d'un Amateur, vol. ii. p. 152-158. Paris, 1819. 8°. 

3 M. de Vries exprime la même opinion dans le " Catalogus Bibliothecœ publie® Harlemensis." Harlemi, 1848. 
8°. p. 91. 



Digitized by 



Google 



INTRODUCTION. 



Ixix 



imprimées par d'autres avant l'invention des types mobiles ; et, par conséquent, qu'on ne peut 
lui attribuer les autres livres entièrement xylographiques, tels que VArs Moriendi, VHistoria 
SancH Johannis, la Biblia pauperum, le Canticum Canticorum, &ca. 

Cependant l'origine hollandaise, désormais reconnue, de tous ces livres, leur analogie 
incontestable, leur exécution sous une direction commune si clairement perceptible, ne laissent 
d'autre alternative que d'attribuer leur production soit à un maître de l'école hollandaise, 
soit à une communauté artistique, obéissant à une impulsion commune, quoique disséminée sur 
un assez grand nombre de points du delta germanique. 

Nous avons déduit les raisons qui nous portent à croire que ces livres xylographiques 
sont dûs aux maisons des frères de la Vie commune. Une des objections les plus graves, 
soulevées contre cette hypothèse, notamment par M. Inglis, c'est que dans tous les livres 
publiés par les Frères de la Vie commune, devenus imprimeurs, vers la fin du xv e siècle, on ne 
trouve que deux gravures sur bois, l'une au commencement, l'autre à la fin d'un petit volume 
intitulé Légende Sancti Henrici imper atoris et Kunigundœ, Sfca. ; Bruxellis, 1484, 4\ Mais 
il existe une marge de cinquante ans, au moins, entre la publication des livres xylographiques 
et celle des Légende. Cela suffirait pour expliquer la disparition, ou l'extinction des xylographes 
dans la communauté, si le Spirituale Pomerium M S. de la bibliothèque de Bruxelles, portant 
la date de 1440, écrit dans le monastère de Grœnendael près de Bruxelles, et où sont intercalées 
douze gravures sur bois, exécutées dans le cloître même, ne prouvait pas d'ailleurs que les 
Frères de la Vie commune ont produit d'autres gravures que celles des Légende. 

Quoiqu'il en soit, ces gravures ne peuvent avoir été exécutées par J. Veldener, qui les 
introduit sciées en deux dans son édition du Spéculum Humanœ Salvationis, imprimée a 
Culembourg en 1483, 4°, et plus tard sans date. Le motif qui nous fait rejeter cette hypothèse 
de La Serna Santander, c'est qu'aucune des gravures du Spéculum, dues, soit à l'habile artiste 
qui a gravé les vignettes des 48 premières pages, soit à l'artiste inférieur qui a gravé celles 
des 10 dernières pages, n'a le moindre rapport avec les gravures du Fasciculus Temporum 
ou de VHistoria Sanctœ Crucis que Veldener, suivant toute apparence, a gravées lui-même. 
Il est notoire que Veldener est devenu le possesseur des bois du Spéculum et s'en est servi, 
non seulement pour l'illustration de ses éditions du Spéculum, mais encore pour l'édition 
d'autres livres tels que les Epistelen en Evangelien de 1481, 1 où l'on trouve l'une des gravures 
du fol. 63, " extremum judicium," avec cette inscription : " Dit is voelmaect bi mi jan Veldener 
" int jaer ons heren MCCCC en lxxxi op sint victoers anôt." Nous avons trouvé au British 
Muséum, relié avec la " cirurgia parva magistri Lanfranci" imprimée à Louvain par Coenraert 
Brame en 1481, 4°, un Herbarium dont le frontispice est formé par la gravure du Spéculum, 
fol. 13, " egredietur virga de radiceyesse" et qui commence ainsi : " Dye prologhe de ouersetters 
" vyt den latyn in dyetsche," suivi d'une capitale rubriquée. Au verso, du 8 e feuillet, fin de 
la table, est la marque bien connue de Veldener, avec l'écusson droit en blanc. Ce volume, 
dans le quel on ne trouve ni signatures, ni reclames, contient 150 gravures de plantes, suivies 
d'un texte explicatif. Après le fol. 157 verso, où se termine la première partie du livre et la 
description des 150 gravures, qui portent un numéro d'ordre en haut de la page, est reproduite 
la figure du Spéculum, " Egredietur virga de radice y esse. 11 Le reste des feuillets jusqu'à 

1 Un exemplaire de ce livre se trouve à la bibliothèque publique de Harlem. 

S 



Digitized by 



Ixx 



INTRODUCTION. 



192 n'a plus de gravures, excepte au verso de ce dernier, où se trouve reproduite la figure 
du Spéculum, " Mulier decepit virum " (fol. 9). M. Sotheby n'avait pas vu ce livre sans 
doute lorsqu'il affirmait, vol. iii. p. 130, des Principia Typographica, " Though Veldener tells 
" us that he practised thé business of a wood-engraver, the Historia Crucis, issued by him 
u at Culembourg in the same year, 1483, as his édition of the Spéculum, is the only work 
" from his press that is illustrated with wood-engravings." 

Mais, si les Frères de la Vie commune ou quelques autres artistes inconnus, ont été les 
graveurs du Spéculum Humanœ Salvationis, — question secondaire, au point de vue de l'invention 
de l'imprimerie, — on ne peut raisonnablement lui donner d'autre imprimeur que Laurent Coster, 
au moins jusqu'à ce qu'on ait clairement démontré, ce qui n'a pas encore été fait d'une manière 
satisfaisante, que l'historien Junius n'est pas digne de foi. Il ne suffit pas, en effet, de nier 
une affirmation positive, appuyée d'ailleurs sur des témoignages sérieux, pour anéantir cette 
affirmation : il faut encore, dans le cas présent, montrer que Junius a trompé sciemment ses 
lecteurs, non seulement sur l'origine de l'Imprimerie, mais aussi sur d'autres points historiques 
avancés dans la Batavia. Quand Guicciardini et George Bruin, à leur article de Harlem, 
nous parlent d'une syrène trouvée dans la lagune, qui, de leur temps, couvrait des campagnes 
aujourd'hui fertiles, dans les environs de cette ville, nous sommes disposés à douter de la 
rectitude de leur jugement : nous pensons qu'ils ont eu tort de croire sans examen au récit 
de pêcheurs ignorants, qui ont pris un phoque pour un homme, ou confondu un esquimaux, 
jetté par la tempête sur les côtes de l'Europe, avec un monstre fabuleux de l'antiquité. Si 
Junius, dans sa Batavia, eut rapporté beaucoup de faits semblables, il eut mérité peut-être 
une partie des injures que lui ont prodiguées La Serna Santander, Schaab, Wetter, Umbreit, 
et tant d'autres ; mais il semble que ses adversaires n'ont connu de la Batavia, que l'extrait 
qu'on en trouve dans tous les livres de Bibliographie; car aucun d'eux n'a rélevé la moindre 
erreur dans le reste de son ouvrage. 

En lisant les documens qui se rapportent à Gutenberg, on ne peut s'empêcher de constater 
qu'il reste quelque chose d'équivoque dans les circonstances qui entourent sa découverte de 
la Typographie. Le secret dont furent entourées les premières opérations de l'inventeur 
expliquent sans doute une partie de ces circonstances ; mais il reste assez de lacunes, de 
réticences, de suggestions des écrivains contemporains, pour laisser croire que s'il n'a pas 
dérobé les types de Coster ou profité du vol de ces types, comme le prétendent un certain 
nombre d'auteurs, il n'est arrivé à la conception et à l'exécution des types mobiles que sur la 
vue des Donats de Hollande : c'est-à-dire des premiers travaux de Coster. Il a inventé de 
son côté, ce qu'un autre inventait simultanément, ou avait inventé depuis longtemps déjà, 
niais pratiqué dans le plus profond secret. Le témoignage de Wimpfeling, son contemporain 
et, pour ainsi dire, son compatriote, est d'une importance capitale dans ce cas. Gutenberg 
n'a complété sa découverte qu après être retourné à Mayence, où il a trouvé des hommes u in 
" hac arte investiganda similiter laborantes." 

Nous avons vu comment chaque Bibliographe, suivant le besoin de sa théorie, a classé 
les quatre éditions Costériennes du Spéculum. Ottley a basé, sur l'état des gravures, une 
classification qui a réuni à peu près toutes les opinions, jusqu'à ce que M. Bernard ait 
montré que cette théorie, reposant sur un petit nombre d'exemplaires, était fausse quand on 



Digitized by 




INTRODUCTION. 



Ixxi 



l'appliquait aux deux exemplaires de l'édition latine xylographique, qui se trouvent à Paris, 
dans la Bibliothèque de la rue de Richelieu. Nous espérons que le résultat de notre comparaison 
de 16 exemplaires originaux avec le présent fac-similé, aura donné le dernier coup au système 
d'Ottley, en rendant à l'édition latine en partie xylographique le premier rang, qui lui appartient 
sans contredit. 

D'ailleurs, l'impression séparée des gravures et du texte, sortis des mains de deux artistes 
différents, — le cartier pour les gravures, l'imprimeur pour le texte, — enlevait à priori toute 
plausibilité réelle à ce système. En donnant dans ses Principia Typographica le fac-similé, 
quatre fois répété de la dernière colonne du livre, M. Sotheby a cru appuyer cette hypothèse 
tandis qu'il la détruirait en réalité, si ce quadruple fac-similé était exact. En comparant 
avec soin les cassures indiquées par chaque fac-similé, on trouve en effet qu'elles ne correspondent 
nullement avec l'ordre indiqué par Ottley. On y voit, pour ne citer qu'un exemple concluant, 
que dans le fac-similé de l'édition hollandaise à double fonte, à la quelle Ottley donne le 
second rang, un des jambages de FM dans l'inscription " Manus domini scripsit in pariete" 
est entièrement brisé. Il en résulterait, suivant la théorie d'Ottley, que cette édition, par 
cela seul, devrait être rejetée même après celles de Veldener, puis que dans les trois autres, 
et dans celles de Veldener, le mot Manus ne décèle aucune brisure. 

Nous ignorions d'où pouvait provenir cette erreur du fac-similé de M. Sotheby, lorsque, 
examinant l'exemplaire hollandais de Lord Spencer, nous avons trouvé que le papier présentait, 
où devait se trouver le premier jambage de FM, un trou de ver, qui fait de cette lettre une 
espèce de N. Il en résulte probablement que le fac-similé de M. Sotheby a été pris sur cet 
exemplaire ; et que le copiste, n'a pas su lire la lettre, ou n'a pas osé la modifier. 

Nous sommes loin sans doute d'avoir épuisé le thème intéressant que le Spéculum Humanœ 
Salvationis offre à la Bibliographie. Outre que le sujet nous eut entraîné au delà des 
bornes d'une simple introduction, il a été si habilement traité, dans ces derniers temps, par 
MM. A. de Vries, A. de Laborde, Paul Lacroix, A. Bernard, J. Renouvier, J. W. Holtrop, 
W. A. Chatto, Ch. Paeile, E. Harzen, M. Ruelens, S. L. Sotheby, J. D. Passavant, et d'autres, 
qu'il nous était difficile d'apporter autre chose qu'un léger tribut à la cause longtems méconnue 
du prototypographe de Harlem. 

Si modeste qu'ait été notre tâche, il nous eut été impossible de l'accomplir sans la 
bienveillance avec laquelle les conservateurs du British Muséum ont bien voulu nous permettre 
de calquer l'ouvrage entier dont nous offrons au public le fac-similé. 1 Nous avons encore à 
témoigner notre profonde reconnaissance, non seulement aux bibliophiles éminents qui ont mis 
à notre disposition les joyaux les plus précieux de leurs collections, mais encore aux savants 
bibliographes qui ont bien voulu nous donner verbalement et par écrit les renseignemens 
qui nous étaient nécessaires. Parmi les premiers, nous devons surtout nos remerciements à 
Lord Spencer, dont nous avons été admirer à Althorp la riche bibliothèque ; à Lord Herbert 
de Lea, qui a bien voulu nous ouvrir la collection de Lord Pembroke à Wilton House ; 
à M. Holford, membre du parlement, qui a bien voulu remettre son exemplaire du Spéculum 

1 L'auteur a fait lui-même ce calque, comme il avait déjà fait ceux de la Bible des Pauvres et du Cantique des 
Cantiques; mais l'impression des planches de ces trois ouvrages a eu lieu dans rétablissement lithographique de 
MM. Standidge et Co., Old Jewry, City. 



Digitized by 



Ixxii 



INTRODUCTION. 



à MM, T. et W. Boone, chez qui nous avons pu l'examiner à loisir; à M. J. Enschedé, de 
Harlem, chez qui nous avons examiné le fameux Horarium Costérien et un exemplaire 
admirablement conservé du Spéculum hollandais; enfin à M. J. B. Inglis, qui a mis à notre 
disposition le plus beau des exemplaires si rares de l'édition latine en caractères mobiles. 
Parmi les bibliographes à qui nous avons les plus grandes obligations nous adresserons nos 
remerciements sincères à M. J. W. Holtrop, conservateur-en-chef de la Bibliothèque Royale 
de La Haye, et à M. Campbell, son conservateur adjoint; à M. A. de Vries, conservateur 
de la Bibliothèque Publique de Harlem ; à M. Paul Lacroix, conservateur de la Bibliothèque 
de l'Arsenal à Paris; à M. A. Bernard, auteur de V Histoire de V Origine de V Imprimerie, 
qui a bien voulu se déranger deux fois de ses occupations pour faire les vérifications que 
nous lui avions demandées à la Bibliothèque de la Rue de Richelieu. Enfin nous avons le 
regret de déposer l'hommage de notre reconnaissance sur la tombe récemment ouverte du 
Dr. Bandinel, le savant conservateur de la Bibliothèque Bodleïenne, dont tous les amis de la 
Bibliographie déplorent aujourd'hui la perte. 



J. Ph. Berjeau. 



Londres, 50 Georgiana Street, 
Mai 1861. 



Digitized by 



Google 




Digitized by 



Google 



PROHEMIUM. 



[Fol. 1 vacat] 
[Fol. 2.] 



[Fol. 3.] 



[P]rohemium cuiusdam incipit noue compilationis 
Cuius nomen & titulus est spéculum humanae salvacionis 
expediens videtur & utile quod primo in hoc prohemio exponatur 
de quibus materijs & historijs in quolibet capitulo dicatur 
Et quis diligenter hoc prohemium prestuduerit 
De facili totum librum quasi per se intelligere poterit 
In primo capitulo agitur de casu luciferi & sociorum suorum 
De formatione ade & eue et de dignitate ipsorum 
[In secundo capitulo agitur de precedenti transgressione 
et de hominis eiectione exilij hume prolongatione'] 1 
In predictis capitulis duobus patet nostra redempcio dampnacio 
Et in alijs capitulis sequentibus patet nostra reconciliacio 
Sed notandum [est] quod in singulis capitulis modus iste servatur 
Quod de nouo testamento ponitur vna veritas recitatur 
Postea de veteri testamento très historié applicantur 
Que ipsam noui testamenti veritatem figuraste comprobantur 
In tertio capitulo incipitur nuncium nostre salvacionis 
Vbi agitur de concepcione et sanctificacione béate marie virginis 
Cum enim deus humanam naturam assumere decreuisset 
Congruura fuit vt matrem de qua nasceretur prefermitteret 
Illud prefigurata fuit per regem astragem et eius filiam 
Per fontem signatum in orto concluso et per stellam balaam 
Astragi régi monstratum est quod filia sua regem tyfam generaret 
Joachim dictum est quod anna uxor sua generaret que cristum 
portaret 

Et hanc conclusam in vtero matris spiritus sanctus sanctificaret 
Per quam homo exul tanquam per stellam maris repatriaret 
In quarto capitulo agitur de béate marie virginis natiuitatem 
Que figurata fuit per virgam egressam de radice yesse 
Et per portam clausam quam dominus ezechieli premonstrauit 
Et per templum salomonis quod ipse domino suo edificauit 
Maria enim ortum habuit de radice yesse 
Quam dominus preordinauit portam suam et templum esse 
In quinto capitulo agitur quomodo maria domino in templo fuit 
Et hec obkcio fait olim tribus figuris premonstrata [oblata 
Per mensam solis in sabulo que fuit oblata in templo solis mate- 
Sic maria fuit oblata in templo veri solis eternalis [rialis 
Item per filiam yepte que fuit oblata domino licet indirecte 
Sed maria fuit oblata domino rite & perfecte [videbat 
Per ortum suspensibilem de quo regina persarum patriam suam 
Ita maria oblata domino in templo semper contemplacionem in- 
sistebat 

In sexto capitulo agitur quomodo maria viro fuit desponsata 
Et hec desponsacio fuit in tribus figuris prefigurata 

1 Cette addition est, comme celles qui suivront en italiques et entre 
parenthèses, empruntée aux MSS. Les mots ou lettres en italiques indi- 
quent les erreurs commises par le graveur ou compositeur et que le lecteur 
pourra rectifier lui-môme. 



Per virginem sacram [sarram] racAelis filiam que septem viris 
fuit tradita 

Et tamen animam suam mundam seruauit ab omni concupiscencia 
Item turrim illam fortissimam que dicebatur baris 
Quam duo custodes defendere poterant a cunctis mortalibus 
Item per turrim dauid in qua mille clipei pendebant 
Quia mille virtutes & [multo] plures in maria resplendebant 
In septimo capitulo agitur quomodo maria fuit impregnata 
Et hec impregnacio fuit olim in tribus figuris monstrata 
Ipsam enim rubus ardens & vellus rore madens prefigurauit 
Et virgo rebecca que nuncium abrahe & [cum] camelis eius 
potauit 

In octauo capitulo agitur de natiuitate ihesu cristi 
Et très sunt figure que deseruiunt nativitate isti 
Scilicet vitis pincerne pharaonis & virga aaron que floruit 
Et virgo cura puero quam sibilla in circulo aureo vidit 
In nono capitulo agitur de epiphania domini 
Et hanc prefigurauit Stella quam in oriente viderunt très [magi] 
Item très fortes qui attulerunt aquam de bethleem régi dauid 
Item Salomon rex de suo throno eburneo per exemplum premon- 
strauit 

In x°. capitulo agitur quomodo venit ad templum domini beata 
virgo maria 

Et presentauit ibi filium suum ihesum cristum qui est vera sophia 

Et hoc prefigurauit archa testamenti quam fecit bezeel 

et candelabrorum templo aureum & oblatus puer domino in cilo 

[templo'] samuel 
In xi°. capitulo agitur quomodo ydola egipti corruerunt 
Quando maria et yoseph cum puero ihesu egiptum intrauerunt 
Hoc prefiguratum fuit per ymaginem virginis cum puero 
Qua propter vaticinium iheremie facta fuit in egipto 
Et per coronam pharaonis quam puer moyses confregit 
et per lapidem obcisum de monte sine manibus que statuam in 

puluerem redigit 
In xii°. capitulo agitur quomodo cristus fuit baptisatus 
Et ipse baptismus fait per mare eneum prefiguratus 
Item per naaman leprosum in iordane mundatum 
Et per iordanem in transitu filiorum israhel siccatum 
In xiii 0 . capitulo agitur quomodo dyabolus cristum temptauit 
Et quomodo ipsum cristus in gula superbia et auaricia superauit 
Prima victoria prefigurauit olim daniel 
Qui interfecit draconem et destruxit bel 
Secundam figuram dauid qui goliam deiecit 
Et terciam idem dauid quando vrsum et leonem interfecit 
In xiv°. capitulo agitur quomodo cristus recepit mariam penitentem 
Et quomodo paratus est recipere quemlibet penitentem \j>enitere~] 

volentem 



Digitized by 



Google 



[Prohemium.] 



3 



[Fol. 4.] 

et hoc patet per manassen qui supra mimerum arène maris 
peccauit 

Cuius per misericordiam deus respiciens eum de captiuitate libe- 
rauit 

Et per prodigum filium quem pater suus misericorditer suacepit 
Item* per regem dauid qui post adulterium & homiçidium peni- 
tenciam egit 

In xv°. capitulo agitur quomodo cristus in die palmarium fleuit 
Et quomodo receptus fuit & quomodo mercatores de templo eiecit 
Primum figuratum fuit iu lamentaeione iheremie 
Secundum in honore exhibito dauid post necem golie 
Tercium quod post flagellacionem cristi helyodorus prefigurabat 
Quando propter spoliacionem templi flagellis valde vapulabat 
In xvi°. capitulo agitur de sacro sancta domini cena 
Cuius sacramentum prefiguratum olim fuit per manna 
Hoc eciam agnus paschalis assus pretendebat 
et melchisedech qui abraham panem & vinum cum honore affe- 
rebat 

In xvii°. capitulo agitur quomodo cristus hostes suos prostrauit 
Quod figurauit sampson quando mille viros cum mandibula asrini 
necauit 

Item sanger quando cum vomere occidit viros sexcentos 
Et dauid quando vno impetu interfecit octingentos 
In xviij°. capitulo agitur quomodo iudas osculo dominum tradebat 
Et quomodo sibi populus bebraicus malum pro bono reddebat 
Hec prefigurata sunt per ioab qui amasam dolose osculabatur 
Et per regem saul qui dauid pro beneficijs sibi collatiB perse- 
quebatur 

Istud eciam [cayri] ille malignus prefigurauit 
Qui fratrem suum abel sine causa fraudulenter necauit 
In xix°. capitulo agitur quomodo cristus fuit velatus illufius con- 
sputus 

Derisus alaphisatus et colaphisatus 

Istud ydolatrie vituli conflatilis prefigurauerunt 

Quando hur qui eos redarguerat sputis suffocauerunt 

In cayn [cAam] qui patrem suum inique derisit 

Et gens philistini qui sampsonem excecauit et illusit 

In xx°. capitulo agitur quomodo cristus fuit flagellatua 

Et hoc prefigurauit* achior qui fuit ad arborem ligatus 

Item laraech quem due uxores affligeront 

Item due gentes que cristum crucifixerunt 

Gens nainque paganorum cecidit eum flagellis et virgis 

Gens iudeorum percussit eum obprobrijs & linguis pessimis 

Istud eciam prefigurauit iob quem sathan percussit volneribus 

Et uxor sua verbis contumeliosis et improperijs 

In xxi°. capitulo agitur quomodo cristus fuit spinis coronatus 

Consputus derisus et multipliciter dehonestatus 



[Fol. 5.] 

Et hoc sorobabel per appemenem concupiscenciam [concubinam] 
imposuit 

Que régi quidam magnam contumeUam exibuit 

Item per semey qui régi dauid maledixit 

et super eum puluerem lutum lignum & lapides proiecit 

Hoc eciam amon rex amonitarum prefigurauit 

Qui nuncios dauid pro pace missos turpiter dehonestauit 

In xxii 0 . capitulo quomodo cristus ductus est crucem baiulans 

Et hoc prefigurauit ysaac ligna sua portans 

Item hères vinee perfidis inique est interfectus [éiecfo*] 

Et a colonis vinee perfidis inique est interfectus 

Hoc eciam per botrum illum mirabilem prefigurabatur 

Quia duobus viris de terra promissionis in desertum deportabatur 

Ita cristus a duobus populis est eductus et iectus 

Et in monte caluarie morte turpissima est interfectus 

In xxiii°. capitulo agitur quomodo cristus cruci affigebatur 

Et quomodo ipse pro suis crucifixoribus deprecabatur 

Hoc yabal musice artis inventor prefigurauit 

Et fabricante tubalkaym dulces tonos cantauit 

Ita cristus in fabricacione sue crueis siue crucifixionis 

Cantauit patri suo canticum dulcissime oracionis 

Tarn dulcis & suavis erat domini illa melodia 

Quod convertit illa hora de populo bene tria milia 

Crucifixionem cristi eciam ysais prefigurauit 

Quem rex manasses cum serra ligna secaria [secare] mandauit 

Vt deus liberaret a graui obsidione ciuitatem suam 

In xxiiij 0 . capitulo très figure continentur 

Que mortem & passionem cristi préfigurasse videntur 

Prima in [est] arbor grandis quam nabugodonosor vidit 

Quam vigil [michoT] idem [id est] angélus succidi iussit 

Germen radicum eius in terra dimittendum dicebat 

Quia licet cristus occideretur tamen a morte resurrecturus erat 

Sanctam [secundo] mortem cristi rex codrus pulchre prefigurauit 

Qui se ipsum propter populum suum in mortem sponte donauit 

Tercia eleasar qui morte suam bestiam necauit 

Ita cristus morte sua mortem nostram mortificauit 

In xxv 0 . 1 capitulo agitur de luctu & dolore béate virginis 

Qui prefiguratus fuit olim in tribus figuris 

Primo per iacob qui inconso[Za]biliter luxit 

Quando tunicam filij sui laceratam et cruentatam conspexit 

1 Ce sommaire appartient au 26 e chap. dans les MSS. 



Digitized by 



Google 



4 



[Prohemium.] 



[Fol. 6.] 



Item dolorem marie prefigurauerunt adam et eua 

Qui centupi anis luxerunt pro morte abel filij sui seua 

Item neomi que orbata filijs noluit pulchra vocari 

Sed maria id est amara dixit se velle appellari 

In xxvi°. capitulo agitur quomodo corpus domîni est sepultum 

Et de dolore marie matris domini iuxta sepulchrum 

Et hoc per regem dauid olim prefigurabatur 

Qui feretrum abnar cum luctu et dolore sequebatur 

Et per ioseph qui in cisternam in deserto est missus 

Et per ionam qui in mari a ceto est deglutitus 

In xxvij 0 . 1 capitulo agitur quomodo cristus de inferni limbo sanctos liberauit 

Et hoc olim exitus filiorum israhel de egipto prefigurauit 

Item abreham quem dominus liberauit de hur caldeorum 

Et loth quem dominus liberauit de submercione sodomorum 

In xxviij 0 . capitulo agitur quomodo cristus resurrexit 

Et hoc patet per sampsonem qui portam gase destruxit 

Et per ionam qui post triduum viuus exiuit de ventre ceti 

Et per lapidem reprobatum qui factus est in caput ànguli 

In xxix°. 2 capitulo agitur de districto iudici extremo 

Quod prefigurauit parabolice quidam nobilis homo 

Qui tradens serais suis bona abijt in regione longinqua 

Et accepte regno redijt potens exigens [ponens eos orf] computacionem rectam 

Item per prudentes virgines que fatuis oleum negauerunt 

Quia tune nec deus nec sancti oleum misericordie damnatis prebuerunt 

Item patet per mane shecel phares excitacionem 

Qnot signât numerum apprehensionem et diuisionem 

Judicium enim istud tractabitur per numerum & appellacionem 

Et consumabitur per bonorum & malorum perpetuam diuisionem 3 

Predictum prohemium huius libri de contentis compilaui 

Et propter pauperes predicatores hoc apponere curaui 

Qui se forte nequierint totum librum sibi comparare 

Possunt ex ipso prohemio si sciunt historias predicare 

Secunda figura gaudij eterni possunt conuiuium régis assueri fuisse 

Quia nullum legimus tam longum & tam solempne conuiuium habere 4 

J Ce sommaire appartient au xxxi. chap. des MSS. 

2 Ce sommaire appartient au chap. xL des MSS., les sommaires des chapitres inter- 
médiaires manquant ici dans l'édition xylographique. 

9 Les MSS. donnent en outre les sommaires de chap. xli. à xlv. avant la conclusion 
" Predictum prohemium," &c. 

4 Ces deux lignes appartiennent au sommaire du chapitre xlii. des MSS. qui ne se 
trouvent dans aucune des quatre éditions du Spéculum attribuées à la presse de Haerlem. 



Digitized by 



Google 



Fig. L— mm lurfftrf 



[Capitulum L] 5 

[Fol. 7.] 

Fig. 2.— tous creauft ïjomfnem ati gmagfaem te gimtlfmWtttm suam 



[IJNcipit spéculum humane salvacionis 
In quo patet casus hominis & modus reparacionis 
In hoc speculo potest homo considerare 
Quam ob causam creator omnium decreuit hominem creare 
potest omnia [homo] videre quomodo pro dyaboli fraude si£ damp- 
Et quomodo per misericordiam dei sit reformatais [natus 
Lucifer ergo erexit se contra deum & creatorem suum eternum 
& in ictu oculi de excelso celorum solio proiectus est in infernum 
et ob [Aawc] causa deus decreuit hominem creare 
Ut per ipsum possit casum luciferi et eius sociorum reparare 
Quapropter dyabolus homini inuidens sibi insidiabatur 
Et ad precepti transgressionem ipsum inducere nitebatur 
Quoddam ergo genus serpentis sibi diabolus eligebat 
quia serpens tune erectus [gradiebatur] & virgineum caput habebat 
hune serpentem fraudulentem decepeionis artifex intrabat 
Et per os eius loquens verba deceptoria mulieri inarrabat 
Temptauit autem mulierem tanquam minus providam 
Reputans prudentem & industriosum virum esse adam 
Accessit ad mulierem solam sine viro existentem 
Quia solam facilius decepit diabolus quam socios habentem 
Decepit itaque diabolus matrem nostram euam 
Inducens totum genus humanum ad mortem valde seuam [fuerunt 
Notandum autem hoc dictum valde diligenter quia ab origine 
Quo£ omnia peccata in hune mundum propter primum peccatum 
Notandum quod vir in agro damasco est formatus [transierunt 
Et a domino in paradiso voluptatis est translatus 
Genesis primo capitulo 



Mulier autem in paradiso est formata 
De costis viri dormientis est parata 
Deus autem ipsam quodammodo super virum honestauit 
Quia euam in loco voluptatis plasmauit 
Non facit eam sicut virum de limo terre 
Sed de osse nobilis viri ade et de eius carne 
Non est facta de pede ne a viro despiceretur 
Non de capite ne supra virum dominaretur 
Sed est facta de latere maritali 
Et data est viro pro consorte et socia collaterali 
Que si sibi in honore collata humiliter prestitisset 
Nunquam molestiam a viro aliquam sustinuisset 
Sed quia diabolo credens deo voluit assimilari 
A viro meruit affligi si derdiquerit et molestari 
Mulier enim credidit diabolo non maritus 
Sed vir consentit mulieri licet inuitus 
Mulier institit viro vt secum de fructu manducaret 
Qui tam dilexit eam ut comederet ne contristaret 
Salomon propter amorem mulierum ydola adorabat 
Non tamen deum uel deos esse putabat 
Sic adam propter amorem mulieris secum comedebat 
Non tamen similem de deo fieri posse credebat 
Mulier ergo plus quam vir peccauit 
Quia se fieri deo forte similem estimauit 
Aliud eciam grandem peccatum superaddebat 
Eo quod virum blande ad peccatum trahebat 
Genesis primo capitulo 



[Fol. 8.] 



Fig. 3. — ire omnf Kgno paraïusi tomeïieiis 



Fig. 4.— nequaçuam moriemfm srt erftfe sicut teum sapfentes 
bonum te malum 



Licet in textu biblie aperte non inueniatur 
Tamen certum est quod verbis blandis ei adulabatur 
O vir aduerte qualis et quanta est fraus mulieris 
Caue tibi a muliere blanda ne defrauderis 
Respice adam opus manuum dei & fortissimum sampsonem 
Respice dauid virum secundum cor dei & sapientissimum salo- 
Si taies & tantos decepit ars mulieris [monem 
Quomodo tu qui non talis et tantus a muliere securus eris 
Virum adam quem dyabolus temptare non audebat 
Hune mulier audacior diabolo defraudare presumebat 
Dyabolus itaque mulierem defraudabat 
Mulier vero virum & omnes posteros condempnabat 
Etsi homo in mandato dei perseuerasset 
Nunquam penam nunquam mortem aliquam gustasset 
Nullam sustineret debilitatem vel lassitudinem 
Nunquam sentiret infirmitatem vel egeitudinem 
Sine gemitu & dolore & tristicia matris portaretur 
Sine fletu & merore & labore gravi nasceretur 
Non nouisset luctum neque aliquam tribulacionem 
Non sustineret verecundiam neque aliquam confusionem 
Aures ei nunquam obsurdescerent 
Et dentés eius nunquam obstupescerent 
Oculi eius nunquam caligarent 
Et pedes eiua nunquam claudicarent 
Nec fluuia nec fontes eum submersissent 

Genesis 



Nec ignis nec estus soliu eum combusetrent 
Nulla bestia nulla auis eum molestaret 
Nullus aer nulla aura eum infestaret 
Nunquam homines litem inter se habuissent 
Tanquam fratres mutuo se dilexissent 
Subiecta esset homini omnis terrena creatura 
Semper in gaudio viueret sine cura 
Et cum deo creatori suo placuisset 
Cum corpore & anima ipsum in celo assumpsisset 
Nullus autem homo présumât inuestigare 
Cur deus hominem quem sciebat casurum voluit creare 
Cur eciam ipsos angelos creare volebat 
Quorum casum certissime precognoscebat 
Et quare cor pharaonis régis voluit indurare 
Cor autem marie magdalene ad penitenciam mollificare 
Quare petro ter neganti contriciones immisit 
Judam autem in suo peccato desperare permisit 
Quare uni latroni graciam conversionis immisit 
Et socio suo simulem graciam dare non curavit 
Quare unum peccatorem trahat & alium non trahat 
Nullus quantumeunque prudens inuestigare présumât 
Hec enim dei opéra et hijs similia 
Humanis ingenijs sunt inscrutabilia 
Hujusmodi questiones paulus breuiter soluere videtur 
Quemque [Quem inquit] volt indurat deus et cui volt miseretur 

Genesis c 



Digitized by 



Google 



6 



[Capitulum Secundum.] 



Fig. 5.— muUer iecqrît birum ut secum tomeïeret 



[Fol. 9.] 



Fig. 6.— angélus apuUt cos ta paraWso glaifo (gnbo 



[7]N precedentibus audiuimus quomodo deus honorauit hominem 

Consequenter audiamus quomodo homo se ipsum visitauit [yili- 

Homo cum in honore esset non intellexit [ficauii] 

Eiectus est quando contra deum creatorem suum se erexit 

Eiectus est de paradiso voluptatis 

In hanc vallem miserie de [et] paupertatis 

Per [_Parum\ znpendit sibi impensum honorem 

Et inuenit tribulacionem et dolorem 

Exiuit paradisum locum gaudiosum & amenum 

Et intrauit locum doloribus & aduersitatibus plénum 

Intrauit mundum fraudulosum et fallacem 

Multa bona promittentem et in omnibus mendacem 

Promittit enim mundus homini longam vitam dare 

Sed veniente morte non valet ad puhctum prolongare 

Promittit corpori diutinam sanitatem 

Et inducit anime et corpori [s] etemam infirmitatem 

Promittit multas diuicias et magnum honorem 

Et in fine dat homini putredinem et fetorem 

Et licet aliquando tribuat homini bona mundana 

Tamen omnia indurabilia sunt & vana 

Nam hominis vitam non possunt prolongare 

Nec a morte potestate sufficiunt defensare 

In extrema necessitate nullum prestatur homini iuuamen 

Sed vix tribuitur corpori vilissimum lintheamen 

Mundus ergo iste videtur esse tanquam sambucus 



Cuius flos est pulcher, sed amarus fructus 
Sic pulchra videtur mundi delectacio 
Sed fructus eius est eterna dampnacio 

Mundus eciam iste [Jude"] traditori conuenienter comparatur 

Per quem cristus osculo dolose tradebatur 

Taie sigimm mundus dat demonibus 

Quale iudas dédit ihesu cristi custodibus 

Quem oscuîatus fuero diuicias & honores dando 

Ipse est tenete eum eternaliter cruciando 

Verumtamen diuicie non sunt semper ad dampnacionem 

Sed multis prosunt ad eternam saluacionem 

Dicit enim daniel nabugodonosor régi 

Peccata tua elemosinis reàine vitam salutarem dat ei 

Deus enim omnipotens non abicit cum sit ipse potens 

Si utanttir temporalibus sicut thobias dixit filium suum docens 

Si multum fuerit Aabundanter tribue 

Si modicum fuerit id ipsum libenter impartiri stude 

Diuicie non dampnant hominem sed amor ipsarum 

Nec ipse coinquinat hominem sed indiscretus usus ipsarum 

Nec eciam pulchra vestis peccat si cor est domini datum 

Quilibet vest[i]ri poterit sine peccafam secundum suum statum 

Quem deus volt esse regem nec indui sacco 

Et quem ordinauit rusticum non conuenit uti serico 

Quilibet ergo utatur rébus secundum statum sibi concessum 

Caueat autem diligentissime ne faciat excessum 



Fig. 7.— 6(c aiam operatur terram fa suùtm boltus sut 

Maria licet viro in desponsacione indigeretur 1 
In omni re semper debitus modus est tenendus 
Et exceZsus cum magna diligencia pracauendus 
Mundum ergo qui nos tradere nititur temporalia ministrando 
Vincere debemus debitum vsum et modum seruando 
Hanc impugnacionem homo a mundo non sustinuisset 
Si in paradiso voluptatis permansisset 
In paradiso fuisset homo sine omni infestacione 
Hic vix transit homo una hora sine vexacione 
Nunc insidiatur et suus apertus amicus [inimieus] 
Nunc znfraudare nititur suus falsus amicus 
Interdum vexât eum minima musca vel [culea 
Ledit eum minimus vermiculus vel~\ pulex 
Et merito a creaturis et elementis impugnatur 
Quia contra creatorem suum erigebatur 
Terra stim?/lat eum tribulis et sentibus 
Bestie terre lacérant cornubus et dentibus 
Aqua inuoluit eum fluctibus et procellis 
Pirate aquarum inuadunt eum rapinis et bellis 
Aer inficit eum pestilencia et corrupcione 
Aues aeris rumpunt cum rostrorum & vnguium inuasione 
Ignis redigit carnem & ossa eius in cinerem 
Fumus ignis inducit oculis eius caliginem 
In paradiso nul lus fuisset alterius inimieus 
Hic inter multos nullus inuenitur verus amicus 
Quamdiu autem homo habet diuicias & honores 

Genesis 



[Fol. 10.] 



Fig: 8.— arefta noe 



Multos videtur habere amicos et fautores 

Sed statim cum incepit amicorum iuuamine indigere 

Vix vnum amicum experietur se habere 

Verus amicus comprobatur in articulo necessitatis 

Quem non accepit [attediat] plaga & incursio aduersitatis 

Qui se & sua pro amico suo exponere videtur 

Hic magnam caritatem habere perhibetur 

Sic clementissimus deus maiorem caritatem habuit 

Qui pro amicis et inimicis se ipsum exposuit 

Eramus enim inimici dei & perpetuo carceri mancipati 

Sed per suam misericordiam sumus misericorditer liberati 

Oportet [oportebat] enim nos carcerem inferni ingredi 

De quo non poteramus alicuius adiutorio eripi 

Tandem pater misericordiarum & tocius consolacionis 

Clementer respexit statum nostre dampnacionis 

Et decreuit nos per semet ipsum liberare 

Super quo placuit signum nobis per obuiam [oliuam] dare 

Quam columba inclosis in archa deferebat 

Quod misericordiam de[i] futuram inclusis in limbo pretendebat 

Que non solum hijs qui erant in archa promittebat 

Sed & toti mundo signum salutis in oliua dabatur 

Sed hoc premonstrauit deus in multis figuris 

Sicut patet studioso lectori in diuinis scripturis 

O bone ihesu doce nos ut sacras scripturas discamus 

Et tuam in eis caritatem nos intelligere valeamus 

Genesis 



Interpolation qui manque dans les MSS., et n'appartient évidemment pas à ce chapitre. 



Digitized by 



Google 



[Capitul. III.] 

[Fol. 11.] 

Fig. 9. — fitt anmmrfatut ortas mariée Fig. lo.—m astrages mi'tabfle bfott sompnum 



[Qtto]niam nostre redempcionis modum sciré desideramus 
Primo de annunciacione béate marie incipiamua 
Eum enim beata erat ventura cristi incarnaçio 
Necessaria fuerat matris sue generatio 
Quod vt facilius et lucidius intelligatur 
Vna parabola siue si[mi]litudo primo audiatur 
homo quidem ab iherico in iherusalem descendebat 
Et in desertum veniens in latrones incidebat 
Qui eum spoliauerunt et volnerauerunt 
Et semiuiuum relinquentes abierunt 
Venientes autem sacerdotes & leuite ipsum pertransibant 
Et volnera ipsius sanare nequebant 
Tandem samaritano illi quidam appropinquabat 
Et misericordia motus volnera eius sanabat 
Et nisi samaritanus ille aduenisset 
Nunquam sauciatus ille sanatus fuisset 
In hac parabola genus humanum siue homo designatur 
Qui de paradiso voluptatis in hoc deserto eiiciebatur 
Qui spoliatus est bonis et gracijs sibi a deo datis 
Et vulneratus est vulnere perpétue mortalitatis 
Qui multo tempore quasi semiuiuus iacebat 
Quia in anima mortuus erat licet corpore viuebat 
Quem nec sacerdotes nec leuite sanare potuerunt 
Quia nec circonsicio nec pecunia hominem ad patriam reduxerunt 
Tandem samaritanus quidam appropinquabat 
Luce primo capitulo 



Et sauciati vulnera misericorditer sanabat 
Samaritanus custos interpretatur 
Per quem cristus custos noster designatur 
Et nisi custos iste in hune mundum venisset 
Nunquam homo in vitam eternam introisset 
Laudemus & benedicamus dominum ihesum cristum 
Qui venit in hune mundum sanare semiuiuum istum 
cum autem filius dei in hune mundum venire satagebat 
Virginem de qua nasceretur premittere disponebat 
Misit ergo angelum qui concepeionem eius nunciauit 
Et sanctificacionem eius in vtero & nomen pariter intimauit 
Hec est beatissima virgo maria 
Per quam venit huic sauciato sanacio pia 
Quam eciam deus in multis figuris premonstrauit 
Et prophetarum oculis multipliciter insinuavit 
Rex astrages vîsionem mirabilem videbat 
que videlicet de vtero filie sue vitis pulcherrima crescebat 
Que folijs & frondibus se araenissime dilatabat 
Et fructus proferens totum regnum suum subumbrabat 
Dictum est ei interpretacionem hec visio gerat 
quod usque de filia sua rex magnus nasciturus erat 
Hec filia post hoc £yrum regem generauit 
Qui filios israhel de captiuitate babilonica liberauit 
Hec est literalis huius visionis significacio 
Sed alia est mistica eius prefiguracio 
Trogus pompeius liber primus 



[Fol. 12.] 

Fig. il. — orttis condusus fons signatus Fig. 12.— balaam prenuncfauft ottum marfe fa Stella 



Astragi monstratum est quod filia sua tyrum regem generaret 
Joachim nunciatum est quod filia sua regem cristum portaret 
Jyrus [cyrus] rex liberauit de captiuitate iudeos babilonica 
Et rex cristus liberauit nos de captiuitate diabolica 
Filia ergo régis astragis figurauit mariam 
Que profcilit mundo vitam [yitem] veram et piam 
Benedicta sis tu o summi régis filia 
Fl[o]s candens super omnia lilia 
Benedicta sit tue conceptionis annunciacio 
Per quam ortum habuit nostre captiuitatis liberacio 
[Benedictus sit deus pater qui te nobis destinauit] 
Benedictus sit dei filius qui te in matrem adoptauit 
Benedictus sit spiritus sanctus qui te in vtero sanctificauit 
Benedictus sit uterque parens qui te mundo generauit 
De hac beatissima filia eciam Salomon precinebat 
Que in vtero matris swe sanctificari debebat 
Nam ortum conclusum eam in canticis nominauit 
Et fonti signato id est sigillato eam comparauit 
Quando cum virum [mater] adhuc in vtero conclusum ferebat 
Spiritus sanctus ei sanctificacionem infundebat 
Et sigillo sancte crucis [trinitatW] sic eam signabat 
Quia in eam nunquam aliquid coinquinatum intrabat 
O maria tu es vere ortus omnium deliciarum 
Et fons indeficiens siciencium animarum 
Spiritus sanctus eciam nobis mariam necessariam ostendebat 
Quando per os balaam ortum eius premittebat 
Canticorum iiij cat/itello 



Promisit enim quod de iacob oriretur stella 

Per quam significabatur futura dei cella 

Balaam populo israhelitico maledicere cogitabat 

Sed spiritus sanctus maledictionem in benedictionem conuertebat 

Per quod eciam spiritus sanctus figuraliter ostendebat 

Quod nostra maledictio in benedictionem conuerti debebat 

Et fieret mediante quadam puella 

Eius ortum prefigurauit in quadam stella 

Hec est beatissima maria vera stella maris 

Fluctuancium ductrix adiutrix singularis 

Sine hac stella non poteramus hune feruidum mare transire 

Ne£ ad portum celestis patrie peruenire 

Quapropter deus ortum marie per stellam precinebat 

Quia nos ad celestem patriam reducere disponebat 

Gracias agamus deo qui dédit hanc maris stellam 

per quam efiugere possumus huius maris periculosam procellam 

O peccator quicunque noli desperare 

Hanc benedictam stellam oculis cordis contemplare 

In dubijs & periculis in necessitatibus ipsam intuere 

Ipsa dirigit ipsa protegit ipsa perducit vere 

Hanc stellam theophilus naufragus respexit 

Et eum ab hoste maligno protexit 

Et ipsa enim pie ad portum salutis transuexit 

O bone ihesu da nobis stellam hanc ita contemplari 

Vt a cunctis periculis semper mereamur liberari 

Numeri xiij capittello 



Digitized by 



8 



[Capitulum IV.] 



Fig. 13.— natfbftas glorfose bfrgt'm's marie 



[Fol. 18.] 



Fig. 14.— efireWetur bfrga ïre raWce gesse 



[I]N precedenti capitulo audiuimus de béate virginîs annunciacione 

Consequenter audiamus de ipsius ortu siue generacione 

progenies marie processum habuit de stirpe patris dauid 

De qua ysaias pulchre per spiritum vaticinauit 

Prophecia ysaie legitur hec esse 

Egredietur virga de radiée yesse 

Et flos de radiée eius descendit 

Super quam septiformis [gracia] spiritus sancti requiescit 

Hec virga est maria fecundata per celestem rorem 

Que produxit nobis cristum amenissimum florem 

In hune florem inueniuntur septem medicamina bona 

Per que designatur spiritus sancti septem dona 

Inueniuntur in hoc flore tactus odor & fructus 

Color & folia succus et gustus 

Hec septem sunt egrotanti anime valde medicinalia 

Contra septem peccata mortalia 

Tactu huius floris tumore superbie exoneratur 

Hic homo tumoris superbie ad cognicîonem sui humiliatur 

Qui enim cogitât qualis factus est lucifer superbie tumore 

Humiliât se et incipit habere dei timorem 

Si enim deus ab luciferi angelis noluit superbiam sustinere 

Multo mînus volt hominem superbientem secum habere 

Ipsi habebant graciam unde quodammodo gloriari 

Quantum habet putredinosws [homo] de quo poterit eleuari 

Odore huius floris durisia inuidi cordis mollificatur 

Historia lwmbardica in libro s[anctorum] max[tyrum] distincto viij 



Et dono pietatis ad compassionem afHictorum dilatatur 
Inuidus enim ad nullius afflictionem commouetur 
Pius enim omni afflicto compactatur & miseretur 
Qui ergo suscepit odorem id est exempla sui saluatoris 
Pius et compassiuus est afflictis omnibus horis 
Exemplo enim domini nostri ihesu cristi fide [fiet] cum flentibus 
Et compactatur tam in anima quam in corpore pacientibus 
Fructu huius floris vezania ire remouetur 
Et dono sciencie homo cum hominibus conuersari docetur 
Homo iracundus nullam habet mentis discrecionem 
Et ideo nescit bonam ac decentem conuersacionem 
Donum sciencie mansuetum et suaue 
Et decet bene conuersari in medio nacionis praue 
Qui ergo huius floris fructum id est cristi opéra voluit imitari 
Ex operibus discat cum hominibus débite conuersari 
Colore huius floris paralisis accidie propulsatur 
Et dono fortitudinis ad sastinendum homo corroboratur 
Nullam enim sentit penam nec conqueritur [veretkr\ laborem 
Qui intuetur huius floris id est crucifixi colorem 
Si enim elephas aspectu sanguinis vue animatur 
Plus homo aspectu sanguinis cristi ad laborem fortificatur 
Qui ergo deuote respexerit roseum colorem 
Hilariter compatitur et sastinet omnibus huius floris 
foliis huius floris ydropisis auari pro horis* figuratur 
Et per donum consilii sitis pecuniarum refrenatur 
Numeri viij 0 . cap°. 



[Fol. 14.] 



Fig. 15.— dausa porta sfgm'ficat beatam birgfaem mariam 

Folia huius floris sunt verba cristi et eius doctrina 

Que consulit contempnere temporal ia propter diuina 

Quicunque hanc doctrinam diligenter studet retinere 

Hic spiritum consilii in [se] perhibetur habere 

Et talis non curât temporalia sibi congregare 

Sed que habet paratus est indigentibus ministrare 

Succum huius floris repletio gule expuit 

Et dono intellectus sensus cognitionis acuitur 

Succus enim habet colorem viridem qui visum clarificat 

Cristus donum intellectus oculum cordis purificat 

Gulosus non cognoscit celestia sed tantum terrestria 

Sed donum intellectus docet per terrestria cognoscere celestia 

Vt si videmus clarum solem et delectabile esse florem 

Cognoscimus clarum et delectabilem esse conditorem 

Gustu huius floris delectatio luxirie amarificatur 

Et dono sapientie id est sapide sciencie anime delectatur 

Cum enim gustauit homo spiritus sancti dulcedinem 

Omnem delectationem carnis reputat amaritudinem 

Sicut enim gustato melle non sapit cibus naturalis 

O quam magna multitudo dulcedinis tue domine 

Quam abscondisti timentibus te 

Sic gustato spiritu sancto decipit omnis voluptas eternalis 
Patet ergo in virga yesse unde maria sit exorta 
Sed quomodo florem produxit patet in clausa porta 
Clausam portam ezediiel in spiritu videbat 
Esechielis xiiij°. capittelo 



Fig. 16.— templum salomonfe stgnfffcat beatam mariam 



Que nunquam in eternum apriri debebat 
Dominus solus per eam clausam volebat transire 
In quo patet modus parturitionis mire 
Intelligat homo qui potest 
Non sicut nos nascimur cristus natus est 
Non esset mirum aperire portam et transire 
Sed mirabile est valde per clausam portam ire 
Salomon eciam domino templum edificauit 
In quo mistice ortum béate marie prefigurauit 
Templum salomonis habuit pinacula tria 
Per que signatur triplex auréola in maria 
Prima est virginum quia primo virginitatem vouit 
Secunda est martirum quia martir in anima fuit 
Habuit namque aureolam predicatorum et doctorum 
Quia erat etrangelistarum doctrix et apostolorum 
Templum erat constructum de marmore candido 
Et ornatum intrinsecus auro mundissimo 
Sic maria erat candida nitore mundissime castitatis 
Et ornata intrinsecus auro purissime caritatis 
O quam pulchra est cas ta generacio cum caritate 
O quam pulchra est maria ornata caritate & castitate 
In templo erat coclea per quam sursum ascendebatur [bat 
In maZ[n]a erat diuinitas per quam nobis ascensus in celuni pate- 
O bone ihesu da nobis meritis sue sanctissime matris 
Sursum ascendere ad gloriam dei patris 
Tercij regum viij°. et vi°. capitulis 



1 horis appartient à la ligne précédente (omnibus horis) et au lieu de pro horis figuratur il faut lire dans celle-ci profugatur. 



Digitized by 



Google 



[Capitulum V.] 



9 



Fig. 17.— Jïtaria *st fcomfao fa tcmplo 



[Fol. 15.] 

Fig. 18.— Jïlensa aurea fa sabulo oblata est fa templo soifs 



L I]N precedenti capîtulo audiuimus quomodo beata virgo fuit nata 
Consequenter audiamus quomodo fuit in templo oblata [runt 
Cumque minima [triennis] esset parentes eam ad templum attule- 
Et ut domino seruiret & literas diôceret pontifici tradiderunt 
Cuius oblacio per mensam in solis sabulo prefigurabatur 
De qua particula hostie [hystorie] breuiter audiatur 
Piscatores quidem rethe suum in mare proieterunt 
Et casu mirabili mensam auream extraxerunt 
Mensa illa erat tota de auro puro & multum precfosa 
Et videbatur omnium oculis mirabiliter speciosa 
Ibidem in littore maris templum quoddam erat edificatum 
Et in honore solis quem gens illa tenuit [coluit] dedicatum 
Ad templum illud mensa illa est deportata 
Et ipsi soli tanquam deo quem coleba[n]t oblata 
Mensa illa per totum mundum vsa est hoc vocabulo 
Et communiter dicebatur mensa solis in sabulo 
Sabulum enim arenosa terra appellabatur 
Et ibi templum solis in arenoso loco habebatur 
per mensam igitur solis maria est pulchre prefigurata 
Que vero soli . id est . summo deo est oblata 
Mensa solis oblata est in templo solis materialis 
Maria oblata est in templo solis eternalis 
Mensam solis multi & magni videre affectabant 
Marie ortum tam angeli quam homines desiderabant 
Mensa solis facta fuit de materia purissima 
Luce ij°. capitulo 



Et maria fuit mente & corpore mundissiraa 
Pulchre maria est per mensam solis prefigurata 
Quia per eam celestis esca nobis est collata 
Nam ipsa filium dei ihesum cristum nobis generauit 
Qui nos suo corpore e't sanguine refocillauit 
Benedicta sit ista beatissima mensa 

per quam collata est nobis esca tam salubris & tam immensa 
Benedicti sint parentes qui eam generauerunt 
Et eam pro nostra salute de domino obtulerunt 
in veteri testamento nullum legimus filiam suam domino obtulisse 
Nisi yepte qui legitur eam immolasse & occidisse 
Yepte obtulit filiam suam domino sed indiscrète & non recte 
Joachim & anna obtulerunt filiam suam domino recte & perfecte 
Ipsi enim filiam immolauerunt neque eam occiderunt 
Sed mundam viuam ut domino mua deseruiret obtulenint 
Yepte fecit votum quod a sanctis doctoribus vituperatur 
Maria fecit votum quod tam a deo quam ab angelis collaudatur 
filia yepte defleuit quod nullwm prolem post se relinquebat 
Maria primo votum virginitatis innuebat 
Illa defleuit quod nullwm prolem post se relinquebat 
Dolens quod de sua posteritate cristus nasciturus non erat 
Et quod illa infelice[m se] reputans defleuit 
Hoc maria felix & felicissima féliciter inuenit 
Filia yepte oblata est ante victoriam pro graciarum actione 
Maria oblata post victoriam pro victorie collatione 
Levitici v°. capitulo 



[Fol. 16.] 



Fig. 19.— 3Jepte obtultt filiam suam bomfao 



Fig. 20.— ïUgfaa petsarum contemplabatur patriam suam 
fa orto suspensttrilt 



Filia yepte oblata est pro victoria hostium temporalium 

Et per mariam facta est victoria hostium infernalium 

Illa indiscrète oblata deo postea seruire nequivit 

Maria post oblacionem suam semper domino seruiuit 

Qualiter autem deo seruiuit & quam vitam amplexabatur 

Hoc in orto ilfo suspensibile decus prefigurabatur 

quod rex persarum uxori sue in alta structura plantauit 

De quo patriam suam de longe contemplari desiderauit 

Per quod contemplatiua vita marie designatur 

Que patriam celestem semper contomplari videbatur 

Nam omni tempore contemplacioni & deuocioni erat intenta 

Nunquam ociosa nunquam secularis est inuenta 

Semper contemplacioni aut oracioni deuotissime se dabat 

Aut locucione \_Uctione] aut operacione se diligentissimeoccupab[a]t 

Psalmodiam aut versus [Ajimnidicos iubilando psallebat 

Sepius in oracione et deuocione dulcissime flebat 

pro salute generis humani sine intermissione dominum exorabat 

Scripturas de aduentu cristi fréquenter légère non cessabat 

quidquid in scripturis de incarnacionis aduentu dei inuenie[6a(] 

hoc osculando & amplexando dulciter relegebat 

Quando cetere virgines ad propria remeabant 

Ipsa semper in templo dei esse [remanere~\ affectabat 

Ipsa manebat ipsa studebat 

Ipsa legendo et relegendo proficiebat 

Que in templo domini laudanda erant ipsa laudabat 

Primi regum iiij° & iudicum viij° xxiii° capitulo 



Et que mundanda erant ipsa mundabat 

Nunquam dormitare nunquam dormire consueuit 

Nisi quando nécessitas legittima ipsam coegit 

Et licet dormiret vel dormitaret eius corpus 

Tamen semper interior vigilauit animus 

Et hoc est quod Salomon ex eius persona indicat 

Ego dormio et cor meum vigilat 

Tam prudenter tam humiliter tam deuote se habebat 

Quod vita ipsius cunctis viuendi exemplum prebebat 

Sermo eius erat valde discretus & paratus 

Semper dulcis semper suavis numquam amarus 

Nullum pauperem nullum debilem despiciebat 

Dulciter omnes salutabat et dulciter respondebat 

Vitra quod dici potest humilis erat mitis & deuota 

Tamque diuinis intenta et deo dedita tote 

Libros prophetarum & sacras scripturas optime intelligebat 

Vt spiritus sanctus doctor optimus eam instruebat 

Nunquam in virum proiecit oculum nec infixit aspect um 

Nunquam ceruicem nunquam collum portabat erectum 

Oculos ad terram defixos inter homines semper habeba[*] 

Sed sursum cor in cehun erectum gerebat 

quidquid boni quidquid laudis potest dici scribi vel cantari 

De hac beatissima virgine secure potest predicari 

O bone ihesu da nobis eam in hoc seculo1a[u]dare 

Vt tecum et secum mereamur in eternum habitare 

hester ij° d 



Digitized by 



Google 



10 



Fig. 21. — fifc btrgo maria tasponsatut fosepfj 



[Capitulum VI. ] 

[Fol. 17.] 



Fig. 22.— fjtc ?ara ïrespottsatur tfiobfe funforf 



[IJN precedenti capitulo audiuimus quomodo mala [maria] fait 
oblata 

Consequenter audiamus quomodo & quare fuit viro desponsata 

Quare deus voluit matrem [swam] viro desponsari 

De hijs [hoc] possunt octo rationes assignari 

primo ne propter fornicacionem concepisse putaretur 

Et tanquam fornicatrix in iudicio condempnaretur [frueretur 

Secundo ut viro [virgo] viri adiutoZo [adjutorio] & ministerio 

Et quocunque pergeret non solivagam & vana putaretur 

Tertio ne dy aboi us incarnacionem cristi inuestigaret 

Et virginem sine viro concepisse consideraret 

quarto ut maria testem sue castitati3 habere probaretur 

Quia plus marito cuique alteri crederetur 

Quinto ut séries généalogie per virum texeretur 

Et genealogia cristi a ioseph viro marie perduceretur 

Mos screpture fuit genealogiam ducere non ad uxores 

Sed tantummodo ad sponsos et mares [approbaret 

Sexto ut vir omnium [patrimonium] sanctorum [sanctum] esset 

Et a nullo spernendum & in incusandum demonstraret 

Septimo ut virginitatem matrimonio seruari licere doceret 

Si uterque coniunx ratum & placitum teneret 

Octauo ne coniugati de sua salute despmirent 

Et virgines tantum se electas & se despectas cogitarent 

Omnem enim statum & bene seruatum dominus approbare veniebat 

et ideo mater sua virgo desponsata & vidua erat 

Quamuis hij très status sancti esse probarentur 

Mathei & Luc p°. calis. & quarto sentenciarum distinc. iij° 



Tamen inter se differenciam magnam habere viderat [videntur] 
Matrimonium sanctum et bonum esse approbatur 
Si tamen tempus intencio modus débite teneatur 
Melior autem est matrimonio castitas vidualis 
Sed optima est & super excellit mundicia virginalis 
Matrimonio debetur fructus tricesimus 
Viduis sexagesimus virginibus centesimus 
Preciosum perhibetur esse auricalcum 
Preciosius argentura sed preciosissimum aurum 
Lucifer autem mane consurgens videtur esse lucidus 
Luna autem est lucidior sed sol lucidissimus 
Dulcis videtur esse leticia & delectacio huius seculi 
Dulcidior vero est amenitas paradisi sed dulcissima celi 
Quamuis autem & superexcellat & optima sit virginitas 
Tamen non ualet nisi seruetur simul mentis integritas 
Qui enim virginitatem seruat carne et non mente 
Non habe&it aureolam virgineam in eternitate 
Que autem mente virgo est & si violenter corrumpatur 
Non perdit aureolam sed dupliciter remuneratur 
Habebit autem aureolam pro mentis virginitate 
In super prenium pro passione violenter sibi illata 
Auréola autem perdita per mentis corrupcionem 
Recuperari potest in hoc vita per contricionem 
Que autem carne voluntarie violatur 
Illius auréola nulla contricione recuperatur 
Thobie xix° cap 0 



Fig. 23.— fjec ttmts Wcta baris si'gnfficat mariam 



[Fol. 18.] 



[Maria autem licet in desponsacione viro non indigeretur] 1 
Tamen mente & carne virgo in eternum permansisse perhibetur 
Et ipsis [ipsa] dicere potuit sicut sara raguelis filra 
Mundam seruaui animam meam ab omni concupiscencia 
Sara septem viris desponsata fuit 
Et tamen virgo intacta in eternum permansit 
Quanto magis potuit maria unum sponsum habere 
Et tamen virgo immaculata in eternum permanere 
Si saram a septem viris custodiuit asmodeus 
Quomodo ab uno viro non custodiret matrem suam deus 
Quocie/iscunque ioseph matrem dei inspiciebat 
Splendorem quemdam diuinum ab ipsa procedere videbat 
Et ideo nunquam faciem eius intuere audebat 
Nisi forte quando hoc aliquo casu aliquando accidebat 
tobias & sara tribus noctibus castitatem seruauerunt 
Maria & ioseph toto tempore vite sue virgines manserunt 
Joseph virgo erat et de progenie dauid natus 
Et diuino nutu marie tanquam custos sociatus 
Non quia maria ipsius custodia aliquatenus indigeret 
Sed ut propter humanam suspicionem eum custodem haberet 
Ipsa enim custodem verum summum [deum] habebat 
Qui eam ab omni hostili incursione custodiebat 
Habuit enim custodem virum [unum] celestem 
et alium custodem terrestrem 
et propter hoc virgo tam sancta & tanta singularis 
Comparatur turri cuius vocabulum erat baris 
Judicum vi & iiij capittelis 



Fig. 24.— f^ec turris ùaufo Se çua penbebant mflle clppri 

Que defendi poterat ab omnibus viuentibus 
Duobus tantum modo custodibus eam custodientibus 
Hec fortis erat et inexpugnabilis 
Tam fortissima & tam invincibilis fuit maria 
Cuius precipuus custos erat deus vera sophia 
Qui eciam fortissime et tam inuincibiliter eam communiuit 
Quod nunquam aliqua impugnacio eam impediuit 
Quapropter eciam turri dauid comparatur eius vita 
Que mille clipeis erat communita 
Clipei sunt virtutes & opéra virtuosa 
Quibus munita erat virginis vita gloriosa 
In tantum erat communita et bene famata 
Quod superabat omnes temptaciones & omnia peccata udotimé 1 
Et non solum a se temptaciones & peccata repellabat 
Sed eciam [ab his] quibus radios sue gracie infundebat 
Quamuis enim maria pulcherrimo erat 
Tamen nunquam ab aliquo maie concupisci poterat 
Nam virtus quedam diuina ab ipsa procedebat 
Et eam videncium concupiscencias illicitas extinguebat 
Sicut enim cypressus odore fugat serpentes 
Sic maria gracia sua depulit maie concupiscentes 
Et sicut in vinea [florente] nequeunt serpentes habitare 
Sic marie nulla mala concupiscencia potuit appropinquare 
O bone ihesu da nobis malas concupiscencias remouere 
et corda nostra dono tue gracie replere 
Canticorum xvi° capitulo 



1 Cette ligne qui manque ici se trouve Fol. 10 au dessous de la fig. 7. 

a Ce mot qui n'a pas de sens, provient des types de distribution employés pour égaliser les lignes ; il est resté découvert au moment de 
l'impression, et ne se trouve dans aucun des exemplaires de l'édition latine entièrement en caractères mobiles. 



Digitized by 



Google 



[Capit. VIL] - 

[Fol. 19.] 

% Fig. 25.— f^fc awronctatut fôtsu» pn angelum Mtgfaf marie Fig. 26.— Dominos apparaît mogsi fa rubo attend 



11 



[I]N précèdent! capitulo audiuimus marie desponsacionem 
Consequenter audiamus ipsius mirabilem impregnationem 
Cumque maria in iherusalem ioseph esset de[«]ponsata 
Ad domum parentum in nazareth est reuocata 
Intérim autem quod ioseph necessarijs nupciarum intendebat 
Ipso nesciente maria per spiritum sanctum concipiebat 
Non est suspicandum quod angélus inuenit sine clausura 
Cui solus deus sapuit & sine ea [deo] viluit omnis creatura 
Ipsa enim tanquam diuina sola curiose divagabatur 
nec tanquam thamar cum viro familiariter conuersabatur 
Ipsa sicut sara filia raguelis nunquam virum desiderabat 
Et sicut solitaria iudith remanens oracionibus vocabat 
Ideo ioseph grauidam eam considerans stupebat 
Et timens tremens hoc apud mentem reuoluebat 
Impossibile est hanc per fornicationem concepisse 
Quod constat tam sancte tam caste tam abstinenter semper vixisse 
non erat comessatrix non saltatrix non delicfosa 
Non corisatrix non vagatrix non iocosa 
Publica loca semper vitabat & quantum potuit fugebat 
Solitariam vitam & contemplatiuam semper habebat 
Omnia mundana solacia Sf gaudia aspernabatur 
Tantum in rébus diuinis et celestibus delectabatur 
A puericZa sua in templo domini remanebat 
Et cum nullo virorwm aliquid commune habebat 
Et nunc postquam ad domum parentum repatriauit 
Luce primo cap° 



Semper in cubiculo clausa in oracionibus perseuerauit 
Vnde igitur post hanc concepisse* grauidacionem 
Que nunquam alicui peccato dédit occasionem 
Forsan in ea impletum est nunc istud ysaye vaticinium 
Ecce virgo concipiet et pariet filium 
Hec est forte illa de semine dauid pu[Y]lla 
Quam spiritus sanctus olim per os balaam pronunciavit in Stella 
In quo spiritus sanctus insinuare volebat 
Quod filius dei de virgine nasci debebat 
Hec virgo fos&unt forsan illa virga glorifera esse 
Que vaticinabat egressura de radice yesse 
Forsan hec est illa virgo de qua cristus nascetur 
Quia de semine filij dauidis yesse nasciturus perhibetur 
Aliud autem nequaquam de hac sanctissima virgine estimari potest 
Idcirco certissimum quod ipsa mater cristi est 
non sum ergo dignus cum tali virgine habitare 
qua propter expedit michi a complecione nupciarum cessare 
Et ne forte aliqua suspicio sinistra oriatur 
Oportet ut occulte et valde caute dimittatur 
Joseph Indignum eum reputans cum virgine habitare 
Sic iohannes qui non fuit ausus cristum baptizafe 
Centurio rogauit cristum ne sub tectum suum introiret 
Petrus rogavit eum ut de uani [nau%\ sua exiret 
Mulier sunamitis timuit cohabitacionem helye 
Sic ioseph cohabitacionem matris dei marie 
Exodi tercio capitulo 



[Fol. 20.] 



Fig. 27.— Fellus ge&eonfe repletum tst terra staa maiwm 



Fig. 28.— îJUbecca rnmcfo abra&e potum trfburiat 



Cum ergo ioseph mariam accipere trepidaret 
Missus est angélus domini qui mentem eius solidaret 
Qui dixit ei virginem dimittendam non esse 
Et non ab homine sed a spiritu sancto concepisse 
Hec autem concepcio tam mirabilis tam immensa 
Fuit moysi in rubro ardenti preostensa 
Rubus sustinuit ignem et non perdidit viriditatem 
Maria concepit filium et non amisit virginitatem 
Dominus ipse habit auit in rubo illo ardente 
Et ipse deus habitauit in marie virginis ventre 
Descendit in rubum propter iudeorum liberacionem 
Descendit in mariam propter nostram redempcionem 
Descendit in rubum ut iudeos educeret de egipto 
Descendit in mariam ut eriperet nos de inferno 
Cum autem deus incarnari volebat 
Mariam solam pre omnibus mundi eligebat 
Et hoc fuit in vellere gedionis prefiguratum 
Quod celesti rore legitur esse maditatum 
Solum enim vellus celestem rorem capiebat 
Et tota terra circumiacens sicca manebat 
Ita maria sola divirio rore reprimebatur 
Et in toto mundo nul la tam digna inueniebatur 
Multe filie congregauerunt diuicias 
Maria autem sola supergressa est uniuersas 
Oravit gedeon ut deus signum in vellere daret 
Judicuin vi° cap° 



Vt per ipsum filios israhel ab hostibus liberaret 
Replecio ergo velleris fignura dat liberacionis 
Concepcio marie signum nostre erat redempcionis 
Vellus igitur gedeonis est benedicta virgo maria 
De qua vellere fecit sibi tunicam cristus vera sophia 
Qui vestiri voluit tunica nostre humanitatis 
Vt nos vestiret stola perpétue iocunditatis 
Vellus gedeonis suscepit rorem sine lane lesione 
Maria concepit filium sine carnis corrupcione 
Gedeon expressit rorem & tunicam ex eo repleuit 
maria enixa est filium qui totum mundum rore graui repleuit 
Hec autem concepcio marie facta est per annunciacionem gabrielis 
Quod figuratum est in seruo abrahe r[e]becca batuelis 
Abraham emisit eleaser seruum suum de virgine prouidere 
Quod filius suus ysaac sponsam debebat habere 
Rebecca autem nuncio abrahe potenti potum tribuebat 
Et ideo eam filio domini sui in sponsam eligebat 
Sic pater celestis misit in mundum gabrielem 
Qui filio dei quereret virginem et matrem 
Gabriel autem virginem detentissiraam sive mariam inuenit 
Que sibi potauit • id est . nunciacioni consensum dédit 
rëbecca autem non solum nuncium sed eciam camelos potauit 
Maria autem tam angelis quam hominibus fontem vite propinauit 
O bone ihesu da nobis ita tuam incarnacionem venerari 
Vt poculo fontis vite in eternum mereamur saciari 
Genesis xxiiii cap° 



Digitized by 



Google 



12 



[Capitol. VIII.] 

[Fol. 21.] 

Fig. 29.— jâatfbfta» îromfaf nostrf ffiesu crtstt i^. 30.— ptacern* pôaraonfe bfofc fit sompm's bfaeam 



[I]N precedenti capitulo audiuimus de cristi concepcione 
Consequenter audiamus de ipsius humana generacione 
Hanc generacionem non solum angeli videre desiderabant 
Sed & patres sancti desiderantes expectabant & clamabant 
Emitte agnum tuum domine dominatorem terre 
Et emitte lucem tuam & veritatem tuam deus eterne 
Ostende nobis faciem tuam & salui erimus 
Ostende filium tuum quem expectabamus & querimus 
Vtinam disrumperet celos & descenderet 
Vt nos de captiuitate dyaboli liberaret 
Domine inclinwa celos tuos et descende 
Ad liberandum nos dexteram maiestatis tue extende 
Reminiscere miseracionum tuarum antiquarum 
Veni et recipe nos de potestate tenebrarum 
Veni domine ut fidèles prophète tui veraces inueniantur 
Et promissiones tue et figure tue compleantur 
Veni domine cito festina & noli tardare 
Relaxa facinora plebis tue et incarnare 
Nullus angélus nullus homo suflîcit nos liberare 
Libéra nos tu pie domine dignatus es nos creare 
Misertus igitur pius deus assumpsit humanitatem 
Vt destrueret diutinam captiuitatem 
Qui olim dixit penitet me fecisse hominem 
Factus est homo ut captiuum liberaret hominem 
Et hoc figuratum quondam in pincerna pharaonis 
Luce capitulo ij 



Qui in carcere positus vidit sompniura sue liberacionis 
Videbat autem sibi quod coram se vitis de terra excrescebat 
Qui in se très propagines siue très ramos habebat 
Vitis exorta vuas non protulit in momento statim 
Sed incipit florem et vuas producere paulatim 
Captiuus c#phum pharaonis in manu tenebat 
Et vuas exprimens poculum pharaoni offerebat 
Post hec audiuit huius sompnii interpretacionem 
Vt post très dies obtineret liberacionem 
Illa fuit huius sompni literalis interpretacio 
Sed ita est ipsius mistica prefiguracio 
Ante saluatoris nostri hnmanam natiuitatem 
Sustinuit humanum genus mirabilem captiuitatem 
Tandem vitis . id est . cristus de terra . id est . maria excrescebat 
Qui in se propagines . id est . très res mirabiles gerebat 
Habuit namque in se cristus carnem animam & diuinitatem 
Vel très propagines sunt très persone sancte trinitatis 
Que liberauerunt nos de carcere dy&bolice captiuitatis 
Non tamen statim prius cristi ortum humanum genus est liberatum 
Sed quando vinum sanguinis in cruce régi celesti est oblatum 
Tercia die postquam hoc vinum in passione est expressum 
Genus humanum de captiuitate diabolica est egressum 
Hoc vinum céleste m regem ita inebriauit 
Quod omnem offensam humano generi liberaliter relaxauit 
Hoc eciara vinum deus misericorditer reliquit 
Genesis quarto capittello 



[Fol. 22.] 



Fig. 31.— Firga aaron flormt tontra naturam btrime tourna 



Fig. 32.— Sbfoflla bfott bftgfoem cum puero 



Et per cotidianam oblacfonem sub sacramento instituit 
Vt omni die régi celesti pro mundi offensa offeratur 
Quia non est dies quod deus a mundo non offendatur 
Benedicta sit saluatoris nostri clemencia diuina 
De qua data est nobis tanta medicina 
Benedicta sit beatissima virgo maria 
De qua processit tam salubrissima vitis & tam pia 
Cumque cristus nasceretur vinee engaddi floruerunt 
Et per cristum vitem signatwm venisse ostenderunt 
Benedicta sit ihesu cristi saluatoris natiuitas 
De qua orta est angelis & hominibus utilitas 
Per ipsam enim homo de captiuitate dyaboli est liberatus 
Et per ipsam est angelorum lapsus restaurât us 
Eue audiuimus saluatoris cristi natiuitate 
Audiamus eciam natiuitatis cristi modum & qualitatem 
Modus signatus est in virga aaron amigdalina 
Que floruit & fructificauit virtute diuina 
Sicut ergo illa virga contra naturam germinauit 
ita maria super ordinem nature mirabiliter filium generauit 
Virga aaron protulit fructum suum sine plantacione 
Maria genuit filium sine virili coniunxrione 
Virga florens aaron dignum sacerdocio signauit 
Maria pariens nobis magnum sacerdotem portauit 
In testa amigdolina dulcis nucleus latebat 
in testa carnis cristi dulcissima deitas abscondita erat 
Numeri xij° capl° 



In virga aaron inuenimus frondium vMitatem 
Florum suauitatem et fructuum vbertatem 
Sic maria habuit viriditatem virginitatis 
Suauitatem pietatis & vbertatem perpétue socfetatis 
Non solum autem cristus iudeis ortum suum premonstrauit 
Sed eciam paganis patefacere non recusauit 
Non enim propter iudeos tantum in mundum veniebat 
Sed omnes liomines saluos facere intendebat 
Circa idem tempus octauianus toti orbi dominabatur 
Et ideo a romanis tanquam deus reputabatur 
Ipse autem sibillam prophetissam consulebat 
Si in mundo aliquis eo maior futurus erat 
Eadem die quando cristus in iudea nascebatur 
Sibilla rome circulum aureum iuxta solem contemplabatur 
In circulo illo virgo pulcherrima residebat 
Que puerum speciosissimum in gremio gerebat 
Quod illa cesari octauiano narrauit 
Et regem potenciorem ipso natum esse intimauit 
O quam potens est rex regum et dominus dominorum 
qui humanum genus liberauit de captiuitate demoniorum 
Potenciam huius régis augustus césar formidauit 
Et ab hominiius deus vocari & computari recusauit 
O bone ihesu da nobis ita tuam honorare natiuitatem 
Vt non inducamus [incidamus] iterato in dyabolica[m] captiuitatem 
Historia lombardica cap°. de natiuitate domini 



Digitized by 



Google 



[Capitulum IX.] 



13 



[Fol. 23.] 



Fig. 33.— %m mag{ aûorant puerom cum muneritms 



Fig. 34.— Œrcs magf bfommt stdlam fo oriente. 



[I]N precedenti capitulo audiuimus de cristi generacione 
Consequenter audiamus de magoruin oblacione 
Eadem die cum cristus in iudea esset natus 
Ortus eius tribus magis in oriente est nunciatus 
Videbant namque stellam nouam in qua puer apparebat 
Super caput eius crux aurea splendebat 
Audierunt que uocem magnam dicentera sibi 
Ita in iudea et nouum reges inuenietis ibi 
Très isti festinantes in iudea pergebant 
Et régi celi nato aua munera offerebant 
Hij très magi per très robustes prefigurati fuerunt 
Qui régi dauid aquam de cisterna bethleem attulerunt 
Istorum robustorum virtus & audacia multojhim commendatur 
Sic magorum aduentus & oblatio valde approbatur 
Sed viriliter castra transeuntes aquam hauserunt 
Sic très magi potenciam herodés non formidauerunt 
Sed audaciter iudeam intrantes de nouo rege interrogauerunt 
Jasp baltbasar melchior nomina sunt magorum 
Abysay sobothay balchias nomina sunt robustorum 
Très rebusti perrexerunt bethleem per aquam cisteme 
Très magi venerunt bethleem per aquam gracie eterne 
Très robusti hauserunt aquam de cisterna terrestri 
Très magi susceperunt aquam de patria celesti 
Figurabat ergo bethleem illa dei cisterna 
Quoi bethleem nasciturus esset celestis pincerna 
Mathei secundo capitulo 



Qui propriaret aquam gracfe ontni sicienti 
Et daret aquam vite gratis precium non habenti 
Dauid rex aquam oblatam deo pro graciarum actione offerebat 
Gaudens exultans quod tam robustos viros habebat 
Cristus autem rex celi & terre gaudebat & exultabat 
quod aduentus magorum conuersionem gencium prefigurabat 
Dauid rex non videtur aquam sitfese sed seruorum suorum virtute 
cristus videtur sitisse nostram conuersionem et salutem 
Très robusti breui tempore & hora bethleem perrexerunt 
Très magi de oriente breui tempore bethleem peruenerunt 
Si queritur quomodo tantum spacium tam cito potuerunt transmeare 
Dicendum quod cristo nato non impossibile fuit hoc dare 
Qui enim duxit abbacuc de iudea in babilonem 
cito producere potuit magos de oriente in iudeorum regionem 
venientes igitur magi bethleem coram puero procidebant 
Aurum thus & mirram offerebant 
Figura huius tegis noui et huius oblacionis 
Premonstrata fuit olim in régis salomonis 
Salomon rex licet puer esset tamen sapientissimus fuit 
Deus puer factus non minus sapiens quam antea extitit 
Salomon rex resid[e]bat in trono de ebore mundissimo 
Qui vestitus erat auro optimo & mundissimo 
Univerfi reges terre regem salomonem videre detoderabant 
Et ei munera preciosissima et carissima portabant 
Sed regina saba tanta & talia munera offerebat 
Mathei secundo capit° 



[FoL 24.] 

Fig. 35.— Œres fortes attulerunt ïiaufo regf aquam ûe cfeterna 



Fig. 36.— ŒJjronus salomonfe 



Quanta & qualia in iherusalem prius visa non fuerunt 
Thronus veri salomonis est beatissima virgo maria 
In quo residebat cristus ihesus vera sophia 
Tronus iste factus de nobilissimo thesauro 
De ebore videlicet candido & fusus nimis auro 
Ebur propter candoris sui frigiditatem 
Desig[n]at virginal is mundicie castitatein 
Ebur antiquum capit colorem rubeum 
Sic antiqua & longa castitas reputatur martyrium 
Aurum que in valore suo precellit omne metallum 
Significabat caritatem que am [est] mater omnium virtutum 
Maria ergo dicitur eburnea propter virginalem castitatem 
Et auro vestita propter perfectissimam caritatem 
Et pulcre virginitati coniungitur caritas 
Quia sine caritate coram deo nichil reputatur virginitas 
Et sicut fur non timet lampadem non ardentem 
Sic dyabolus non timet virginem caritatem non habentem 
Thronus salomonis super sex gradus erat exaltatus 
Et maria superexcellit beatorum sex status [tolorum 
Super excellit enim statum patriarcharum prophetarum et apos- 
Statum quoque martirum virginum atque confessorum 
Vel sex gradus salomonis thronus habebat 
Quia post sex etates mundi maria nata erat 
Duodecim leonculi super thronum sex gradus exornabant 
quia duodecim apostoli marie tanquam regine celi ministrabant 
Secundi regum v capl° 



Vel duodecim leonculi thranum decorauerunt 

quia duodecim patriarche progenitores marie extiterunt 

Duos leones magnos thronus habebat 

et duas tabulas preceptorum maie [maria] corde <& opère tendebat 
Summitas ipsius throni erat retunda 
Quia maria erat sine angulo sorde & tota munda 
Eue [Due] inanus cedule [sedile] hinc inde tenebant [rendebant 
quia pater & filius & spiritus sanctus a marie [matre] filij nunquam 
Hic ad tronus quem vêtus rex Salomon sibi fecerat 
Et in vniuersis regnis mundi opus taie non erat 
Magi igitur venientes assumpserunt munera talia 
Sua talia puero videntur congrua & non alia 
Aurum enim propter sui nobilitatem munus est regale 
Per quod ostendebant puerura essem regem & decere taie 
Thus & oblacio erat sacerdotalis 
Et puer erat talis sacerdos cui nunquam fuit equalis 
Cum mirra solebant antiqua corpora mortuorum condire 
et cristus sacerdos voluit per salutem nostram mortem subire 
Nos ergo debemus offerre cum cristo aurum dilectionis 
Eo quod pro nostra dilectione subijt humane passionis 
Thus deuote laudis per gratiarum actionem 
et mirram compassionis per mortis eius recommendacionem 
O bone ihesu da nobis ita te diligere & tibi condolore 
Vt te in celis perAenniter mereamur videre 
Secundi regum xxviij capit° 

E 



Digitized by 



Google 



14 



[Capit. X.] 



[Fol. 25.] 



Fig. 37.— Jïtarfa obtuKt filtum suum fa templo. 



Fig. 38.— &rcôa testamentf sfgntficat uiarfam. 



[I]N precedenti capitulo audiuimus quomodo cristus fuit a magis 
adoratus 

Consequenter audiamus quomodo sit in templo domino presentatus 
Quadragesima die post cristi natiuitatem 
Perrexit beata virgo ad purificationis sue solempnitatem 
Sed ipsa non habuit necesse de purificacione 
Quia concepit filium sine virili conunxtione 
Voluit tamen purificacionem ut ritum legis exequeretur 
Ne preuaricatrix legis esse iudicaretur 
Preuaricatrix enim legis nequaquam erat 
Quia omnia que legis erant diligentissime tenebat 
Quapropter ipsa est per archam testamenti prefigurata 
In qua inclusa erant omnia legis mandata 
In archa enim erant due lapidée tabule moysi 
In quibus scripta erant precepta decem dei 
Que propter doctrinam audiencium & legencium hic annotabo 
Et breui quadam glosula elucidabo 
Primum est deos alienos non adorabis 
Id est vnum deum celos [coles] & super eum nichil amabis 
Secundum est non assumes nomen in uanum dei tui 
Idem non blasphèmes nec iurabis indebite nomine sui 
Tercium est mémento ut diem sabbati sanctifiées 
ut scilicet in eo mortaliter non peccas & opéra illicita vites 
quartum est honora patrem & matrem ipsis non indebite obediendo 
Necessaria ministrando & animam eorum miserendo 
quintum est non occides opère verbo negligencia cogitacione 
Luce primo capitulo 



Auxilio consensu malo exemplo nec aliqua cogitacione 
sextum est non mechaberis vide6icet operando loquendo cogitando 
Nec iuredictionem tuam fornicacionem aliquam sustinendo 
septiraum est non furaberis aliéna tibi aliquo modo attrahendo 
Nec te[re] aliéna inuito domino suo ex industria vtendo 
Octauum est non falsum testimonium proximum tuum dices 
Idem omne mendacium & dolum & detractionem deuites 
nonum est donum [domum] vel agrum proximi tui non debes 
desiderare 

tali scilicet mente quod velles tibi cum suo dampno adoptare 
Decimum est vxorem seruum ancillam proximi non concupisces 
precedens de te[re] [tmjmobili istud de mobili intelligas 
Hec duo vltima in nullo videntur discrepare 
nisi quod res mobiles & immobiles voluit designare 
omnia ista dei mandata maria diligenter obseruabat 
Et ideo archa testamenti ipsam figuraliter prefigurabat 
Archa eciam testamenti librum legis continebat 
Et maria libros sacre scripture libenter habebat 
In archa eciam erat virga aaron que quondam floruit 
Et maria floruit & benedictum fructum ventris protulit 
Archa eciam vinam [yrnam] auream cum manna continebat 
Et maria nobis verum manna celi offerebat 
Archa testamenti de ligno sethi imputribili erat facta 
Et maria in putredinem vel puluerem nequaquam est redacta 
Archa quatuor circulos aureos in lateribus habebat 
Et maria quatuor virtutes cardinales in se gerebat 
Exodi xij capitulo 



[Fol. 26.] 



Fig. 39.— etantelabrum templf salomonfs 



Fig. 40.— puer samuel oWatus est iommo. 



Que sunt temperancia fortitudo & justicia 
Hec sunt omnium virtutum radices & inicia 
Archa habebat duos uectes aureos quibus portabatur 
Per quos duplex caritas . vel . dei & cristi . id est . maria designa- 
Archa tam extrinsecus quam intrinsecus deaurata erat [batur 
Maria intus & foris virtutibus resplendebat 
Quapropter ipsa pulchre figurata est candelabro aureo 
Quod lucebat iherosolimis & in domini templo 
Super quod septem lampades ardentes stabant 
Que septem oj>era misericordie que in maria prefigurabant 
Que sunt ista cibare esurientem & portare sicientem 
Vestire nudum & colligere hospicium non habentem 
Infirmos visitare vinctis compati & liberare 
Defunctos sepelire & necessaria funeralia ministrare 
Nullus dubitet opéra misericordie in maria plenarie non fuisse 
Quoniam constat matrem pietatis & misericordie exstitisse 
Quomodo mater tocius misericordie opéra misericordie non impleret 
Quomodo candelabrum diuino igne accensum non luceret 
Ipsa enim est candelabrum & ipsa est lucerna 
Ipsa est lampas ardens accenssa luce superna 
Ipsa tota splendens est et tota luminosa 
Ipsa aurora rutilans et tanquam sol radiosa 
Ipsa lucet & splendet super omnia astra celorum 
Ipsa est luna huius noctis mundi & lux angelorum 
Hoc candelabrum & eius camdelam honoramus 
Exodi xij & xxxvij capitulis 



Quoniam in festo purificacionis accensas candelas baiulamus 
Maria domino candelam in sua purificacione offerebat 
Quando Symeon lumen ad reuelacionem concinebst 
Cristus marie filius est accensa candela 
Propter triplicem materiam que inuenitur in ea 
Sunt enim in candela lumen liginem et cera 
Sic in cristo caro anima & diuinitas vera 
Hec candela pro humano génère est deo oblata 
Per quam nox tenebrarum nostrarum est illuminata 
Oblacio huius beatissime & gloriosissime candele 
Quondam prefigurata fuit in puero samuele 
Anna uxor elchane sterilis existens filium non habebat 
Et pro puero deum exorans lacrimas vberrime fundebat 
Anne igitur sterili deus contra morem nature filium donauit 
Marie virgini super cursum nature filium inspirauit 
Anna filium suum samuelem vocans obtulit eum deo 
Maria filium suum ihesum vocans obtulit eum patri [suo'] vero 
Anna obtulit filium qui iudeos erat propugnaturus 
Maria obtulit filium qui mundum erat proiecturus 
Filius anne postea a iudeis est refutatus 
filius marie ab eis morte turpissima condempnatus 
Hoc est quod symeon marie prophetando predicebat 
quod gladius sui filij ipsius animam pertransire debebat 
O bone ihesu da nobis tuam presentacionem ita venerari 
ut tibi in templo celesti mereamur manibus angelorum presentari 
Primi regum primo capitulo 



Digitized by 



Google 



[Cap. XI.] 



15 



[Fol. 27.] 



Fig. 4L— <©mnfa s&ola comterunt fmrante ftesu (n egiptum 



Fig. 42.— ÎEgfprif fecerunt gmagfnem birgfofe cum puero 



[I]N precedenti capitulo audivimus quomodo cristus est oblatus 
Consequenter audiamus quomodo in egipto est fugatus 
Cumque rex herodes quereret occidere cristum 
Ioseph premonitus ab angelo cum eo fugit in egiptum 
Statim quando cristus & mater eius cum ioseph egiptum intraue- 
Omnia ydola egipti et statue corruerunt [runt 
Et hoc quondam iheremias egipcijs prophetauerat 
Quem cum egipcij sanctum prophetam esse audiuissent 
inquerebant ab eo si aliqua mirabilia in egipto futura essent 
qui a dixit eis quod in futuro quedam virgo esset paritura 
Et tune omnes dij & ydola egipti essent corritura 
egipcij ergo illum puerum dijs suis forciorem iudicauerunt 
Qualem sibi reuerenciam exhibèrent inter se tractauerunt 
Ymaginem igitur virginis cum puero pulcherrime sculpebant 
et sibi diuino honores iuxta suum modum exhibebant 
Interrogati postea a ptolomeo cur hoc facerent 
Dixerunt quod talem propheciam adimplendam expectarent 
Hec autem prophecia quam predicerat sanctus ille propheta 
Cristo intrante egiptum cum matre est impleta 
Nam omnia ydola egipti & statue corruerunt 
Et virginem sicut predictum fuerat peperisse dixerunt 
Hoc idem eciam erat figuratum in moyse et pharaone 
In fractione dei sui hamonis et corone 
Pharao enim rex egipti coronam regalem habebat 
Mathei secundo capitulo 



in qua ymago hamonis artificialiter sculpta erat 

prophecia erat egipcij s quod de iudeis puer nasceretur 

per quem populus iudaicus liberaretur & egiptus destrueretur 

precepit igitur pharao ut iudei pueros suos in aqua proicerent 

Et sic illum quem timebant pariter interimerent 

Amiram et iocabeth decreuerunt se ad inuicem separare 

Quoniam mallent caste viuere quam ad necem procreare 

Receperunt autem responsum a deo ut simul habitarent 

Quio puerum quem egipcij timebant ipsi generarent 

Concepit ergo iochabeth & peperit pulcherrimum filium 

Et abscondit eum tribus mensibus inter suum domicilium 

Cumque dmcius occultare eum non valebat 

In fiscella eum recludens in flumine exponebat 

Eadem hora filia pharaonis secus fluuium deambulabat 

Et puerum ipsum inveniens sibi in filium adoptabat 

Quem illa moysem vocans fecit educari 

Et postea decreuit ex pharaoni videndum pu tari 

Cui pharao alludens coronam suam imponebat 

Quam ille proiciens ad terram penitus confringebat 

Quod videns quidam pontifex ydolorum exclamauit 

Hic puer est quem nobis occidendum deus monstrauit 

Cumque euaginato gladio ipsum occidere voluisset 

Dixerunt quidam quod puer hoc ex insipiencici fecisset 

in cuius rei argumentum carbones viuos quidam sibi offerebat 

In quibus puer nutu dei in os suum proiciebat 

Psalmo xxxviij & lxx Et ezechiel xxij capitulo 



[Fol. 28.] 

Fig. 43.— Jïtogses ptofecft coronam p&araonfe 8r frrçft Fig. 44.— Jâabugo&onosot bfoft statuant graniem fn sompno 



Salvatus est ergo moyses mutu dei et vixit 
Et précédente tempore iudeos de egipeiaca servitute eduxit 
Ea quod hic narrata sunt de puero isto 
Figuraliter partim conueniu[n£] puero ihesu cristo 
rex pharao iudeos pueros suos submergere coegit 
Et ut puerum moysen pariter submergeret sategit 
ita rex herodes omnes pueros bethleem occidi mandauit 
quia puerum ihesum pariter cum eis occidere affectauit 
Moyses nutu dei saluatus est a nece pharaonis 
Sic cristus nutu dei saluatus est de gladio herodis 
Moyses natus est ut filios israel duceret de egipto 
Cristus homo factus est ut nos eriperet de inferno 
Moyses deum régis egipti cum corona confregit 
Cristus omnia ydola & deos egipti in nichilum redegit 
Hanc ruinam ydolorum eciam illa statua precedebat 
Quam rex nabugodonosor in sompnis videbat 
Huius statue caput et collum erant ex auro 
Brachia vero ipsius et pectus erant ex argento 
Venter autem ymaginis et fémur erat ex ère 
Tibie autem ipsius videbantur materiam ferri habere 
Pedum pars quedam erat fictilis id est terrena 
Quedam vero pars eorum videbatur esse ferrea 
De monte autem sine manibus quidam lapis est abeisus 
Et in pedes eius ymaginis siue ydole est illisus 
Contriuitque eam et in puluere omnino redegit 
Exodi secundo capitulo 



Et postea idem lapis in montem maximum excreuit 

Lapis iste figurât filium dei ihesum cristum 

Qui pro salute generis humani venit in mundum istum 

Lapis abeisus est de monte sine manibus 

Cristus natus est de maria sine tactibus maritalibus 

Lapis iste scilicet cristus contriuit in egipto omnia ydola 

Siue aurea et erant sZue argentea 

Eciam pariter contriuit et ferrea 

Confregit quoque fictilia id est terrea 

Omnes iste materie erant in predictam ymaginew siue statua 

Omnia ydola corruerunt de quacunque erant materia 

Lapis iste contrita statua in montem magnum excreuit 

quia destructa ydolatria fides cristi per totum mundum inoleuit 

Vel lapis iste excreuit et mons magnus factus est 

quia hostes cristi herodes quasi ad nichilum redactus est 

Cristus autem rediens in iudeam crescebat 

Etate et sapiencia coram deo et hominibus proficiebat 

Et tandem creuit in montem talem et tantum 

quia sua immenZitate repleuit tam mundum quam celum 

Et quis ascendit in montem domini istum 

Nisi innocens manibus & mundo corde hic [non"] videbit cristum 
Hic accipiet benedictionem a domino 
Et misericordiam a deo salutari suo 
O bone ihesu da nobis ut mundo corde tibi serviam[w]s 
Et in montem tuum ascendentes te sine fine videamus 
Danielis secundo capitulo 



Digitized by 



Google 



16 



[Cap. XII.] 

[Fol. 29.] 

Fig. 45.— Iftesus baptisants est a t'oftanne fa forbano Fig. 46.— Jïtare eneum fn quo fagressurf fa templum lauabantur 



[I]N precedenti capitulo audivimus quomodo cristus in egiptum 
est fugatus 

consequenter audiamus quomodo a iohanne in iordane sit baptisatus 
Cumque etatis sue annum tricecimum inchoaret 
Venit ad iordanem ut eum iohannes baptizaret 
Cristus autem filius dei viui baptismo non indigebat 
Sed pro salute generis humani baptizari volebat 
Vt videlicet tractu corporis sui sacris aquis virtuteni daret 
Vt homo in eis baptizatus & mundatus regnum celorum intraret 
Et istud in mari eneo . id est . lauatorio erat prefiguratum 
Quod an te introitum templi iherosolimis erat collocatum 
Sacerdotes enim qui templum ingressuri erant 
In hoc lauatorio se lauare necesse habebant 
Ita omnes qui volunt intrare in céleste domini templum 
Necesse habent ut prius lauentur per baptismum 
Notandum autem quod triplex est baptismus 
Videlicet fluminis sanguinis et flaminis 
Baptismo sanguinis per martyrij passionem 
Baptismo fluminis . baptizantur per aque immersionem 
Baptismo fhmiinis . id est . spiritu sancto homo baptizatur 
Si non baptismum & cum proposito baptismi moriatur 
Si autem superuixit non sufBcit ei solum propositum 
Nisi suscepit ab aliquo si potest aque baptismum 
Nec valet alicui baptismus sanguinis licet per mertirium 
Si potest & non volt aque suscipere baptismum 
Baptismus ergo aque siue fluminis est summe necessarius 
Mathei secundo capitulo 



Templum domini céleste ingregri volentibus 
Baptismus autem fluminis débet fieri in pura aqua 
Non in vino non in lacté nec in quacumque materia alia 
Mare eneum siue lauatorium erat factum ex ère 
In quo consueuerunt artifices quelibet metalla coinmissere 
Ita qualibet lingua possunt verba baptismi pronunciari 
Sed tamen approbata forma verborum débet seruari 
Quilibet eciam homo potest conferre baptismum 
Si intendit facere quod ecclesia instituit faciendum 
Duodecim boues mare eneum portauerunt 
Quia duodecim apostoli baptismum per mundum dilatauerunt 
Nec pretereundum est quod hoc lauatorium siue mare eneum 
Circumtectum & ornatum erat speculis mulierum 
Vt ingressuri in templum se specularent & vidèrent 
Si aliquam maculam licet aliquam indecenciam haberent [nem 
per hoc figurabatur quod baptismus requerit consciencie perfectio- 
Peceati displicenciam . id est . disciplinam & cordis contricionem 
quapropter iohannes baptista quibusdam phariseis dicebat 
Quos ad baptismum sine contricione accedere videbat 
Sewumma [seminà] viperarum quomodo iram futuri iudicis fugietis 
quod videbis baptismum suscipietis & contricionem non habetis 
Qui susceperit baptismum cum cordis contricione 
Mundatur ab omni sordium suorum sordidacione 
Istud eciam figuratum quondam fuit in naaman syro 
Qui leprosus erat & mundatus est in iordane modo miro 
Exodi tercio capitulo 



[Fol. 30.] 



Fig. 47.— Naam Ieprosus septfes et munùatus est. 



Fig. 48.— gjorùanfs sfacatus est fa transttu filforum fret 



Naaman gentilis erat et ignorabat deum 
Et tamen venit pro cura ad prophetam dei helyzeum 
Ad iussum helyzei septies in iordane lauabatur 
Et sic ab omni lepra sua mundabatur 
Elyseus per septenam aque iordanis locionem 
prefiguraiit septem mortalium peccatorum in baptismo ablucionem 
caro naman per iordanem facta est ut caro paruuli 
Ita peccatores per baptismum eflBciuntur mundi ut pueri 
Et si statim antequam peccarent morerentur 
Sine omni impedimento regnum celorum ingrederentur 
Et hoc innuitur in eo quod celum apertum est super cristum 
Quando suscepis in aqua iordanis a iohanne baptismum 
Quicunque ergo regnum celorum intrare voluerit 
Non intrabit nisi ut prius dictum est baptisatus fuit 
Istud eciam figuratum fait in transitu olim iordanis 
Quando filii israel intrauerunt terram promissionis 
Quando enim filii israel terram promissionis intrauerunt 
Prius iordanem figuram baptismatis transierunt 
Sicut omnes opportet per lauachrum baptismi transite 
Qui desiderawit ad veram terram promissionis peruenire 
Archa domini in medio iordanis portabatur & ibi stabat 
Omnis autem popufts cum pretoribus suis transmeabat 
Aqua que erat in superiori parte arche non processit 
Sed instar montis. celse super se gessit 
Aqua autem a parte inferiori in mare defluebat 
Exodi tercio capitulo 



Et inferior abiens iordanus sittus remanebat 

Tulit autem popuKs xij lapides de iordanis alueo 

Et fecerunt tumulum in littore pro mémorial i perpetuo 

Duodecim lapides de littore in alueum reportauerunt 

Et in loco vbi archa steterat stumulum composuerunt 

Sicquam omnis populus alueum iordanis sicco pede transiebat 

et postea fluminis iordanis ad pristinum statum redibat 

Archa testamenti qui in medio iordanis stabat 

Cristum qui in iordane baptizandus erat figurabat 

In archa erat virga aaron que quondam floruerat 

Et cristus per florein huius virge prefiguratfs erat 

In archa eciam manna panis celi erat 

Et cristus est panis vivus qui de celo descenderat 

In archa eciam erat deufronomius liber legis 

Et ideo deus homo factus est qui olim dédit legem iudeis 

In archa eciam erant decem domini precepta 

Quia idem deus qui dédit precepta instituit baptisma 

Archa de ligno sethim imputribili facta fuit 

et caro cristi licet moriretur et sepeliretur non tamen computruit 

Archa enim de ligno et tamquam exterior auro polito 

Et cristus deitati tam in morte quam in vita semper visita 

Duodecim lapides contestimoniales. xij sunt apostoli 

Qui per orbem terrarum testificati sunt baptismum cristi 

O bone ihesu da nobis baptismum tuum ita venerari 

Vt tecum in perpétua gloria mereamur commorari 

Leuitici xiij & quarti regum tercio vi xiiij capitulis 



Digitized by 



Google 



[Cap.. XIII.] 

[Fol. 81.] 

Fig. 49.— GCrfetus trfpltdiet fuft temptatus a Irgabolo Fig. 50.— 



17 

Daniel tostrusit bel & fttcrfecft fcraconem 



[S]Upra audiuimus quomodo cristus a iohanne erat baptisatus 

Consequenter audiamus quomodo a dyab[o]lo tripliciter fait temp- 

Post baptismum ductus est ihesus in desertum a spiritu [tatus 

Id est ihesus intrauit in desertum & spiritus sancti instinctu 

Non est intelligendum quod duxerit eum per aerem 

Sicut angelîs anbacuc prophetam in babilonem 

Sic eciam & dyabolus eum duxit supra templum 

Quod ut facilius intelligatur videamus per exemplum 

Hoc verbum duxit omnia [non] omni loco parafa [ponitur] pro 

ambulare [baiulare] 
Aliquando enim solet induccionem uel ducatum sign[t/ic]are 
Moyses duxit filios israel de egipto 
Non ergo sequitur quod baiulauerit in dorso 
Sic dyabolus cristum non per aera ducendo baiulauit 
sed in forma hominis ei apparens verbis blandis secum ire persuasit 
Cristus autem qui propter nos temptacîones sustinere volebat 
Sibi consensit ut secum in montem & templum ascendebat 
Voluit autem cristus temptari pro nostra instruccione 
Vt ostenderet nullum posse viuere in hoc mundo sine temptacione 
Sic enim cristus filius dei a dyabolo temptari voluit 
Nullus putet quod sine temptacione viuere posset 
Et si forsan ab vna temptacione homo liberaretur 
Statim alia sibi a demonibus preparatur 

Quapropter cristus non est temptatus uno tantum viao [vicio] sed 
Quia demones temptant nos vicijs multiplicibus [tribus 
Et si homini deus suam & angelorum custodiam non dedisset 
Nullus homo temptacîones demonum evadere potuisset 



Nam sicut radius solis plenus videtur esse pulueribus 
Ita mundus iste plenus est demonibus 
Et ideo ut aliquem per temptacîones cecidisse videmus 
Ex intimo cordis sibi compati debemus 

Non statim debemus eum condempnare contempnere vel publicare 

Sed pro posse peccatum eius occultare et excusare 

Si autem non potuerimus excusare facti perpetracionem 

Excusemus prout potuerimus ipsius intencionem 

Si autem taie fuit quod neutrum possimus excusare 

Debemus quilibet nostrum ingemiscere et cogitare 

O quantum deterius tibi misero pluries accidisset 

Si deus per misericordiam suam te non custodisset 

Notandum tamen quod temptator proposuit cristo tria vicia 

Que [sunt] gula superbia & auaricia 

Cumque cristus xl. diebus & xl. noctibus ieiunasset 

Suspicatus est sathanas quod famelicus esset 

solet autem dyabolus temptare per taie peccatum 

Ad quod videt eum magis inclinatum 

Cum autem ihesum famelicum autumaret 

Cogitabat apud se quod de gula eum temptaret 

dicendo si filius dei es die ut lapides isti panes fiant 

Temptator primum hominem per gulam inuadit 

Quia incrassatus cicius in peccatum quam abstinens cadit 

Quapropter primos parentes de gula primo temptabat 

Et ad comedendum fructum prohibitum festinabat 

Frustra igitur alia contra vicia nititur impugnare. 



[F6L32.] 

Fig. 51.— Baufo superauit golfam p&flfeteum Fig. 52.— Baufo t'nterferft brsum et fconem 



Nisi prius disiat gulam et [im] moderanefem refrenare 
Cristus ,ergo dyabolum in temptacione gule superauit 
et hoc olim daniel in ydolo bel & draconis prefigurauit 
In babilone ydolum bel pro deo colebatur 
Quod multum comedere & multum bibere dicebatur 
Cotidie ei offerebantur xij. panes mensurarum 
Sex amphore vini & carnes xl. ouium coctarum 
sacerdotes ydoli per viam subterraneam noctibus intrauerunt 
& uxores & omnes liberos secum adducentes consumpserunt 
Quorum vestigia pedum daniel per cineres inuenit 
Et de licencia régis bel destruens ipsos interemit 
Ibidem eciam quidam draco in spelunca latitabat 
Quem tota gens illa tamquam deo estimabat 
Et statutis horis sacerdos suus cibum offerebat 
Quem ille constanter accipiens semper ibi manebat 
Daniel autem massam de pice & adipe & pilis confecit 
Et de licencia régis eam in os draconis proiecit 
Quam cum comedisset statim est ruptus 
Et sic uterque deuorator per danielem est destructus 
daniel ergo qui istos deuiratores et gulosos anichilabat 
cristum qui temptacionem gule vicit prefigurabat 
Cristus eciam superauit dyabolum in temptacione superbie 
Et hoc figuratum est in dauid in mente \neee\ golye 
Golias superbissime de fortitudine sua se iactabat 
Et nullum sibi similem inter omnes filios israhel estimabat 
Primi regum xvij capitulo 



Dauid autem ipsum cum frunda ad terram deiecit 
Et proprio gladio cristum [ipsum] cum dei adiutorio interfecit 
Golias iste superbus et [#]ygas figuram tenet luciferi 
Qui in regno celorum affectauit similis deo fieri 
Dauid autem pastor qui hune superbum gigantem prostrauit 
Cristus est qui temptacionem superbie humiiiter superauit 
Temptacîones superbie sunt diuerse & vbique générales 
quia régnant non tantum inter seculares sed esse {eciam) inter 
Sepe enim quod nulla vicia vincere possunt [claustrales 
Vana gloria et appecitus humane laudis corrumpunt 
Sepe enim sub ueste vilissima latitat mens tam elata 
Sicut sub purpurâ imperatoris deaurata 
tercio cristus dyabolum in temptacionem auaricie superauit 
Hoc & dauid in nece leonis & vrsi prefigurauit 
Léo & vrsus conuenienter auariciam prefigurabant 
Quia auferendo sibi omnem rapinam perpetrabant 
Dauid autem ouem suam eripiens raptores interfecit 
Et cristus superata temptacione auaricie sathanam a se reiecit 
Reiecto autem sathana accesserunt angeli 
Et tanquam victori et cum triumphatori ministrabant ei 
Sic qui vi[ri]liter pugnando contra diabolum triumphauerit 
Ministerio & consorcio sanctorum angelorum dignus erit 
O bone ihesu da nobis in cunctis temptacionibus triumphare 
Vt tecum mereamur in eterna gloria habitare 
Primi regum xvij capitulo 

F 



Digitized by 



18 



[Cap. XIV.] 



Fig. 53.— iWagtakna ptnftutt fa Bomo sgmonfe 



[Fol. 38.] 



Fig. 54.— jJWanasscs tgtt penftenttam fa captuittate 



[I]N prefedenti audiuimus quomodo dyabolus cristum temptauit 
Consequenter audiamus quomodo cristus mariam magdalenam 
curauit 

Cumque ihesus tricesimum annum inciperet a iohanne baptisatus 
Et statim post baptismum a dyabolo est temptatus 
Postea cepit populo predicare et baptizare 
Exemplo et doctrina viam salutis raonstrare 
in principio sue predicacionis emisit huntf dulcem sonum [yocem] 
Penitentiam agite appropinquabit enim regnum celorum 
Per misericordiam predicauit regni celestis apercionem 
Ante aduentum suum nunquam audiuit homo talem sermonem 
Fidelis sermo et omni accepcione dignus 
per penitenciam meretur regnum celorum peccator malignus 
Istud apparet in peccatrice magdalena 
Que fuit septem demonijs & peccatis mortalibus plena 
Que abiecta sunt ab ea per contricionem & penitenciam 
Et ipsa misericorditer consecuta est dei clemenciam 
Nullus ergo peccator débet de misericordia dei desperare 
Quia deus presto est cunctis penitentibus débita relaxare 
Insuper pénitentes ad regnum celorum reuocat 
Quod ante aduentum cristi nulli penitenti fieri poterat 
Et istud olim per regem manassem prefigurauit 
quem propter penitenciam de captiuitate in regnum celorum reuo- 
Manasses infinitis peccatis offenderat deum [cauit 
propbetas suos occidens & nichil reputans eum 
Tôt prophetas eum arguentes cruciauit 
Luce xi° capitulo 



quam plateas iherusalem sanguine prophetarum purpurauit 
Sanctum prophetam ysaiam qui ipsum de peccatis redarguit 
Cum serra lignea per médium desecari fecit 
Tandem post multa scelera ab hostibus est captiuatus 
Et in exilium deductus carceri est deputatus 
cumque esset in carcere penitentiam cepit habere 
Et toto corde perpetrata scelera deflere 
Orauitque dominum profusis lacrimis ainaris 
Peccaui inquit domine super numerum arène maris 
Et iam non sum dignus videre celi altitudinem 
Propter iniquitatum mearum multitudinem 
iV[2r]am tua[m] deus clementissime irritaui 
Et malum coram te feci et illicita perpetraui 
Misertus dominus ostendit ei summam clemenciam 
Et misericorditer acceptauit eius penitenciam 
Nam de carcere & de captiuitate eum liberauit 
Et in regnum suum & in iherusalem reuocauit 
per hune manassem peccator malignus designatus 
Qui cum sine timoré peccat deum non curare comprobatur 
Prophetas domini ipsum arguentes cruciat 
Quando predicatores & doctores audire récusât 
Et quamdiu talis peccator perseuerat in peccato mortali 
Tarn diu probatur esse in captiuitate dyaboli 
Si autem ex toto corde suo egerit penitenciam 
Dominus paratus est sibi succurrere per suam clemenciam 
Secundi paralipom. xxxiij capitulo 



[Fol. 34.] 



Fig. 55.— $aterfamfltas filmm proùt'gum sustcpft 



Fig. 56.— Babfo lie aïmlttrto refiargutus pmftuft 



Hoc idem innuit dominus per quandam parabolam 
Quam predicauit de filio prodigo secundum lucam 
Qui recedens a pâtre suo abijt in regionem longinquam 
Et ibi luxuriose consumpsit suam substanciam 
Et tune incipiens egere ad quandam villam veniebat 
Et vni ciui adherens porcos suos pascebat 
Prodigus iste filius peccatorum désignât 
Qui a pâtre suo celesti recedit quando mortaliter peccat 
Et tune in regionem longinquam est filius iste malus 
Quia secundum prophetam longe est a peccatoribus salus 
Et talis consumit luxuriose . suam substantiam 
Quando sensus suos & vires conuertit ad maliciam 
Tune adheret vni ciuium . scilicet . lucifero & pascit porcos 
Quia peccatis suis criminosis cibat dyabolos 
Post hoc filius prodigus pervenit ad tantam necessitatem famis 
quod cupiebat ventrem suam replere cum siliquis 
Tune ad patrem reuersus penitenciam agere incipiebat 
Quando penuria nécessitas ipsum compellebat 
Et in hoc possumus notare saluatoris clemenciam 
Qui eciam peccatores compellit agere penitenciam 
In tantum enim salutem nostram querit et diligit 
Quod omnibus moris quibus potest nos sibi attrahit 
Quosdam enim sibi attrahit per internam inspiracionem 
Aliquos autem attrahit per salutiferam predicacionem 
Quosdam eciam allicit per beneficiorum largicionem 
Luce xi capitulo 



Quosdam vero compellit per flagellacionem 

Isto modo filius prodigus compellebatur 

Quapropter penitencia ductus ad patrem suum revertebatur 

Videns autem pater a longe eum sibi occurrebat 

Eum in amplexus eius & oscuMa eius irruebat 

Sic deus occurrit penitenti per graciam peruenientem 

Et recipit eum per clemenciam omnia scelera dimittentem 

Istud prefiguratum fuit olim in rege dauid 

Qui adulterium et homicidium in vria perpetrauit 

Cumque redargutus a nathano peccaui diceret 

Paratus erat pius deus ut sibi statim dimitteret 

Nam cum diceret peccaui statim nathan respondit 

Dominus transtulit peccatum tuum id est dimisie 

O quam magna est pietas tua domine & quam ineffabilis 

Qui nullum penitentem cujuscumque condicionis despicis 

Non respuisti petrum paulum thomam & matheum 

Dauid achab manassem latronem achior & zacheum 

Niniuitas samaritanam raab ruth & adulteram 

Theophilum gilbertum thatidis [thaydem] & mariam egipeiacam 

Enunchum [cinnicurri] symeonem cornelium ezechiam 

Magdalenam longinum et moysi mariam 

Non ergo propter immanitatem peccatorum nostrorum desperemus 
Quia diuersos testes diuine misericordie habemus 
O bone [i/iesiï] concède nobis veram & perfectam penitentiam 
per quam peruenire mereamur ad tuam mellifluam presenciam 
Secundi regum xij capitulo 



Digitized by 



Google 



[Chàp. XV.] 



19 



[Fol. 35.] 

Fig. 57.— ©rfstus fleuft super cfuftatem Jérusalem Fig. 58.— gjetemfas lamentabatur super Jérusalem. 



[I]N precedenti audiuimus quoniodo conuersio magdalene est facta 
Conseqnenter audîamus que circa cristum in die palmarum sunt 
Illa enim die tria principaliter notabilia contigerunt [peracta 
Que olim per très figuras demonstrata fuerunt 
Videns autem ihesus ciuitatem iherusalem flebas 
eum laudibus susceptus fuit mercantes de templo ei«c[t]ebat 
Primo notandum est quod ihesus videns ciuitatem flebat 
Compaciens ciuitati de miseria que illi imminebat 
Iste fletus domini nostri salvacoris iam pretaxatus 
Fuit olim in lamentacionibus iheremie prefiguratus 
Qui defleuit desolacionem iherusalem futuram per romanos 
Sic et nos exemplo cristi ex compassione flere tebemus 
Cum proximos nostros afflictos & affligendos videmus 
Plus est compati afflicto quam bona temporalia erogare 
quia compaciens afflicto videtur aliquando de seipso sibi dare 
Compati debemus tam malefactoribus nostris quam amicis 
Exemplo cristi qui compassus est suis inimicis 
Impossibile est illum miserîcordiam & graciam non mereri 
Qui scit afflictis compati ex corde & misereri 
«Secundo notandum est quod populis cristo cum laudibus obuiauit 
Et hoc olim figuratum est per regem dauid 
Cui populus post cedem golie cum laudibus obuiauit 
Et canticum laudis in honore ipsius decantauit 
In quo cantico ipsum dauid régi sauli preferebant 
Luce 19° & iohannis xij capitulis 



Et sauli mille & dauid decem millia aZtribuebant 
Dauid dominum nostrum ihesum cristum prefigurauit 
Qui goliam . id est . dyabolum adversarium nostrum superauit 
Iste verus dauid . id est . cristus in die palmarum 
Honoratus fuit multipliciter in occursum turbarum 
Quidam osanna filio dauid sibi acclamabant 
Quidam benedictus qui venit in nomine domini personabant 
Quidam regem israhel eum esse asserebant 
Quidam saluatorem mundi eum concinebant 
Quidam cum floribus quidam cum pal rais occurrerunt 
Quidam vestimenta sua in via prostrauerunt 
Mistice iherusalem visio pacis interpretatur 
Per quam fidelis anima spiritualium designatur 
Per hanc saluator noster omni hora [paratui] est venire 
Et nos ei in occursum per contricionem debemus obire 
Laudes domino clamoris vocibus decantamus 
Quando in confessione peccata nostra cum gemitibus recitamus 
Ramos palmarum ad laudem dei portamus 
Quando corpora nostra in satisfactione disciplina castigamus 
Tune vestimenta nostra ad honorem dei prostrauimus 
Quando temporalia nostra erogamus cristi pauperibus 
Cum floribus domino occummus & honoramus 
Quando misericordie operibus & diuersis virtutibus nos ornamus 
Cristum ihesum qui venit in nomine domini benedicimus 
Trenorura primo 



[Fol. 36.] 

Fig. 59.— Baufo susceptus est cum lauWbus Fig. 60.— î^elsoiorus flagellabatur. 



Quando pro beneficij* nostris deuote sibi grates dicimus 
Regem eum & dominum nostrum esse protestaftir 
Si omnia opéra nostra cum timoré domini & reuerencia operamur 
Tercia notandum quod ihesus flagellum de funiculis fecit 
Et ementes et vendentes flagellando de templo eiecit 
Mensas peruertit nummulariorum & effudit es eorum 
Nam ipsi erant ibi usurarij & columbiste phariseorum 
Hec autotn flagellacio domini iam recitata 
Olim fuit in eliodoro prefigurata 
Rex enim seleucus misit principem suum elyod[o]rum 
Vt iret in iherusalem & spoliaret ibi domini templum 
Cumque audacter intrasset templum manu armata 
Statim contra eum vindicta dei est prouoeata 
Ex improuiso eum affuit quidam equus horribilis 
Quot \ft\ qui sedebat super eum armatus erat in [et] terribilis 
Equus autem heliodorws priores calces immisit 
Et ipsum deiciens fremebundus ad terram collicit 
Atfuerunt insuper duo alij robustissimi adolescentes 
Helyodorum flagellis usque ad mortetn percucientes 
I)uo [Quo] facto predictus equus & duo adolescentes disparuerunt 
Et helyodorum tanquam mortuum flagellis reliquerunt 
Sed orante pro eo summo pontifice homo reuixit 
Et rediens ad dominum teum seleufem [suum seleucum] dixit 
Si habet rex aliquem hostem eius mortem affectât 
Illum spoliandum templum in iherosolimis mittt't 
Primi regum xiij° capitulo 



Heliodorus flagellatus propter templi dei spoliacionwm 
Judei spoliati fuerant propter usu^re p^lliacionem 
Pharisei posuerunt ibi columbistas & nummularios 
Qui volentibus offerre mutuo dabant denarios 
Et quia iuxta vsuras accipere non debebant 
Collibia tamen id est munuscula parua recipiebant 
Ficus vuas nuces poma vocabat collibia 
Amigdola pullos ancAeres columbas & si[mi]lia 
Sicque vsura [m] fraudulenter sub pallio tegebant 
Et verba domini in ezechi[e]le scripta non attendebant 
Vsuram & omnem superhabundanciain non accipiatis 
O fratres carissimi verbum hoc diligenti memorie recowmendatis 
Sed pr[o]ch dolor multi cristiani hodie in ecclesia sunt 
Qui fraudulenter similem vsure palliacionem faciunt 
Qui mutuum non dant pure propter dei dilectionem 
Sed propter nummaria seruicia fauorem vel promocianem 
Hij pecfemt grauiter verbum illud domini non pondérantes 
Mutuum date nichil inde sperantes 
Taies dominus de templo domini expellet 
Et radicem eorum de terra viuencium euellet 
Studeamus ergo templum dei & diuinum cultum venerari 
Si non volumus a domino flagello perpetuo flagellari 
Relinquamus eciam . vsuram & omnem spem vsure 
Ne expellamur a domino de templo glorie future 
O bone ihesu doce nos hec omnia taliter custodire 
Vt mereamur in templo glorie tue eternaliter intrare 
Secundi machabeorum iij capitulo 



Digitized by 



20 



[Cap. XVI.] 



£ . [FoL 37.] 

Fig. 20.— Œriâtus tnanïmcat pascfiam cum Wstfpultë sufe 



Fig. 62.— JWanna ïratur Slffs fsraSel fa tasmo. 



[I]N precedenti audiuimus de palmarum die 
Consequenter audiamus de cena in sacramento eucaristie 
Appropinquante tempore quo cristus voluit subire passionem 
decreuit pro memoriali perpetuo instituere saframenti communio- 
Vt a nobis suam dilcissimam dilectionem demonstraret [nem 
Placuit ipsi ut seipsum nobis in cibum daret 
Istud olim in manna celi fuit prefiguratum 
Quod filijs israhel in deserto erat donatum 
Magnam dilectionem dominus iudeis videtur exhibuisse 
Sed infinicies magis perhibetur nobis contulisse 
Dédit iudeis panem manna licet temporalem & mortalem 
Nobis autem contulit panem supersubstancialem & eternalem 
Manna dicebatur panis celi nunquam tamen fuit in celo vero 
Sed creatu[m] fuit in aere siue in celo aereo 
Cristus saluator noster est panis verus & viuus 
Qui de celo vero descendens f'Zactus est noster cibus 
Iudeis ergo deus solummodo figuram veZ (veri) panis tribuit 
Nobis autem \non~] figuram sed veritatem dei panis contulit 
Nptandum quod multa fuerunt in manna figuraliter demonstraîa 
Que in secra eukaristia sunt veraciter consummata. 
Manna celi valde mirabilis nature esse videba(for) 
Quia in radio solis liquefiebat & ad ignem indurahatur 
Ita eukaristia in cordibus vanis liquescit & reuanescit 
In oofdibus ignitis perduratur & abcedere nescit 
Mali enim sumunt eukaristiam ad sui dampnacionem 
Marci xijij 0 capitulo 



Boni autem ad diuinam & perpetuam consolacionem 
Cumque descenderet manna descendebat simul & ros celi 
per quam innuitur quod dignis cum eukaristia simul confertur 
Manna erat album & ad modum niuis candidum [gracia dei 
per quod innuitur quod communieans débet habere cor purum & 
Manna habebat in se omne delectamentum cibi celesiis [mundum 
Sed eukaristia habet in se omne delectamentum cibi celestis 
hoc delectamentum non sentitur in sacramenti masticacione 
Sed in sanctis meditacionibus & celestium contemplacione 
gustus manne in omnem saporem sicut volebat convertebatur 
Sed dulcedini cristi nullus sapor huius mundi assimilatur 
Qui de hac dulcedine semel gustaret 
Omne delectamentum huius seculi ad nichih'um reputaret 
Petrus de hac dulcedine in montem tabor gustabat 
Statim ibi tabernacula facere & semper manere affectabat 
precepit movses populo ut mane ante solis ortum exire(n)t 
et singuli pro illo die sibi vnum gomor colligerent 
contigit miraculose quod voratores qui plus collegerunt 
Quando ad propria redibant non plus gomor habuernnt 
Similiter & illi qui ad plenam mensam colligere non potuerunt 
Cum ad propria redierent plenam mensam inuenerunt 
Sic communions qui pl lires hostias receperit 
Non plus habet quam ille qui tantum unum acceperit 
Similiter & illi qui particulam hostie sumpserunt 
Non habent minus quam illi qui integram vel plures sumpserunt 
Exodi xvi° capitulo 



[Fol 38.] 



Fig. 63. — 3Julrci manbucaucrtmt agnum passaient Fig. 64.— iïUU&tscïiccI) optulit abra&e panem bmum. 



Cena autem domini figurata fuit in agno paschali 
qui feria quinta ante parasceuem a iudeirum solebatur manducari 
hune agnum dominus primo precepit filijs israhel manducare 
Quando decreuit eos de egipeiaca seruitute liberare 
Ita cristus sacramentum eukaristie primum tune instituit 
Quando nos de dyabolica potestate eripere voluit 
Quando filij israhel agnum paschalem manducabant 
Succincti erant baculos in manibus tenebant & stabant 
ita communicantes succincti erunt per mentis & corporis castitatem 
Et tenentes baculos in manibus per recte fidei firmitatem 
Debent eciam erecti stare in bona vita quam inchoauerunt 
Et non se iterum reponere in lutnm de quo iam sun'rexerunt 
Agnum enim edebatur cum lactusis agrestibus que sunt amare 
Et nos debemus corpus domini cum animo contricione manducare 
qui comedebant agnum paschale[m] tenebantur pedes calciare 
Et quod per pedes nisi sacre scripture desideria designare 
Communicantes ergo pedes suos calciare tenentur 
Cauendo ne desideria eorum sorde aliqua maculentur 
Agnus paschalis non fuit coctus aque sed assus igne 
et communieans débet esse ignitus caritate ut manducet digne 
Cristus eukaristiam sub specie panis et vini donauit 
Hoc olim melchisedech sacerdos & rex figurauit 
quatuor reges terram in qua abraham habitabat vastauerunt 
et multa spolia & loth cum multis captiuis abduxerunt 
Abraham autem cum suis ipsos insequebatur 
Exodi xvi° capitulo 



Et percuciens cum captiuis ad propria reuertebatur 
occurrit autem ei melchisedech offerens panem & vnium [vinum"] 
In quo prefigurabatur hoc sacramentum diuinum 
Melchisedech erat rex & sacerdos dei altissimi 
Et gerebat signum domini nostri ihesu cristi 
Cristus enim est rex qui omnia régna creauit 
Ipse est sacerdos qui primam missam celebrauit 
Melchisedech rex et sacerdos panem & vinum obtulit 
Cristus sub specie panis & vini hoc sacramentum instituit 
quapropter sacerdos secundum ordinem melchisedech appellatur 
quia hoc sacramentum oblacione melchisedech prefigurabatur 
Melchisedech erat sacerdos & eciam principes regalis 
In quo pulchre prefigurabatur dignitas sacerdotalis 
Sacerdotes enim possunt dici princes regales 
qui in dignitate precellunt omnes principes impériales 
Excellunt eciam potestate omnes patriarchas et prophetas 
Eciam quodammodo omnes virtutes angelicas 
sacerdotes enim sacramenta conficiunt quod angeli facere nequeunt 
Nec patriarche nec prophète olim facere potuerunt 
Per mariam filius dei olim semel incarnabatur 
Per sacerdotem autem sepius panis in carne transsubstantiatur 
Sacerdotes igitur propter sacramentum debemus honorare 
quos cristus confectores sui sacramenti dignatus est ordinare 
O bone ihesu da nobis ita sacramentum tuum venerari 
Vt a te nunquam mereamur in perpetuum separari 
Genesis xijij° capitulo 



Digitized by 



Google 



[Cap. XVn.] 



[Fol. 39.] 



Fig. 65.— CWstus prostrauft fiostœ suos bnfco fetio. 



[I]N precedenti audiuimus quomodo cristus eukaristiam restau- 
rauit 

consequenter audîamus quomodo hostibus suis occurrens prostrauit 
Cumque iudas cum alijs percepisset sacramenti communionem 
Abijt ut faceret hostium cristi congregacionem 
O quanta erat (cristi) benignitas & clemencia 
O quanta erat iudeis malignitas & demencia 
cristus eum sacramento cibo corporis & sanguinis sui cibauit 
Et ipse de tradicione illius corde suo tractauit 
cristus sciens omnia noluit eum perdere nec sacramentum sibi 
In quo voluit sacerdotibus formam communicandi dare [negare 
sacerdos sciens aliquem cum mortali peccato ad communionem 
Non débet sibi negare ne videatur eum perdere [accedere 
Abijt igitur iudas ut inimicos cristi congregaret 
iuit cristus ad locum quem sciebat iudas ad eum ibi exspectaret 
venerunt ergo armati cum gladijs & fustibus 
Querentes eum in tenebris cum lucernis & facibus 
Ihesus autem absque armis in occursum eorum iuit 
Et quem quererent cum omni mansuetudine quesiuit 
Illi autem tanquam gigantes contra . eum steterunt 
Et quod ihesum nazarenum quererent responderunt 
Ihesus mitissimum & dulcissimum dabat eis resp^nsum 
Dicens humili voce & benigna ego sum 
Quo audito omnes retrorsum abierunt 
Et tanquam mortui coram eo in terram corruerunt 
O dementissimi iudei quod prodest vobis tanta multitudo 
Johannes xviij° capitulo 



Fig. 66.— sfcampson prostrauft mfll* cum manïrtbula a?faf 

Qui viliter iacetis prostrati mitissimo verbo vno 
Quid prosunt vobis multa & diuersa vestra consilia 
Quorum sunt prostrati vno verbo tanta milia 
Quid prodest vobis armatura vestra tam terribilis 
Que vno verbo perterrita perhibetur esse inutilis 
Nonne videtis cristum solum potenciorem vobis omnibus esse 
Et si vellet vos omnes interficere posse 
Ymmo posset precipere terram sub pedibus vestris aperiri 
Et vos omnes tanquam dathan & abyron deglutiri 
vel posset ignem vel sulphur super vos pluere 
Et ut sodomam et gomorram çonsumere 
vel posset per aquas celi vos omnes delere 
Sicut olim fecit totum mundum vere 
vel posset vos sicut uxorem loth in lapides commutare 
Vel tanquam egi^cios diversis plagis molestare 
Vel vos omnes posset convertere in puluerem & cinerem 
Sicut exercitum Sennacherib . Clxxx milia hominum 
Vel posset vos interficere per mortem subitaneam 
Sicut olim interfecit filios (iude) her et onan 
Vel posset vos omnes interficere per gladium angelicum 
Sicut sub dauid interfecit maximum populum 
Vel omnes posset vos in potestate dy aboli dare 
Sicut temporibus tobie dédit septem viros sare 
Vel posset ignem mittere qui consumeret vos 
Sicut chore cum suis ut [et] duos quinquagenarios 
J udicium iij° capitulo 



[Fol. 40.] 



Fig. 67.— Ranger occfoft stxccntos btros cum bomrre 



Fig. 68.— Baufo orcfoft octmgentos btros fmpetu sud 



Vel posset mittere in vos ignitos serpentes 
Sicut olim in predecessores vestros sibi contradicentes 
Vel posset vos iw[tfw]cerpere per immis[V]os leones 
sicut olim in samaria régis salmanasar colentes [colonos] omnes 
Vel posset vos dilacerare per rapidorum ursorum dentés 
Qicut olim quadraginta pueros elizeum deridentes 
vel posset vos tanquam elyodorum flagellare & conculcare 
Vel tanquam antiochum putrefactione & vermibus necare 
Vel posset vos percutere per subi tam lepram 
Sicut olim percussit yechi & sororem moysi mariam 
Vel posset vos percutere cecitate & acrisia 
Sicut sub elyzeo percussus fuit exercitus derisia [de Syria] 
Vel posset omnium vestrum brachia arida facere & indurare 
Sicut olim fecit régi ieroboam in bethel inter [iuxta] altare 
Vel posset omnia vestra çonsumere dentibus vermium 
Vt consumpsit in exercitu tirorum omnes cordas arcium 
Omnibus hijs & similibus si vellet posset se defendere 
Sed non volt nisi ad modicum vos prosternere 
Hoc facit ut ostendat se voluntarie mortem sustinerô 
Prout si vellet non possetis eum capere nec tenere 
Cum igitur cristus ostendisset suam victoriam & potenciam 
Dédit e\[s] resurgendi & se capiendi licenciam 
Hec victoria hostium cristi iam recitata 
Fuit olim in Sampsonem & sangar & dauid prefigurata 
Sampson cum mandibula prostrauit mille viros 
Judicum ijij° capitulo 



Et sangar cum vomere interfecit sexcentos viros 

Sed isti dei adiutorio tôt hostes prostrauerunt 

non igitur mirum quod coram cristo omnes hostes eius corruerunt 

Scriptura regem dauid tenerrimum ligni vermiculum dicit 

Qui octingentos viros vno impetu occidit 

Vermiculus ligni dum tangitur mollissimus videtur 

Sed dum tangit durissimum lignum perforare perhibetur 

Sic dauid cum esset inter domesticos nullus eo micior 

Sed in iudicio & contra hostes in prelio nullus eo durior 

Sic cristus in hoc mundo erat mitissimus & pacientissimus 

In iudicio autem contra hostes suos . erit districtissimus 

Conuersabatur enim mansuete nec incessit in armis 

Et sustinuit & [ut] viliter tractaretur ut vermis 

Vt videtur querulose deplangere in psalmo 

Ibi de se dicit ego sum vermis & non hoino 

Dicitur autem non tantum vermis sed vermiculus ligni 

Quia in ligno crucis occiderunt eum maligni 

Conuenienter eciam tenerrimus appellatur 

quia caro sua tenerrima & nobilissima esse comprobatur 

Et quanto caro sua nobilior erat & tenerior 

Tanto passio sua erat grauior & asperior 

Et ideo clamât in trenis ad omnes transeuntes per viam 

Vt attendant & videant [si] vmquam viderunt similem penam 

O bone ihesu da nobis ita tuam amaram penam vedere 

Vt tecum mereamur in patria viuere & gaudere 

Secundi regum xxiij 0 capitulo a 



Digitized by 



Google 



22 



[Càpit. XVIIL] 



[Fol. 41.] 



Fig. 69.— ©rfetus bolose traWtus 



70.— gfonb faterfecit fratrm «uum amaaam 



[I]N precedenti capitulo audiuimus quomodo cristus hostes suos 
prostrauit 

Consequenter audiamus quomodo iudas in dolo eum salutauit 
Iudas traditor saluatoris nostri dédit iudeis o[«]culi signum 
quod est iniquum super modum fuit nimis & malignum 
Osculum enim semper consueuit esse signum dilectionis 
Hoc iniquus iudas permutauit in signum traditionis 
Ista iniqua salutacio que est în cristo tam dolose perpetrata 
Olim fait ioab et in amasa prefigurata 
Ioab amasam salutans dolosa mente fratrem vocabat 
& iudas cristum salutans iniqua intencione magistrum appellabat 
Ioab dextra manu mentum amase quasi osculans tenebat 
Et sinistra gladium educens ipsum perimebat 
Sic iudas dextra manu mentum videtur tenuisse 
Quia legitur sibi aue rabbi blando dixisse 
sinistra vero videtur gladium eduxisse & ipsum perforasse 
Quia legitur sibi insidias sub verbis blandis occultasse 
O iuda que causa tibi est quod saluatorem tuum tra[dt]disti 
Quid enim tibi malefecit quod sic aduersi eum agere voluisti 
Ipse enim tibi impendebat apostolicum honore[m] & dignitatem 
Et quare exercuisti contra eum tantam malignitatem 
Ipse te super lxxij discipulos elegit in apostolum 
Et tu exhibuisti sibi pre omnibus falsissimum 
Ipse te connumerauit inter suos specialissimos xij apostolos 
Et tu dereliquisti eum & accessisti ad suos inimicos 
Ipse te assumpsit ad sécréta sua cum alijs apostolis 
Iohannes xviij°. capitulo 



et tu misisti sécréta consilia contra eum cum hostibus suis 
Ipse te sine sacculo et sine para ad predicandum misit 
et quocienscunque veniebas cristo prouidente tibi non défait 
Tu autem nunc immemor talis ac cante prouidencie 
Venis eum tradere pro modica quantitate pecunie 
Ipse tibi contulit auctoritatem ut infirmos curares 
Et tu cogitasti ut eum infirmum faceres & ligares 
Ipse tibi dédit potestatem super ligacionem demoniorum 
Et tu tradidisti eum in potestatem inimicorum suorum 
Ipse te fecit suum bursiferum & procreatorem 
Et tu fecifwa [fedsti] te suum aduer/krium & traditorem 
Ipse te constituit super suam & suorum pecuniam 
Sibi & suis per modum elemosine collatam 
Tu ad libitum tuum ea vti potuisti 
cur ergo dominum tuum pro modica pecunia vendidisti 
Tu farabaris ex loculis domini tantum quantum volebas 
Cur ergo eum pro triginta denarijs vendebas 
Ipse te dignatus est suo sanctissimo corpore cibare 
& tu non es veritus corpus suum iudeis ad mortem dare 
Ipse te potauit tuo s^cratissimo sanguine nectare 
Et non timuisti sanguinem eius fandendum tradere 
Ipse non verecundabatur te ministrare & pedes tuos lamare 
Et tu non verecundabaris eum tam fraudulenter salutare 
Ipse tibi suum mellifluum os ad osculum non negauit 
Et tamen cor tuum prauum in sua malicia perseuerauit 
Secundi regum xx° capitulo 



[Fol. 43.] 



Fig. 71.— îftex saul xtVùîbit fcaufo malum. pro bono. 



Fig. 72.— oragm fcolose faterferft fratrem suum abd. 



Cum autem eum dolose sdutares ipse & [te] vocauit amicum 
Et tamen non esse mutatum ab incepto cor tuum Z[in]iquum 
Ipse tradicionem tuam petro & alijs apostolis premandare noluit 
Quia sciuit quod te occidissent . hoc precauere voluit 
In veteri lege scriptum erat dentem pro dente oculum pro oculo 
Nunquam tamen licitum fuerat reddere malum pro malo 
Sed nequissime iuda malum pro bono reddidisti 
Quia talem ac tantum benefactorem tuum tradidisti 
similiter & complices tui iudei malum pro bono reddiderunt 
Qui saluatorem suum in ligno suspenderunt 
te igitur o iuda & vos o iudei olim saul prefigurauit 
quando generi suo dauid malum pro bono reddere non cessauit 
Dauid factus est gêner saul ducens filiam in vxorem 
Et tamen saul machinabatur eius interenipeionem 
Et filius dei sumpsit ex vestro génère humanam naturam 
et vos congregastis ad interficiendum eum cum armat[u]ra 
Dauid hostem saul videlicet golyam superauit 
et saul sibi tanquam hosti suo insidias mortis intemptauit 
Sic deus pharaonem & omnes inimicos vestros sepius deuicit 
Et nunc insana mens [gens] vestra sibi tanquam inimico contra- 
Dauid spiritum malignum a saule pluries fagauit [dicit 
Et ad confodiendum eum ipse lanceam suam vibrauit 
sic saluator noster a multis ydolatrijs sepe vos reuocauit 
nunc autem vesania vestra in mortem eius arma parauit 
dauid ergo egrediens & progrediens ad imperium régis 
Primi regum xviij° capitulo 



Et inique tamen rex semper aspirauit ad mentem [necem] eius 
sic cristus circumiuit regionem vestram & veritatem vos docuit 
Et vos queritis eum occidere qui nobis profait & non t?[o]cuit 
Dauid dolorem saul c/ât[A]arizando mitigauit 
Et tamen il le ipsi dolorem & mortem inferre affectauit 
sic cristus languidos vestros sanauit & mortuos suscitauit 
& nunc congregacio vestra ad occidendum ipsum armauit 
Vos igitur estis similes cain qui fratri suo abel sine causa inuidit 
qui nichil mali sibi faceret & tamen ipsum occidit 
Munera que obtulit abel grata faerunt apud deum 
Et hoc erat causa si tantum causa dici potest quia occidit eum 
Sic cristus gratus erat turbis & acceptus erat aperire [apud] deum 
Et ideo dicitis si d[z]mittis eum sic omnes credent in eum 
Et si omnes crederent in eum quod obesset 
Nonne omnia sunt vera & salutaria que docet 
Caym eduxit foras fratrem suum verbis blandis 
Et eductum interfecit verberibus nephandis 
Sic & iudas verbis blandis cristum salutauit 
Et hostibus suis ad interficiendum dolose presentauit 
Caym interfecit vterinum suum fratrem 
Iudas & iudei occidemnt cristum fratrem suum & patrem 
Pater omnium est qui nos omnes creauit 
Frater noster est quia humanam naturam sibi adoptauit 
O bone ihesu qui dignatus es facti noster frater 
Miserere nostri & protège nos sicut clementissimus pater 
Genesis ijij 0 capitulo 



Digitized by 




[Capit. XIX.] 

[Fol. 43.] 

Fig. 73.— Œrfetus faft belatus consputus colapôfeattœ Fig. 74.— |^ur bit marfe fuit suffocatus sptttfe totoorum 



23 



[I]N precedenti audiuimus quomodo cristus fuit traditus & oscu- 
latus 

Consequenter audiamus quomodo fuit derisus consputus & velatus 
Cuin cohors cristum comprehenderet & ligaret 
contegit ut petrus cuidam seruo auriculam amputaret 
Svotim [statim] ihesus ibidem benignitatem demonstrabat 
Et auriculam ipsius tangens statim sanabat 
Duxerunt autem eum primo ad domum anne 
Qui erat socer summi pontificis videlicet cayphe 
Cumque annas cristum de sua doctrina interrogaret 
Respondit autem hijs qui audierant eam inuestigaret 
Ipse enim in angulis docere non solebat 
Sed in templo licet synagoga vbi totus populus sedebat 
Statim vnus seruorum manum suam leuabat 
Et alapham maximam in maxillam suam dabat 
Iste creditur fuisse ille seruus scilicet malcus 
Cui auriculam modicum ante sanauerat cristus 
Cristus autem non se vindicabat nec repercuciebat 
Sed cum omni mansuetudine humiliter sustinebat 
O fratres si aliquis ex nobis talem alapham suscepisset 
Et si posset quod cristus potuit quod fecisset 
Forsan cum petro euaginato gladio repercussisset 
Vel cum iacobo & ioanne ignem de celo super eum misisset 
Non faciendum est sic fratres sed attendite cristi doctrinam 
Qui te percusserit in vnam maxillam prebe ei & reliquam 
Duxerunt ergo iudei ihesum ligatum de domo anne 
Mathei xxvi 0 uel xijij 0 & luce xxij capitulis 



et perduxerant eum multis contumelijs ad domum cayphe 
Ibi congregati sunt seniores populi ut consilium inirent 
Quomodo super ihesum causam mortis & occisionem inuenirent 
Omnia autem que aduersus eum fingere potuerunt 
Insufficiencia & omnimod^ mendosa fuerunt 
Tandem adiurauit ei cayphas per deum ut ei diceret 
Si ipse cristus filius dei viui esset 
Cum adiuratus se filium dei esse fwteretur 
Responderunt omnes quod merito propter hoc morti adiudicaretur 
Velauerunt e[r]go oculos eius quodam valamine 
Et maculauerunt faciem eius multo sputamine 
Dederunt ei alaphas dicentes quod prophetisaret 
Et quis esset eum percuteret enarraret 
Omnem contumeliam quam sibi irrogare potuerunt 
Sic illi iniquissimi iudei sino misericordia fecerunt 
Hec contumelia tante derisionis & tam prophane 
Durauit in domo cayphe tota nocte usque ad mane 
O quanta erat saluatoris nostri mansuetudo & prudencia 
O quanta erat iudeorum souicia et insipiencia 
O oculos que cuncta perspiciunt velauerunt 
Eum qui omnia scit percucientem se noscigre putauerunt 
faciem illam delectabilem in quam angeli perspicere desiderabant 
Sputis immundissimis suis maculare non timebant 
Manus illius ligare presumpserunt 
Cuius manus in principio celum & terram plasmauerunt 
Exodi xvij 0 capitulo 



Fig. 75. 



[Fol. 44.] 

-dam ïierisft patrcm *uum noe $r altf et conboUbant 



Fig. 76.— pfjrtfetet sampsontm txcecantw tafeerunt 



Illum prophanare subsanatorie dicebant 
A quo prophète olim virtutem prophetandi habebant 
Illum satagebant per velamen oculorum execare 
qui olim dignatus est eos per columpnam ignis illuminare 
Faciem illius non sunt veriti sputis operire 
qui olim operuit eos per columpnam nubis satis mire 
Judei isti qui sputis suis faciem cristi maculauerunt 
per ydolatras vituli conflatilis prefigurati fuerunt 
Cumque filij israhel deos alienos sibi facere volebant 
Aaron & hur mari tus marie ipsius resistebant 
Et tune illi indignati in hur iiTuerunt 
Et in eum expuentes ipsum spucis suffocaverunt 
Illi indignabantur hur quia eorum ydolatrie resistebat 
Pharisei indignabantur cristo quia eorum tradiciones reprehen- 
Isti autem judei qui cristum subsannando deriserunt [débat 
Olym per caym filium noe prefiguratis fuerunt 
Cat/m qui merito debuisset patrem suum honorasse 
Sic iudei debuissent merito cristo reuerenciam exhibuisse 
Legitur eum nequiter derisisse & subsannasse 
Sed probatur proch dolor inhonorasse et derisisse 
et quamuis noe perhibeatur inhoneste derisus a proprio filio 
Tamen multum inhonestior videtur fuisse cristi derisio 
Noe derisus fuerat in tabernaculo vbi nullus erat 
cristus derisus fuit in domo pontificis vbi multitudo erat 
Nor derisus est dormiens et nesciens 
Genesis ix° capitulo 



Cristus derisus fuit vigilans omnia videns & audiens 
Noe derisus est solummodo ab vno filio 
Cristus derisus est ab omnibus & a toto consilio 
Noe habuit duos filios sibi condolentes 
Cristus nullos habuit sibi in aliquo compacientes 
Predicti eciam iudei qui cristum sic deluserunt 
Olim philistini[s] hostibus sampsonis prefigurata fuerunt 
Philistini captiuauerunt & excecauerunt sampsonem 
Et illudentes ei & habuerunt in eum derisionem 
Sampson propter suam maximam fortitudinem 
Gerit figuram cristi per quandam similitudinem 
Sampson quidam vice voluntarie se ligari faciebat 
Sic cristus sponte a iudeis ligari & derideri volebat 
Quadam autem vice alia quando sampson placuit 
Tune se de inimicis suis horribiliter vindicauit 
Ita in fine seculorum de inimicis cristi futurum erit 
cum ipse in potestate & maiestate ad iudicandum venerit 
Qualem vindictam tune contra inimicos suos est facturus 
Nulla scriptura nulla lingua explicare potest 
Tune client [mallent] inimici eius omnem penam sustinere 
Quam faciem tam irati iudicis et vindicantes videre 
Tune enim dicet eis . ite maledicti in ignem eternum 
Amicis autem venite benedicti possidete premium sempiternum 
O bone ihesu da nobis tibi tam placite deseruire 
Vt hanc benedictam vocacionem a te mereamur audire 
Judicum xvi° capitulo 



Digitized by 



Google 



24 



[Càpit. XX.] 



Fig. 77.— Sfiesus ab cofompnam Ugatus est et flagellâtes 



[Fol. 45.] 

Fig. 78.— at&for prfaceps Kgams est ato arborem a serais bolofernf 



[I]N precedenti audiuimus qualiter cristus fuit illusus & velatus 
Consequenter audiamus quomodo fuit ad columpnam ligatus 
Gumqne tota nocte habuissent ipsum in derisum 
Mane facto duxerunt ipsum ad pilati presidis iudicium 
Cumque pilatus contra eum de accusacione ipsos quereret 
Dixerunt quod malefactor & seductor populi esset 
Atque seduxisset omnem populum non solum in iudea 
Sed in patria sua hoi est in galilea 
Audiens autem pilatus quod homo galileus erat 
Misit eum ad herodem quia ad iudicium eius pertinebat 
In illa die herodes et pilatus facti sunt amici 
Sed antea fuenmt ad inuicem inimici 
Herodes ipsum non videiat sed multum de eo audierat 
Et ideo de aduentu ipsius multum gauisus erat 
Magistri enim eum nigromanticum esse existimabant 
Et aliqua miraculosa signa ab eo videre affectabant 
Cum herodes multum de eo interrogaret 
Ipse subticuit ita quod nullum responsum daret 
Quod videns herodes estimabat eum insanum 
Et illudens ei pro derisu alba veste induit eum 
Et sic remisit eum ad iudicium pilati presidis 
Dicens se non inuenisse in eo aliquam causam mortis 
Herodes nesciens quod precederet veste alba eum induebat 
Quoniam spiritus sanctus occulte hoc agens innocenciam cristi 
ostendebat 

Sicut per caypham insinuauit mortis cristi expedienciam 
Johanni xix° & mathei xx capitulis 



Ita per herodem demonstrauit ipsius innocenciam 
Pilatus interrogauit iudeos si aliquam causam haberent 
Propter quod ipsum ad mortem condempnare valerent 
Tune illi très causas contra ihesum composuerunt 
Et eas in medio preferentes coram omnibus dixerunt 
Hic dixit se templum dei hoc manufaçtum posse dissipare 
Et post triduum aliud non manufaçtum reedificare 
Dixit eciam quod tributum non esset dandum cesari romanorum 
Et gloriadatur se esse regem iudeorum 
primas duas causas pilatus friuolas esse reputauit 
De tercia autem ipsum diligenter interrogauit 
César enim regnum iudeorum romano imperio subioc[t]ebat 
et gens iudea illo tempore nullum regem quam cesarem habebat 
Pilatus autem a cesare super iudeam constitutus erat 
Quapropter se regem iudeorum dicere audire non poterat 
Ihesus autem regnum suum de hoc mundo non esse monstrauit 
Quapropter pilatus de hac accusacione nichil curauit 
pilatus cogitauit quod furor iudeorum posset mitigari 
et videbatur sibi expediens quod faceret eum flagellari 
Vt tali obprobrio saciati a morte eius cessarent 
Nec eciam ipsum de insufficienti iudicio accusarent 
Milites igitur pilati ihesum flagellabant 
et donis iudeorum corrupti eum plus solito verberabant 
Hec flagellacio prefigurata fuit per achior principem 
Quem serui Holoferni ligauerunt ad arborem 
Judich v° capitulo 



[Fol. 46.] 



Fig. 79.— Uametjj tonsttfagftur a malts suis uxoribtis 



Fig. 80.— 3Job flagellabatur a ïemone et ab bxore 



Achior fuit ligatus per holoferni fktestites [satellites] 
Cristus ligatus fuit ad columpnam per pilati milites 
Achior propter veritatem quem dixerat fuit ligatus 
Ihesus propter veritatem quod predicauerat fmd flagellatus 
Achior ligabatur quia noluit holofernum loqui placencia 
Cristus ligatus est quia reprehendit iudeos displicencia 
Achior est ligatus quia gloriam dei magnificauit 
Cristus flagellatus est quia nomen sui patris manifestabat 
Notandum autem quod due gentes cristum flagellauerunt 
et ille per duas uxores lamech prefigurarfe fuerunt 
Due uxores lamech appellabantur cella & ada 
Due gentes fuerunt gentilitas & synagoga 
cella & ada maritum suum verbis verberibus afflixirunt 
gentilitas & synagoga saluatorem suum flagellauerunt 
Gentilitas verberauit eum flagellis & virgis 
Synagoga verberauit eum lignis & verbis 
Hec flagellacio in cristo duobus modis perpetrata 
Olim fuit in beati iob flagellacione prefigurata 
Beatus iob fuit flagellatus duobus modis 
Quia sathan flagellauit eum verberibus & uxor verbis 
Dr flagello sathane sustinuit dolorem in carne 
De flagello lingue habuit conturbacionem in corde 
Non suffecit dyabolo quod flogellauit carnem exterius 
Nita [iVtw] eciam instigaret vxorem que irritaret cor interius 
Sic non runflecit [sufecit] iudein£ [iudeis] quod cristus cedebatur 
Genesis iij capitulo [flagellis 



Nisi eciam affligèrent eum acutissimis verbis 
A planta precem [j>edis'] usque ad verticem in iab sanitas non e[r]at 
Sic in carne cristi inconcussum nichil remanebat 
Et quanto caro cristi erat nodlior & tenerior 
Tanto fuit dolor ipsius amarior & asperior 
O homo cogiro quantam sustinuit cristus pro te passionem 
Et ne tradas animam tuam iterato in perdicionem 
Attende si vmquam talem penam audiuisti & vidisti 
Qualis fuit passio domini nostri ihesu cristum 
Aduerte quanta habuit cristus ad te dilectionem 
Qui tanta[m] pro tue salute sustinuit passionem 
Considéra simul quantum tu versa vice propter cristum sustinuisti 
Quantum gratitudinis & quantum seruicij sibi reddidisti 
Omne bonum quod facis cunctis diebus vite tue 
non correspondet minime sanguinis sue gutte 
noli ergo murmurare si contigerit te modicum sustinere 
Sed sanguinem ihesu cristi ocuiis me[n]talibus intuere 
Amaritudinem tuam cum sanguinem cristi commiscere 
Et videntur tibi quodeunque sustineris esse dulce 
Sustine in hac vita modicam flagellacionem 
Et in futuro eflugias perpetuam dampnacionem 
Postula a domino ut in hoc seculo ita corripiaris 
Vt post mortem regnum dei sine pena ingrejri merearis 
O bone ihesu in hac vita percute nos & flagella 
Et post mortem nostram gustemus celica mella 
Job ij° capitulo 



Digitized by 



/Gopgle 



[Capit. XXI.] 



25 



[Fol. 47.] 

Fig. 82.— ©oncubfna regfe torortam mjfe aoeptam sibi fmposutt 



Fig. 81.— ©rfetus coronatut spfaea cotona 

[I]N precedenti capitulo audiuimus quomodo cristus fait flagellatus 

Consequenter audiamus quomodo fuit spinis coronatus 

Pilatus precepit militibus ut ihesum flagellarent 

sed iudei dederunt eis munera ut eum plus solito verberarent 

consvetudo legis erat ad magis xl verbera dari 

Sed iudei procurauerunt super ihesum verbera multiplicari 

Et non sufficit eis quod vitra debitum ipsum flagellarent 

Sed inuenerunt nouam penam ut eum spinis coronarent 

Et ut ipsum subsannacione tanquam regem adorarent 

Et insignia regalia scilicet sceptrum pulcrum sibi darent 

Consuetudo fuit et maleficos aliquando reuerberari 

Sed non erat ius legis hominem debere spinis coronari 

O iniqui iudei inuentores nouarum maliciarum 

Quantum sustinebitis gênera nouarum penarum 

qui enim excogitant nouorum malorum machinamenta 

Récipient noua et inaudita tormenta 

Mensura qua mensi fuerint eis remecietur 

Et multum addetur quia pena nunquam finietur 

\Cum\ igitur ihesum flagellassent non eum vestierunt 
Sed clamide coccinea siue purpura circumdederunt 
Purpura consueuit esse vnum insigne regale 
Et ideo pro derisione dederunt sibi palleum taie 
Secundum regale insigne est aureum diadema 
Loco cuius imponebatur cristo spinea corona 
Tercium insigne regale est aureum s[c]eptrum 
Johannis xix capitulo 



Loco cuius dederunt in dextra eius arundînem 

Honor régis requerit ut flexis genibus veneretur 

Et cristus flexis genibus tanquam rex salutabatur 

Consuetum est afferri régi munera regalia 

Pro quibus dederunt alaphas cristo & sputamina 

Percuciebant eciam caput eius aïundine 

Imprimentes ei acutissimos aculeoà corone spinee 

O impijssimi iudei cur regem vestrum tam crudeliter tractastis 

quare sua bénéficia vobis exhibita non recogitastis 

Ipse acutos scrupulos sub pedibus vestris complanauit 

et crudelitas vestra caput eius acutis smeis [spinis] perforauit 

Ipse pietatem exhibuit calceis vestris & pedibus 

Et impietatem vos exhibuistis capiti eius 

Ipse flagellauit propter vos pharaonem & egiptum 

Et vos sine causa flagellastis ipsum 

ipse per moysen confregit propter vos coronam régis egipti 
Et vos coronam de spinis imposuistis ipsi 
Ipse omnes reges terrarum coram vos humiliauit 
Et ingratitudo vestra ipsum tanquam regem derisione adorauit 
Et ipse honorauit supra omnium gencium naciones 
Es vos inhonorastis eum per multipliées illusioneo 
Ipse mirabiliter vicit hostes vestros vnum mille prosoquendo 
Et per duos decem milia fugando 
Et vos contra cristum solum multa mil[t]a congregastis 
Et duos populos contra vnum hominem coadunastis 
Secundi esdore ijij° capitulo 



[Fol. 48.] 

Fig. 83.— sfcemeg malelifcft liaufo Fig. 84.— îftex amon ftcSonestaufc mmrfos totbfo 



Quomodo persequeretur unus mille & duo figarent decem milia 
Nisi quia deus voluit idcirco factum esse ita 
Et quomodo omnis congregacio vestra solum cristum cepisset 
Nisi deus ipsum in potestatem vestram tradidisset 
Hec autem illusio que cristo in coronatione est illata 
Olim fuit in apemenem concubinam régis prefigurata 
Apemen coronam regalem de capite eius accepit 
Et capiti suo in presencia régis ipsius imposuit 
In synagoga cristum corona . id est . honore debito spoliauit 
Et ipsum corona spinea in suam contumeliam coronauit 
Apemen régi alaphas palmis dédit in maxillam 
Quod libenter rex sustinens non indignabatur contra illam 
ita rex celi sustinuit a iudeis alap[A]as & colaphas 
Et tamen non ostendit indignacionem aliquam contra eos 
Rex ille concubinam suam apemen in tantum amauit 
quod omnia ab ipsa sibi pro ludo illata patienter portauit 
Cristus synagoga multo plus amare comprobatur 
A qua tam magna cum tanta paciencia paciebatur 
Talem pacienciam cristi olim rex dauid prefigurauit 
quando ab iniquo semei tanta mala tam pacienter tollerauit 
Semei projecit super dauid lapides ligna & lutum 
sic synagoga iecit in cristum palmas spinas & lutum 
Semei dau[t]d virum sanguine[w]m & virum baleal vocauit 
Synagoga cristum seductorem maleficum appellauit 
Tercij regum ii° capitulo 



abisay voluisset semey occidisse sed da[ui]d prohibuit 

Angeli occidissent derisores cristi sed ipse non pôrmisit 

Cristus enim venit in mundum pro peccatis nostris mortem pati 

Vt reconsiliaret nos per suam sanguinem deo patri 

Non ideo venit in mundum ut aliquos interficeret 

Sed ut pacem & concordiam inter deum & hominem conficeret 

Ipse autem a iudeis non est pacifiée tractatus 

Qui tantis derisionibus ab eis inhonoratus 

Quapropter ipsum olim prefigurauerunt nuncij régis dauid 

Quos amon rex amonitarum tam tu[r]piter dehonestauit 

Dauit misit nuncios amon ad pacem restaurandum 

quorum uestes ipse proscidit vsque ad nates & mediam tib[i]am 

sic deus filium suum ad pacem faciendum in mundum destinauit 

quem synagoga nudans vestibus barbam ipsius maculauit 

Cristus venit pacem inter deum & hominem restaurare 

quam infra quinque milia annorum nullus potuit reformare 

Gentiles reformacione pacis effundunt sanguinem 

Judei consueuerunt effundere aquam 

Cristus effudit tam aquam quam sanguinem 

Vt eo firmius seruiemus illam quam ipse fecit pacem 

Gentiles fundunt sanguinem animalis iudei aquam fluminis 

Sed cristus effudit sanguinem & aquam proprij lateris 

O bone ihesu doce nos pacem hanc seruare 

Vt tecum mereamur in eterna pace semper habitare 

Secundo regum iij° capitulo h 



Digitized by 



26 



[Capit. XXII.] 



[Fol. 49.] 



Fig. 85.— ffirfetus bafulauft rrutfm suam 



Fig. 86.— Ysaac Ifgna portât pro sua (mmolatfone. 



[I]N precedenti capitulo audiuimus de cristi coronacione 
Consequenter audiamus de crucis cristi baiulacione 
Cumque ihesus esset flagellatus illusus & coronatus 
eduxit eum pylatus ostended primo populo qualiter esset tractatus 
hoc ideo fecit ut saciati tali contumelia & afflictione 
Essent contenti et cessarent ab eius interfectione 
Illi autem tanquam rajoidi canes in eum frenduerunt 
Crucifige eum crucifige eum omnes clamauerunt 
Cupiens autem pylatus eum de manibus eorum liberare 
Dixit se velle ipsis vnum captrauni liberum dare 
Tune illi pecierunt sibi dari barrabam latronem 
Ihesum autem postulauerunt tradi ad patibuli suspensionem 
o impyssimi iudei cur non pot[i]uistis ihesus liberum dimitti 
qui liberauit vos de captiuitate babilonis & egipti [fieret 
videns autem pylatus quod non proficeret sed magi|Y] tumultus 
lauit manus ut per hoc innocentem se a sanguine ihesu ostenderet 
Hoc agebat per pylatum occulte spiritus sanctus 
Innuens quod ihesus moriturus esset innocens & iustus 
Vxor eius dixit quod multa de ihesu per sompnia vidisset 
Et ipsum dimittendum suasit eo quod homo iustus esset 
Hoc fècerat dyabolus cupiens impedire cristi passionem 
Vt sic impediret humani generis redempeionem 
Et quod pylatus tantum videtur pro cristi liberacione institisse 
putatur totum ex instincto diaboli sicut vxor sua fecisse 
Dyabolus per eos nitebatur impedire nostram redempeionem 
Johannis 19° capitulo 



Sicut olim per adam & euam fecit nostram dampnacionem 
Dyabolus enim videns sanctos patres in limbo exultare [rare 
quia cognoscebat quod cristus per auam passionem debuit eos libe- 
quapropter per presidem passionem suam impedire instabat 
et ipsum per stimulum . id est . propheciam magis instigabat 
O quam deceptoris stimulus dyaboli & femina blanda 
per quam tam blande stimulât viros ad mala perpetranda 
Milites igitur pilati ihesum veste purpurea exuerunt 
Et vestibus suis quibus spoliatus fuerat reinduerunt 
Imposuerunt autem humeris suis crucem portandam 
Et hoc eciam fecerunt ad maiorem ipsius contumeiam 
lignum enim patibuli tune temporis maledictum esse dicebant 
ideirco nec milites pilati nec iudei illud portare volebant 
crux ergo que ienc reputabatur maledicta & ignominiosa 
Per passionem cristi facta est benedicta et gloriosa 
et quod tune erat patibulum furum & supplicium latronum 
Modo depingitur in frontibus principium regum & imperatbrum 
Et in qua tune malefici socij dyaboli suspendebantur 
Per eam nunc demones puniuntur & effugantur 
Hec autem baiulacio crucis cristiâhesu iam narrata 
Olim fuit in ysaac filio abrahe prefigurata 
Ysaac enim ligna proprijs humeris offerebat 
In quibus eum pater suus immolare domino intendebat 
sic cristus humeris proprijs crucis patibulum baiulabat 
In quo gens iudeorum ipsum suspendere affectabat 
Genesis xxii capitulo 



[Fol. 50.] 



Fig. 87.— ïxploratorcs buam fa bette portant 1 



Ysaac autem per adiutorium angeli est a morte liberatus 
Et aries in dumis peudens loco ipsius est immolatus 
Pro cristo nec aries nec aliqua creatura paciebatur 
Sed ipsa solus omnia sustinuit & pro nobis immolabatur 
Ysaac audiens quod pater suus eum domino immolare volebat 
Voluntarium ad immolandum esse dicebat 
Sic filius dei patri suo celesti usque ad mortem obediuit 
et se ad omnia patris imperia voluntarium exhibuit 
Nam pater & filius & spiritus sanctus misterium consilij habebant 
et ex se vnum pro salute humana mittere disponebant 
Cum [pater] diceret quem mittam et quis ibit ex vobis 
Respondit filius ecce mitte me quia sum paratus 
Vade inquid pater in mundum et cum hominibus conversare ibi 
Et pacienter sustine quidquid illatum fuerit tibi 
Missus igitur filius dei conuersatus est in iudea 
Et non pepercerunt ei sed viliter intersectus est ab ea 
Istud insinuauit cristus in quadam parabola 
Predicando iudeis tanquam figuram de vinea 
Homo quidam vineam plantauit eam circumsepiuit 
Et construens in eam turrim & torcular colonis commisit 
Tempore fructuum misit seruos qui fructus exigebant 
Quas illi apprehendentes cedebant & interficiebant 
quod audiens dominus misit alios seruos plures prioribus 
Quilibet simili fecerunt sicut fecerunt primis 
Ad vltimum misit eis vnicum filium suum 
Mathei xxi° capitulo 

1 Cette inscription appartient à la figure 88. 



Fig. 88.— frères bmee proférais est ex bfaea faterfectus- 

Vt vererentur forte occidere illum 
Quem coloni apprehendentes de vinea eiecerunt 
Et atrocius eum quarn seruos interfecerunt 
Per vineam istam figuratur iudea siue [pkbs] iudaica 
Per sepem muros iherusalem & angelorum custodia 
Per turrim autem figuratur templum salomonis 
Per torcular altare holocausti & oblacionis 
Serui missi prophète domini fuerunt 
Quos toi [iudei] diuersis modis afHixerunt & interfecerunt 
Ysaiam sarrabant & iheremiam lapidabant 
Tandem misit vnicum filium suum ihesum cristum 
Et atrocius quam aliquem alium interfecerunt istum 
Patibulum sui humeris suis imposuerunt 
Ec eicientes eum de vinea . id est . de iherusalem occidemnt 
Duo populi erant qui ihesum ad interficiendum eduxerunt 
Videlicet iudei qui corde & gentiles qui opère hoc fecerunt 
Isti olim per duos exploratores prefigurati erant 
Qui botrum de terra promissions ad desertum deferebant 
Per botrum prefigurabatur filius dei ihesus cristus 
Qui per hos populos de iherusalem ad calvariam est eductus 
per botrum illum probant filij israhel terre promissionis bonitatem 
per doctrinam cristi possimus nos considerare celi suauitatem 
O bone ihesu doce nos dulcedinem vite tue considerare 
Vt tecum mereamur in ea in perpetuum habitare 
Exodi xiij° capitulo 

2 Cette inscription appartient à la figure 87. 



Digitized by 



Google 



[Capit. XXHI.] 



27 



[Fol. 51.] 

Fig. 89.— Œristus crurffixus morfem suam fifiutfe preïtfxft. 



[I]N precedenti capitulo audiuimus quomodo cristus crucem baiu- 
lauit 

Consequenter audiamus quomodo pro suis crucifixôribus exorauit 
Tota nocte & die illusionibus in tantum fatîgatus erat 
Quod illam grauem crucem per se portare non valebat 
Tune angariauerunt quemdam videlicet symonem cyrenensem 
Vt adiuuaret ihesum baiulare suam crucem 
Cum venisset ad montem caluarie & vidèrent eum fatigatum 
Dederunt ei acetum felle mixtum & vinum mirratum 
Hune potum malicia iudeorutn cristo commiscuerat 
Sicut.olim per prophetam ipsis prophetatum fuerat 
Accipientes autem milites crucem posuerunt super terram 
Et nudantes ihesum extenderunt super ipsam 
Primam autem manum clauo cruci affixerunt 
Et alia[m] funibus trahentes ad aliud foramen extenderunt 
Quam cum affixissent pedes similiter funibus extendebant 
Et vno clauo cristi ambos pedes affigebant 
Hanc extensionem dicit dominus in psalmo & tangit in ea 
foderunt manus & pedes meos & dinumerauerunt omnia ossa mea 
cum autem ihesum pateretur hanc crudelissimam acerbitatem 
Ostendit eis suam clementissimam caritatem 
Nam pro ipsis patrem suum celestem exorauit 
Et nobis exemplum diligendi inimicos donauit 
Quando enim inimicos diligimus et pro eis oramus 
Filios dei & fratres cristi nos esse demonstramus 
Cristus enim docuit quod inimicos nostros amemus 
Mathei xxv luce xxiij & iohannis xix° 



Fig. 90.— ïnunttores artfe ferrarfe et mtloMarum 

Vt filij patris sui qui in celis est esse possemus 
Non est magnum diligere benefactores & amicos 
Sed maximum in amare persecutores & inimicos 
Milites igitur cristum super terram cruci affixerunt 
Et post hoc ipsum viuum cum cruce in altum leuauerunt 
Hec autem oratio que a cristo in crucifixione est prolata 
Fuit in iubal fratrem cubalkaim prefigurata 
Iubal & cubalkaim filij lamech fuerunt 
Qui inuentores artis ferrarie & musice exstiterunt 
Iubal Sf [Quando enim] cubalkaim cum mal[Z] eis sonos faciebat 
Iubal ex sonitu malleorum melodiam inueniebat 
Ad talem melodiam & malleorum fabricacionem 
Comparamus cristi oracionem crucifixorum & mdleacionem 
Cum enim crucifixores ihesum ad crucem fabricabant 
cristus dulcissimam melodiam pro ipsis patri suo decantabat 
Dicens pater dimitte illis quia nesciunt quod faciunt 
Ignorant enim quod filius tuus sum quem crucifigunt 
Si iudei & gentiles filium dei cognouissent 
Nunquam regem glorie crucifixissent 
Tante enim dulcedinis erat hec beatissnna melodia 
quod eadem hora conuersi sunt hominum tria milia 
Congrue iudei per inuentorem artis fabrice prefigurati fuerunt 
Quia ipsi hune moduin crucifigendi primo inuenerunt 
Non enim erat moris quod homo cum clauis cruci annecteretur 
Sed ut funibus suspenderetur donec moreretur 
Genesis ijiij 0 capitulo 



[Fol. 52.] 

Fig. 91.— Ysafas prop&eta lifafottur cum sarra Kgnea Fig. 92.— îflex moab tmmolauft filfum super murum 



Verum eciam inventer melodio ihesum cristum figurabat 
quia ipse prius erat qui talem melodiam deo decantabat 
Cristus non solum pro suis crucifixôribus exorauit 
Sed pro salute huius mundi patrem suum efflagitaiiit 
Et quamuis multi olim pro peccatis hominum orauerunt 
Tamen nec per oraciones nec per sacrificia auditi fuerunt 
CHstus autem orauit cum lacrimis et clamore valido 
et auditus est pro sua reuerencia illud quod peci[Y]t impetrando 
Hanc enim crucifixionem cristi ysaias prefigurauit 
Quem gens iudaica nimis inhumaniter mactauit 
Iudei enim ipsum cum lignea serra per médium secabant 
Et per hoc mortem cristi satis conuenienter prefigurabant 
Iudei cristum cum serra lignea per médium diuiserunt 
Et animam eius & corpus per crucem ab inuicem separauerunt 
Quamuis autem animam & carnem ab inuicem diuidebant 
Nunquam tamen deitatem a neutra earum diuidere valebant 
Deitas autem a carne mortua non fuit separata 
nec ab anima similiter fuit aliquatenus segregata 
Deus enim filium suum in morte delinquere noluit 
Sed enim pro nobis tradere voluit 
O quam immensa dilectione nos pater celestis diligebat 
Qui tam dilectum filium pro nobis in mortem tradebat 
O inestimabilis dilectio diuine caritatis 
Vt dilectum filium daret pro filijs iniquitatis 
Quis unquam vidit simile uel quis audiuit taie 
Ysaie x° capitulo 



Et quis sufficit ha[w]c dilectionem plénum enarrare 

Hec autem oilectio patris tam immensa 

Olim fuit in rege moab per figuram ostensa 

Civitas huius régis fuit ab hostibus circumuallata 

Et gens inhumans [inhabitans] defecit famé & siti attenuata 

Rex autem ciues suos tantum amabat 

Quo£ proprium filium suum super murum pro eis immolabat 
Per ciuitatem istam mundus iste figurabatur 
Et per ciues humanum genus designabatur 
ciuitas ista obeessa erat ab exercitu demoniorum 
Ante aduentum cristi plus quam quinque milia annorum 
Et omnes ciues in tantum debilitati erant 
quod per se hanc obsidionem dissoluere non valebant 
Tandem pater misericordiarum et deus tocius consolacionis 
Pie respexit angustia£ nostre obsidionis 
Et in tantum dilexit nos ut filium suum in mortem daret 
Vt sic ab insidione dyabolica nos liberaret 
rex moab immolabat filium suis pro çiuibus & amicis 
Sed deus dédit filium suum in mortem pro suis inimicis 
Et quod est quod possimus ei pro tanta dilectione retribuere 
nisi hoc quod studeamus eum ex toto corde iterum diligere 
Diligamus eum quia ipse nos prius dilexit 
Et angustias nostre obsidionis tam pie respexit 
O bone ihesu concède nobis ut in hoc seculo ita te diligamus 
Vt tecum in futuro seculo in perpetuo maneamus 
Secundi regum xxiij 0 capitulo 



Digitized by 



28 



[Càpit. XXIV.] 

[Fol. 53.] 

Fig. 93.— CWstus penbtns fo trace Fig. 94.— jâabugolïonosor ta sompnfo bfoft arborem 



[I]N précèdent! capitulo audiuimus quomodo crîstus in cruce orauit 
Consequenter audiamus quibus figuris mortem suam premonstrauit 
Rex nabugodonosor per sompnum arborem videbat 
Que in celum se extendens raraos per mundum extendebat 
Hec arbor ipsum regem nabugodonosor designabat 
Sed mistice ipsum regem in mundum futurum prefigurabat 
Cuius potestas super omnes celos exaltatur 
Et per totum mundum super omnes potestates mundi dilatatur 
Et omnes bestie subter & in ea volucres moraba[n]tur 
Et omnes de fructibus ipsius vescebantur & mutri[6]antur 
Per hoc satis conuenienter innuebatur 
Quotf omnis creatura per graciam cristi sustentatur 
Ecce angélus adueniens iussit arborem succidi 
Per quod figurabatur quod cristus debebat crucifigi 
Dixit quod rami eius omnes essent amputandi 
Innuens quod omnes discipuli eius essent a cristo separandi 
Addidit eciam omnia folia arboris esse excrucianda 
Innuens omnia documenta cristi a iudeis esse contempnanda 
Adieait insuper quod omnes fratres \Jructus\ arboris deberent dis- 
Innuens quod omnia opéra cristi a iudeis deberent vilipendi [pergi 
Item dixit quod omnes bestie & volucres ab ea fugere deberent 
quia nec homines nec angeli cristo auxilium preberent 
Ad[di]ditque quod licet arbor illa esset succidenda 
Tamen radix illa ad regerminandum esset in terra dimittenda 
Per quod innuebat quod licet cristus esset mor[t]turus 
Johannis xix Mathei xxvij & luce xxiij 0 



Tamen non in morte permansurus sed resurrecturus 
Dixitque nabugodonosor quod arbor illa significabatur 
Vinculo feereo et eneb ligari debebat 

per hoc innuebatur quod cristus ad columpnam esset Hgandus 
Et clauis ferreis patibulo crucis affligendus 
Additque quod idem rex deberet rore celi madidari 
innuens ad literam eum mundum extra homines debere morari 
per hoc figurabatur quod cristus extra vrbem deberet crucifigi 
Et rore celi tigi . id est . proprio cruore . profundi 
Adiecitque quod idem rex tanquam bestia esse cibandus 
Innuens quod cristus felle & aceto esset potandus 
Addit quoque quod cor eius deberet ab humano commutari 
Et cor bestie pro corde hominis deiberet sibi dari 
per hoc innuebatur quod iudei ihesum non tanquam hominem 
tractarent 

Sed quam feram licet vermen conspuèrent & cruciarent 
Vel quod ipsi iudei tanquam homines se cristo exhibèrent 
Sed tanquam dentibus [bestie] contra ipsum dentibus striderent 
Adiecitque per ipsum predictum regem tempora essent mutanda 
quia passio cristi per septem horas canonicas esset prolonganda 
Additque quod hoc secretum esset in sompnia vigilta angelorum 
Et hoc est eciam /ermo & peticio sanctorum 
per hoc innuebatur quod mors cristi angelis sanctisqufc necessaria 
Quia per ipsum vtriusque restauracio fieri debebat [erat 
Adiecitque per eundem regem deuenirent ad noticiam omnium 
Quia deus excelsus régnât super régna hominum 
Danielis ijij 0 



[Fol. 64.] 

Fig. 95.— îfUx cofirus ÏjreÏJfft *e ipsum m exfcfam pro suis Fig. 96.— lEIeasar tonfofcens elepbantem ab fpso oppressus est 



In quo innuebatur quod predicacio cristi & suorum 

Ostenderet deum verum et omnium sanctorum 

Addidit quod deus posset dare regnum cui vellet 

Et eciam super illud hominem humilissimum constitueret 

Per hoc innuebatur quod cristus esset humilistimus hominum 

Et ideo deus constitueret eum regem omnium 

sic igitur patet quomodo per arborem istam prefigurabatur cristus 

Qui ex preordinacione patris est pro nobis crucifixus 

Et quamuis passio cristi fuit a pâtre celesti preordinata 

Tamen non inuite sed voluntarie est ab eo acceptata 

Et illud rex grecorura olim per figuram premonstrauit 

quod pro ciuibus suis liberandis sponte mortem acceptauit 

Ciuitas enim atheniensis obeessa erat 

Et per null[t]us subuencionem liberari poterat 

Tune precitatus rex consul uit deum suum appollinem 

Si per aliquem modum posset liberare ciuitatem 

Et quamuis paganus . esset & non cognosceret deum 

Tamen nutu dei recepit per appollinem responsum vrrum 

Dictum est ei quod ciuitas nullo modo posset liberari 

Nisi oporteret ipsum ab hostibus occidi & mactari 

Qui in tantum dilexit suos qui erant infra verbem 

quod exiuit de vrbe subire volens propter eos mortem 

Hostes autem hoc scientes nolebant in aliquid nocere 

Cupieutes pocius ciuitatem quam ipsius mortem habere 

Quo audito fc experto rex ad ciuitatem redijt 



et vestes regias exuens & seruiles induens iterum rex exijt 
Statim hostes in eum irruentes eum interfecerunt 
Quia ipsum regem esse in seruili habitu non cognouerunt 
Cum vidèrent regem mortuum de captiuitate vrbis desperauerunt 
et ab impugnacione cessantes ad propria redierunt 
Sic cristus nos dilexit ut se in mortem sponte daret 
Vt nos demoniorum obsidione liberaret 
Induit autem se carne humana quasi veste seruili 
Quia in veste regali . id est . in deitate non posset occidi 
Si eciam ipsum regem glorie esse cognouissent 
Fhquam eum sic delusissent nec occidissent 
et non solum cristus obsidionem nostre captiuitatis dissipa[wt£] 
sed morte sua nostram mortem destruxit & necauit 
Et hoc olim fuit per eleazar machabeum prefiguratum 
qui se morti exposuit ut perimeret elephantem loricatum 
Cum enim exercitus gentilia contra filios israhel bellauit 
Eleazar occurrens elephantem eum lancea perforauit 
Qui sauciatum volnere mortifero cecidit 
Et super occisorem suum cadens ipsum oppressit 
Fortis pungit in fortem & ambo corruerunt 
Sic eleazar in elephantem & ambo mortui fuerunt 
Ita cristus fortis mortem inuasit fortem 
Et per mortem suam nostram mortificauit mortem 
O bone ihesu qui per mortem tuam dignatus es nos liberare 
Fac nos post hanc vitam tecum semper habitare 
Primi machabeorum vi 



[Capit. XXVI.] 



29 



[Fol. 55.] 



Fig. 97.— Itolor matfe ïre filio 



Fig. 98.— 3Jacob ïreflet filium suum fosepô 



[I]N precedonti capitulo audiuimus domini ihesu cristi mortem 

Consequenter audiamus dulcissime eius matris dolorem 

Quando saluator noster passionem tollerauit 

Affuit maria & secum omnia per compassionem portauit 

Tune impletum est quod dixerat symeo iustus 

Tuam ipsius animam pertransibit gladius 

Dolorem quem maria ex compassione filij sui tollerauit 

Jacob in deploracione filij sui ioseph figurauit 

Jacob filium suum super omnes diligebat 

Et ideo inuidia fratrum suorum ipsum interficere intendebat 

Fecit autem iacob filio suo tuscam [tunicam] polimitam 

Variis coloribus & figuris artificialiter politam 

Quem cum misisset pater ad fratres ubi gregem passebant 

Illi apprehendensss eum interficere volebant 

Sed nutu dei ipsis josmahelitis vendiderunt 

Et tunicam eius lacérantes sanguine hedi asperserunt 

Et mittentes qui portaret ostenderunt eam patri 

Vt videret si esset tunica filij sui 

Quam videns pater scidit vestimenta sua & cepit flere 

Dicens filium suum deuoratum dentibus pessime fere 

Quod audientes filij sui ad ipsum veniebant 

Et ipsum in luctu suo consolari satagebant 

Ipsa autem ad consolacionem eorum minime attendit 

Et nullam volens recipere consolacionem sic respondit 

Descende lugens ad filium meum in infernum 

Marci xv. luce. xxiij. Johannis xix capitulo 



Qui noluit consolari in hac vita in eternum 
Ita maria cum filio suo lugens in infernum descendisset 
Et secum semper permansisset si possibile fuisset 
quantu[m] non putatis fratres Aarissimi maria planxit & luxit 
Quando filij sui tunicam . id est . carnem laceratam conspexit 
Tunica ioseph fuit sanguine hedi cruentata 
Et tunica cristi fuit proprio cruore madidata 
et vere cristum deuorauit fera pessima 
Hoc est iudeorum in iuded [inuidia] iniquissima 
Jacob ex dolore scidit vestes suas licet exteriores 
Maria autem scidit vestimenta sua . id est . vires interiores 
Omnes filij iacob ad ipsum congregati fuerunt 
Tamen dolorem eius deliniere non potuerunt 
et si totus mundus ad mariam congregatus fuisset 
Nunquam tamen sine filio aliquam consolacionem suscepisset 
Jacob xij filios habens de amissione vnius ita doluit 
Quanto magis maria dolore potuit quando vnicum filium amisit 
Iste eciam dolor marie immensus tnfuit prefiguratus 
Quando abel ab iniquo caym fuit occisus & mactatus 
De cuius interfectione adam & eua in tantum doluerunt 
E# eius necem centum annis deplanxerunt 
Et quamuis dolor eorum videtur magnus fuisse 
Tamen dolor marie comprobatur maior extitisse 
Quanto enim res que diligitur esse carior 
Tanto dolor de amissione ipsius est grauior 
Genesis xxxvij capitulo 



[Fol. 56.] 



Fig. 99.— ^roiôoplaustf luxeront necem abeï 



Fig. îoo.— Jtoemp flet mortem filforum 



Nunquam erat amor maior quam inter mariam & eius natum 
Nullum dolorem inuenimus dolorem marie equiparatum 
Dolor ade & eue legitur multum diu durasse 
Qui leguntur centum annis in luctum perseuerasse 
Tamen si cristus per centum milia annorum in morte perseuerasset 
maZa [maria] nunquam medio tempore nunquam a luctu & merore 
cum igitur ioseph corpus cristi de cruce deponeret [cessasset 
Affuit maria ut ipsum inter brachia sua attolleret 
Tune fwseiculus mirre inter vbera ejus commorabatur 
Sicut in canticis canticorum de ipsa cantatur 
O quam amarus mirre fasciculis fuit in corde marie 
tolleracio penarum quas sustinuit cristus tanto nocte & die 
Quantum vnium [vinum] dulcius & nobilius esse comprobatur 
Tanto sit acrius & amar[i]us quando transrautatur 
Sic quanto amor marie ad filium erat dulcior 
Tanto dolor eius in passione cristi factus est amarior 
Quapropter maria fuit olim per neoim [noemi] prefigurata 
que propter mortem filiorum suorum multum fuit amariteta 
vnde dîxit nolite me vocare noemia que est pulchra 
Sed vocata me mara quod est amara 
Volde enim me omnipoiens amaritudine repleuit 
Hoc dixit quando orbacionem duorum filiorum defleuit 
Conuenienter autem maria illa per noemi est designata 
Quia non solum vno sed duobus filijs erat orbata 
Vnum filium habuit per carnalem progenituram 
Materia habetur in librp iosephi 



Alium autem mater maria adoptauerat sibi pro cura 
Verus & carnalis filius marie erat ihesus 
Adoptatum autem humanum vniuersum erat genus 
Carnalis filius mortuus erat morte spirituali 
In passione enim domini totum genus humanum fidem reliquerat 
Et ideo omnis homo mor[i]turus in anima erat 
Pro vtroque magnam [a]maritudinem sustinebat 
Quia vtrumque ex affectu cordis diligebat 
Et quamuis filium suum plusquam se[î]psam amaret 
Tamen sibi placuit ut per mortem suam nos liberaret 
Maluit enim dulcissima mater nostra illum cruciari 
Quam nos morte perpétua eternaliter condampnari 
Et hoc possimus propendere quantum maria nos amabat 
Quem dilectum filium suum pro nostra salute nio[r£]i affectabat 
Cum enim vna res pro alia datur uel commutatur 
Res que accipitur plus amari videtur quam illa que datur 
Videtur ergo quod maria nos plus quam filium suum diligebat 
quod pocius ipsum crucifigi quam nos condampnari volebat 
& hoc eciam propendere possimus quantum pater celestis nos 
qui vnigenitum filium suum pro nobis in mortem dabat [amabat 
Ambo igitur tam mater quam pater multum amauerunt 
Et ut eos toto corde amemus bene meruerunt 
O bone ihesu da nobis hanc dulcedinem ita cogitare 
Vt teenm mereamur in celo eternaliter habitare 
Ruth primo capitulo 



Digitized by 



Google 



30 



[Càpit. XXVII.] 



[Fol. 57.] 



Fig. 101.— î^ora completorff fcatttr sépulture 



Fig. 102.— Babfo fleuft super exeçufas abner 



[I]N precedenti capitulo audiuimus quomodo cristus de cruce est 

Consequenter audiamus quomodo fuit sepultus [depositus 

Joseph & nycodemus corpus in syndone inuoluerunt 

Et condientes aromatibus [in] monumientum posuerunt 

Mariâ affiiit eu m mirabili planctu & lamentacione 

Et luctu & multarum lacrimarum effusione 

Nulla lingua sufficit eius dolorem enarrare 

Nec aliqua mens sufficit eiufl tristiciam cogitare 

In tantum tota nocte & die planctu fatigata erat 

quod vix ad exequias filij sui ad sepulchrum sequi poterat 

tôt osculis & amplexibus filij corpus constringebat 

Quoi omnis populus sibi compaciens querulando dicebat 

O qualem crediditatem impijssimi hodie [iudef\ ex[er]cœre 

In hac tam pulchra & delectabili muliere 

Et tantum planxit luxit gemuit & plorauît 

quod alios ad compaciendum & complorandum prouoeauit 

Quis vestrum tam turbatissime matri non compateretur 

Quis ad tantarum lacrimarum effusiones non emolliretur 

Nunc manus filij nunc pedes eius deosculatur 

Nunc collum & nunc latus stringendo amplexabatur 

Nunc pectus proprium pugnis percuciebat & tendebat 

Nunc manus cum effusione lacrimarum constringebat 

Nunc intuebatur volnera filij sui nunc oculos 

Nunc o[*]culis oris corruit super pectus eius & super os 

Nimis bestiale cor habere videretur 

Mathei xxvij. luce xxiij'. mathei xv capitulo 



Qui tantis lacrimis & lamentacionibus non compateretur 

Bestialis porcus porco clamanti commouetur 

Et quis tam tarbatissime matri non miseretur 

Ihesus compassus est & fleuit cum maria magdalena 

Et quis non fleret cum virgine tam amena 

Delphini dicuntur mortuis suis compati & eis sepelire 

Et quomodo potest homo planctum marie sine dolore audire 

Dolorem quam maria in sepultura filij sui tollerauit 

Olim dauid in exequijs abnar prefigurauit 

Abner a joab fraudulenter interfectus erat 

Cuius interfectionem rex dauid sequens feretrum deflebat 

Et non solum ipse super exequias eius deplorauit 

Sed eciam alios ad plorandum incitauit 

Scindite inquit vestimenta vestra & plangite [hodie 
tmam & ignorantis quando princeps maximus cecidit in israhel 
Non est occisus sicut ignaui & malefici qui meruerunt 
Sed sicut iusti coram filijs iniquitatis cadere consueuerunt 
Ita beata virgo in die parasceue dicere potuit 
Quando filius eius ab antiquis iudeis occisus fuit 
Scindite vestimenta vestra scilicet interiora & plangite 
Sed ignoratis quod princeps maior in israhel occisus est hodie 
O quam maximus princeps in israhel occisus erat 
Cui omnis creatura passionem exhibebat 
Sol subtraxit radios suos mestu ipsims vreretur 
Aer obscuratus est ut nonditas eius non videretur 
Secundi regum iij° capitulo 



[Fol. 58.] 



Fig. 103.— 3fosep& mi'ssus fn ctsternam 

Terra tremuit ut crucifixores terr[er]entur 
Templum & vélum scissum est ut pharisei compaterentur 
Petre scindebantur et sonum magnum dabant 
Quia enim discipuli tacuerunt lapides clamabant 
Monumenta aperta sunt ut mortui resurgerent 
Vt potenciam huius principis mundo innocescerent 
Multi enim surgentes omnibus apparuerunt 
Qui potenciam huius principes manifestauerunt 
Dyabolus in sinistro eius brachio sedens mirabatur 
Quis ille esset quem omnis creatura reuerabatur 
Philosophi athenienses videntes solem obscurari 
Dixerunt deum nature in angustijs esse et pati 
Edificauerunt altare ignoto deo 
Qui manifestaturus erat futuro seculo * 
Huius prinçipis exequias deplangamus 
Et nos corda nostra intima compassione scindamus 
Sepulturam cristi eciam filij iacob prefigurauerunt 
Qui fratrem suum ioseph in cisternam miserunt 
Filij iacob fratrem suum sine causa vsque ad mortem oderunt 
Ita iudei fratrem suum cristum odio gratis habuerunt 
Filij iacob fratrem suum pro triginta denarijs vendidebant 
Iudei cristum pro triginta denarijs a iuda emebant 
Filij iacob tunicam fratris sui dilacerauerunt 
iudei carnem cristi virgis flagellis spinis clauis volnerauerunt 
Tunicam ioseph non sensit aliquam penam vel dolorem 
Genesis xxxvij capitulo 



Fig. 104.— portas a cete fceuoratus 



Sed caro cristi in omnibus membris sustinuit passionem 
Tunica ioseph talis usque ad taies destendebat 
Et in cristo a vertice vsque ad talos nulla sanitas erat 
Filij iacob tunicam ioseph sanguine hedi aspergebant 
Sed tunica cristi iudei proprio sanguine profundebant 
Filij iacob nimis fratrem suum perturbauerunt 
Sed iudei marie tristiciam maximam intulerunt 
Joseph fratribus quod in eo dereliquerat relaxauit 
Et cristus pro crucifixoribus suis patrem suum exorauit 
Joseph a fratribus suis venditis factus est dominus 
Cristus a iudeis cracifixus factus est dominus celi & mundi 
Filij iacob fratrem suum postea adorauerunt 
g [et] multi iudeorum per resurrectionem in cristum crediderunt 
Jacob audiens filium suum viuere multum gavdebat 
Maria cristum videns surrexisse magnum gaudium habebat 
Joseph filius accrescens in incrementum inceptatur 
Et fides cristi de dia in diem cristiana vbique dilatatur 
Sepulturam eciam cristi olim ionas prefigurauit 
Quem proiectum de naui in mare cetus deuorauit 
Jonas fuit très dies & nocte[$] in ceto 
Isi cristus erat per triduum in in monumento 
Quare autem historia ione cristus appropriatur 
In capitulis de resurreocionem manifestatur 
O bone ihesu da nobis ita tuam sapulturam venerari 
Vt a te nunquam in perpetuum mereamur separari 
Jone secundo capitulo 



Digitized by 



Google 



[Capitol. XXVIII.] 



31 



[Toi. 59.] 



Fig. 105.— Sbanctf patrca Ifterantur te fafcrno 



Fig. 106.— ïsta&ri Ifoeratfo a pjaraone 



[I]N precedenti capitulo audiuimus quomodo cristus est sepultus 

Consequenter audiamus quomodo homo de carcere est liberatus 

In die parasceue quando cristus in cruce expirauit 

Anima eius statim vnita deitati infernum intrauit 

Non enim ut putant quidam vsque ad noctem dominicam t^ndauit 

Sed statim consolandum incarceratos festinauit 

Sed [si] enim posset aliquis amicum suum liberare 

In[i]quum esset vsque ad diem tercium exspectare 

Cristo ergo fidelissimus amicus noster non exspectauit 

Sed statim peracta passione sanctos in carcere visitauit 

et in hoc dat nobis exemplum quod si volumus animabus subuenire 

Si protrahimus suflragia non videtur eis expedire 

Grauissime enim & non sine tedio expectare comprobantur 

Qui ibi inenarrabilibus pénis cruciantur 

Quidam faciunt caria suis triginta missas celebrari 

hoc bonum est utilius esset animabus illas de primo consummari 

quia ibi per triginta dies exspectare est valde amarum 

Sed illud eciam intelligitur de alijs guffragijs animarum 

Festinetis igitur tanto citius animabus in purgatorio subuenire 

Quia hoc per fistinacionem cristi probatur ipsis expedire 

Cristus autem non statim patres eodem die liberauit 

sed ibi cum eis manens eos sua dilectissima presencia letificauît 

Media autem nocte dominica quando a morte resurrexit 

Tune eos de captiuitate dyaboli eduxit et euexit 

Hec autem captiuitas dyabolica iam pretarata 

Ex historia lumbardica iiij° sententiarum. disk xliiij 0 



Olim fait in captiuitate egiptica prefigurata 
Filij israhel in egipto a pharaone grauiter opprimebantur 
& ad dominum pro liberacione sua lacrimabiliter viceferabantur 
Misertus est dominus apparuit moysi in rubro ardente 
Igne pleno & tam[en] integro & vi[n]di permanente 
Misit autem autem dominus moysem ad pharaonem 
Et fecit per eum filijs israhel captiuitatis liberacionem 
Ita genus humanum a principe tenebrarum detinebatur 1 
et ad deum pro sua liberacione multipliciter lamentabatur 
Deus in adiutorium meum intende 
Domine inclina celos tuos et descende 
Libéra me quia egenus et pauper ego sum 
Et nichil habeo quo me liberare possum 
Emitte manum tuam per quam liberar 
Emitte agnum tuum cuius Victoria tibi recomiliar 
Emitte lucem tuam ut ténèbre a me repellantur 
Emitte veritatem tuam ut prophète tui fidèles inueniantur 
Hijs et alijs multis moris homo ad deum clamabat* 
Et dominus misertus e$t ipsum hoc modo liberabat 
Descendit in rubmm ardentem sine rubri lesione 
Hoc est in virginem mariam sine virginitatis amissione 
Dominus plagauit pharaonem & omnem suam gentem 
Et eduxit filîos israhel in terram lacté & melle fluentem 
ita cristus plagauit dyabolum & omnem suam congregacionem 
et eduxit sanctos suos de infemo ad eternam resarrectionem 
Exodi iij° capitulo 



[Fol. 60.] 



Fig. 107.— ïftetatfo abrajjam ie gr tatoeorum 



Fig. 108.— Ufteratfo lotfi a sottomfe 



Ibi pascuntur lacté hoc est dulci aspectu humanitatis 
Et melle hoc est melliflua contemplacione diuinitatis 
Dominus volens iudeos libeiare precepit agnum immolari 
Sed quando voluit nos liberare fecit se ipsum cruciari 
Hanc eciam liberacionem hominis deus prefigurauit 
Olim patriarcham abraham de hur caldeorum liberauit 
Caldei hur . id est . iguem pro deo coluerunt 
Quod cum abraham noluisset ipsum in ignem proiecerunt 
Deus autem verus quem ipse coluit & adorauit 
De igne caldeorum ipsum misericorditer liberauit 
Sicut deus abraham conseruauit in igne sine combustione 
Ita sanctos conseruauit in inferno sine omni lesione [fecit 
et sicut dominus abraham eripuit & patrem multarum [gentium] 
ita patres de inferno liberauit & ciwibus [cetibus] angelorum con- 
Hanc eciam redempeionem hominis deus prefigurauit [iunxit 
Quando loth de [cum] suis [de] submersione sodone liberauit 
De sodomis tantum boni liberari fuerunt 
Mali autem igne g [et] sulphure interierunt 
Sic cristus bonos de limbo solummodo redemit 
De inferno autem dampnatorum nullum eripuit 
Nullus autem dicat deus confregit infernum 
Et quis est qui reparare potuit ipsum 
Non est confractus sed quia principe mundi intrauerunt 
Nunquam fuerunt erepti sed semper suis [sine] fine ibi erunt 
O pie deus dignare nos ab illo inferno custodire ~ 
Genesk xv capitulo 



Et in hac vita purgare misericorditer & punire 
Hic crucia hic flagella hic plagas nobis inferas 
Vt nos a perpetuis flagellacionibus eripias 
Quos enim amas dices te velle hic castigare 
Eogamus te pijssime domine ut digneris nos sic amare 
Melius est nobis cum aduersitatibus ad te venire 
Quam per temporalem prosperitatem eternaliter interire 
Sed [si] inter flagella pacientes non sumus attendas 
Si [sed] volumus txdwmus nos per flagella saluare intendas 
, Fragiles sumus et sine murmure non posstmus sustinere 
Sed tu pijssime domine nobis dignare [im]pacienciam indulgere 
notandum quod dominus precepit loth & suis montem ascendere 
Non respicere rétro sed ad ascensum intendere 
Sic homo quando deus per penitentiam peccata eripuit 
Non débet respicere per delectacionem ad peccata que de [rejliquit 
Sed de virtute in virtutem surfem [sursum] ascendere 
Et setisfaccionem operibus virtuosis viriliter intendere 
Vxor loth respiciens rétro versa est in lapidem 
Et fere deserti & bestie lambunt eandem 
Sic homo re[tfro]spectando tanquam lapis induratur 
Et a bestijs infernalibus lambitur & temptatur 
quapropter montem virtutum ascendemus ut saluemur 
Et non respiciamus rétro per recidiuacionem [ne] feimpnemur 
O bone ihesu doce nos sic ascendere & celestia curare 
Vt tecum in monte sancto tuo mereamur in eternum habitare 
Genesis xix capitulo 



Digitized by 



Google 



32 



[Capitul. XXXIL] 

[Fol. 61.] 



Fig. 109.— ïUsurrettio ïromfoi nostri ftesu cristt 



[I]N precedenti capitulo audiuimus hominîs redempcionem 

Consequenter audiamus gloriosam cristi resurrectionem 

Sciendum quod sepulchrum domini cauatum est in petra 

Et videtur esse tanquam duplex caméra parua 

Quando homo primo intrat inuenit paruam cameram 

que excauata est in parieti iacente non infra sed supra terram 

Habet petra septem vel octo pedes tam in longum quam in latum 

Et in altum quantum homo potest extendere manum 

Ex ista caméra intratur per vnum ostium in aliam similem 

Que habet fere eandem altitudinem & longitudinem 

Et quando homo ingreditur per ostium paruulum iam prefatum 

Dextris videt locum vbi corpus fuit collatum 

Et longitudo extendit de vno pariete ad alium 

Altitudo predicti scampni habet fere pedem et dimidium 

Est tamquam scampnum circiter trium pedum [positum 

et non est concauum ergo corpus non erat in terra sed super içsum 

quidam peregrini hune scampnum sepulchrum appellant 

sed iudei totam petram cum duobus cameris sepulchrum vocant 

ostium monumenti graui lapide erat affirmatum 

Sed sigillis iudeorum communitum & sigillatum 

sepulto enim domino iudéi sigilla lapidi apposuerunt 

& per talem modum ne furaretur corpus sepulchrum sigillauerunt 

insuper paganos militez mercede & precio aduertebant 

Et eos ad custodiendum sepulchrum ponebant 

Cristus autem clauso ostio et saluis sigillis exiuit 

Mathei xiiij° xxx° xxxvj° marci viij 0 . luce ix capitulo 



Fig. 110.— Sampson tulit portas ga?e 



Quia corpus glorificatum ipsum lapidem pertransiuit 
Post hec angélus domini in forma hominis descendit 
Et videntibus custodibus lapidem de ostio reuoluit 
Cuius faciès sicut fulgor & vestes albe erant 
Terra tremuit & custodes velut mortui iacebant 
Cum autem vires recepissent ad iudeos redierunt 
Et amnia que facta fuerant eis per ordinem narrauerunt 
Illi autem inito consilio dederunt ipsis pecuniam copiosam 
Vt diuulgarent de cristo famam mendosam 
Et dicerent ipsis dormientibus corpus esse furatum 
et hoc tam a iudeis quam a custodibus vbi[jt#] diuulgatum 
notandum autem quod cristus suam gloriosissimam resurrectionem 
Olim prefigurauit per fortissimum sampsonem 
Sampson ciuitatem inimicorum suorum introiuit 
Et in ea nocte manens ibidem dormiuit 
Inimici autem eius portas ciuitatis concluserunt 
Et ipsum mane interficere disposuerant 
Sampson autem a média nocte a sompno surgebat 
Et portam cum postibus & ianuis secum ferebat [intrauit 
Sic cristus vrbem [À]ostium suorum . id est . infernum potenter 
et ibi vsque ad mediam noctem dominice diei habitauit 
Media autem nocte destructo inferno anima ad corpus redijt 
Et sic cristus qui mortuus fuerat reysurrexit 1 
Multa corpora sanctorum cum ipso surrexerunt 
Et intrantes ciuitatem iherusalem multis apparuerunt 
Judicum xv capitulo 



[Fol.62.] 



Fig. 111.— Œxftus urne ie bnttre ttxi 



Fig. 112.— Iap(s reprofaatus factus *st m capul angult 



; i 



Et non est putandum quod in parasceue corpora surrexerunt 
Sed illa die solummodo sepulchra aperta fuerunt 
Cristus primogenitus mortuorum surrexit primo 
Et tune corpora sanctorum surrexerunt cum eo 
Et isti qui cum eo similiter astenderunt 
(__Non est credendum hijs qui dicunt quod iterum obierunt 
Cristus eciam resurrectionem suam per ionam prefigurauit 
Quem in ventrew ceti per triduum viuum conseruauit 
Jonas erat in naui que a tempestatibus iactabatur 
Et interitum omnium qui in naui erant minabatur 
Tune dixit ionas nautis ut ipsum in mare i[a]ctarent 
Et sic tempestas maris & pericula cessarent 
Qui cum iactassent statim cetus eum deglutiuit 
Et post triduum ipsum ex ore suo in terram emisit 
Per periculosum mare mundum iste designatur 
In quo olim homo periculum mortis eterne paciebatur 
Cristus autem sponte fecit se in cruce mortificari 
Vt posset homo a periculo eterne mortis liberari 
Deus autem incorruptum eum conseruauit 
Et tercia die ipsum a mortuis resuscitauit 
Hec resurrectio saluatoris nostri pretaxata 
Fuit per lapidem quem reprobauerant edificantes prefigurata 
Temporibus salomonis cum templum domini edificaretur 
Contigit quod quidam lapis mirabiliter inueniretur 
Edificatores nullum locum apertum inuenire potuerunt 
Jone ij° capitulo 



Et hoc plures cum magno labore temptauerunt 
Aut fuit nimis longus aut nimis spissus 
Nimis breuis aut nimis dimissus 
Quapropter indignati edificantes ipsum eiciebant 
Et omnes ipsum lapidem reprobatum proprio nomine dicebant 
consummato autem templo lapis angularis ponendus erat 
Qui in se duos parietes concludere & totum complere tebebat 
Sed non inuentus est lapis qui posset illo loco aptari 
Super quo non sufficiebant edificatores admirari 
Ad ultimum autem lapidem quod reprobauerant adduxerunt 
Et ipsum aptissimum pro angulari lapide inuenerunt 
xxd [et ad] tam grandwm miraculum omnes stupebant 
Ad aliquod magnum futurum per hoc designari dicebant 
Cristus erat lapis reprobatus désignâtes in sua passione 
Et factus est ecclesie lapis angularis in Bua resurrectione 
Tune impleta est illa prophecia prophète magni [anguli 
Lap[i]dem quem reprobauerant edificantes hic factus est in caput 
A domino factum est istud & est mirabile in oculis nostris 
Quapropter cancfotur prophetia hec in festo resurrectionis 
Lapis iste duos parietes in templo coadunauit 
quia cristus de populo gentili & iudaico ecclesiam edificauit 
In hoc edificio pro semento usus est suo sanguine 
Pro lapidibus autem vsus est suo sacratissimo corpore 
O bone ihesu da nobis ut in tua ecclesia ita viuamus 
— Vt in templo tuo celesti sempér tecum maneamus 

Psalmo Mxlv Actis ijij° & mathei xxi capitulo 



Digitized by 



Google 



[Capitul. XL.] 



[Fol. 63.] 



Fig. 113.— lExtïtmum fa&fcfam 



[IJN précèdent! capitulo audjuimus quomodo cristus non cessât 



orare 



Oonsequenter audiamus quam districte volt in iudicio iudicaro 

Et ^oc cristus in quadam p^rabola proponebat 

Quando in hoc mundo predicando turbas docebat 

Dixit ibi de nomine volentem in regionem Jpnge abîre 

Accipere sibi regnum et iterum redire 

qui tradidit servis suis decem mnas ut cum eis luerarentur 

Et quando rediret cum luero sibi redderentu* 

Abijt igitur illuc et accepte regno redijt 

Et ab vno quoque mnam cum lucro repecijt 

Qui multum acquisierat illi[m] multum remunerauit 

Qui autem tmus [minus] illi mercedem minorem donauit 

Illum vero qui vnam mnam sine lucro restituit [puniuit 

Non contenius in vnam [sine misericordia] in hoc pro lucro neglecto 

Hoc modo cristus in die iudicij iudicabit 

Quia secundum quantitatem hicri vnumquemque remunerabit 

Qui autem nichil fecerit non solum nichil recipiet 

Sed eciam suam negligenciam infemo perpetuo luget 

Non enim satis est in hoc quod homo peccata dîmittat 

Sed oportet eciam quod botta opéra faciat 

Austerus index metet vbi non seminauit 

Sed eciam a paganis queret bona opéra quibus nullus predicauit 
Quanto magis a cristianis volt bona opéra extorquere 
QuiZtbus tôt salutarîa documenta dignatus est exhibere 
Ipse ostendet peccatoribus volnera & passionis arma 
Matthei -4viij° & apocalipsis xx capitulis 



Fig. 114.— iâofcflfs mursus ex longtnçufe fettt ratfonem 

Vt videant quanta sustinuit pro eia tormenta 
Omnia enim arma cristi contra peccatorem stabunt 
Et omnia volnera eius super eum vindictam clamabunt 
Omnes créature ad impugnandum eum armabuntur 
Et omnia clementa contra ipsum querelabuntur 
terra querelabitur que ipsum portauit & fructibus parauit 
Et ipse tanquam sterilis arbor eam inutiliter occupauit 
Ignis querelabitur quod calorem et lumen sibi preb&bat 
et ipse verum lumen creatorem suum agnoscere nolebat 
Apr querelabitur quod ad spiramen eius semper ftiit paratus 
Et ipse de tanto beneficio de suo fuit ingratus 
Aqua querelabitur quod ipsum potauit & piscibus saciauit 
Et ipse creatori suo seriuire non curauit 
Angélus suus querelabitur quod ipsum semper custodiuit 
et propter deum & sui presenciam turpiter peccare non timuit 
Mater raisericordie que nunc omnibus peccatoribus es parata 
Tune illis non erit adiutrix neque aduocata 
Pijssimus filius qui mortem pro peccatoribus sustinuit 
Tune de interitu et dampnacioue eorum ridebit 
Demones omnia peccata quantumeumque occulta denudabunt 
Et angeli omnia bona neglecta ibi recitâbunt 
Cristus qui nunc pijssimus est tam diserte iudicabit [mutabit 
quod nec propter preces nec propter lacrimas suas senteacias 
Si enim sancta maria & omnes sancti s^nguinem fièrent 
Vnam animam dampnatam liberare non valerent 
Mathei xxv capitulo 



[Fol, 04.] 



Fig. 115.— 3ftepum criorum staule tetem bi'rgmibus 



Fig. 116.— JUItanu» ïrotnmf scripsft fa parfete 



Seueritas districti iudicis x virginibus demonstratur 
Pe quibus in ewangelio parabola quedam recitatur 
Prudentes virgines fatuis oleum dare noluerunt 
per quod innuitur quod sancti dampnatis in nullo condolebant 
Oleum misericordie ipsis omnino dare negabant 
Et de vindicta in eis facta letabtmtur & exultabant 
Prudentes eciam virgines fatuis subsannabant 
Quando eas ad venditores olei iubebant 
Ita /a[n]cti dampnatos tune videbuntur illudere 
Et eos ad venditores olei mittere qui veHent dicere 
Vos vendi[dt]stis eternam gloriam pro voluptate vana 
lté modo ad venditores & emitte vobis alia 
Omnes elemosinas & bona quas aliquando fecistis 
Pro laude humana g [Sf\ vana gloria vendidistis 
Quantum prodest vobis superbia vestra & gloria vana 
Vbi nunc omnis placencia & laus humana 
Vide nunc quantum valent bona que vendidistis 
Quantum prosunt vobis omnia transitoria que amastis 
Quando autem fatue misericordiam prudentibus non inuenerunt 
Ad sponsum velociter valde concurrerunt 
Nullam misericordiam apud ipsum inueniebant 
Sed amen dicO vobis nescio vos audiebant 
Ita continget in die iudicij ipsis peccatoribus 
Non inuenient misericordiam apud deum & apud sanctos eius 
Modus eciam iudicandi in illa scriptura figuratus erat 
Mathei xxv 0 capitulo 



Quando manus domini contra regem balthasar scribebat 
Mane shecel phares in pariete scribebatur 
Quod numerus apprehensio vel diuisio interpretatur 
Judicium en^m domini tractabitur per numerum & apprehensionem ^ 
Et consummabitur per môlorum & bonorum diuisionem 
Dominus secundum numerum peccatorum quemlibet iudicabit 
Quia ipse omnia opéra nostra & verba numerabit 
Omnes enim cogitaciones & egressus ipse nominabit 
Omne tempus nobis impensum quomodo sit expensum considerabit 
Ipse eciam numerauit omnia bona que recepimus 
Et qualiter expendimus & quomodo & quamdiu possedimus 
Omnia hec predicta que nunc numerat te in statera appendet 
Et cuius valoris sint coram omnibus ostendet 
Tune tanti ponderk érit obulus pauperculi hominis 
Sicut mille talenta auri pape uel imperatoris 
Plus ponderabit ouum sine mortalibus largitum 
Quam cum mortalibus aurum infinitufn 
Plus pondérât vnum paternoster dictum cum deuoeione 
Qua[m] vnam psalterium cum tedio & sine attencione 
Ad vltimum phares hec diuisio sequitur [diuidetur 
quia numerus dampnatorum a consorcio domini & sanctorum 
Tune ibunt dampnati cum demonibus in infernum 
Boni autem in^trabunt in gaudium domini sempiternum 
Ad quod nos perducere dignetur ihesus rex celorura 
Qui cum pâtre & spiritu sancto est benedictus in secula seculorum 
Daniel v° capitulo K 



Digitized by 



Google 



LONDBESt ' 
Imprimerie de Strahoewayb et "Walde??, 
28 Castle St. Leieester Sq. 



Digitized by 




tfutf aatrtf *titofl£ £ ^caOn^âaiie faiuaœtf 

î&efedli totttiiiUbttiitiquûIiff te tttttlfogmpotmtl 
3tt primo càgro a^intc tecaûiludfeti et ûtâorïtûiotf 

&i\d$s m#l& (tw&\mvattfi twGœteamlûiatio 
J&eî> ttolâdtt $ in ftngitf capltsr tncùitf îtte fecuatui? 
<$tf te tumo fcftamêtoponftuf tjaa^eritasf tciitatiitf 

$tte ipCm nouiteftâmfttoetftatetn fiatttafie 0#b⣠
gfn tertio lapfoîc^îtueuttôatMjc ûfluatîontè 
SObiajptut? «touapctotte et (â6auffelj«tt»ïic»ir^ 
Cûeni teutf buutatôttattttt atfutuê ^creucŒet 
Concran fitmuti matcê te quaîiatfêtwr jjicàtratercfc 
3Hlub BfîjgumJafuttt g tejgf afta#ê et enta filta 
jfcr fftë Gflttôtaiwto ffclutd et n fleïlà balûfttn 

<£ fl bac tfdufc î Uteto ttwStf tyffô ffiitf f fttimBcatt t) 

See quabô eamleâjp p OeUam mattë repatoam 
n ffeto taplto ajjftur le btê mafcfe XHtgis uatantatem 
<8ue ffcuîifeifttiit £ Dû^âej^eltaie mbice ^efle 
€lt fi potfâ daufâ, $ dfitf ejedjiett j^nCtaautt 
<St) gt tewpia falomûfôi$ ifc ttôo fuo eDtficautCl 
fftarôt etn «tum Çabuîfl te tabice^efle 
(ftuibffë gwbuiatitttçtMaaiâ ettfcplû eflfe 

«Éttjec oblaciofuitioUtttbffiiwtofmûiiftmta 

«Wc maria ûiifl obtetattfcploml tol&etnafcg 
3K» ç filiSufcfite 3 futâ oblatotâo ticetr tnbtrote 
jSd> tnaiia fuifi oblata ttôo rite *petftrte 
jîerimûrulpfriba^ 

31 tattjam oblata btfo t tfplo Tfj? ^ladoitè tftfteban 
3Hit ftgfo tap?o agif qflû maria *>îo fuit} fe$3fata 



Digitized by 



jby Google 4 



Digitized by 



Google 



\ 



«Il tff fliîm ûiamOm fcruautà m ox gtoçtiifm 
ffîmtm fflâfwtfffim&qNctftf turban* 

91tf g tntn tettib i qua nulle dipei peutebantl 
<&nia nuHeîtftfwie* ctpifsTmaifc tefylentefc&l 
3tt fcpeo tapFo amenât» maria futi\ îpwfiuata 
€t^ecïpiT0uacîd ftfr elîï ttîb? ffemfctnôtarfa 

<Etî5j0O^eccatjnMialir<tf^^cmncWsefô pttauty 
3fn wtaw capFoaafaicte tumiiftate fbû ^ttOi 
<fc| très flfci $$m* 411e tefecutôii mtniûa» m 
£o1irçx>itfcptaiitf pbâoutô aatôq fiocme 
«HJ Agio ni puero $ fUMItef Mo anteottbift 
3n ttouo ttpfo ajefen? te tpfctymiAîomfai 
<£fl^âc pagitfuttlfiel)* $ f m^te fcitetat tas 
31$ m* fitofwr f| attukmt agi te betsufc tegi teufo 
g feiottrô jcç tefco ttjrono ttoxtum p e§îpiûpmflû© 

au »° <*° ^jïif r veî* *& ifpm tiffl m %&> m**A\w 

tt <9tetotwgiipttaur*<ï*oblatt pueabflo î Mo feitmel 
3ln^i 0 capta agitmr<quototf pfcUeaiptftœwiaïBi 
<£fl maria * Eafeplj dïpww ibilegipta ttrauetofl 
^f^ram^iBpmaiStifvft^wÉÊicapitrn) 

titâ ptjàoni* ofi ptiennoEfts cSfwfiin 
tt b lapftfc tiwfliïtemîfreffi malb? <f Itanâipuhtëmtt 
3n sn° capfo asit^ûo gjte atftlbaptffains ^ 
<SEfi iÇe baptifm? tait p maie ened pagturaotf 

€ » p ioamtë îftâOm Wiog tfcahel (watil 
9fn % iij 0 tapPo agttTqffo î^aboi? gfm tfpfetttfl 
ca t§> tptwfpîTij0ut«iûiBWff^atiamia Oromutf 
#nma rtctorii gftguraiffli oltm ia»fel 
«ni mttrftôu Otatwtë « teftragitbel 
|>ttëto «fiurâittiUb qui ijoliS tsitifo 
€« fccoô Of feuiib quanta »rta st leonf Itffcrttf 

-3**f9° m 0 dfl^<lfiOf2«tfepaim<wâpeîten« 
« <$o jaws f mipe pbtfpenttéroÊ dolente 



Digitized by 



Google 



# i ^gifwwcfert tf ftig mimtg ôtm mans paâule 
cnttëflmlm fr? tefpictfôsBî* mptifatelibeiattia 

3tî V me twitiD <I pot* a& »ldfi % ^olddîû riUam egfy 
gu ^ w^fo 4^ra^ ^ î î>i'e çflJtnwiufleiiâl 
fcfl qûo tefctftfwfn* 460 tfiaffltéçr le téplo ettotl 
tëtfmfi &au mjfl aitt ! UmemocOme Owmnte 
âfOm m ïiottoae e#tftow mfà poft nwwn gdite 

<8ff PU fiwiiarioni tfplt flageiraalfc ttapufebafi 
91it*W wpftp agita* fc feoo fowtaîtft rené 
<*« tettiftû îftjtna(0 olfoi ftnfl g matm 

ettnelcJîfeîwS # abraïiapatrê « afofi û^om aff&efi 
3tof tw* rapfb airtmr àlo tpfe? btffe* fitoé ^rhmtid 
qo ffauffuit Î8pfô4 Wi&tfmœiû raà^bl&muanfccawft 

<£t( îmnî> *no îpew flerfeeffi orttngenw 

9ln £>nj° wpfo Agitm» ûQo itUBS Ofotlo Mt) traçât 

€t( qfio ftlrt popwl? btbWc? maKï # bono cebDeb^tt 

fttefKguÂta Cf ôîoabij amafô ttiofeo&ulabfttac 

<6tte tagd foui if tmrifr j> luïft4îc m fxtitottèi fefibtf 

3fot& ec® ïlfc ttiatig*»* {fftgmtttt 

«mu fcfm Offi abel ï&rc rante fnmtalfôjttmitti 

a«€*° rapto agtf quo tf* fuit *efet?OIuC? gtputf 

J&etfûwr atep$faui£â cofapïjtfems 

(©flf &mr 4 eDtfrctaranerafl fputfc fofibffmctifl} 
3te wgn if panent fmimnuqtie îeriffo 
««sntfttiliftiiu Câpfim? fgcecautfl et ffluttfl 

€D 0 f fiflumiiti acftto <î 5101 a* acbmf Kjïatf 
&m IwîietS que tue 9gne0 afflfteatia 
%tm &ue gemetf «tue srattoro cwrifttetutîfl 
<60t#i?9$é*gawg tcnûïfi efi flaottiis et Agi* 
^ewf fwfcos ©tMimi cfl ob,pbi$* « tfgqfc^eflt* 
aowôtcîâJtîgtiSuttliob wrfatbâgatffifl mtoe»? 
<Bfi »*az foaflbisf tonmîhor^ n t apet&s 
SKf^ ^ a^r (tûo^pûfif fiiiti $bmf côuat^ 
<TÔijîam^ -r • et mffiplicita? ^oneftatitô 



Digitized by 



Google 



Digitized by 



Google 



ftuevepi qttitd magtnl conminehâ gtfbutfl 
9)tem $ femsp t)m t$gi lanîb tnateïrëw 
j€k ftig efl pulnetë liittl ligna ? lapites jneofl 

<Sni ttOdœ tautb pto f)ai* miflba fyî£ teboittftauifl 
3ln Wê capta^ûo g p» imcte f rouf bamtë* 
Cfi^cfHiïûtwitflB^wltgtiaruapoîttmsf 

<Efl * cokmtô *fo* fcfibte îiquef tterfemë 

Bot etâ g total tna ratabtl? pœfigurabamr 

<SMlfl Ouobt,»tôô fefcs ^miuïoîief î îsftttû îKpozfobatf 

9k* ÊPÛf « Oitob^ *pUîf f eîrort? ci iecnrè 

€Qf morne caluaaettiouetutpfttâf frttecra* ' 

3n ?£îg° mpfo ajjtait qno gpfis mm nfftgeta^ 

€0 flûo <pe ,p ÙU0 nwrifeotitë teptttabftttnr 

^>oc çatoai wmfice art&tneuttu ptt&gutwrifl 

4Ef| fabrirS* mbtih^m tort** tottotf ambrafti 

9lte t ftf î fabrication? ftie arpcffif One awrifigatS 

<tf tanin pfl foo catttuCI DwJrirtime mftitë 

tCam &nW£* marié ttafltfH itkmtiotat 

(Stf cônetntl tfla boira fe $ptô betrc nia nnïi* 

çwaeg(owft^tnIgfaiôp»fi|^amfl 

3$ watwflte 4 Imolamn #P ob bac fowfô 

tms lîbeâtct a graui obGbfô? nuîtai? (nom 
3ii ££p° capitula êtes figure towutënnf 
<Êne moiif* naffton? é(K j^tfatelfritettttit 
tërfma f atbm grëbfô wânabuaotonoun »iî>ie 
<M ?t0tt (of angel? Dffi fnolto fttittt 
<Dttml caWat eins î tetca îmmttttfttifttcrbafl 
<finta Ht$ amfânt In a moue Hutccctut? etafl 
£>ctaiftotô çfKtcs œtône? pnfctp e itôguramfl 
<Eun GrtjJm ffttt iplin fini ïmwif fpflte fotantti 
Œerrfa eleofar qui mtfete fitô befo'am ttecauifl 
3fta ff0 nioate uian^2tt noMuu>2i(Emittht 
gin si x>° tapFo ag*? te lumi et totorc toi 
cSwi jpfigitratf foui oit m tnfrwî? «guttë 
pfroo p râcob ont inamfotoliter higtfl 

cm nm mj m imto® # mm& fâvt&t 



Digitized 



by Google 



®n\umm\*l\}&m# inox* abelfiMûufew 

fil maria eThuntua biaifl fc fcelte aprtLm 

€ti te goutte matte uifis tourna uigta fepuïcbBwi 
<2Eft ^ory zegzm teutô pUm pœagurabawi! 
€axt fetetm abuar tûhuta et tofotflhttiebamjf 
*H e fofcpjf qui uidOcciiî m tefetto eftuuCfc* 
tffl P tOttânt Qtdut maa *ira*ft teg!iit(tM£ 
3tt£l»«* a 0 H0iV4ûo ff é * îfcrw liœbo Jfoftwt! 
€« boc ûli egfotf fiîio^ ittatjel te egipto prenait! 
3tem abrebft qnë *tfe ftbemutti te bur alteonmi 
«E (Hat^qne ôfie Wjemuitj te (ubmetnone fotoraof 
g]U££*mj° ©pFo agûuc Qiumtô £|riïsf reûinxgie 

<£« ç towâ nui poa trifoutow* enfuit te «eut» oeH 
€fifiiapitemreptobaiûcî6ftit?f w <W««ïautf 
3jna&fe°»prû agite te biOotfoiubfômismo 
Cuioù pftguiïuue çabofoe qiittam ttobiittf borao 
<Biti tcates fetwa? lut? boua ab (fô m tegiotiê l3gTqu3 
ao«pto te^uc tsdfltt pot?* t$fâ çvmwtâ teat 
3temfipratftea ^irgm^due kmte eieûaegauemtj 
amiiatuc utc te? .itecfanctt oleu mie tSpnattè fbuecSH 
gi«-pflttfl h mane Ujetei pçattô ^ctewtonem 

gfuOmû enmi fflu&tmctabîûit g îuiweriî aajpf KonÊ ■ 
€f( tfffiwabtfe banog ? «tatog ppetul btittûorê 
Jtotriaa jlpmiff fanfttf (M te «miBfe 





1 


il 







(fini fcfott*ae<itttenfl mium (îiwwnftW^aw 
]0O(Titfl *g ipto jtyewio fi fôatfpftonatf $bîmct 
£ci& ffgnâ g-^iôi) tfm îmjB œmuHX aOUro &tffc 
«ww nuflfi tegSm? miou^ itâ ûjlfpne gmufûkt 



«s. 



Digitized 



Google 



)igitized by 



Google 



jfetjnti rpccalu bimane ($kmm# . _ m^tc aus t paaifo *<t fewiata 




boéaaitif! 

«f «qHOpiwftn*» « Wftwf*-. _ , _ #>e& » offe twbirvttïa* et * ei? on* 
ï t«worfttee^\ft.«ki?_û)I»o jnett? eî ni ^ u te capîte ne ftipmDôniSr 

£t P * « fc* 6 ? *>» * oroxtt et rotfe «UattAt 

(®»aîpt Ogabop bwm^«buttto*9t # m m% îjww? W{feJ . ^ 

<ÊBa»pceptttt^t^ipmiau«rotebftt ^immwioleftiftauToâqnafuftintnttet • 
asSetao gen« rerpf (Sfcbtlnaboiz t&fl&at j, tîl foihabwto cretësr îeo Doluie aaûiùlatC 
ô ferpto tSttrat?*issmtRcBputt Rebâti a wrc mfruU , a ariisi faèliqwti «t molette» 
bût rtrpéte fcaùuttœ ***ef>** «liilétr enîtteîiiiht biaboto iiôuwmus 
<c « pas n? lo^ba^pwiattiftemuabat rtr m6tm ranJrtR j,^ 

epuûs pîufcte «^ft£ «™ « «ja «ni tiu bileeiB «Sut tfineift ne çtriftateW 

<8uafokfeB»i? Sctu«t!i»iaboluegi fcmosiljitt? ^3 hutff&BurieoSeê jnaabae . 
5«ep«tta Ç ^tabol?wt^ww»etw_ J.iraîg^t , 9 moiîmnlietfefef5comeîeba« 
gioùucêîrtottteen? ^* tera? « te ieo ftén potte ortrijaB 

€t aîmotpainfo x>otapt«»s e nSItetue e o » wJ blanfea* pctmtraheba» 
CetttfisÇmotal.. <Seittft$pim>tal° 



niniti7P 



dby 



Googl< 




€ii certu ? # tbfe bi&ris eiaïmlabatf 

Caue libi arowtim b/ônmneîefcaufct# 

^Refpice ïairiô fc^ çoz iet ^ raptëtuTi£ falo 
#t tale$* latos îr ceia* «re tuficn^ twmê 
<&ûo tii q tic tarer tâtu0 a mulU fecur? w& 
^Bnû aïa $ Dpabot? tfptae* no aiiîcbat/ 
^ûcmtëûuïaftwotûbolo îeftaumfpfufbell 
jfepabol? fào* tnulieif tefomtebat! 
jUlier vfo vfe et ois pofttn» rôSepuabatf 
^ITt09 ïmâîatoiei prrmtaCTrti 
#nu<g pe^a iiiî$mo2tr aliqtiâfluftfinrçt 
^nllû fom'nîtifrbtlûatfvel lacrrtubin? 
fcutftrr ifihiutai? neieeettobme* 

£me f (etu * mfoze 5 laboë giaittnaftêY 
^ôtiawtfet Iwtû w# aliqua tnbulaaouiT 
£)ô fuWwf U çemb#iie# «Uûua9^wn? 
Sures ei* îifi# obGurMtemrt 
<Etfîentçtf nasrtnmquâobatiçeftrmrt 
©aittriiis nûquâ taliijnttniJ 
tïfpefes îm lîûqulclaiiDitarrt} 
fltc flawanec lentes eu fubroerfiffe nt 
UBenefiar 



#ectgwt5 «ce eO«0 folm cft olmfcifrêt 
dMla be(Ka nulla aute eu moleflateti 
3ttuttu$ aernrnUaanra eanifeRaref 
3&a&cp botes Uwmlter Te fouttim* 
^Tainjp (rairRSf tnutiio fe D.Uepiunttf 
^ubieetaeîti Jjôtofc t'roiacreamtà 
<§erop i flauOio Dmecet (me tuia • 
£ cû fco neaton Tua plarottfet 
€fi çoape a aîa ipm î celo aflîîpfiffrt 
^inllusamê botuo pfainatïueftiaare 
Cur ïte &ot1£ ïp IKebatf otfug ucluti» créa? 
<Ti\r eoatifoçàgeloscrfate volebat 
Œuog cafû ftuxtêpïosnoftebai? 
& c qte m p baraoufe «0» solufr lïroraÊ 
coxâtê marie ma^lene ad pui& molU'frtat 
tëmatepffnï ter tiesâti otwiWs ïuoflft» 
3b&aufê ïfuo prrc tefpare ptiufit? 
(Sitavr vtn'lafrottijOfwniqiitibtttiis îtmuV 
Crfonc fuofuuuléfiraoaûare uôairauit! 
<$uate vm poefte tiabaf a alui iiô ua^at) 
4ivN& $<ûcû^pruîéVûieftcjjarepfuuiûti 
î>ecflû CPi'opemetJni9 fômu'a 
^inmafc inlays fût mfcrutabUia 
^trihfmobi qfciofs paulf breuit* Cbhrë uîfet 1 
«Ëtietffçp volt tflftè ieus tt etu \?dt mtff rrf 



Dinitb 



Google 



. Digitized by 



Google 




etmfcf f mitomttf qno^omo tnjmiînCOmtttj 

4^et? topeubin flbtîçenloM&otuMem 
maetift tribuladonem tt totoiem 
#iba£ lotum gaitâoîïï? âmerâ 

jgwnuttittraînmttfW longatmjifâ'îaœ 
£2 ttenifte rocnterô »all ab pffcta ^fôgafc 
#n)mttîtj ttipittututâ Gamtatfm 
€t tondu ate et aupietrtmi tnOrmiteieni 
$roimttfli mulmâ» buiidasf et magrai$(mQ# 
<Efl Iffoe îaUSottuniptttreMtiîtt forcent 
Wimo\\sft tribuatl (îQtmiu bona ttriïtaua 
^aml onmta utimtabtiiô ûmtl s &ona 
#ambom& toûamtâ po(CunH pralonflaw 

c a tiioU? ttôts ûilficiiittfl tefeutaœ 
9)ti féttema ummte imita Çftat* &&ttui«rô 

*ÏÏuiru$ gtgo rtte t>fot* eCfe tan*» Çawbuatô 




Cutë Bas ê pulcfcerfcù maaatô foiaa^ 
#>icîJ»lt£œxiônur uimibifclettatfa 
Jfcéb ftuttug e«i$ rtt etcçtw femptumo 
ffôUmô eaâ ftte embûotttfuetnf ter sattir 
jéet qucmfp^ ofodo îolofe trafcbaw 
^ale ft£iiumrautifeu$ tefUemotribus? 
tëuale mtes febftl i^a cuûobibitô 

3lpte ett txnm emn etetnalfcr cradattio 
Itâtoft broute von ûmtl ab ^uttpnatbnm 

fcîti emm fewtèl nabugobmafoe œgt 
#ttâ tua eleoûwaf txïûue titimW&Mti 
foeu$ cnt oîpotêsf no abiflll ta OU tâg potemr 
£i xnwfrçalibs Oftbobi'80 bfettBMl fou tot& 

wultum ftime bftbuu&ttittc tribue 
£i mobuum foecfe (bipûttttr \Mw î0 ftute 
teuuô? non Oâjmattti t)oi&u feb aiom tçfc£ 
ige caitufriaia bol?m tttet? »f? ifîag 
5jkt<o&piilcbta w&tèpafl frauf &q tota 
Œwlibee wûrfi?oôtt tfipatft Crbfft M data 
Q^u^ui ttus' ujU eCfe t»swu necibm Ceuto 
^«guSoiùîattU>i^îaTn5tôu«ifrt)iiCetfco 
ffittiubgerfio mat'tbe afimûdtûulaî goeCW 
Concatt au btl^Mf nef&S ^celGl 



DigitizecLby 



Google 



jttûff* liœtiautttu fcéfpôfanifc vm tac 
3toot ent te fêp frbit? moît I teneubus 
tfEf earcelT? cuma^âMij^riâpiafatt?D2 
jfrtôim W0O 4 tios tetëîwtf tpahàmUmlo 
^3mœcêm? îEbituvfuft tno&5 tecnâto 

fer tpûjjnact'aej f)ô amûîo nô ûiftmwîÇ 
liparatofo tîofi#toi&pcnan&ttet 
<3lupa<nto foicr? ]£$ fu oi ttifeftatttme 
3^tc vie trâfit/ bo Xïoa ^oïa td priaiurac 
^ûctfiùiamr et fauaf aptusf armais 

9|i*tî>ût»«Fttki eu TnimaîuurcauVpu!^ 
mento arreamîs a elemêtefîpugnatf 
ti&ufc amtra crraauettiftwm engebatur 
UerraftimlâfltumtnbuUg et renbbirô 
#ettfc frt toieta/ammbiis et »mb2 
Sfqua tooIuHI eff autobus et profelltè 
#trate aquaratuaW eutapuriS fcbell& 
^erïftatfeapeMtawa etcœrapaont 
Slues ae«î* «Tpiïtoi toftog^lJttrpmuaflôf 
3fym veXi%0 œtnF et ctfaci? îmtema 
fwxxî ïgms mbucft' otfo eu# tahflHtë 
9ltti>abiroinine ftnlTrtdiérasrîtnuatS 
^trner mrw$ tuilteîuemhtr yec? atra& 
<&aa butâtf m ^Tmartas et ljotiowsr 



Ofttun cûûepiff afwiutimamiutmwsr 
xmûammi tçpttatug fc fcaberc 
^emsf atnu? 9#batTartftâ,nfcrt&tatô 
^uetioeccepit plaga*tcwï&oaftiiliuati3 
<&tttfe*fua «p aimco fuo c^pont nOeir* 
a^ic magnâranfetf jjabei» pjjibttur 
Jdic deméftCfi? îtë m M Oie catuatê tjabutf 
<foa«p anua^etîMtô fripmej poûtfo 
<Eâm?eîî»ana tftefipewomrtnmaafcaK 

j®po2tetJ?nÏTios carcmuiiiiftriu wjgreDi 
fèe q ti ô pote 8utf olicut 0 afcmtorio $TipC 
^2Tai)$ p c uriâra et roa'a* côCblauowS 
<îlemê t?ï?tpe£ttf tfatfi titf î3pn$a<m& 
<£tf îmr uft nos p femeftpm hbecare 
$nxg 4 plarottffigmîîiobtf pobwUîare 




tituzw foiub^^ti^tîantja^autttbût 
a ton ititto tfgnu falutte t o U'ua ïabaf 
^ J? pmôfttawt îeus t nrnltis fujuns 
*>twtlpatetf (hibtofo leô« t tairas fcpttms 
•jfD bof tbûttce ttoarut faci fiphHtë Mcam* 
<tb hiâîei0cav/mt?tio0îteU# tjaUam* 
âfeneûsr 



Digitized by 



Google 



Digitized by 



Google 



ï*SWf'*PR Mb? ornas %S 

©ncnecfaaott^ «frlnute CmatepttwRI, lœ filiiwifrrîBi^Ktaè babiloûad'beâuiK 
flBfcf9fmojiwTJjiiaboTîaOBîi^tJ)«ïtrt ^fm&bummomihmfam 
trmit tmneittati q« aiproplqba»/ alm? lt nitua en» pu&auemp 

îiuRvwotapl? 3rrofl-?pôpo?hb l, pî. 

<w ■ • ■ . ■ . 




aftmgimoiHatu^g) BHa (ha K£ frpgtrôf; 
gjoacbî tuumtiU? $ ftlm ftta rcgr jpmjjœfctfr 
lytf rqrUbeâintf te rapntaœ w*o$ bab\ioua 
fctirefsj^nbâiiftnoarte <aptîta&t»abolita 
^rtlia ec^o tegis attwgô fisutanfl maria 
<&uf protiihV irnîu? *ottam t» nun et jjw 
IBcn^irtarismofmmittrçg^aiia 
jFtë ontiros fuprr omma iïlw 
j&mefoictafit! merôœpfc'oTs Shûo&cfa 
4^cr f oitïï Çûft 1 urf mpamtaiis tibe&to 
jfcnfcus fît! tei fflfc 4 te îmauf abaptaufl 

IbuDô Gtf wr#pa#$ tfirâîto gaâuûl 
l&e (>ar blîmmafiliàerfâfatoMÔ pctiteba^ 
®9 îvtm mâs fae Cofttaatebebati 
i&3 (Kftl œdwfa eâïâfons twîautil 
<£tf fim ti'C^naiot^DsiUatoeâtompaiùti 
<&uâ iû Vtài aùtmt î xwto œctaCûÊfitball 
J&puftuS (eus ri Gitifiacutof înfixuîfebatf 
GfoAlo foncte owiisficeâûguabal) 

îc5îitt$ah^Mq^ntûiuuvabat< 
0 maria tu »ere ozhis oim fceUc&rû 
fim5îfcfici& tfôetum anûuarû 

Xr5 e^tto6xnanâuecenâuaott^bût( 
Qti£to£og balaamfoiûeias^uttttebatf 

tfauticogap 



IStouiicu/ misp te taoto oaremr oete 

#alaâiptt> iftatjeKtfto malebuf wgilaba* 
jà?tp3 03 tnatedcffii? i bîïbictumêgûtebatf 
^Ser qïfraafp§ f# fiiguœliter oflffcbati 

ttï3tnaltî>ittioîbttOceuê(0uhïéba« 
<B/<tei<iwttamewKfampueUa 

ouom pfîgumutf fa qnatam Relia 
^rcfbtti&iiaitie^tiem.a^aitianë 
^iamiauaabttcbfeaînatt^rutglaïfô 
jDûbncffrllauo potéarn? ç fctuftfanaé tuuê 

ad pœtû cAetha tfatrte çuemrt 
^ttiapttpÊ tftfoiht taatte v (fcttâïcmebatf 
Ratios ab crieflf pfiâwbntf'&irpotttbatt 
<StâS agautf îeo 3 îeîhii Ij&cttiaTfc (fell& 
# $ ett5gÊportuii? 6? :uetèpt<lb&3>flClE 
>D pn&qiririig? woli iteiperarf 
^râc bîfoîdâttdlâ omlfc ccKt>& ofcplate 
toibité^piairî aouaitb^^ptaiittùe 
3pkî>raoft vJa^iccuitpacpùuriDxiete 

<ïtl emu ab botte raalîgna «pttgiti 
€ti ®a eu pie abpaiHKatuttô trautoot 
^Mtbfîîaaolj Oeltëttèctfaptfplaa 
300 a rîwtié piniFGmq? aieauTtfbeara 



Digitized by 



Google 



Digitized by 




Digitized by 



Google 




■ 7//' ii^w ^ ^ ^ f j ^y^^s^ . g 



natmitas glbfe wgis marie 



€offrpf auîna? ïe ip# o*m ïmecjeiieraaïe 
#gn&iuait iwflîï ftfnr le ûirpe pris » îawî) 
jb* opfaïaé pulctjit $ Cpifi vetniiauitl 

<îfc flo£ Ce radier cm* fcffntin* 
âu^ qua fp pttfoamS fpô ÇctrcqeicîW 

r tiga ê maria feefilata 5 txtytix txric 
o8iw ^mirtt 1 iiol»# gpm awentf tort ffoiê 
g/n li te ïnemfif fepif nleMcamTa l)Wia 
$cr q fcftsmf fp3 fn &pff loua 
glinieummr îtfoc aoaetâct?oCo: etftmtf 
ColozetfoUafimuSttcpîttitf , 
fjec fpptf fitt estoiâttaTe salte UKtaaâUa, 
«Tontra frptr proata mcwiajm 
^acttib? fton$ tuôîe Cupbie e?omratoï 
l^irho ttiônVttbiP ad çma'onlftutmlUaf 
<£m erroetfat 1 Vjffo î<$ ê luafrt Cïbie tuôtf 
Jjtûlfatf R ttmnpît» fcûbe timcuem , 
S>\ î eïîfc ab lucftî gçjlfô nohnWïrWiruftm? 
3)UwlW un? \»ïb boftm fngbiêtê Ctcfi lu? 
âgfi'jjabebet) mâmtm qnoïauiâ glâct 
dBritû babj jtoitfïuW tfpatenti eleuatt^ 
<0tae \>? floï* ùm&flîiui» coaMs moUmcat 



«ÊtJfoiiqpûiatîsf û& wartiôeaMicfoç dilatai 
Jnmi>£ eiiî aî> nuUi? afHictiouê (jutcuef 
#iu# emoïaffltcW op&mf* imfrretur 
Âin 0°fufiEp\> otozê.i^fplftfmfalnâtoT^ 
$1110 et çpafliuu* ê afflué oîb? Ijansf 
<3E|êplo énî &m wûlju yjïi flir riiflêKbJ. 
<Ew côpfttietrià m aïa g? î tœpp paoê&b£ 
^Ftnmi^mt aori* *>#awa iterewionctût 

fc îduo f«| Vjo rû J)Oîbf 9ûCan'ioœrur 
|>ô iwcû^usimllfl|f mrtiô &ftrreao?m _ 
<au foo mraVbonnaeîeccif côuerCaaWC 
5)ûmt (benne uiatiCuctum frfuaue 
€t< tcceV btîcôufaît une O10 uari6v5»ptmir , 
<atuij^Jj? floîs^.i^opaiJoïrotJuntfaJX 

4roloae^m^floTis>palifi^acribieapul£at , 
<2E*f îo»io fc^otu^a^ faftuiêbâbS cwiobotat 
^htlISetu friiift* peuaner 9rjntur labo?? 
^untue^fjuî? flotis.f.crunftjicoloiem 
^iemriepbtéafpcû ransiits? W aïanir ^ 

tikrn ergo îenoterr fpe^ent) rofeiî coloi^ 
filant' çpflnt'ftftmnet oïb> f l0T ^ , - 
felye M floi^^ropûi^aiwnçf $ &5af 
^EK g Donîî 9iAy fins îimiw^ xefte natur 
^tnaen^y 0 ca° 



/■.: 



frphaîmit Bortè tftibagpi tt ti? torirma Œue nûjp ftternfi aptti tcbebat 

<Que affliM caîfpufujalm.fiîtcr tôriha î>t& rolti^p ?I dmifâ t>o!ebo*i ttâfitt 

<&uuû# ïjâr tnmwa Wi^jcf Ouwt te traf . gjhquo pa M moD? pmritumÉ mtn? 

^cfpmtDUhjtupl;tbcmrJ)abere guttlligatljmnoqmpotea: 

€nafna nwat tpaiia fito rôrrrfflarf 35011 finit no^naramfpfi^tîafo^rft 

#>e^Âbat'^pa^êîîltçifilb^nûnmTÇ ^onririiwFapwrîJoztâetrrranOn? 

Ct'rtnoîteffcc^fenfPocyïunoî^ïiflUiinr . ^>a!otiioii enâbtlo trniplû eî»i(trauitl 

&no£raj£ cj>io2? cfvtCû dmftmti ^Jn quû tmfttff Oîhl bif nwné ftîguiaiiïij ~ ' 

tfritt? tonuittUert? ombîcozttspîiî5(at» ^TfiupUîfalot«cu(jy bahiftpmamlatria 

^uloiniîoWntccleai^titm^rrana ^crqûgii^hiplerauieolammetrta 

^tomiieU(^tt)t|B^rta(î«oCrê<tleCha ptimr %uûiTapuïo15sii«fatêTjmwV 

jfrhyitotâtiaç rolê*îr!câbile n amê ^fûrînarHtûqamarltrîaîaauH 

tfoj^iorrmtfdag rtMeflabôÉfécobitozê §abu^T»âïp aPtrolâpbitaK^ etïocto£ 

tôuftubm? flotta lelt^ohitïnéainaî&iaf ^narmiifioégriiftaTûîDrtr^ftapPo^ 

€ti fcmo ftqjir, i.rapîîc far aîefclettfltut ^empttî erat< côttnittû î* marraore câbito 

citemguftaàîVljarpS'fnDnlcebwê €t02miumHUecn5?aiiTi)îiinb{(rûuo 

/•mur ttlfftôn? tarais vepim amaififomê Jurmana eiW mttàa wtor.mfiîn'mf cafhîalcs 

^«uH emjguftawitidleuô fapfo abatiatuSf €t(miwmainKewsaiin)5maiec»niatt5 

©ipîna^iainutotnioîmUeùftf webûe ^^pufc^melVtatoj^iBnomcaritatt 

XEîrâ abftôtoCtf tftnrntibus te J2> $ pttfjtS fmma mtiaia caîteie *mfotete 
^tc cmftatu fpu ftô îecfpfK ôïs wluptaS éniaP ifplo f ê tl todca p $ cnr fiî afdfîebatur 

jtoengoïj^pefletm maria fctirçfoxta ai»iualaeâVî>îintasg$ usB alcrfUcelupa 

Si n«o Hoif <pfcu£H) piTdaiifapoiia p boêi'bfittmoB mrte Tue friiïiewtrïs baV 

^Uuirampoztamf^rtïtri ûirpû xufcbatl Jmrfum afcf&re aï> glonâîet pâte 



> 




\ 

\ 




Google 



311 pfffêtt mpl'o m&imt qfioïbfôi&cjo fuit) Wta 
<ÇC^f aubiaiu* tjno fou 1 1 ifplo obiam 
^«ns tmma éfttentKï'ea ab Êftô atmtem* 

tititmo to^l^Wp^^ 
dttf? oWaaoy tnê taï tolis rnbttlo pfijjulbaf 

«ÉU mïUtimatoliWam aweSeï*tn£trut 
4Ue&iUû cîii tota le eurt> puni <* tuWï gdo w 

3lbiî^ï httme marié tëplu qblâtfftl cwifflhv 
I ^emote CbUS y rjfs iU a mmfl tfbitatu 
3!b femplfuitab tnenfaïUa cftfepoztata 
€H 1pi tbh tan» tto q coUbatf obUOR 
^UenGûUap toiû mTitrtï*faeû:#wjBbro 

coiter fcuebftt'mfla foKs m fabulo 
^abuK em menofe terra aipeltamr a _ 
€dibitéplufotôtawnofoloco babeb&r 
ïiuetKîiïCffoh^tnanaf ^iiid)2? pf^âta 
<&ne t)m) foKa. fnmo fco pGobiata o 
lUttifa (bh* obtatac* kfplo CoUS tnahalis 
mamoblaiaeî tmptofohs eteruaUS 

jnpntaOortnrhVTOasta^ e Ç eclft M 
Itoarie *m tâaiigeh $ Jm» Mi^batl 
i#enfe fol& fecraftriti materna proflm 



€i> maria faft rnfie ct'co^tmlDâTia 
$ûlrf)tP maria cp wîfft CohS pfiguâia 
<ama b *â celé ttfc ctcafiobfée coUata x , 

<&n( nos (ho cwe? ranjgume rcftmMmiu 
iSmeMtta TiH itta kaKaimawenCa 
g $ collala ? ticbtS ?(ca la fetuB*? tïltfciHifc 
#nbuhfiïtipnte£tf œm^etierauerifti 
<£ïtn$ util Taïuie 5? Mo obtulrtStf 
T wttttftame ib wtUîî les? &UâCuS&ô Optaituç 

î>epte obwhfflïliîfuaîtôo tlîoiftrejé*™ m 
toactfaaîiaotouler 0 filfeûiît bô rtf 
3|pfi mfwaïmolaueaul ueip ea ocnfcmtl _ 
^>ïînuîÊlwâtU>biîo triw fcftotfobmlmi 

^eB»eptuiwiqtfafrî^tom)ibiwtuBftt 
iTtovaffat»^otiïai lâafco $ abâgercDilauîac 
ftUap^ptc^aenw #mtUfi ,ptr pofrfcrliqbat 
ittona £tuo vota wcjîtetô wneuar 
Ma fcHeuui y imita «plepoa relîqbqtf 
feot& <p te ruapprtîtate fps iwïhtutf xiô tw 

2£onnarâ fclôr * ftttdflÛfWintTnmi* 
5?iliapepte oblataÊali toictona<P3râ?artoe 
maria oblampoft uirtoïa^xnaoîeeoliaiSe 



Digitized by 



Goggli 



<tf f g warifl firâ?tmtona jjottuîiiiftriialtti dtojp Iwtml&ff uiig? îouiife gfueuûf 
3laî^tnxieob!am^^oftm(e2ttîeuçâttUi qittirteCtife^ le^utifiitrataco^fi 

jfoœà pou obtat&5 fitâ imb Cmnùrt» €t> tort! ttRiwrW r&mmiarrt» cmpuS' 

^oc x oîto tilo fufpcrîbifê î>cmi pfiguâbôif <5tftT? qîfalomô«^p^fifoiiamWcaH 

Jtâotm tpe gtfpïarôî a^uot»» ?$0Ttni& ^ewe îmlci£ fcmp fuautémiïg anî«w£ 

^Jiu$onofatin$fdâï^p(Vittufntft ^uUûpaiipcm-ntiUii^bil^îcÇiaFbalj 

^^ïOfppIâCDianiiot^mî?iiotârif feiabal/ l&ulaf Suess rolubatoaf ^^mlttifttU^ba^ 

^GalmoMS. a fltëïûibire^tubttôio pfnllebatf ^amg bûmifë îtenia * feo )$ua toie 

«p ral«K0nfe^Rtx^ïmuffî5e bmtiffctèbff pktyitetiû%ïf^ioytim& câîftrurbatf 

&> H *:âî? le XrJttn gpi fnripftçsf trô tëffabaH ^Jtn$ î tn'rû #ij?att oralû tir r ïfçft arpnn 
Ôb4bx rcphiteïetrarnaÉô& almîWfcuueïe fairettitç colliipt»fobat<mrta 

Ifomuâîo^SplefâùoîiiilaVîvlwjebat) ïOdo^^tHw^in^oi^feljêbft . 

Oû cet? 7»t$mœ* ao aptramueabatl ^eb Qnfuui <xh -î çrfû cmtufirôbat/ 
9pCa Cnne rmttplo îmffe atfettabat boni lauMS ptîna fcnbi'Pmwn 

^jpfamaupbatlipfiimiîeba^ ^bacbiîiriiî^fcnitvpotettpDiran 

gipra.leg?nfc> tfrelegçnîo #fîaebaH JD bof }$5 fcuwrë éâîiifrfo laîatc 

<£ttertfplo Miftffttlaînftruiîpalwiîftbûl) W KoietthummanîîupftiuÎFnate 
&mrpjoMfiî;5LÙibrcat)Uj 0 3tïù)'««l° ^eftrrp 0 



I 



Digitized by 



V 



. -Digitized by 




<£ôfàïtfanîria2 qûo*î[ttTnin> ftritfîrfptiram ^airmoumtcmrtbomT^aîprobahtr 
mm 'frn& twliutf ntattftritD trfpofari ^ûûtfp?îteuao woîtf t&teteneatur 
^15 poffutf octorafumç^arrigrwn jttcluu autë ê mnotuo cattf ta# ttàmKsf 
j&uoue^tatoonî çtcpitfepularef ^optiRf jfoppgttlli^ittûDi^Binatô 
<Eè m§p fnnicaÇ î tadtdd rSteropaaretn? jïlfîmonia telicwrtmcfcitô mœftmuSf 
<^>ci>o utf two tirn aMutolo *tmfteto frwce F <$ftm& (feflqefriuus %untm£ tftf frau# 
<£tf rfaïf «pg&fno folûja^Tïrmaputaêt^ ^TPnofupSîiicfti^^aiin'mlattti 
; ^ttao np c^abotf imrnawei^px wmôatt ^tvobfutô argents* pnoriffumiaiirit * 
<£tf vitgin? ïtùe xuro coccpirre ©ûîeâttv ^L'nafer autê marie ^rurgêî* xnfetftë lunb^ . 
'qrtotifl roanàteflî rûmfh'latt^l»?cçV)aêf ^'zma ât êhiribto%Col UmînCTumtô 
<au& ptë màîto nu$> alœî cttfemnr feulai vfaf $ Ipftâa £ ttkâoa &ui* Cenai 
^ntioîUi^n^gciiràlopiepinHieFîitir ^ ^riDioztOcameîiaçpaMfiTi^ilniCtiatf^ 

^Po^fc?pwf Imtgmealosfélmi? tit> afciîgo ^\a^valetuirtCpruct"Iiruietôîfe3rûa^ 
J>et> tmmô ai> CponCte ettnateô te3 \saufcuît5sitetf Ceruaii atrnc et tiomête 
^fftouiiuif onurcG^âllaBJtTObaïttf ^(nibûtiaurpolSxnrsnteâwptrtnxlate 
<FtanulloC0umî)â$xîmCaaî>uîi^flta?ti ^aueauf? tarte tbgof^fiVîolpat'coznîpat 
^epho %îiatf innottift ferualluf aorêtf ^aoupînHautvolâ f? fcuphaf tetmmetâf ' 
^ivttt^Oûn^t^iuftplatuutewreii ^abcbitiâtaum^la^jiapi^ôfntuW 
iZDrtauo ne 9ia§att te faa ralutet*Cpamw_, -g/nfiip pwa.ppatCiouetïiolét'fibi illalft 
<Etf trnïc ttû & elms» * (êteCpectas cosimret' Auréola âtg&tapmeuttf coimpabiie 
Mm enl fotfû a bfî tttatû îms ajpbaé vzït <fltougatfpoteCt î &ar viteU cômaoue 
etiîr o uif fua ijgo frfpofara'ïmîtaa eat bat $tàe m\ê camp TJoIwiarie tnbUtirt' 
' €taâro's lotira ftatwJTâ eé jjbaznthnr gillutfmiteola uulla ottu6e terupafcit 
^H)i$iifcp°mlis;aqrtt)Camâ^î)îïhftti 0 ^obie^oal? 

//>7 . 



0 

I 




«EGiptiâ btôpotuiH ùrotl tara Vaguer fitfa feurtuff ifflitti cuftotritrç tiè cuftotrif ttbf 

fttmfiâ teeuatrf atèm met ab oï qcupî ttWa %et fMttâf «an et m egpusutôiKtf 
&toâtt$vmviitë totyimtiitàtaiti fb;tt(Tti ^ m fuifidbtf ati« ntatid 

<tt tfi xritûû ilactâ tattettxà emanttti tftwrô fdpttwfif cuftoé eâfl feu$ a eâ Cbp#a 

(©fitomagtë potttiç ttmtia *mim fpoufô <®tri edl fatMïe et ïam MribUtf ea gmiûiitii 

tn afcj* fmantam mmtnfi pmanete «fcuoD nM aitquattiptjajiatto eSfotnebûmi 

Jbtfoiâ à fepif ai'rfe cuftobtmtj aûnofru* aaaiœ eaam tutti itmû côgatttfewîrtte 

«ftfio ab tmç xrfto trô tuftobtW mr5| foi fe? <aue nulle âty«$ tiati tftmimta 

<ûttorienfrflfpiot^l)wifittiriîfpideb«fi Clipdûimiotottâi^o^^imol^ 

£ptëtœi qufô brofou ab i§a ;pcelrêtttîeb«tl Mb! mftmta e4tl ôafttë *te ojôfe 

4£fl ite04rôqûf forîè 0iu0 mtuece autebafl 3n tffi eâti gtmitrita et bette femate 

4Snï&ueqn0 alirîaatnaifqfiaccftebatî ©8 foi>abafioeVifpterôi#2oïapn£ «tourne 

eobiafi * fera ttfb? uaatb? talh'fâlf tecnauert £fi ti5 Colfl afe tëpmtfe* * ptti tepeliab afl 

0ana)to^iotoeeetn^atetH3i^in6reeil ^ebeddqiiibt^mbio^Qie^înAmteb^ 

3ofcpb%)e^ettcpcoaenfeîautî)nattiî? auliifôenitnmûtfapuîcÇtfmoetati 

> 4Efl buiïo tnttu ttum*e mftatf fodatus Œfl nûtp ab alfquo maie tfoipfât poterne 

#0û)ttiatfaif^tu0obia0li9tni?û^tf ^$iiHm0qmimnbimtia|ibifa^cetebatl 

JtewfBjj b&tttë Gupfootif etf otthrtS fcffl <£fl Fâ^îîfiWa amîrifc iHWlas et Rebâti 

31pfe cm cuCtotë x>effl Cwnff Ijabebafl <#"»fl enf epptelftrô otof fiigaj} ferpentetf 

«&m e3 ^b oiffi baftUf îewtfof cnCtabtebatl Remaria fltS tepnïiflttiale gtupififtetf 

^atouflènî tuûotff tftîi celeftem tëtûmiira afoea neftmfl ferpf t«0 &îtare 

» alunu tuttotem terteûïem ^ieitianenulia wala fjaipfe pontftajplîœ 

itpttpte*tjoc*tr$D imtiûâ*lâlftiâfêt& fl>bû£ ijiïîano^tnalasiûtoçi^woué 

^BamrotrrifOl?^(iG9bnlt]tnemabattsi etcoiia^bntom^gi^apleit 
SlttôiattittXiîettjympitteKÊ? CantCttjggtfcipro 





c 



V-AA A 



2&E 



Djjgjiized bj} 




1 




^ftàftuapFo atàrouttë marie îefpôfedïe? 

<ftto$tmùnmt ffi2 miâbûf ipjgiœtam? 
Cûj£ maciaxi^hmofeplj eft iepô&ta 
0Î> îomîï p&mtûïm$mfy êreuo&ta 
■$nteflM $ iotî pt| îirnjfetnipaa^ tfflèbat) 
gjpfo tiefcte maria g (jrtû GtiH orfjn'rbRtf 
410 ? fttfpirëfcû 3) âgel? nipU< tïïdauûiâ 
crutfotë »? fagutfl ^fiî raxKliuï ofr c&ua 
3(pCa enî /ajp ïmtma fola nmofr îraiagabaf 
net 13$ Hjatnar m w> feîh'an? mtfabamr 
JjJrtfunr fora filmtagi»hiïf$t>i^îîft^âbaB 

gjfcoiofcplj guilâ eapfi&rëfe OupebaH bfttf 
<Etl tuuêsr trenifs boc apSiîiîtfmtotaebatf 
gjurpoCftlriUf 0êc]j.fîi2m(ariim?9i^nife 
hj^ ptte* mfif (â m(h> abmaftTgtrigto 
uo eu* ^mecfafeno falfe tiô fclutofa 
(Dnratr^iis vaQbtriç von torofa 
^îiblirakKate tritabaUa $tiîpoimtf (tigeba^ 

#ïa ijintotia folana # gaubta afpttabamr 
■ y m irfb^iiu^^cPierHbtieîel^ttobaf 
aiiwridafuaî tfplo Imiïemanebati 
<£flcît nultotun^ aKctf tmme babebatf 
£*<ttucpoacp*fo totngntûttpatnamfci 



£pï cufa'cttto datifoïûrôib* gfcwe âutt 
^aûijgûfpûft bac WÛTefc guSaabîj? 
4Wnû0ah'aiipK^lç^Hoccaûoti? , 
jpoafô î eaîplf tuf nur ift5pfa^e^atûïiitâ 
^ctP tuVfloc5npicli et parier &lm 
3&er ? ftmeilla le reme imab piilla 
<$uâ Cps fr£ oit e os balaâ jftuiaauûi t ttf lia 
3luctuo fcS mfimiare twleba* 

ali? *i& tâguur uafn bebebati * 
|)ec%ppife fmlâiila tffia glcntfera etfe 
<£tte uatwtwbat'eçntC&ita tt-rcfoue £e(Te 
j^orfiî babilla %! le tyta^psr uafiewr 

^lèîmeftlplRttî)>e(feuàrnmr?^beE 
Sllmb ajneîfô* ^iar TOS^eftiartf H 
giDrato ceraUmuT ■qjtparof fptefr , 
uô fttergoî)t0iîue»(û mlt^u , ^e jabilatt 
lîfltf t&œtâ înfcbià gplenoe tmpoag lenfaf 
<fc v ne faKafôf CaCpinb ûrotaotiatur 
topent* i ne ocniltf et valts tantè tmmtouf 
3jofepb ïbistm eiîrepuiâs nvôgêê fyabtisie 
«£trio|)& q uo fafl mit 2 ?fiii baptt|ate 
<£etario w^îH^niie Œ terni riuHtrouetl 

fMùr toauuti^ tmnuJH (0 bïïadonf Ijeipe 
^ir ioCep^ œ^tfârionê tua wsf fct matie 
€jobttaorar 



— 



Djgitized by 



Google 



-J 




jfùtffttô eft angcfrlNfi d Ht fohtareti îôfpkab *rgo *c ifc rôf timtft tml librâaot* 

«ton bt^ttl n utrsîh? Mmifenî^ 11011 effè <T5ffpao marie fiônïï nr? etatl ttîrçmolS , 

<£fl tiô ab t)ûïefeo alpuftô (ontepûfr ^eU? tj^iïceeofôea^irtfttttrgotnana 

.^rcrniif ^crpao fâmnabiltf lâïméfo JBr <f ttrll? (?aMbxtnuâ#&*râ foptya 
^fmfltnop fit tubtt arfcntiiïoCtenla wCA» boitait tflûsnicf bnmtâa W 

iftnb? âumtint îgro? # irô pbiMH ttbitîiip SdH-noswfttrei/ tfclà gjpçtue \oatînkt& 

jtlank cScppiM filifi rt irô aimCtV ^jtfïfat? ^ti\t wfetmte tuùtyiti tor? Cïïlane Wume 

fctfêtpc kjabimuiH m rnbo illo arfrtu? fUaria roctpifl fth'û fmc cams c&mipcuïe 

«Et ipp ixuâ çîiamtl ûi manrôcji* mou* <Œtted ttfjttûi wtë* tumft ?r ^ trpletifr , 

3&r0r?Dii^ îwbu vfpler ihteog hbtâaori? wafa *tti£a ? filulcftolu tû&firoe inf replemr 

l&eCfDillïinatiiâcBJierîioarâtP^flOite ^ecâtçf^iîiaiefm^pâmTaacDf jgaBe? 

ABerc^&itTîitibM utf fflfrotf etmcftf rçjipto <©tf fjguâtfi£T fmao abrajierbecrà batuelfé 

5&rt<? întMn niariSiiK eripemutô înfetno $bra$aimnCi¥elmfer fimuîfmîfc $0îf ,pMt? 

damante tatfûtrartiantwlri»* <^6tôm2pfaarfpofôîPbfr^abere 

/UarfifûIapoîmub?iimbtfliô?baH ^beccaâtimobab^polfnpohîîbucbat 

<Ert 5ûc ftiiti ïuell? gebtofe p&jjumttf *<Êfc fao eîi alto ùin ûnî fpoufâ dijgebat! 

<&tf crtrfhrmr lejp'mr etfe maîritanim i&itpr fflefotf tmM 1 imlDû $abttelê 

JdoIû ein alertent nntm mpi? bAt 1 <k\n bho cet tjwttiH w^mem tf mattertt 

Œfl rom tma aVrfnAo& fiera mmtebftH <£abrielât tir^m? MètôffoâXnuriaii!* 

3iatiiariia fola Mumo twe wpmebamr i&nt tibfpotemUnmlaacpi Qfenfô felM 

4E Â î toto tnflîo radia ta tngtw tuenfebatf r bwraât no foluntm'û f j ml tnutdos polauir 

itiwl» fth'e tô^rrsEnietflf burina* ^tlanaat &$get$ffi\% fontftnœapmaiit^ 

ittanâ 3t fola ûtEg^cfe eft xmmerfaSi ^ bot ûfi îa noU ira tuS îrarna^ew ueneân 

^tavnt ijt{r5\iti fc? fisituTucllf Mttt' ^9Hpodp ft>ntô tf feîMtifrnfttStâ tàriatl 
3Jitbfcni Vi 0 fa ©mffô ^jcvmi m û 



JDigitize^^ 



d by Google 



- -1 . w 



google 



pmmaptyaraoîtèbii)* t ropmeumea 



, & ptst&i capfc anbimntffc fjti côtfpcûme 
Cfifefltf aubîam? fciptt Wwa cttrâcoe 

j&2 * pt& fcl ieûïeritë effpmabâtt* damabâfi 
€tmtte asntt ma bfiebjfofiwf tms 
€H emifte fuc? luâa toeritatë tuâîe? efue 
©Oêïe nobtf factëtua* tolui enroue? 
jDiïte ftliutim $ ej ftœaabànrt s îpfatf 
Wnâ wftfiçmfi <*to«2 tefte&reii 

àne îclwna lelo* tuotf et feftenfc 
9J&libeiâDûtt0£îe£mame tnaieftatfc?e#?fc 
ifterouctie wiferariottu tuariï autiouatu 
£entetmipetïo$ie plate tmebiwû 
#eî bne uflfitefeé ^etetui wâceSmewfôff 
€t ^roititoîs me et figure tue tfpleimr 
Vmitm dto feBma*iiob iacOrce 
&eJaga faâorapUbts tue etmcamare 
^Viill? angel* nuit? bomo fiifatîfi ttoslibefoe 
U'ibeà tiof? m pie bne bignatf, es nos vxaxt 
flufertu» i&Vvto* te?a<fttptttiparatalê 
*)a fcftnmett Wiuwa raptfaitatem 
(ûuioUtftbifitipentteUwe fetiflfetymun? 
f ami* 1 bomon* captomKeàtetlioimtwm 



titui îearopoft'tfbîbifJ lojtoa Cue hbeâtfis 
#fobatat tûnipcD&tettôfc teôatifcebat 
<@ui îife «es flWfltfflf ttue «es xanuwr^fbô* 
«piitë e£mia»ua$ nS" <p mlfo l tnotnîto fcatf 
£eb îtipin fltwê etJwas «pbute* paulatim 
Captfrotf c?pl)ûpèfttaom^î«iauuienebafl 
€«)îttetfîeu^çme^potuiapl)l5ia0ebafl 
J&oft §ec aubiuu%n? foftotut'^&uitatf 
^flpo"fttcesbfi^obbtte , Cu^e*tonem 
3Wa tbiti Çutus ibmpiu hâltë ntpmtfo 
J>eï» ifta eftipftf tntth'ca préfigurai 
^itefotoatwtè ttô b»atwm natuututem 
^uftimtO) bûauû grjms nriratofê wpttettê 

atrô tfîtfsr.i.£§s îe foittu^fseeefceba* 
mi I le jpa<9îcM.ttesi rxs mobiles #bafl 
^abitta ni$ i Ce #8 «sue" afôf s tomtatc* 
#elmô pagines ftftte* ptolCcî tainit**& 
3 Ubeduetût nos te tatté bjbbtiUte rapitatte 
tftttafî p??pi ojtfi bûartû gm? i hbeàfô 
^qôittttiù^aswèîimteixûittkûif obUtft 
Cercla b(e poftfp $ x>înû ïpafftôe t esSlui 
«en? tjûanûîe captmifâte DiaboUca € eëtàî 
^ocauurai œieCtem tegetu ita inehnamU 
f ûejoffEaWano gjiiUbefflâet teiegran^ 
S>oc euabmâîe? nnftwo^tciiqiUt! 
^eitefisf^tto capOtellp 




CD $ a>ftoffm£ oblACtonêfb' fdframtoïtHtoft 
"fâfi oî bieregî * le(tf£ iirâM offf fa offoaT 
IBnïatio' ? lifté Ç îfë a tmito n$ offrir 
#ttt>icto ût falttawtfé nn rimtfcfa butitm 
aua tnîa f tio&tf tenta mrôirîrin 

f&e ctoflcPCrtfÎH tôfatoBuîintitf* tâpïa 
Cfl^rf^twfôftWiriûcfWOabM ftoïiiettiti 
<f£t u ?pm ait? ûcntaKl adCT e oaciit5?tïîï\ 
^ilôicm fiPî(jiîiriïffatnawne?natîia^ 
te* $ oata ? attetl&rt tjoîbuf x>&Kla$ 
}5er infant rïï|5 î* faptïrate b^olï? libatf 
<BH v îjfaw f 2çjrlo# iapfitô trftatimiug 
tëcre aitDutfm? faluafor& tpî nafiiatf 

Jttob? fijniatë £ t Aatf otmtftaittm 
tône flonrifl * fhtrttffami itl fltn» Suinta 
£>im& frgo tlla j&fla atînamnl jSmfttntt 
îtetnarfaDul oititffnfltfct ititfbffiffiKff Atô 
^irgKaatî^mlïtlfiwmTiulfiîçfâlacîe tiffl 
/nmta atimftifiMtfne »triK gungKoiu? . 
tyit$a flotëtf aarô bf&nfi raforâi) ft^ttmnH 
Jpatfa çanls? nolbfë watjttff ractotë^pc» tfluifl 
3)n trfta atmoMna foik&tttvltf lattbatt 
î ttfhiairms?ïj5t fcikttAfttfta* abfcoMa rôt 



frïogthatniafé rt (tttrtttû jibsriafê 
j&tr maria Jjabuî'H tfbtW»î?$îtatfé 
Jmauitarë.vfemtèi tofê ppetae for I? tanV 
45on (binât- £jfàmî*fë oih1 £hn jàutfQtautt 
3>pb *a3 çaaanîâ? yatefac£ tio twtiram'fl 
$3 cin apftnfrotf tift uutfbu »enftbaf| 
£eb frire? ïjofêei faluotf fatfntum&batl 
<ttaïtë tëp? ortmitoe totf otbi buabat* 
<£fl xteoâ routante? tâ$ fcutf trçmtabatntf 
$Pfc £t fibiUa #tytirKS oonnttebau 
Jbiï mffiD alu# maun fafwntf nttf! 
€riîf î>îe ntî|ffô t ûttm nafobatus 
fibtlla route nratltl aurdlfti? ta fol? $t?pl aba 
^ndtdaillo^^ilî^triatniPbati mr 
(ffiwptiem fp*no(tffttmtt()remio gebafl 
Onob illa cefart octatuanottamuifl 
«ftit?ûf po^cîoi5îgotiaïff^ît)umauîH 
JD î? çôtftf f it| «fld et btfô bîïotum 
c( paitilajm?ltbeanït)te taprttatefcmoîog 
1&otf tfô ft? te jgfe aitfuttë ce rar fbimiîftui« 
4Lt ab bou>W*oratlii cpwtart tttiiOnnîl 
^ baf M tauôbtâîta wîSBtatc tianwt? 
9311 tiî râcemtf ttemioi bgaboKcacapKtatf 



itized 

— 



Google 



/ 



Digitized by 



Google 




TEtoniagiutîmïtttOiin fallu \n onmfr 



$t ? celé tl fapTb auMtu? fcr ^irâîfone 
Côft$fmiinaiitf tetnago? oblacfte 
€ aîfc Otc ttf in uiîf a iffti tiahté 

Jmp captifl pins? trug atntafptë&batl 
aùOïrrûtiq?iiocf nw0itftbîffui5ribi- „ 
gjtaîutute& ft nomltvg^ ninufttétbî 
CrctfiCh fftKuâff^ùiiueeâBgçbflt! 
<£tf rfltfcdutato fiiattimirm ofôb&ti d 
M tirs titagi p tttë robnfhtf pfigntfti nitffl 
<j&m ittfi fetu& agita" te rîtfha betljltf attUrrt 
3lKrç robufto^ t>të ïantadRniRc^^tijmt 
J>îrtnanw atatftf a oblauo saltc a^bftr 
& mil? cattra tranfeiW a# tymtfcntt ■ 
£tr h*$iim0îpotfaa' l^ofctë ti0 fomntotifrmi 

flbpfe}) robofyag baktnftô noîa BW tobnttof 
fcrttfttbiift* ternit! bf tt)lrë yaflpwe 

i&tK? robum tjaiifculfl a«5 îe rîtfwa frefta 
Ctt^îimgifnrcppfnltl a$ îtpattîa reif fh 
f ignâbafl er0o bcttymu illft toi ctftmia 
$uofl befrïtf naltftitr? efr <tltOtë:pttm*a 
jnaftetCrôocapfo 



<Ûhii -jpriAretJ a# gracie oui firîrntf 
€ ti ïHTtftf aqui îîî té nromsÉ prifi ntf Jjfîli 
teaitôrcf a# oblamîto # ^cffg atto? otf?bat( 
<5anlfé rçirfraS <p robuftcrê vïïoê tjebatf 




^auftf fttîirifctfaçp Gtlffe & fenii^ruoga 

Œres robuût bmn tpe i Jom betftltf prrçtff t 
Œteswaaito orftte Vmn tpt bert)t^BitnievH 
£i îjAf Qtrô tiîi fpatiïï 13 rtto potnef t tutuifliê 
fcitfbil#£?o îmtoirôîpocribtte fnttl^tare 
<j?tl çt buafîtj albbaair îse ûiîcam babtlonf 
a 6 0totœpomtttuaaotf frcntëttuiifooç?#t^ 

atam tt>ttô îiuîrmm offm btrnB 
f icjnra Ijm$ îegîtfuout fHjîritf oblarioniS 
jlSmtrôftrata ftriti ohm ï îéote &lomonft 
^alonrô ief licetf pner' trti hîramftflfi? fiiftl 
ÎDe2 pne? faî^nîitn? fapif^ $ atta cftiKfl 
J>a(oni5 f r ffïbbaii \ trono îc f bot tmfoifôS 
<janf ï)^(b>? e dtt auro opKmo ï tmldiffi^ 
^'iflfi tges ûttrgf raloîiiou?»î^îJ?la»£lb5l: 
4£H ci wunrm fcîof iïïiI rt raritfrà p o^tabîît 
^^tirgiria faba fêta $ Hla ntuii^â tffêbafi 





Riimmiimn'MmiMiiililillllllillimiTTÏÏi 



illllllH»llllHllllllllll| l»llll|ll»HII»lllMllllllll^ 




3r fflin i if^foi $u0ttô»tô fottBfl ^3ri traotffl lemtdi tfjcmfl taotsmoft! 

Œ&tottf *«t felomoî* f bearifltë titàifo <Ja taiofed ptiarcb* #0eflotf$ urarfe ^ifiwîifl 

îferebo^^Utjâbiiûjfufiisfwînîflauïo J)0mîlaflftSî?t6totii^muntit 1>tf 

€Jmtf tet? iTOîoittf ûrî ftijgfôlwtf 49ufâttiariii>âfiGiHdu|D (dit^ tôt» nfQta 

toiïiQ3tivte^rtv$mîfow&(Hte& ^ntmatmerftbule^iciuiemtebaMfl 

<fcbut? mntyiiff c^itt ariomn rubenm 4» pf 5 fih? s fy9 fif 4 mît m tm# f trtcb tf 

£fr arnfô * 100^ caftfta* itjmtatttfifrrfg Ibk ^trott^ $ pet? xt$ Calotno ûbi frctéti 

9ma$ t *aloè (tio f «IHn faetnciaUft . €Qî fttittto t*mitë twffîrt op? tic trô e4ti 

ôtttfttabûlî cattetf 5 â ttrê offfi tutfl fftafif ifiif^ » cni fo* affffpfe ràti immew tUa* 

fttaria ergo bfo'febtmiea fljÉàjgfôlf ©CUtetë £îia tait* pncto i;grua * irô alîa 
am» »eftîia jptttf gfcttOfona ratftaiem ml #? M mMittâ mutrê f tr gaie 

. pnlrie flaîntetf (0iti(ï(jfwt! tarifa* J*er q$ oftîfebâï suafl rfm t pgc t ta? taie 

4&ttfa ffl tarda» cotâ feo ittcbfl *pn&e*#(aô Œlptë * oWôdO eœt faertotaltë 

v €îtfotflfitntô' tûtttf Umujatfttwattfjtm «Efpiter tffcrtî* fcftû* tuf ttiïfi anb tfflté 

£iebî|Abotëtrô tùitftUgîwf taritetf jtà ItfUf Cûinkwûfebâfiatiîf coifiamomio^ rôbté 
Œbtotif tolomow fuy £ $6? e& Agitai? farfotf voltnti # faiutc titf motif fobté 

<Eiiniatia(Up(eiUtibt^&|Mw0 dWo* ïtjgx>lebÉm?Offeénî|p5mi^î)iiâoui0 

£miegalKfi (hml pnawbiis ap&3g * apfc? ^° # titff Mûott* fub&ti btïaite putfiotus 

* £> taift tjuo# itwttfg xnruiua at$ gftflbf ^ftu© feuote iàttotff 2 gtâru actîouc 

33*1 fef grab* Ûlomoîs ttitou* tjabebati # mfcrëi $patfi&fcf s monte et? t ccûutf încicntf 

<kuw poft fcgetaiœ mfibt maria tiata ewtl fl> boîfbff îatiobfe ira icbUîôê ^ hbt gtoloé 

fcwoîcâ 1^0 cuit ûie t^toitû orab^ e^abîfl ^( t*T œltô ptjemtitvr tnlamurxnîtt^ 



Digitized by 



i»- 



Google 



Digitized by 



Google 




-A' 



4jL %<*m m d mùiviïtfoigtiîttiï aiifrfeâfe 

&Mî>ïaçeitm bîe pofttôi tmtmitatem 
mtfitW ab pnffiwiw for foif pmW 
£eb (Ça t$ ijabimittecetfe V piroficacîoue 
4*wa cepft ffltfi fou? Di'riH cffmiitfotie 
<8amfotfl^Htecfon? tttitfmieijfc egeîfoMf 
#e ptwattaftfc legft Kft fttbtcatewr 
jforoatîcattîg en! ierâsi fi emc 
ama ota 5 legfef «me MlSprittGiw «wbar 
(fitta <a«ei* îjïa ? ï arc&a teftamW f ffeimua 

3(n ardja enî etâ* buetapfôœ tabtë momï 
gà ifbf (Wptattgfoptetepfcitetfni tri 
tsâue |pf tocftrô a»6tftiff * leg&ff {f fotofebo 
4ttibwttlû«jit«m^ûfuiAiehmtebo 

3b f pml îetf cela* * tau eff tmtyi amabte 
#e9i? nff affimttôtiouii tmtwfl lei bu 
3# itî Wafp6«me0tiec nimb^ttébttenoïc Dit 
Tewîfîf vnemfco tttibtîfabbmifanïHhccd 
m ftfljî eo tuW #aatf *Ofiaillttta»Ue$ 
Ifrixt % ifitàVfô. * ittrnn ipifif aS îtebitt obebi? 
4Pe tctfotfft tmChâto a aâag eog titttwf b> 
çfita f tu5 otrifc* ope $bo w^fifflai«flft»^^ 
^ f we$tiu) capta 



Buffifo 0ftnûtmalo ^Sploueralfàtogfiarôe 
feitfï f n0 mertfabfctMtebiopfï 0 lo$® co«*$to 
$ec nitebtfi tuâ fiwmatôem aiu$ uiurtt? to 
feptfcml f trô &râbet$ alfê a if aïui m? àtfibfto 
#tt tt ritëa tiitto bffo foo <| îbafttfa *£iD 
flctanfil nff feira i« ftfomû" ^ilmO rua tfctô 
3ff omne tnÊtatîfi ^talû *t*toarcfoti? tentiez 
nouû rtonfî ?ag# #|t mina fcbe* fctfte&e 
cil fril^ mité $ vtiàts i& mo tëpuo abapftuî 
Serfoui f Pf oj? ûrrnE adtl$ nff ooipffie* 
àcetë* le te rnobiti tîtô te mobtlf îielMgà? 
$>eebno \>Itinia f ittillo btfêhttrbflîtepaie 
irift a» te$ mobiles *îmobiibe? aomfôtelïsiutè 
Dîa tfta m matât* maria bîUfiÊf obfet jiab afl 
awJjateuWm'îîtam figii4ïtf ghKju^bf 
aee&a erffUfftamf tî Hbgleste otoiebati 
en maria litm>$ facre tfrijptute Kbff bfbafl 
aw&aed^ é^ti^ga aarp ff quontâ flonuti 
efl atarîa flonitH % bfibittff fttiB »f nfo «puilill 
ahrcfta edft Wu9 autel mîtta $(itiebati 
etlntatfa nobt$)ieijlmffla <eli ofltoban 
Slttba teCfcaniFti te iigno (bt^t TputW e^e 
€« wat<aîp«H^iperpiiïMfeneîjè f tetacw 
ÎBtcba tftiioi citrdd^ auivo0 HaWfe ftf ban 
<fcti maria ïwoa *wtw wiîbWea î & ^ebafi 

4Eiobif^iiapro 




em crtgmwiû ptuftoa fout wto * inOuto 

fôfiînm tâtoitil «aofcwr * foirfô 
*uba ftf battauté urtttô attttftg 4b|po*iaba? 
lier aStoipfef tâ&GjM ^^fU^tttSâMf^t" 
3t#a â estOferê $ îtiîflferf feamaia erat 

tôna tf apuicb» Êfeirêteîrôfeb 0 autea 

^up ojwb fcp» iampaîwf atfftjg ftabimfl 
#10 fegrê ofift tufe ij î maria f Ctoirôbifi 

Wtè tttida^ tfWjgeie &0fpitîû\tio" éabÊif 
SnfihmNr flifitarmrti* opatf * UtowtB 

Jtofl* bubttf opatnfe îmaiîa pl? atfe n!5 fatfft 
<ê«T ottaflmtfm çietet&smTe efttiWe 
«fia mr loçtftnfe oga mi* ttô îptèfl 
Mo rôîelabriï ttufo igné aaf fô ttf iud£ 
Jjïa mil wfefabi#*lÇa f \xmvm 
3pfo f lettif^er atlfef attend* \w foena 
3Jpfo wtorpientrenfif e& « lato luiîoïa 
gjpfo nntot» mm* * tangua fol tsaiofa 
fafa luafl « fp*ti#fl ûifi oïâ ataa atog 
Iroia !nj|* ft0tf#ttiOOislitf âaeto^ 
wafrlabril * ef? am^lâ banotam? 



feftî fefto uutfftaoîtë aetëfatf duelas bainla? 

aû ffiitieîhtmf abttiielaâttii atiuebafl 
<tfft?tnattefiltëîacrttif4 omfcla 
1$roçiei;tiSpïû^titatafg ejttiem'tucî ea 
#mrenî t ranfela lirniÊticittf « ter* 
^rf^acaroaîa^Mwmlaeiiocra 
t^ec ttttfda ,p bfomo 0îfe I teo oblaiâ 
0nog tetiebtotô utStâ f îflutata 
tfblatfa bai? btffflf * gtoWmtttto 

Qitma jgoi eU&aw ûeiteffi* filffltiff ftfbaÊ 
fl # pufo fefi eiatës iafttiiwï totfrfê fôfebafl 
Stattr iijftflWi fe?atfitu)£tiantë ûKfftomroto 
ftfafc tgfoi ûig outffl namte filiff îfpfcaaftl 
antta fittfi ûifl femwtë aatîfâ obwKH eff feo 
fttatfa ffKfi Mtytfi uoci* obtuUfi cap* aeô 
amtaobmUti filfô 4 wfeo« eàt! jpaghatntf 
jnaifa obwUfi fHîflij ntObil ewrt ^etmws 
f tu? aime poffea amm f tefumtu^ 

tnatîe ab ttë moitz wtpiiûî atfpitat? 
$oc f ffimww tnatt'c #tptdn?o 

glabtf Oti 618 W atlm ctfmr febebafi 
jG> bof i^tatiobtôtuSpiftaal^mtmioetidti 
Vtf î^io oHemmtottîtnmb^gelo^vfftdri 




Digitized by 



Google, 



I 




Google 




(ÊnayîoJa cozntrrfitîtmt 5 î:)ù tu Qtptti 



fcpfenrt mplfl anbïtitë qîlo flfé f oblarê 
0re$fef mimaiitf titTote^tpto ? fitnaW 

9Jôferti fimoîtf ab #a?Fo tffeo fiiôft i iftjptô 
$f8tfqfl *f&*nif etf àltofcpi) etfptflîfiief t 
^Dîa^îola etjîptf et frahœ cwmmTfl 

Ciifn egfptâ s i^tîtetëtmctusffiterafl 

<»u? tfieg^rîi m ^tjâmef auMuUfa 

ïd^b^t ftb co fi àff uifâbilia t rçîpfo fiittifttfttt 
dabifiti «te g? îfhtûo nja #30#tparimm 
Œttûcofdlrfî tgîolaesiptfeflénti roffura 
pmpcvf ercs iluîpiKg îrtj^f Chfé foîtfrniibfca 
Qifîflîittufuriâ^^be^ttfrptctaitrft Mît 
jîuiagto? Î0ft"-ûcp0 ril pu? o pttïrfjut frnlpeba't 
et ffliî Wîiîû* ljfaeë mita fuffinobiï^btbebât 
gnftosatf poftra a a?tolomeo jjocforêut 
fetgeFt <p tatë $ biaf abïplêîtï er rpwtatftt 
® *e at ^bïa $ | ôi'ssrat fc^r fUc ^Ijt ta 
j^o tirante esiphînlmtf f Tpleta 
àtè oîa ptola egfptt « ttatur comierfiti 
<Fti tfaut? futttpinîx ftmafl p* pï(Te îrfttrnâ 
30oni£ rrî3 emt figahlîîticîpre etpbamone 
3Jn fiactûme fti fin Amnoute et (brmte 
$tjataoeint*r*$îpti rôirâTecjalftiÊbflfl 



îij: pmaat) m toi batnot^artifidalMr^ta &0| 



tôttîo puera $ egîpcg tîfb&MjH^iârf H 
€5^t»trooîo3jabîitpçp<iipftSiittnî fitfS 
«. Ablffiofii eïï t'bfcmf fUtf ïsitîCWTîotaliJr 
cabrâtes octftarc éaitfHaiebafi 
g« fîfteltf fïïrrtluîfé î finir PiponebaW 
tfaif bo (tua pltfots? fer? ftmrifi ^bulabalf 
« puert! îftu tuenîfô ffln ! fitoT aboptabatt 
tën? îlto tnopfen aoofc Grfti ebucatf 
tfttpoOeafrrmttti piTphiom»i^întpfitoî 
Cut pbarao alhtàft rôua tuâ îponebaH 
Cuît fil? <ptrîfcf ab vtàpetntë. pfrinijtbati 
ifctfjrttfei dt^^outtrr^^lo^efdanimiîQ. 
^icpuet? f '$ uobtë octifê&a î»? wSOtattiU 




juiE* v* mn tyi ji ut ir 9 uuiyiviuui www 

l[iJTciataii<aiîlcarbo^triu(tô <lîS KbxOtStc 
3a 4bî Çuet tout fci 1 02? rmT^fcteball bÉT 
primo gggogf <fct ej^frf gïffcsl 0 



Digitized by 



Google 



<£t<pcrtëte tpeînteoste egjpdamfmutiïit e 
$a q Ijttarmla ûïflîr^roifto t>ftgif| 
jFtypiffif çtttn çmf trtfi puero tltfïtfo " 

€« nflpurm mogfeti etf îftftnetf e fatesîft 
ifcaitf ÎÉofcS of$ pitfosf bet#tf ixtiùîntôfci 
ftapaerô tljfflptf d tftf ortitf atffctaîriti * tut 
jttoçCfe tniht frifatoAtf f a ttetepjjaiamS 

jnogfcfii eau aifostfrftmtf u a ^pio 

ikâttnfuitytolotff ealfilantmmfcefebafl 
«Qitff tr£ tiabttgotonofoii fôpttté juffcbafi 
Iflîfê (tatti? tapufi (t rollû eif fi auto 
jStsctoa itfo igfê rtptttt tM *r argento 

^«MKscrQft ewHfuHFid efbfemtm 

fyt ntôfe âtCiîmatbl iftff iaptë f abfcltë 
^ î j?rti#ctf umacftô tiat-gtole f illtfitë 
eôttwfapeâ ttîn puutetè omottfîejgîfl 



<£t &m îtf iftpts? îtnoitriîiffiïmit^rrtttit 

'BJapfe ifte figti filium teî îïtft ^fm 
t&uïaJ feinte giifôljttanîx>pnil|îmf6iTt(H 
liante abfciCtrê £tc ntftefiitèromiîbi 
;£jfeuatë ?te maria ffffecrtb^itiaïtaUb* 
^ftpi^ifefc2fP^fnftlîC9feto oïa#olet 
jMiicantea emiitiiiu^atïfpntm " 
dEaamgiter cftrîuiti a feroa 
confttgftî tpiojp fMfat&eftfema 
j£>féttte nîe eriftî ffoof ymafifê rûie forçât 
tëtfatfola tanin® te qw#erâeMÉUeïia 
3&pœtfte 0ftaftàttiatîti5tfTimgm1 egcteuit 

<[a Ifftniftfl^hîlafiïfil^î^tomiiiouiymur 

tfa ijoCfeSt' Ijloa^îW aMucjjtlff reîftctë ? 
3£pus antëttfri&in tttîèatii a* fœbatî 
Œtnie fapiâcotâtto sb&bs yffti>ba^ . 
£n tant? cmn fl î monte taleui tanttmv 
4a ûia îmf Ktafe ttulcttffl tnfïCnï § celû 
^ fi Qiifô afôbtti ûtiSteiii tnu iftum ^ 
^ia"niotfs?Tiiatb^mffîDa»î« gpi&bitlWtrt 
^ir accfvfptbûbconem a ôfio 
4Etimifttifo^i5aîieoraUilatCniû v • 
bofttîà ta tioH lit îmTîo (0'^ ™ rmitains 
CfltTtïîtêtinîartfîfte^w mftne^amî 
JBfttn'el^fcîîocsipl 0 



> ' 



Digiti2 



Google 




tffe^awbia* # * fo^flioatetteCifl baptftotf 
C% *fatf* Û10 anff ttintfmfi iurjoatetf 
^eirtfl ab fmfcntë ufl eff tohàntf baptisait* 
jSf 6 m ffltf m xnm bapftTmo ^îdtgcbtf 
£?cP feUitt jpfe^itfbflpmtàtHriebafl 
wxrôwfc? ttami «Hfife ûiî raf «40 tait 
W \fi 1 etëbapifcag n matât* tegnfi tflog ïtf 

m aff îtroi tiï tfpïi jtf oftiKsr efà taVot»& 
£atoïie£ enim <î tfmtl ingctâmi e«mfl 
g/ti bot iauatûrio feiauate ucrël^batiij 
3ta ofô 4 ?ol0fi tte î celefte bffi tfpK 
feiîtf uti éue îmtëfctt? u baptiRmutt 
Jioismbff aumn quoi» ttfplef eft baptffinitë 

tëapufma fanguîS s ttratfcb' paffiotif 
^a^tîCnto flmnfô*bapt$œp aff ïroetGotrê 
j&apttànû flutttî&U fpfftfS j^otno bapt^aw? 
<£i no" baprifmff î (0* jpofita baptiïî motfaf 

au ftiputgîii n0 tutâcft d coia jpoma 

4Kû fttffeprt ab atoi fi potefr açp baptitutu 
$ecDa{|aItdtibapKtm^ransiit0f y wetttou 
J>î f i a ub" mlli afi (titHjie baprifmû 
^aphCnt? ergo ai) Dfne flnmîs f fwneivtftf 
patbrt fôo tapro 



j&aptfrm* attflirî* ttb| ffetf I pu» aî 

ftiattentâ fine laiiafcwifitemtîfctfies ère 
|n rî oriieirctîïti artifice fjiib^metaUa Qiraflfê 
3ta1Sîb$ lî^pïï^abapHrtrojroariatf 
tff ajpbata firona 4bog fcb^ïetuaw 
tfciiiftbi ecfô ijomo ?d tôfccte baptîfmff 
£i îrnibiS fctra q8 eccîa tthmttlfeafirô 
teuoœrim boiiestnare enaïpoJtouetfîfl 
(fabnofetî aprbaptifatiïp ttriïbûbttatattatifi 
ipècftftmbflf $ îanattrôffftfmatenieff 
Crctttetfff *mnatffefa fpftutfô mVM 
Wj^lfbrC î tëptâ fe fp*cf atf tentetito 

p 9 ft0ȈW $ bapif fmf wcfcfti gfri? g&ofcit 
^MptioÎQ^î«bircîpiin9 * atobtë ûftiottë 
ï jpf io^fô baptisa qbfîfta p^ifetô bîcebafi 
<êuo^ ad baptffmû (mraf(0eacre^^tt^bati 
^lutna »îpatfl tfio ttâaimtf tttbtc^ WetCâ 
$ trifrbîbaptîTmfi fumpîetisf ^ 9ft6e|tï5 bW 
©ni furccpetftjbaptîfinSaT fMbi^^ôîe 
Ittfitefab ùimtoiîittTûio^roibiîarione 
3ftub edS fijjuiatû nuStâ fine î ttamttô îgto 



Digitized by 



Google 




Jtftftmmt gcittilitf etati *t0tiaittbafi ternit 
€t tff xieîii oita jp&etëtei telaseimt 
96 tntU ftefoef feçtfeS Hwfcwe iauabàt' 

«Llgfcutf E tep«*«3 aîj iwmm* iocûmf 
pïgtuibft C?pif aifotifl po5g ï b^rifnto abtoti 
tw» namf. % tortftitë Crâ f uiî uut> guuH cô*£ 

4M fi Xtnti aff# petfaœnfl moietewr 
JStn^ oîfpebimîfw î»0n0 ttlbc iiigretetft' 
<Stl Soc îautfî eo # «10 agtû f fuei^m 

#iwil$ evgotegiift c?io£ itiit?u$t>û!ueii!f 
$ft ianabifi mu ufi hittâ f tajmTatf aivfr 
gifW ecfô fijîaiiî firti î rrëfuu oltin loxtotiîsf 
<Sn fifjj irvFîœmnffti tectf «pumfjoniS 
cnï fîliji tfcf terriï puuffiomo îiwuuJft 

frttisr ioiteu? fjtoirê baptîfmatft MntfU>amfl 
imt of v apt£p iauatbrïi boptiCt triïfteve 
4 teKferain'tltô x>cra tetrô jmHtftôtègufite 
9toba fcfii îiuebfo ia*taïci ffâibatr? tbi ftabatl 
0fô auif tpr^i nïpchJibj tfus? tâdneabafl 
91qua Q etaï t fugiotf gte a«t)e itî #ceflïti 
£*b fltaf môtfcLtttfe ;ug fc grtftfl 
aqua autf a gn? tferfotf f trop* tefluebati 
<£gobt tciû wjiVb 



"Xulifi ftt » Rtf |0 lapite* î» iat ta'rè atueo 
4ée faetflfl tmmrift ïîtfloé 41 wf oiialtispetud» 
towotedlapftes? te Itttoèî Alttertteçoitauerilti 
<Ct î ioco Dbt ace^a ftrtlafi Ou imita gpû&tr ft 
tic# 0$ dlueû ioîtaîaf ffcr 0 pete ttiffebti 
tt&un fltmtë ioiîaïffabf (taifi ftatû tebtbat 
*frctoi ttftatttftfQi mebio iattatëftabati 
3£gm d m iûifcttie batfeffo* etatifljabatj 
3tt arcija eâfl #3* aaum 4 <*uî# flotuwati 
£d tffc? s 0o£ bw* %e sffeu&fc eratj 
3tt art^a erftitiftia pani* ait ttàti 
M iife 2paî* 4b? celo teUftetat 
9!n atcfta edâ erati foiihtmîft* lîbet leste 
<fc« id te? ^5 fr$ f 4 0 Jf tebit U# (ttteiô 

«ïânia te? ci teiM f cepwîftftMtfibapHriiïa 
«r rija te tt$no tfeî itiyutifbîli fcJ fait 
et raia f Meimoxèf * feueWf «5 1 if gpufuiP 
3ittba enîte ïigwo er tam$ r^fTatlopoltto 
$iigjfttetsdtit9îiroit*$ iintar^Ditita 
!DMcrteâ ïajitteflf oie fhî iifalecf«g0 (Uf) apfî 
<«wi H wbf frava «ftib'catC ff baprirmâ ggi 
tO bal la ttobi^ baptiftud tuïï (ta vetieîhf 
W tftûîwettia 0iâ mèrraiiuir (fimocari 
lfetiîifo>t0 % '4tC ceijat'rio ûfiio mpfô 



DigjXized by 



Google 



_ Digitizèd by 



MâÊ 



Google y 



f* 



Digitized by 



Google 




3&pro atibrni? Ao&p ai<#£eâfl baptffetf 

fj&oftba|itt'ftitflî>tic# f ibfllfcterô fltpT 
3e» e m tttmnti t îtftcia * frt is immi 
4* f îteWof du gfl bttgerîti e0£ âttrttt 
Imti an#te awbamc arëjain î babîfonf 
Jfa «da * ftnatiol* e0 Ougtti foçta tëpifi 
m m fecîhf ïtffltgaf wfram* s effpKï 
IbocftbÛ fcuf î« oîa oî loajiaiagambiilatt 
$5iaff em (Wj tbuaïorô tu) bm»ta fignate 

#0* rtflo fetfttir q? bûttilMiwftt ! toifo 
<#>îr bcabolt |?w ttffi aem bticfio bamlautô 
il î f fa Joie « apgfô *B WSbtë frcû il nînaim 
3fe#9f 4 #f nos? tÊçtac0>$ fuïKtittiîaotebatt 
<£ibi ofetififi ûfl fecff t mîtf « tëpliî aftffcbatl 
Volute dtésjte rêpmtf » ttôîftiucriow 
«B offlét nuftô pote »iui î If mûlo fil tëjifetf e 
£ic ml tjf 0 fittf îrt a bpabolo tfpfcm fcotaiii 
<#ull? pitKB tp tiïtëpmcfc ^mwçoflTrt 
<ff * fi ftofen ab wa têpiarife S)Ottio libediur 
J>iatîm alla Ctbi a tvmotbitôfBamr 
(fttia t jte ttf f tfptatf Ptio W?i «'00 f i 
<&ufa eemoittô ifpi9(iitd^ tiicyâf tnriif)lrcîbi 



4& Baiflt*&# Ibr^lett^ twfotfb* 
3)m wabntf tfte ilemtâ f femombttë 
€fi iî il alupf g tiptarifes cedbiflfc «ifeittf 
ttçTtittio t&foto Obi gçatf febemttô 
$8 (htâ #2 eu" ifyitaè affiptt? tpubHtm 
M A>çoitfeçttjft etf ocrttate » egrofare 
Jfo dfê ttf portai? neutre fd opetrattottë 
égcufetn* nortm? if îù$? ûiteudon? 
Jri âti ttè fitffi $ neutg poCTim? etculate 
tt>eba4%îî?ttiîj3entircé ttœgftu? 
0 $ ttrciïrë tfbi mife w uluïes attibuîrt 
jbi îtf fi tmlïm Ûift te luftoôîtTït 
^dtâbS ttï $ tè))taAu iipormi! gfo tria »Ufa 

gidà fii^bta & anantia 
Cû^fg^il* Wefe î gl- tiottîbjièîiittftfl» 
<|>ii(pî(at? f (at^anatf aj femehet e(Tet 
(blet ât^abolu^ tëptm* ç tale^crtfi 
9tb »tteti ma^f imbttatd 
Cimi atilf ilffft famelidiaummatcit 
Coojiabafl aps <p ^ gala eum tfptettfl 
biefio fi fflff an atf biciuliaçffltâtmvai* fîW 

ptatox^mC boifm $ gufâ taa^tti 
auia îaaflatf do? î çcrm $ abftittîiff iStKtl 
aua ^if jpino0 S»tc^ te ffula f ma ftyx$M 

aà ameSfbum fwttâ ^ibitil feftabatl 
JfniOw tflîf alîa otm ptaa titrîr îpugnatc 



Digitized by 



Google 



-.7 



1 * . • 




^gtfergpb|îabûlu^ €ti#o^ftMûîgmi1îeria6ftitoiîûîcïhîtr 

On babitof pît» liî berpro <st> coirbatui*- <@nl ïwgiiû (elo# affectanïti rtlïg teo fîett 

(fêiîutulrti pnwtësimdtit bibêtritebatut? . îaaiîS âtpatto* tOnlrfiiybff $î£ïftt 4)Ctmiuti 

éûtibf t. 'ri offrrebÉTfuf f (fcpanea ntf flumff iité f A tfptarfoitë fugbie IjfUUV Cuuautti 

$>î% mm * tar?£ if.ûuiû cottarû 'ÏSptoaôes nxybie Cfcuîte * jubig? oiiâlee? 

fafojtetfiatoU g tfîfBfraiieaubcttb? ît«e?f- ctaiirgubritâ bfttf ftuliftffe ît'dkftmtea' 

Otoog »e(tî0îa yâtâ tarfei g AtfsT îimritf iGmuigtt a^crî^ tarône tottîn* rotfûpati 

<Efl & liccrîa tcgfê bel ierhiifë îjïcrô ïtfnuti $>W & ûtfoNïteinWflî latfatUnÊe? tâ eletta 

gibtâ ecfà cîCâ îmco î rpehîca lantabatf Jâtaîtf fnb ^nrpiia îgatottè fratmata 
<©nftota^illat$îpoçnuaabati '.fctofgd bgabohl Ftf yfaaWmiaîrïe rujmutti 

<Êti ftatntfë$iwcttacm\rôfu$ cîbîl offêijatf ^oc îîanî'Oïiiecrlofô^WjfiÇftgnâuiti 

tëufille fitmif atripiftf (g tbt mauebati 1L'eo i »rtf aiment* auataS prjirôbf fl 

Daniel rttëmaffïi te pin? * linge sytVçftrîli <fêmamifet*&) ûbi of rrtpiuâgçetmbSH 

Ktfriartgîs? eft o£ fctttcm$$ftritl ^«ib ^ff ouf fitâ etfpfftf raptoirëtitt'ferîtf 

rilcimebiCfiftatimefttupm^ ^t$^ragafatfpiat0eaîiaïn>fatljfln3are^ 

€ % fie teuûtntm g tonifie ? fcftmtrô ^ekrto aefatljaua atrrffemfl anglt fetfti 

^fmtttfpmrîonfgtUetiirttiÇBgabatl ilabtf AicfT^fbï-enpitogràbolflAig^mirif: 

i septté ecîa fupawti ttabûtfU tëptorîoê Cugbît ftiïfotfo * 9foîrîo ffô# fefog btmtf erfô 

<£Hijoc t&ugffi?1torab tmTtecjolu^ ^ boj?tbîïmuo(3 ï9ctîsrtgptari5ib2L t'ûplîaé 

^oltorupblflTifbeftîttmMemaCeiaftabali WtcaltueânnrîeteiiîafllrfjiaMiarc 
(Stiimltûftbtfiiritiïfû^ftiio^itvrmîâbafl tfifmitesSt^ffapb 



Qiqitized by CrOOfflc 





/jji JbSff miifa» î>pabol?î? vmlfpfamfl 
<£ûtft atàta? q5|p$ nmiaîroej&tatarô tuAu* 

<Ê$ ttatt poft baptfluiff atigaboto ?t?ptatotf 
ifcoftea ccpifi ftft gOtmte rt fcapt&are 

î çncipîo ûief Mmd5^ funûti ^ îmlc? rotrîî 

jto-mâm ftoicstrieifcgm ceUCHS apdoiie 

atifal ûiiîtiû^ antiiuin i)ï ri? mfenuouf 
f ittlitffrrmo rtot actepdotte&ffjtraô 
$ puufeutf frrçpnî cefog po3j tnaUguf 
gjfHf aiwftîproatucmn$întaia 
<$ufc ftûH fcptf fcffutf* *pm$ momb|pl 4 ?a 
<&u? AbircttiCatiab ra pcôltoî#2pw8itt 
«Et tfa tmfento&tf gfrciita r tei dfttwcK 

Omît te* £ (to S mctî^vfïtfn^îrbttarclaïar 

<£fliftîi olt^teifmtttanacrrmJBgttMti 

^atiaffeS tfintttëpctfô offrotrâtl tpfl 
àPBftS (ho£ occtîfô rt incjnl fautas twxà 



$cffi apb%pfeîff 4 tpinîfpcf^rfîttrômtt 

ferm lignea p wetfu fr feam' fedii 
srantfpoft uiïta (M?a ab tjoftib* £ rap W 
&ti ï e gilfô Wurt? rartfî rft aoûtats 

mi fit rortf ptnHtn ttptti Êabk 
4£tt toto coitepj rttatn Gelem teffere 
iDmmtq* Mm 4) ftiffë laftnte? miunfc 
0*cratri ùr> We (îiptnmtttff arène inarfë 
& Ufff u5 CtfMjïttf #îtf crit aïtîtirtM 
^wpffvtitîïitatiïtnranlimiWfiîblnmi 
ilaintta tetrë drntfttflmie tttîtëuî 
tftfttutti cDuT-ir (M *iltirfciçpetôm£ 
Jttîffrtff tffcf otftïU ei fflntff cfettrëtfaut 
"«il imTktfooitftf atrepfeWtfl rinsputôro 
<SJtô le enrà * ; ît captfoitafe ni librwiûn 

$biîf«ianB(rrp(t3iiaalign5Mi9iiaH^ 
<SUri tfl foi? tfmoé :pfdfa feiï ttô turaÊ pjhw 
#to#)ftatf tfm argttëtetf trtieiatt 

'SCfiïmi ^batutrëuapHtetrôpabolî 
autë rçtoto coifc Dio etjcva ummu 
Bifef pat? l abî ftiotiint ï nrô ctof» 




l)Ot îttimiif Ofi* p Auâtem gabomm 
tiiiâ ^irtncau» te Etfo «tijp Owfltot hiMtti 
tàm ttcrifta pif ftio abîfo lïrgîonf l$0îquô 
£n idf Insulofe nûmiy fi* fiiant Cbdnt 

tl tiktQpifâf cgt ad qirôîâ tttUS *f niebafl 
«Et t>ni rim abtartf* poaco* fuosf pafcbati 
îôto^ig? Ole ftlt^ ^o0tff 

apt« fwo telefti faOtt qfl wSîhï pwat 
«fi «me lir9<0itr litfqttâ ? frit* itte mato* 
&uïa frôm #|jâtti fa pctftib? fatotf 
r 4M. tltfurmmfllufufoïhûmm&ibàm 

Tfic abtyftmii tiuiîUlucifcô %paftftfpotcDS 
<ftm'a PttfafUtô ftmefitf tîbati&gabolos 
V }f fin ? gueît ab tâtîntttiatf tante 

foipithat? ttëtmn (uatn nrpkre al ùlîqms 
ûcab pr? m tcflt* pnrônt «gm wdptcbat} 
<Qfl pemirfa mtîias tjfai gprtlebati 
€t(1 bot potium? nolaé raluatorë detitf rirï 
Oui cdi pcrfctô wrthfl agctr ptnfini 
3|ii tenu! tuî foUac nofti» tnicufi et biUfiit 
089 0% tnôjfô 4bj Pt »o$ Gbi attmbft . 
tôiioftâ tuf (tbi attwtyfl pttm îfpîiadottf 
^luje? aramabftifi (Mutt&tagtncaQattf 
tiftoft* «fô afcriii e bWdr largttiro? 
Ifotfficiiprû 



g|ftomoîûfilW3)bi0n£fc5çrfIpbaiot 
<$na#t?m3 bu*? ab ptfm fofl ttfltrbatf . 
Iditf * flt pfc a longe rû fitri o<wttbafi 
€fi î ampl^itf «tf ^ oftTfa ri? if tuebafi 
£>tt fc? otturtitiprit? « e 0i€m pentëwm 
4ED terîpiU tflpifem&fô oîa ûtlrm titttttô 
3&nb I hgumifl Giîfi otttw S »gt mtfb 
<&nt abtitotâ et ptîbiû î Ma ppetfmil 
«fcp tttarphis a ttat^atti pettauf bttffl 
$atatuâ *wfi pi* trtttfi fflri ftafl bmmtl 
§ti a bîrft prorata ftatim nat^aitttftWH 

^ à ï tua bfie « $îeffabu 
«ut wtilWprmtealf rtdtetfrttfi* frfpM? 
dûoti a fpnifHpetrô paww tb««3 * matant • 
î5atwba*aitiiaîtBai tafnf *4ta*Mcteo 
^iniuiias tomaritmiS Vaab «ttb * abiiltrm 

Œtnmchfl fpnibttem coanelii ^e^idm 
mngteUnÊ lotujîtifi <t moufi matsatij 
^ rrgo «fi maîiatf petf* Mpm' 
<ûuia Wâfotf tefteci binir mî? babtmtid 
tf> bo? eô»îr «ob« w?am a cftctâ ptn|m 
B (PUfiftiff mt&fa ab tu^ meUiflua pnml 
jbt«»e«mfg<apro 



\ 



i 1 



0 I 



Digitized by 



Google 




fi jfatôtf atibitittg? qûo offlïo wafflrtie f W 
£offc? aubia* fi cfê fgittî tm çalmag (( garni 

<fiue ûlim % ttfS figuwô fcmflfltoiia fiictiffl 
Wtf^miiriV auHatfftwufalf flebà* 
al teutib? faftfÇt* fitftliïïrôtr* te ferto tiéttbt 
#tfmo îto»*>a e # ifê »m dfatf fobatl 
CBuaiiftl ftataH «uTrttrt ilM &nMtid| 
30c fleiuô M ntî faïiiatffa tant jfoi?atf 

«ut ttflfM afolatfotuî iÇtim fiiiulî 0 tftio* 

«pgifë itrôgrafftttttflr * afflfgf fos? »U»m* 
UN* f npatc afflicto $ bofitgaUa etogai* 
«fa ojwrif $ afflirto *tof ali$ frfeî?o Obi te* 
C5pa6 tfttt^ Mm malefoctatib? $ mnim 
gffplofjtttiapaffirêi ûittîîmùi* 
^mpoflibflt f idfl înîfÊ « jjtgm ttf wftf 
&m ftHl afHtrttë opatf efo»fr * vmttà 
frôo ttf tibiï « # »te sfo <tf laubib$<tomat«tl 
«tftitoc bUm fi&m#tii f ^ tt^nti fort* 
«tut #Ftf çoft crif solie atlmibibe obwtfmft 

SU f)uo râHco ignt fctuîb tegi failli pftobfui 



4L& feuli wille ^ tmifb fcif tnttfc AftaeNf 
bauiO btftn trfm M sfm ffitgmauitl 
<8uf atfî&nbgabow abuTami ttfm ruuauil 
3teWW0 amibes?* tn tte pahuarS 
$oratf tutti mfttoWcif î ottutfo&wbatff 
4ftwt« ofmiua filw fcrotb Gbi accUroiaW* 
<&ofm bfiorë 4 wtti m note bffi tfbiwbifl 
«iiUfftagfîfeF eum £ atfetrbtte 
(Battant faluatowti nwnbi eum comtaetffl 
mm ca Rotib? 4«.a1 palmts oaurotûti 

fïMHa? ihtlfft tnfîo twdtf taf ftetur 
Jta? qtif fitetitf aîa fpûalifi leTignatitr 
iô^bat felttaun «oaeif ot ^ota f vtmtt 
& ei f ocrurfâ g otricôcm obii 

m t âfrtfiof f>*9 tus cû gettibi ftft&m* 
iRftmo^ palmata èb laulf tel poisimug 
<fiîfl attga tiâ vfetifâtaft bîfnVlma oamsam? 
lûc ^eaîmî b) n«â ab b9:i ttt #ftïum? 
aftff tgahiiiiiâ eroigam? igivauuibiiflf 
Cff flotîbutf bflo occuctim? ^ bonoiamitô 
^il tnîe ofiibî ^ btôtftf shttuHb$ no^ o;im! 
3^fm ftm -4 mettl ï uofe bfii bRbîtta^ 



Digitized by Gooçle 




eû s bftm nfm « ptoteftaw* 5u»î ofou fofcâfl «ré* Ttetr çfHiacofm 

itioîa m mfr «a timof di * f uerfcw ottUnT iharifti jwfueîil ifri cotâbiOflâ ^itflmraïawf 

£ettia ttatfba* flagtUû fc fumdïtf frcifl <&ut »oîftibî offfc* imituo tobiti *naw 

£ti ttflf ô *W»0 flagtllôîu te IfpU) eiedH €» (fa itigtt *>Cum* accifet 113 trbeWfl 

Jltôfetf gâtifimhmilaîog » effubitl etf rog ^qM H! ib îtituituihila fiua rctfptebflç 

4fô <gi rôe m »fu4tM * totûbtfte pbaïfeog tffc* Jura* tiuttô poma totabatt offibin 

INt ameni flagrilaao tmuî ttf fam «ralafei Slmt&tûta piritoa *mb& ©Kïbatf « filto 

£>Jimfttfr in ttiobm) p&guraia £fi# 6tomfiwfrulf/ûib palHo traEbfti 

fur fcirutf titîOt pAfpf fuû elgobium <£fl *b* ofii f eject>fl^ ffph» anfbboi} 

auiarf mtMfc tnupia ntMUi artuafe fl> ftfe antffi *bu 0 Wg?ri tn?«i* rrf mft» 

^toiîm dtaa cum tmtbtô ici f jmoaua £3 jtàtofo itiftî î®aîljobte f ecdm • ttf 
£| f jjtufo eû «mût i)tnm *qtius fcoaîbîiiS tmubultf lilfcn t»Htre paUtectonf fatiM 

«eMCctcbûtj ûtjï eûarmatf eifoïtfctibtr <fcm mmufluon mpui préfet Wanf 

4ÊQuu*âtifceUobnf jtoosata* îmifiti ^|^mtmcïâ ftctuckfaMOîf uFiimocianr 

€ti if m tcrnÊS ftrmebOb? ab tttiâ collîdr 3b8 fuîf M tOa Mi nff |tf fttâtrs 

#fftetfWîfii|I buoalij robuftHûaîoWtfcce tftoiutîtate iric&il tttte fpetmttttf 

X>rIt>obcâ ûaaxlf »r$ ab ittotfgaifîfttë 'îàlwi bfi* te templo feintai *tt*Hrt 

éuoCdaf pbiûdeqf ^buoabîteftJirfi(bifi»upft &ît*t>i&wçittmamifàtut\kt 

4Ec b^odril tf momrii uagrtti* ctl^tûtl Jtaiteam? etgo ttplil ta * bAtturtf ttrtteâtf 

£f otfft # ro Cûmo pfttf&a? fy$ itui|tti $fnd »olwn? a bfïo ftagtf to ppenio Qâ^riUli 

ifl tcbifci ab biïm tcîi (rleuKtti bigiQ 4ftrtï*|iwm? crig.jflfitrâ ^ of m fpf m »(nce 

ibtljt tri* ali^ boftcui c? mo^tcm aefrcta^ jfie ^Uaitfa ftiïb ttmplo ^ftimtr 

,iaw (poiirtbû tmiplû î ibeopotofô mitti fi 0 bo? flj» bwr tioô ^ ofe lalif luaobif 

#tîtwtrôOfiî) 0 ca^o ^Qm^ftfploajlûnetiteeàialifîttait 

^Cbîmarbabeo^ iTi r^pîo 



Digitizeâ by 




\ 



DigitizeçJ by 



Google 




# jtegtf atrôtuiraî » malmena Me 
£wi attbfotn* feietui î foaamfw eniftîOfe 

tronft * wfcnfolf uprwo îtttntf fatUtti wifi 
W a ttotf Otf tfflfftôwifi bîlfonf foitffôetl 
iSIwwtifl un fcîjfoi wfoisf in dbH tactil 
9ITW oit ïmi«ft cfliftutprrficn»wtû , 
<*tô Klgg ifiabel m içfrttùratjtotirttn 

frbtt fofctë profitât!* titrai? * rtWf 
dftobîtf M gtuttipiwÊriifi CbïHf * etalf 

,&a*4tii fkitlt taett dite t celo net» 
£ j&ftluàfo* irëf juin* *wc* * -mu? 
«fini fe tria ttrto tmtt* flatté ? itî 0bu2 
$uteti etçoteî folûtttf fi8Mty*eM>*fctfbttfo 
<iA0bi<f an tiguift fi tffct? tel ^»w.gwl« 

«lie î fera tnfattK* f^»^ornm«a 
mdtta irU ualfc tmâbtrîWftit* £ tuteba 
«ftuia Ivûriù totMBjtebm flbtttitëï&wabaf 
ant tNfatfffi* I ériMbi »aR* tiQOfa * ttuanefrît 
3jn nwbib? fgmtfetifcflfa «bctfetttieTail 
ftiaii emftuitïïfl eufeétfftfô ab toi «pwiriotir 
fttacdf #j° «ipfo 

i \ 
(37J 



#9ttt ât ab tintai * gpanf aûrtadotf? 
£fl$fc<»b*m raitmtfifebafi Kf* txur crfi 

êUf^ a W <* * fcUamftfnbrif i*ft* 
|Wâmlifl «5 fctittfî ùmmm meUmtôt 
M 1 iwbitettoidbf * œjeftifl çtfplarôe 
jtfKmftt.f iiMtiMebfttofttbaf 
£j bulctbî §jH itull? fepo* # imrbi aaa*t~ 
ftfajacbulcebfc fondai** 
« *MM AT» nub.liO repu*** 
^ettf Rebuta tue i tuôtf (aboi mittebafi , 
<f tari ib(telî«<idg fiin^SSl 
gcrpiti uu^foMûttfltmtf afi forotûcntd: 
« ftiifiix afflo f*M*ta garni collet} 

f 5 & tbtbaç non #p jsotnm babuciût 
^ibr | iili $ ab ylena ^fUcoUi^ pîï potuea 



Digitized by 



Google 




€tmzmimàtohûtl agnopaffljali 4EDfiowW cacagtiSa* ^cefodmf ' 
^0c0gmlî>ffafSmo9ttpit3fayôîfcrtngou©ê ^oua jegabaf ftacrajmitifcnWuftia 

J^uctrcti ceâti bedfo îtiiatb£$bitti? ftaWfo jtitlcPtftc$w *ratotôpanf otuuobtoW . 
tta QiOm ÛJûcrctî ef tu mît» a toxpiS tafHmtf jjjfe fut» fp?patë * Biitf 0 fccramf tu ttHfcMlK 
fcfitflifte* badfô t ifi«îb$ g ttffiteî ftmiitulf $gp feftrë ffife otffof melriufrictb atpellaf 
^ttea&erâttateltotia # ftboaMe** tfatJCaxmmftaoblBde rocktuCeirrtî vfigàbÉUf 
€t( «3 fe îtnffwpovte î lutfi te cj tf ûttfofcgef A ftitfcbtttocb fefttf ? ena pncîpea tegat 
^ttfeWt&bet'aï lacmtaU^biqreamaé 3^(fpukb)C$^0itàbarbi9ntmfi((4cerîD^ 
<SEH no* 8m* tfUpf ttf aîa a#&e tjrôtmca* Jtaceftotr* ri prie Wapmep© «gales? 
4 gffcbitaamî parlai! «Htfifp«tti tahiaé ^to^riatrfîeuaao&ipriap^ îgîale^ 
<Efi <H> g pefeS mû foc? ftpiué flDieia tcUgtr éfcdlû* tift pâte o& çnavr et ^às 
Cotâtes et$ô pefe$ uios ealôate unî m gtôMiântf ùH fctutes auguras 
cauffc ne tefâena eo# fotffcalfôttiaoïtë tue {tarâtes rt Ga^hif tagfkufo a.8 %f face* neif dt 
flôitf paftfcaï irô fotfi cottf aq £ alft igné ^ et patriarche m oit faré pomeiflti 
tt&tMïi&îqfii&t&mmmfàmtofW ^rtroaftft'tt* tri oltmrrrïraniabaïutr 
^P$enhiimign)fofpa^jDuttioimuai SecIater^aiti^iîpafôîratîifrtUbàmc 
3fcoc olTmeltpefet& fetos * ee$ fîguwum $>aferfi>te* ffî tftïaccamM tëtn* bfoue 
qwoic^^ïî|abi»l)âl^a«»a(hiueiSW (fc^te QnmmtrtfaifroftîWfftë f aarttae 
et mîtt ïpoWa * 10$ ta tnïtaf taptî* abbugef a bat ft>â la tioH Ha forcamf ifl ma*ette&f 
3)bnft3 eff foi* tjtofi îfequebatue ?afiairiia^tnèainîEPeruûCeiiari ' 

4fcfoOitrtcapto <5t«e&fif?tg*caphi 




*> — - 




I 



$f otftf oftbittftttP jjo tifs etrtwiûîfi t ftaum r mi »Uh? îaœfc ^ttetf mitfïÛ5 Àbo *titf 

trnic aatta* 4S0 l^ofHb? fm* ocranf* «ptôito m\* ptom mîm 1 fttâfe *tô ^ciia 

9t$ti 110 fo<wr« tjoftifl *§i tfgregartoii? / «uft vobtë armatuâ tâ âftUtf 

JD qtta rtstti braf^ultatf * drmttxfe eût anoflbo fitiîte iftfctf MK* 

j^rfir4rWwribocoj|i«4W^fmdb«iiifl ^ftjoriletîwtôa^tttttœtepoflrc 

<&« îjtels tafttfrW.in^ too wtteiiiH jjutmo po$$tigefig(ub pembim 5 © apiri 

rite (h?* oî* iwtnfttffl ttfc faflnîifl fibiw ïti a» o& t9$ fetthë » abgnm fcgtatù* 

3^tf)90luîfir^ioitb^<b2tti99lfâbitm ga* 3tfpoa|îj^irûri|J^ 

frite cfltiifott pcta a* ijfofm atôtë en tri fotomâ et sotmmSflûimeitf 
#3 febtf Obi wgat*n* afomin? e0 «pfritf jjoff* g aqua* csii^ocromtiesr tdet* 

titit g jte ad locrtf frfcbatîfltft* ab efffflegfljec rpo&tto* ûwfliogoxfioty ïtopîtw gtmrtaÊ 

uenern etflo acmmC cfl atebtftf s fortibs. raét <*dei t$ sflfoefos btffisptogtë mofe&aw 

<©wr? te* cff î tmcM* rfl tofntë a ferib* WUoeî o& poff* qftece 1 puluetf * dœtf 

gijrfiîfif abCf arjm* in otrurûmi eag îtrti J>icu» egedtdnnac^nUC l£gg imlw 

<£ ï guf quetKt&i eu oî mâQietu^me îjfiwiij #f t poefe » wr uccficè p itto US tubfatieâ 
3Ui 2fl ttf gîgaroe* ptn&eâ Ctererûei . <S>kufl olim ïfcrfedti fïftotf ber « onî 

«El # ihttî ua^teiia rjtftfflttttreiiirë tttl yotfetfto* o?4 ïtwfitf ftgiabflï angiltf 

3^miWim^butnlGnltfibattetôrnûim ^(mfimbtattibinttcftcîtima«tttiatfRit 

<$uoaubUoofetctnnfum abummtl ^>itutteîbi»bit fcrôitfc^uiwefa^ 

4BH tffi tnowû omaui *o ut itcw OMtuHmifl 3Bel poCfttignf tmttôQ gtamecefl ttotf 

© îrm^ôïTîmîei ï|0 4rtrft*ob# tâiaitinmito #>iaffi c^ott tflfuîd fltuo^ ^uîîjflWiatf<W 




TûPpo tin mittf tu t>os igmtts fecçSrcs £K timgatf ta x>omè tffcati fi?e(f too' fcttitë 

^tott oit m f (Toie tirés fibv $ btoltœ J>i îût fri aotmorfo m boîtes #taierûe 

W port) vos? ntcccyc e îtroCos îmetf ifii&ïïmç e> cor3 gfo ofe botïi?^ etf oaruef t 

(tcur oit ifamAtfo faliuatiufar totë tes ofc J>fpiit4 trae tmrô tenecmufi bgitt tftmtfta bt 

331' portj jjos btlBceàrr fi ntpitog tttfofc îêtcs «ut octrçjf m xute t»tio îpetii octtotti dH 

<&totttoUtïitabtagîttfe puewSrehsea trtîlftes; fcemiiad? it$tii Dû egîtftiioUtmittf Wfef 
I pofli i3# etgoi»^ flagelta» a gnsictf Ofl ttgfo tomffmifi lîgttû Çfôtate pbfbetf 

W t# atttiocèff purrcfatfi5c * *mib* nciatr £tt mut* ta fl mf tofWtotf wtU? eo rotcft» 

Wpo(fttxwré|iauro^lUbtfS!e^ £|îiti6tfo*ûtffcoteïf«ionttU? eoourio* 
£>taitt ûliQcuOttincrtji * fototf tnoRft ttmvîî î 0m0tti eâtt titidflïutf ^^adëftilChn^ 

W |iocn» »o£ gcuttt* ad»» et arnAû 3n fuof do 3fl tfff&ottr* ûio^etftt btfototifï? 

$>ia\* fttb Mpjeo poitf? ftttt etfdwcf DtaTfe Cfinetfaba* ent maûtei* itcr ûeaft ïarmt* 

WpoCf} onfi xtfm bmthui «ntu fec* * îbumê <£« ûKHnuifi * tfltf tmctatetTufl wmtô 
#>tai« o)î feitl ttoi iecoboat bettyer m? alerë fctWflinlofe frpllfltœ m pfeltuo 

W poflfe oîa tnft atome* tërtb* tuitff 3lbi fc fe frtriti ego Otm fremu* * n0 fcomo 

5ô« oatf fin ï egtotu flog ofè tmteo arda feiafaii ttf tsft $mft f$ fctmcul? Ugiti 

ja>îb? tt#*CUibîûi>eUt potfcfe vfiramt Cufeî lijnw raiaiocri bmtntuumtMtsnt 

£3 tto mit nid aèttiobi(flT»5s çtt)ftmieie Cdiiettff t'edS lenetttaie atpellatu* 

Botfôfluti ofltoti fe ftolûtarte inttff Qtffie* 4a caeo (Ua rwtrîa * tiobiltflfut abattit 5 

yî* a tteife ni poflfetfc e0 met tiec tntete <M $w ara» tua nobritot ecaa a tmedoi 

^Sifiît^fsofî^u'erCUdvtftot^^po^ ^Ptoçaceoftiaeâflseautoa^af^oî 
2>eoi« et rcruta?ôi ^ te (gpttbi IttetutS ^ ^«iau ï we niff ao oW ttflféftte^ s XH5 

Witotfa hoftta tf (i^toteia * xrt&an wtt^ mî«tta CiTern pen9 

f uta olft (apoe * fatigae * tnutd f Egucom » w W » no» ifa tuâ amaâ pettft vetete 

i>affou6îmSoiblapmftrattitinUUt »t;o^ lofltedî mereieattCtyatdaDmeajjauteje 




Digitized by 



Google 




,e 



§fon$ti aub w# tfo gf* &ofteer (Uos ^(hatsit 
<tç|ti£ tmbi&t 4P tloloefl faUitauffi 
3uia* tTbîtoi feluatotë ttf tettii uttrt* odîûg 

$oc uoue mta* gimttmttfi î %nû* tfbûftu$ 
3Cte îïqua tolutadoî|îî?$o «tolofefipefffc 
£>hro un» toab # in «ttitffa gftgtfta 
goaU aitHrfaralutis tolofeutàte ftf m aowbat 
suite* ggm fahitf$ ttftfe tiiafw anjeUabt* 
3oab fcgtf mauu roemawafeîjrotûJia$tnT>flt 

ûmftm okbul ebaïf 0 If m ajmeb atl ' 
£ir iuias fegtm min mentfî vfîetur ténuité 
(Orna feguflUri «te tabW btâto big Hfe 
ftonQT^aliiimr #abîu ebusuîe * ifm gfomfle 
a> lraifnbi IftbU* Ai *bû5 blttoft* ottftalfe 
fl> îute Que câ tfbi ? # toutat* wû ttabifti 
ouf* et l malefecfô $ fit abuù ea agè whriOi 
3jfe eut tîbi ïpfttbûBapftïflbfo*,* bt0mteif 
<£» îce esernrtfti otTefl iantâmah$mmtem 
3jfe tefoe teiy biffurfîwî eletfitt t apoflotô 
4E« tu eg.bîbufïK tibt f oîbu$ fcWfimff 

«H m eé«ï((h e0 *• acteflUH ab fuos ûmico* 
gge te affifeun a) fcctefc tua oïafijs apftô 
^i)ônes#)u3 0 taufo 



tu imufti fetteto oûlia 9 eu" tflfboCHbî foi* 
te m focruto et tôçam ab ffcttSbfiuûriti 
gtddffd#*efcba$igo jHittfte ttotu0fe(u«i 
Xu f t nffc f tnemottf&jic tfte ^«^de « 
Vtî$ eû twtere uro mobto $titete pemîe 
3fe tibi gtuliti ftummtatf ufl ffirmas arâteg 
<fcti tu a>9to(Huti euïfiroifi fate* « fcgatesi 
9Jjfe ttbi fcbttt uetf fug ligacfouefemofog 
.fct tu tmbtOifo eff t ]p£tôimria)£ fuont 
3pe te fedti uiffbutûfetfl * jwceatm? 
eti tu ftriir» te fttûabûf4tni * tmbtwtf 
3Jjfe te ûffimif) uig fu5 * fijo£ peurotë 
i>ib< * g titotf ele&fiT collai 
^Ltt ab trtrita ma ea »tî potui(H 
ourerço bfïm tuû^itiobttapecQîta^btbiÛi 
Hu ftiwbatiôe^lomUtf MB «ut ftOwleba* 
^Ciuf ecaoetï 4> trtaiitfâ îenat^ *e*febatf 
gge te biguat? f fto (ôm^ 0»^ dbare 
« tu trô e^ »eît? u»of ui0iutetô ab tnûtâtot 
3fe te potauit) tua remttiffîo fanguïe uwtat» 
<êb ttf lîuunthfaugiiinè" e^ uintfbfi twtere 
3jfc u? ^tfltabar ifmUèe a uete^ tuostemaê 
<& t tu nô flcûtabafô eu" tâ fwubulî f faiut^ 
agenuil tnellîrUifi 09 ab oûtiiaitîuegautt 
m tri coi tu0 çtmiiTT fuamaUda ufeuetoU 




Ciî M eû toïofc tëtotete î jfe 5 fcotauitl ami cfl £ fl tffe ta affiawti aîr mf eiuS 

SU tiT ttf £ jiweatfl 0b fcepw coa mfi Hciuff fit f p$ càiit fcgîonf xnSnn xffiai? \>o$ toonl 

9Pe titttfn wâ çet° * aig* açïtë nolm'tl en *o$3tftîS e8 wciirê 4 mtf a>M> *rô » 

auifl ffiui8 $ » ombiir»^ gcattf aoluifl fe*ttib fohu? foui cljîttr^to tmtfgmtâ oiit 

3in »crt iegeujiiff tftffie # tftt oririi ^odî €*tft tUe îpi toloif « mort? îfero affame 

<£>eb wdflif fute ittaïft ^ bono «bdibilh . 1 îtflc amtgario ftrôab omfibfl tgm«iiwi«« 

<B«ûimlf acft^bfffado^nUïtcibibiai îBojefiat^eftfefilfôcaîcjfâJUoabelfiïérîut 

ftTtf » $>Ti*$ ttu iwfei maia * botio ft&totf 4 ttfc^ît mal* tftrt frcft * ni <?m occiMfi tta 

cmtiratofomn foff 1 ligna (îifoftnflu jMimea* 5 obtulifl *b*l foetûtë ajtf bîfm 

K igftfo iuî»*»osro iufeialifau) fEgnSitit £fi# ewf £ft tii catfajft # occibfotfC 

((gftiniDteiitfmAlû^bonoL^nSfeaauttk Steti*9& e*ttwtrbî33a«eptf e&aîtëîtô 

toauifr ft$ f getier faul bucfe film t agotf en bîcitfc û jbàutttë efl fit o& ttttf * t eB 

4Efl tff faul tnactfabaftfHitifprion? €» a ctfei ctefetfe ï e9 4& obdfet 

e«ah?teirupr^^%it0 0ité^ttândiiaiaâ jûSneoîaûmi wa^lalu<arîa5 toccï 

tt»o^90»0aa^abUficifbtie(!faatina»m tf^w rtneftrfWj ftftn fofltfbisblaubi* 

îbautbé^ (5mI»iteU0Olt5toeam« et^biittiîîtTftriiî^beribjtiepbabtà 

^rauïûWi#bo(HfuoîfiWastit02fi^piairifl ^it 9e1iiîh$ »bi£? Wanbi^jÇm falufcautti 
^irtfef pMotiN ^rimictô Vtfë fr»# thticit lj«fôbS tate'ffoitfuféW îoloft pfiwtHB 
gfltifr tômanîte titf ftfritj* flmfcD ÇWrifi fo&tfrcU?fcfoutM Cuum forcent 

j&autd fpffi maUmiff a feule pluies ftiamiii} JNWiliiWoailifti^WtaMspelBi 
£11 ab iSfotffbfi eff lancfff foS wbtfwm 4 «•< 

ûcraiwiwtrieai«lbs?pWattfô^»d^tuo Ifatfwcf 4a biianS tiatutS W abopfautt 

a&r*t.^ltfîmitffi?*niK|!tft «mit $bof f^r4bi0tiat? esfectinefeiw^ 

tnnto îkso tontofe % #qttW$ ab îfitirtgtô »im nff ^ ^ttge nos ûaicdemrtnfi* 





cÔri0it u6 $ettf cuitfi fetuo aittfoiaiputami ma U cj abûfus eum fïngmçotueitmti 

J>totîttiiljg'ibitf benïgaflaïf amtffoabafl 3lnfnffirifctea îitnot^meufofaforamtl 

M autioifêijRe $ (hiinn fatwbat Œ3të attuniMt) tf o$ttya$ fi î»3 un eitôtffl 

M^iiautëdltfiiiûab tombant* £ujfe|g0fiKuettfttuitftl 

€û^ânna0r^rîPfiwtootittamfrog»reB ^fllcftof^^iifitow^niotn'âbtubtica^ 

^ti^f^p4âtibîet9iie3îitKH0mtfi Wauerffii ^ori^^quotâ Garnie 
3pfc etiî t flti0ifltèîocê «5 folebati ttiacuteuettffl fec£ *tf tntto fjputamfe 

^<fbilfploFtttnfl0osa^buot?H»rç:ûj»bafi teetetffflrtalapipstritfte* » *$etffe«8 

^>tatî)jn?ferwo^ tiiatiaïug(?«ûbdfi fctitia tftt<|ïtf jjwtmtttiaimrti " 

<£ï<il«pSittm|tai8 tttiijpiifigliiî tatortl jDfcti tQftu?iig^u9(îbi(ttog»^|)otueta(i 

3^ccebirftâflîetfleftt«tt«rffl|w«l(ufl} 310c lUiîmcfflïimiutei fine ttiîa fattull 

i OÊp^ôautfnîfctitbtobafiiiifccrpwriebafl jMtmm'tl 1 )omo mppbe iota itooe tir<^ itmne 

JS2<0oïtrâfuetu&fe #ïïfcr foftftitfmti tO^îiwe^faluatoîôttfitttâriieiuîa^wfftto 

ftf fi tf attft - tg tioH firtf alapbff fofcepifltt 50 qfita mit tu» fouîcia et ûiftpifcte 

^tiftpoO^qïip^^oiuîaiîbftaffet/ jpodfo ij dicta grpiriflii »eldutrâfi 

fum aîpctt»eMaj£|ftiaiofllobioïCfi(u(riCrft €ffc|oîa fcitiBcua^ftnorampuiaûemiïC 

3ûf cfliatttboaio&Siwiatif feotlo fcrfimrife &ci? OKfcliÉaTriif îgaûjï^jfpirffcCifci^Sfl 

#on ferifbfl f fie ft& fîattffctc fjtt ttttmitf £>tnittt îmîftttTtë to&ntamlai*ti5tùtiebffl} 

atti » pmCCmti ï magtlfâ Çbe el * *H$ jjûatiuai tfJtutf Itgan? JuifTwag 

N 2meetatl er$o iti^i îtifH Ji^atii 2» tonto âitm «£u^tmti?îpndpio o?Wî^pla(«iawetif^ 
^tïrtff»î 0 n\iij9 0 ^utffiuîapis? <£gobtif»fj 0 aipYû 





SUfftflptMU* iubfetiatocîe butbauu 
9 tm pli^tuff tftyt&tt l)ôbcbat? 
9gtô fofagt g ttrlamf odffg cieau* " 

d on wonat? ? m e coiognft i$ïs uiuiat* 

f anf illif tiî »CTîti fputtë opwfê 
4 olf opetuto eos p colûpitâ nubîsî&tfë mite 
3tttei mi <î fritte fui* fectë gjft macutow nîfl 
B ptolatra* Wtulî gflanr gfiauatf fuetffU 
£iï# Mj ifcrteos? attente fibi feré ftoldtiKl 
%mn îljut mirâw$itiatte.tÇi? trftftebâii 
£tt ific tllî f Oîgnatî m but ictu^tfitl 
<£« î eff rçpuetea jjftn Cpuctë tuffocauerâti 
3Bî ftignabâtf but 4a eog fi»te« itfùïtebati 
Btimfef ibianabâf fjfo ^ eoç tfoîcM t $)?fe 
3)fti SU tutti if yffm rubfanftîo îcrifetatl bafi 
<E>ïgm p taym 6TH0 tioe ftjujiitë fuerat] 
tfapm <f metfto fcbm(C; pif m fiiii bottoraife 
Ifeaîtut *ff netf f fcrîufife * fubfaniialfe 
j&fr îuttî fotnritfft ufito £ jfo tuétuifi egf)îbui(fe 
<£>2 «pbaT #4*102 ïijonot»(fe feaQtfe 
et $ufô uoe ptybm'fijaneifc fettë a #o filîo 
ŒfïmPia îbonefHo^mt'ftuïre gpitwfflb 
jpoe fetîfe ftitmti t wBuBtfô fcbi mill? tm 
M- $ tofàMti ï tomo pdttftcCô x>bi mPtîtufo eit 
$o t ttâûtô ett ftmtifcne et uffcieuô 



^oe MIU$ ftolâtiifi âbtitto 
;£p0$ teiuW eft ab oïb? * a tato ^ri(y) 
#oe babuffibuo* filioôfibi gtolfttf 
JÊpff&imltoS habmtt fibi î ahquo witiM 
tftxtaerti tutrf t( spm fie felufcrifti 

^Hpbt^uî^oftibi fôpcoîci fjGgwfa aietto 
^tnbftim mptiuauetan % egtfonrcetifâpron?, 
en iuWtes ei ? bobueuïfl \tû feririouf 
^Splon jptrt ftift magnufr toiîtabiuf 
«ffiftffl ftflutô sjfo p Quanti ttlîtubnif 
J&Sp© tjta ai* Tuoiatarie fe hgari faifebafi 
$>\t gfc fp5» a iufrte lî^ati * teriift »o(cba(} 
<^uaiâ àif »icé alia ^ ra^fon plaruio 
^ffc fe te fitmcûi fuie ^oitirfif »intttawti 
3ta ï fine fdaf te îtmîctë ggi ftiwaîen^ 
cfi i§t îpKtr a maîe^atr ab tabtâ*0 x»4tettti 
^Jhial? ttîbtim tffe otf îmwos ûioo f fectut? 
^uda frfohim nulla ligua ripfjoate pottfti 
Tut îimifl du? pnig fuïhnl 
^Hiaûi Cnal 19 imtî iubîrté »fbiâ^ tîiteà 
^ïïc «ui ttœti ct^ite malebâ m ion? tfmi 
^NTKtô 3t l>eïte bfibt ctî poftitttc Çima (^lïnû: 
.jfi) bo^ibtîîu uobtôtibi tâpiaat^ ictétm'tt 
W ft^c bttoitta tiocadonf a te tneAra mbiï 

capfo 



Digitizsd by 



Gooçle 



Digitized by 



Google 



Digiiued 




ww notte bmcfentl iftnm îtafum i&optr* $ if m ab maig tffiiwaè fcatetf * 

fltatie fcô bu#wfifctfw ab vflatff rtDitf iubîcfô xacfflt h*$tatife$gtmi|ffi opoûietffll 

cff#jrilatf #ta eUDe acciifatfeifo* ffrM €« ea$ î n*Mo $fctfKS mR'oflQMgertU 

teif flffti $ tttatefertot * fetairtot tpTï -M ^« bfgttlfe Ifplfl tri tf tnaûfcrftpotebtttfptfÊ 

$t$ fcbufUfetftiPipUft tff folffmtttfca £«poft tdbuffataib nfftnaûfftfî mbiftcai* 

m pattfa fna got ert iti galilea atstë eriff $ tribuiff ttff «M «toi r^ito^ 

• Jltifiti effab Ipwtf (fa ab fttbida tf? pti?tatl fttiae bua* raiifa* pflaf? ftfuotat £ fcputawt 

3n ttla bfe tproit* et pilât? fis ftty aitriri fce tetria 5U if m biHgftc* ûiterogamii 

J>eb antea ftitriîfl abïtifcf ftniici « Cefatr ent tvgtiIT wfeog totio îeio fubiacebati 

fytàtt* $m tiff atebafl fitttftff te eo awbfeâii et g?etftifrartto rçe nlm « «farf tjflbafl 

en îfeo te abuftu tpi? ttiM gaurt? *iati #î(atf ît à orfaé fuji iutrô gftitutf êtatl 

jttjgèt mt «fi mgtfomâW & t$tttimabfti <&ua ^tTe teg? fateog btrë atibié ti0 çobtèt 

en abïtnHacwtofa flgwa ab ce Mit atttrtatfft 3900 recrnfi (Uïï te got mûto n3 « ttatri* 

eff b*œfe$ roultw" te éo întwrogatati $tia<H>fyflatf te bac accufacffe ttulrtl ctuauft 

3pfefubtwMifiim*ttun0tttffiîac^ ptlat? cogiiâtttt <fD fitu>iitit»og poCT$ mîltocî 

m fiOutfer ei # Mu atba aeite ittbuft tutti m mit ob «nbtfo fadati a mot» ei? œtTatf K 

è« tic wutfifl ea an mbidfi tMlatijKïbt* 4>éc etfô î (foi te ffuffififtf utbftto amriacffl 

^cfôfett5tttemtreîeoaUqttîcStnntoiti« jltiItteéioifçUah^ffiaageUabîe 

^oteçiiîertfôcibftf^atteftealbaeatbttebff atematofcog œmipneûpinoliwflbetibfti 

<amrp$ ocmeVa#siî«o<fcîa^ftoflîebaft ï^cflagtUnoo fhgâtafiiftig acbio^iîdp^ 

jbûiitlg ca^b^ îruutatttfi tnoacié ^* *|p*bi?fâ (ùtétetm boloterm ligauetdt) ad avbote 
3oi)Wttg 0 9ftnat^ei ^;rapfô 3)ubkb ^° «pfo 





SAjot fatf Ugatua g balotom fttefHtetf 
28* Kgatf fUifi ao tnlffpff u pttati milittô 
ak^iotfff tmn«f $ bi**4fl .RritUftat* 
318 m Mrttatf S f îimueifl arib flagellât* 
ÇMt^ioi ligabaïf <p tfûtoffi frofift loti Vlarftia 

jfô lîgatf f tytefflfiW iuiea WpKtfria 
«cfiioff Kgatf ((a gtorifteuwmnitoutti 
£jœ flagellât* f q^hoifi (ai ptô maîfeftabat 
4&ofêbff St tff btt^gSM tfm fitypHauetafi 
et fll* tma* *rêo*$iametb f figu** 
?Btie*tote$uitttrcb a$eUftbât'ceUa*ate 
5bue ôftes ftieflU gf oliW * (fenagoga 
«lia * aîa itianta fotï M tfbetbi affKgbiflti 
ggfflitttf * tynagoga feluatotf foff flagellaueft 

ftflfbff *beauî» «a flagellte* tftgfc 
^K«afloga*Wftii8«iîMi0rttfSî4 fceebte 
%ti Bageitacfo î gfo buob? tti6i^ npetttta 
jDUm finit) tu bfi tobflageUadone pguâta 
jfôtos iob fin* flagellât* buotatô mobté 
oftuiafaHîT flagellante e& betb^ * ttgoe »tt 
fet flagello fat&ane folhmimbrtotfï taene 
$e flagello ligue tiabwîfl tfwtbatferoîoaite 
Uifhdi bu Abolo # flogeUamt! cf nf tgti? 
âttra eaff m(tigatsfi*$o£ # irrltaft awîtitë 
£it nfftffffeôfl mîcft $ gfsf Dtfebat'flagelltô 



$îfi etflafflfgetffleff aartttfis wbis 
« prêta m a* fab fottea trô eatt 
£tc ï carne sfî tu ^cudïT nfcfaiX t*mafbati 
€H qttëw œto t £f eâft noefflw a tenetfo* 
Œ anto ftifti toloi îjHu$ amatftt * arperfoa 
jflD bff «gfco <tfîâ fwftftmiti S p te çaflïorô 
'€« ne ttatos at'im mli^to îçbtaon? 
attëtt K »ffl$ talf pttiK aubtutttt a fllblftt 

9!&ii»<|uaa^abtttB^abicbiWoii? 
<&ui tenta $ tue fatute fuftuuift paûlon? 
$fffiieâ ûf^tftô m *fa»fte «tfffm fuftînuttU 

<©0ia gtttubw « «m fttufti cm eebbîbtfK 

ia>fue boni! tfi fcwtë ntctf* &teb? Me tue 
nff œttfftefc twme fangufë fae gutte 
nolî etgo tfiinaé ftcftigeiti te tnobtcûf (bftini 
^eb fangufof ibff g?i odï$ metalibi ïtuete 
aimatitubîne cOT Cangultt? |p cSfnitTcètt 
ea tiit^me tîbi fra$ fufttnetfô « balte 
^nfKneîbaoïtta mobfâ flagefladonî 
^t) î tatuto effiigïtoô t^etud tîpnadonf 
^olhila a btfo ut} î boc fsfb ita aMcfçîan'0 
W ^aft moitf tejnff îei tSîpci îgtegi tiiéatiô 
tJ) b5e t^ff î j)ac»ûa eoite nofi? * flagella 
e« poft moti? ntfni guOent? lelica tnetta 
3ob«°(apTo 




7 



t 

i » 



itized by 



Google 



J - 



Digitized by 



Google 




ismM 



WMMiBri* 



iiuntunnutiniiiiriTiiiiiZ 



w rmmmljj)l7)HlflnrTv _ 



uns foi'tn r#f anqjtn fibiipupcfiu 



4i ÇotfStf capty *itiiJi?4d ejfe fiutJ flagellât? 
tfgnfr atstf Ain? qua fttfti fpmœ rànabi* 
y>\\m& jtepth tmlinbiuti ujffi âagpeuatéti 
feiniet teteîti etë mune* «« effpt* toltio$beà 
Oui* mto iegî* *iu ad magfe fttf beâ tan tft 
jute* «paiâueilllt ûnj ujifi ftbeà tnWfelfaî 
Stutf ûiafidfieî* tpptftebttâ i?m flagellai** 

j>i uMQto uoua ?enfi tm eff rpïs totDtifttfti 

ufi îf m WGmatoè t$ wgf atoracenli 
4Efl ÏÏtgnto.t*^a frç fepwl «utoff fibi tatf 4 
g3uiemto tutti a roaleficus alîottteubeâa 

ner edB iud legid Çoîf m tebei* Cpîa côttari 
tD tmcî tutenuftoirgttouaiffmahciatf 
<sîi tô ruftmebifô gn* ttouatfi peuata 

cuï eticDgitâtuiduo? malog niattn~ara?ta 
<medj)iâ noua iiuiudita toimenta 
jMhiiI oua mffi flieâtl été temerietmf 
m umlta a&îetw? «la petta uû$ fimetur 
<£ a i$it* wagellaul» tuf eû wCHetûï 
jbj riatitw cactwea lûieputrpuw ftûieferfTfl 
ïtotepuw gfuemti * mrîgue ccgaie 
£ti îieo jpîrôùoue ttt»cat fibt paUrâ taie 
£ci>nl wgaleîïifitie?au«ffbi?^Knia 
tm mi? fpon^bat^fofpmeaconma 



Kbtf ait? temtffi î lejKta eif aifitow 
^onojt cegis tetfati un Aegt* getiîb? vwtë 
m feete gemb* t$ te? falutabef 
<£3fueuT f offert» tegi twutfra tegatfa 

oV tèfcrfflialap^iflf £?o*fpufttnfe 
#e*curieb5fl erîâ taputi eut* arunbute 
3taû)mf te$ ei amtfm^ aoilf osrttie tpîn« 
tS) tpgflï futet iur tg?»e m 6 raifefr tfttafttô 
flte (ua bfificîa t>oB e^uita nff teogitaftt* 
3p e atuto» ftroptte tti petob* attswlanaufl? 
et ctuteufaâi *tf aipufl *i? acutiB froet* fiJuîtl 
3ft? pwtatf eft>tbuit) raiera witf * wftîb? 

3ge flagtllatiiï ^ter sosp^crô î c^ptfl 
»oflf rfl (9 flag^UaOtô ifÂUm 

€tit>09 cotons te fpïefiporumtéipu 
gjge ofs tege^ tetwifi cûtd »o«î butuHiauft 
€tîgtiiuîD »tff ifm îeîfoie atomutt 
$4 i jfe ^oiuin oim g?da itadof a? 
<tsf »o« t ^oaoïaaîfifcff p inFtipKc^illutrofo 
39e miàbilé ^iciti Ijotttf Jnôe tinû nulle ufo 
<4» pet? duod îeœm mîlia (ugamo $to 
^tUjosgffgpm fotûnirmmrtacft9W0ji(htf 
«iHDnoepopuloîï 9f »iiffijotë20>âftuiiatt& 





<affo tiffîw mifle* bue tait» *if imïia 

€*qftooï$ ogtcg^rio »tf (on? f @m ftpuTâ . 

fyet 3t îifitnoQ if o ? dnatton* 0a Utoia 

9pem?<diia t^jgplf fe e*pt& tfu* aarpitl 
€H lâpttt Oio m pffria teste fftu* tpoûiit) 
3)n rj)tttQ0D |f m afoe^îfo frbtto fpoliauttt 

If m toawa fyinea î (US otffefâ cotonamt! 
aipemf t*giatapb<«? palmitf tt&itiî inaçilfâ 
©8 Itbgtccë ui&infëuî rofojïbaf otœ tim 
ttar?t^ifuainuitamîc(0 afftpaë*œlapl)ftô 
<£fi tff nff oitlnti ft&nattonf aïi$ atra eo$ 

itte tfoibfttf M apemf m tffi amautH 
<p oîa ffa ftbi 4) lu» Utatapacfêr'pftuui 
jÉÇf? tgnagoga tnftopi? atnaçe o^ibatm? 
à mm tâ ttiagtta cflf ffitauaoa padebawe 

ciab întftmsi mta mataâpatôl toUtfuifl 
&mi$îtài ûifi fcuft lapifes ligna % lutCC 
Or to loofla ir ati î $Tm v«lma* rpîflS * fptttff 
£fmettmrô m «gu? » xm> Haïrai Mairie 
^gttagoga * gm fifcuctofc raattôaî apirilauUl 
Çecajwgflti^caplii) 



çftigtu oaibfflî $f t Q içt tfl wwfifl 

eut Dm î mïWï 41 pafcnrtstnoaSpaii 
m wfiUUam naaf g Cu§ fongwn? feo pfî 
^50 ffco atftiï mwWtm aïiquos mflfoaii 
#*ttr pan? * ffianbfa* feff 3 Ijotëra g&ecet 
3pfe annia iufeté 0? £ pacifia? twctawe 

ftuajpfQm ottf egttfuetffinM rg# fe tt i& 
<©nos? amô" ea amoîtatf & lupi r tefo? Ravin 
fcauftl tnilïti nffoosamd an pao? t*Oautf dû* 
rig iféOt^tf é f RiNt * fj afctiateS * ntfè fi ttoi 

(pCgwaae nuîâtf wfttbi tmrtîf ig» madmiit 
£f$ pao? mf itiTi bofttt t*(taiuart 
$ ttifm mita 5nog nuP poioio M 

3nîw coaoïeusiaQ eSùtt^ie ai)uam 
3裣 ef&it>îflt«îm aquam ûtiein ûiitgntttem 
eo Ketni? fremem? iU3 qug fffe fedtl patf 

fl) boneibiTiDce no* paii bacftnjat* 
^3fl teoî méanf ï Ma paie f?mn habitai» 
^cb5 tegaifPtapV 



Digitized by 



Google 




^fnnrh9napa2fAP^aiftuuomtioi\e 




^Vfiefffl «itfFo fltrtfittf .té tjfi ammartotie 
cou? aiibiame fe crartsf fjfi bamlarione 

ebirçiteff p^tlat? fltfo fhno p?o?iUfr&C*at? 
y tfco ferifl uti forfari tait çiûefîâ * dfflXctiQe 
tëflhtti oient! et ceflatenti ab et? Ufrctûme 
3fli aFft r$ tapibt tatieam eSftetibiiwflu 
«trorifiar eu* tnttifige efl otmie* datttauetâti 
<£uptfô dit ppiatf e8 te matb? eog hbe de 
feif ifi fe&elle fciul laptiuaubetti tete 
%iïri\U peneruti Cbt teti bac&bi lattoitf 
3bffi âtpûflîilatteftffbi ab pattbuu fufpf Cûf£ 
0 ïppffimi futei au? ndpobiifttô îQS tibeg bîtti 
£) iibeâuifl 390$ te mptitate babiloïs * egiptf, 
*ittea>pglatf <p "«5 -jiGc^t tn^gi tnmW fift 
lauit ma? ut g tfïnotftf * afatiouïe $0 ofitft 
3£oc agebafi £ pglanl ocrulte (pitô friïsf 
Sémite $ ît# tttoritue* fhi ïnoite * iuft? 
SOgw et? ttgîii # ttiTm ^e uj0 g fôptna »îbttfî 
<£ï îpm nutenM ftaf ffl eo $ t# iiiû? #ti 
feoc fèceâtt bgabol? lupite îpebtë tfi paflioti? 
O&fl ûc îpebiteti inlam gnî* tftgpdônf 
€H y ppiat? triUNfrrg ffi libellée ïffifflTe 
vuwfwiaermîcmbîabolîficut^wftta fenflfe 
,fcgflbol? g eotf uitebatf îpebtf ma* tetfcpdonÊ 



£îmti olî ï ati * euft frefo tn^ tâpuadonî 
^abol? enïDi^^ptte îlyttibo ^ultaé 
cp agiutâebar <p sjfe e tuff pafl!Of$$butt eoa 
$#fp?Ri* ^fftôjflulïpe&ttHftabat lîb&e 
etifimp ftimuW^^féiffjmagf^îCHgabatl 
ff> $ tecephwtë fltimul? tyjabon *fcîablâta 
p $ fê biate tomulati ab maïa ppettfta 
fûttftea înff pdatîtyffi aeftepupuwa (œuecCtf 
£ti ?oe(ltbf fou* 4b? rpoliatë fti& ttmbuet&fl 
3Nttpotuenit! 2fi Çumeite Ciitf. jrrotf porôtë 
ijoc edâ foenïti ab matotfulî? aurëbàm 
I igtifl euî patibiîiî tt tpiè tnaïefectilrf buebtît! 
tbteo n r miUt|ptlatitt c îuiei îH8p0ifcrèx>elebfl î 
mi# etgo 9 H fcputabaf tuaiebca'siûnonftofa 
lier paffioti? i ftâ f biforâ et glorioto 
ettj nie ea*H panbtilïï tuefî i frçpUoff latronC 
i^oto tf pïsif î frfftrb? pneipiû tegû 3e îpatog 
€u ï5HftntaH6d rotgbgataMmrpftebâ'tr 
)éer eff tiïïc tem$e$ punifitutr ^ ecfugant' 
feec Sft banriario mtttë ^0iamtiacwia 
fOfttii ftuti î fifaar CIîo abmlj^ gfigumta 
îgfaac ent !i0ua <«iryflî jutn^oCFecebafi 
§|n db? etï pr Giutf îmolatr bffo in^tebafi 
tic « baetîsf ^«e; midsi patibuUt baîulabaQ 
3ti que» aerts? mteog îpd fofpf tëafifertabafl 



Digitized by 



GoQgls 




ffo m ft g «bituarfë tou f a «urne lîbeâtf m tietfiuwv finit occott* tUum 

€ orfetf t oumtspfî&lotoijit? f ttnolatttô a&nf artdî afl^flfte$2e*rinea ttececflti 

tffo-ttecaifef ttecahîf ttramàparîebAt* &tiatroctf feeuaermterftotifô 

5>| if a fol? oîa ftitttmiît a # tioU ïmalabat* f&et? xnweî iftâ figuâtiu* nitea fiue tutmra 

ÏJfâec môifflf $ pf to* eft ftffo ftnolae ftolebtf ffo* fepf timtos ftcFm * fetlog cuftobta 

39oiaiairafe ab ïtttofâbfitftfttbati ^tuvâ3tfî0uâbirtemj>i!S(alom^ 

£tt filtf tel pfi Ctio celetïi ^ ab ittuif obeM £eç iouular altai* Çolomufti * obladonté 

ft ai ota pfitf îpia BoUfaâff e^ibuifi ait? £etm tittfft <tpty*te tamitri fuetutiti 

$a pf « fili» « fp8 <fê nriltffl affflj |fbae «fctia* iot MùS moi* afflif ttfili * ttfmm 

et eç » anfl <p raluer flatta ttitftf t»t(potieb$ti $Caîam Cacmbâtl * ilpmttiatti lapffabâti 

<S 0 îritf fl $ ttttttfi et 4* itûti aotri* Cantî ntifift fcmcff Wiil ûtum ftffi tjm 

-dflbtfi fili? ecce tttitte tn* ({a f fi palus; • - <£ t attsa? $ ali$ aitft ftetftcetunti tfhiffl 

Wfe îUb î uiûtnl a cff t#rttf«flfe« tbt tfabbulûfot fcttars fais itnpoûieîflfi 

4Wpadffftiffmri|î><|btUaiaiBWïflfiW €fiefd?t^drtex>ittra«i)t^t)mo(a»tail 

fltifl* i0ir ftftf m uiin atffot? f t ttifei îmo fl>lï etëfl 4 iïjtft ab ftetfirifrfl ebugetftfi 

€û ttô p*p<*tfïfl ef f? ttîiîf aerfra? I ab ** Wteïfé iutet (f cône s of aie* o~ op*# fiwetfiti 

,3&ub îGitnautti m quatâ pabola 3J(H olîm « biwô egptotatow fWgudti et3fi 

f&tdtanb) tutei* t$ figuwm t» »mea M bottûf te 6a jmufrtftô ab fefcrta trffltàfl 

9$ <W xnnegplatitHtun eam ritriïfcpwttt lier botta p&gudbawt mi? ftflS tf $ 

€4 tffttufe t e* tww* wjadat? calots; otmfa Otrip bos niro$ teiipfm ab caluatfô f ebmt ? 

fcpe fhimiû mffifl touo* 4 fruct? rçigebtfo n botiâ flW ^ibôfi W(> îWVce jpmitft boîtatf 

<aua^ illi awtt\fitiU8 crtebdfl a mffidebôti fi *tf tré if î polfi? nos çGtedre ieR ftiairt latf 

$ audits bftô mîûfl ahos retuo^pl^ f ot»V ^bof i^utott nosi bula?(>tnf »ite me oftteto 

<âiiî!ib^ «u fecetûï fintU fwttffl p«m<0 »B toc0 meceaiiî m eaTppetu^t>abtta«e 
9b Wem« mfCrflttt ttttfcum fiJiwm fuum *%<fo\ f îô° *t»fo 

tna^i^opTo ' ^ 



Digitized by Goo gle 



GoQgk ^ 



Œota ww* * die UtoBoîb? î tmfctigatf tm M matfmff I «nia* pfeoitote * Miiiatë 

^ûc agafàwrtiti JWwiWîrgmonf cgreuîti €flpoft îpm MnS ri tniœi aliii Icuaiiecffll 

£ti abtuuateu fyffi batolate fui rtmem j>ec 91 orff î a |pû m mm&çione f «plata 

<£fft)eîtr^abm5tf^hiftif ^^meOfeti^HÎ fmtiiiuubalft? oibataamt gfiguâta 

fcefcriîti ei acetfi fcUe itttf A * lîtiff mtémtf gubal % otbafeagm Bllj lamttty Btetutrit 

3&ffc poiff tnaKtfe tufro# sff 0 gmtOumfl aui tifêtoxtë ârti^ feratfe a nmfife tgftttstia 

£wuû ait e <||i^etS ifis; Giemfl gubel *,cubôlkaim tS tnalrte fonte feriebafi 

jlcnpcaesf & mflitetf cwf poCUerîti fis glibal fomtu maUtoca melotout fuentebati 

€ t) iniîôtîsi i|jjR t£f?tetffy &ig ipforo g* talcm meloînâ s tnalleo? febwauttmf 

«orna owtfT dauo cwd affïfetflU fltfpamf gjïf mff n£ miriùgog $ mette aoonr 

€H atiff fttnib^ ftfte* ab alift &<tm?*$fffe?t Cû enï crucifiées fttfi ab cnuf febitobSft 

<ftn8 iflaffisittopefes Qtë anb*eïtffcbafl e^Mian^ineum .41. fp&iitrto Mttfcf 

4E.M xmo dauo sf ï âbos? pefcs affigebSfi feicf 0 pfc ftimtttt HT 4a wCnfît © fodu* 

Me ei^eibiriHbfiiffî pialmo % tàgW i eft 3gwrae*m 9 BU? lu? ffl nitfcrurîûiatt 

^ftma?$pet^meo$2buitîauectioldO(ra ^1 { nM^i |^«actf 6Kff teC 



4» pro ipisi jan£ fofl fcfetK egotatttt « tjow oiffi CCrtt fcoîm tria nuira 
<£«tiobfc e^plfibtligrndtliitmns amaiirt û^ieniîeipîttfw^artiSfaBœffio^tfiîfceft 





soi toarta $ îmneos oeft ameuif 



M ufi aimb* tarpetëwir aroeetnotaur 



tfaipe vwù sàw toi? melociiïl l^aîec^fabafi 
2tyu3 tio folff # ftusr rnui&gotfbifëonmia 
J>| # falnte lltû^ uuibi ptfut fini eeflagttamfl 
«ŒP^ii^tnffi-olî^pcrKljoid orauenrç 
'Exlnet y or5ue£ nttç famfftïa au&iti fiietiM 
3£psr mit? oratitë nîlammfô et damof^alfto 
et auoi ? p tua t néuda rtltf cp périt tpeftito 
3&nc enï muift#ottf # utatfts? pfigiîàmb 
<2&u£ (jfef ititalm tiînn^ I bffault' ntactamfl 
9Jutet eîipra ni haneafemçinéfcfôCefabatl 
$« fi 9iuou?fpl forts? aneîem' gfiaiwbSti 

sjfm cff ferra tfattéa g me&tôl*ttu(eriftl 
Ofcfl atâm fis î ai2p? ç nw abîuitf fepançf tl 
$iiânf£ aï alfe etraruê ab îiiiitf Dimttbae 

tff teitat? a ut'uti eanTtmutë tfalebati 
jaeltoe & a «nie nuntna irôftui* fepata 
wcab aîa„fiif fmfl aliqteitf fcgregsta 
j&e? fffttitfhfiTnioutirëUnifc uohrifl 
§>tt> mm yro ttobîSItatere tfoluta 
m$iniéfatrtlrôfieuo$pr celeaté fcih'sebaft 
tëm' Wctô ïïlûî^i «otî 1 morô ttalebarç 
0fpftrabteîiilcïoîiiWranl3rf$ * 

®utë m\% tàîrifl TiFe tif auM \U 
^faïe^rapPo 



^)cc ât oiidb pcs téfnwifa 
DU fuifl î reoc iuoab p figtirêfofifa 
Cuûtas h2 rgtè M ab ioiW aMualtaia 
£t gfë îliûfë fcfecitt famé** (ïtiatfeunata 
ifcegaiitémnuèsfuoshfiauiaba^ 
mm <#û ftlnT&M fui> nnutîaî etèîraotobafi 
4&er> rfuttatf m mmittt fl$uâbûiui? 
€ n g dues b^ânfl gemté teûatiabatw 0 
'Cihft&si tttft obcefla eàttab ifûtn ttmôîog 
30 aouWf ?i pl?$ qm# 'titlh'a ffnog- 

#g Te Ijaeobfftîoiif DifloUtf ti$ waleblffl 
•ftanif i?£ utfôriï et tens? ton? afolanW 

rrfpegitl angunfat nif obftbiontè? 
€«f tut Oileffti nosr titl nlitf ûtfi î mottf burt 
Wfîcab itifidi'o? ^abohcaijo^libeâreti 

woabïmokbat nti9 rui^p omb^ aminé 
J>iîe? iWt Rïïff fnfii tnottf ^» rui^ffttitcCsr 
€n^bf qCJçoflt? ei jptâtootttftme rwbiié 
tiifi IJ (hîîpnin? eiï ejioio covîe ifm înlig^ 
5feîh'gaui? eu if f p \w$ puef î)tle0H 

attoitftutf «if obftôioïs? çie refpêïïn 
1® bof îljîî 0ceir nob m îVj fcfoirate ôilrga'? 
9Sft ttriîîuftmtw fcFoî^eHiif matiTAm? 



- - — 



Digitized 



Google 



t i 



Digitized by 



Google 



Digitized by 



Google 




cotfentiaf 4b^%aw naurtaff fttutaif bt£tf# wabuâototioûn $ atboiiUa fijftabir 

turiniootomtot 0 fôçttû acbw? Wfebaa #mdd ftroo a eneb lijgmf febebati 

^ue i cefôfe eftfifôiamû* £«tiRfôe#ifctotf y K «mebaf #f at> œhî&tt? tftlligantuis 

^îmîmteifmce^îmfibpfiuu^ffffiûbiT 9tôôtf^Uf tt|M>imecdittwbitori 

4Eefi»ifîî«m>fiwiîôfôp^ttiabibikiter gÇfigi^âr^i^^r^vbfMffitniô^ 

<£G ofS bettie fabf a î ta fcûlucwfi? tnotfwif €fl toit celi tiaU#>ao cruoje«gfiaibt 

petiot tetftfûwmfwmwbaïf 3!ntm^^^ftUc etdttto^potfô? . 

<&uotio& ca?âwmfi»timfg< ûiftrot aî>t>rt)4q?çpcm eros frbêtub |tfam>airatial 
<Caransel?âbtteiiiféâtcrii)tôbo«mirii(Cibt »vbcWfepwto^hdfôî«bb«ûbtîarï 

JJet?^fi9Uâba»if $ cruclKflt ^ïnnebttfqj Hilfn^ nîe$^ttact«ffi 

8ibbib(fl edft oïa fblîa arbotfe' « tgtftrif ta t$ tfb* atm if m fenlibuS tttîtmfUl 

anntifô oia toromf ta fgt a mfefc cf ûtëanjto* 9*ierît$ b îP™ ff Oûtff tegê tga tftifl mutâte 

mt m î Cus * 0?* arboîe? frbftuî btlfigi # paCfo çft ^ fcptfc Jte ttrôta* tft 

tirOiftt $ qf* befce *wluct*0 ab ea fugê » <s$ $oef *tft ferma * petîrio timctonim 

Stnéc^o^mtàgeiifPoau^K0$be^t tf« çîlïtti«bat>nio^gfia^|fi$^!iJri«elt 

bbtt^^U^atboiiUa^ûimtetita ^ume^m »t'ufçp taauwcioK^ttbcbAR 

«ffmbfttUaabtgmiiiâbû^tlîftabîttRa mmvwvtmï&Ku^&nomtm 

./Vf s - • - • 




31» <yio fyuebatf ftocario §Si f Wo£ 
jDfttmti fcum t*wm « oiwufl CM 
gtoftfttt potr* tat* ttgoft ou aeUs 
€fl edft ûip îlhib tjo^ljwitaiifi 0llitnecefi 
%ot ftwcbtf $ ?ps #ti bfttan* b<rim 

0c tetïparç qûo » atbotf tfW pfijjuabat: fg£ 
<aui n çcttôwmSe pô*f <P aobtf tnirâqsM* 

Œfi nflîaite fjPoWtatte l ab » acceptai» 
<£U tQllô Wff flttto^ oit 12 fi0wa#ro3ftrAUtt 
à QtCaib^ faî* UbiwC (fefte tnotô atceptoiitf 
iiuttaô ^ttûtt fttbntëfi* obceffama 
«JEup imitas fobuerionf ftbeârî potemfl 
ŒuacfWféTrgofolwff fctnn fiiitin typoUm? 
titoS® woW pott^libeto cfatta£ 

^0 mnuttirmpttîp aipolKn? cfWlwJtt 
^ttta f «i vfi thiitasr wUlo mo" pofli libwa . 
«fttRopoiHfl if m ab boftflrç otciM*tiwrtan 
fewîtm bttt*tf fao* 4 erS* mfalwrtem 
5P fgroifi t» m\>t Wrô *oI?* tff ?o*mora 
•toottcs atitf ç fcif«$ wrttbitlî altdiwra 
Cuptfte* pcrn? cîuitalf $ ipi* moztt &ab* 



H BtftcS fcgiatf rguesf a f* mil** ïba& ttm tt 

<©nta iftoi t*$3 # t fcwtfi n3 tfawtfmti 
Cfl ïJiîwft «i^ mônaù te œptttatfciortifrfpa 
a ab îpuotiarte rritoetf ab #a tfoeft , ttct* 
£ie ifsr ito * tfltgt'ti trti Ce î worô ftrôte îaiet 
JBt noflf fcmôfofc obtibtôe Ubtfrets 
3ntmt« 9t fe came (pténa qft*>eûe fewrih 
<âaia i wOe regalu.î &ttatt trô poCTiorriùi 
<£i €<$i?m t*5f 9të tffr flnouflfciiil 
7àS§.mnfk feltinotyilaecoiriîaaa: 
etttë folfffjte obObion? m* mptoatt* foffipft 

morte Qia mâmiaoïff te(lni|»6 ^rtecmitK 
4EU ^ olî ftife p eloigarniacbabeûf tfguâtff 
q fe tnoatf cf pofirifl ufl çnttW tleçbm UJaaiï 
€a e^crnftf ^Hlia M 8Uotf ifcF beHauiH 
<dea;a? occutr^ ekppd ed fâcea pfbâwifl 

m% Umm to\t\m mufàto ceabtti 

elea^ar t rlcp^gtl 5t2bo moxnit fanSil 
gfafpOô foîrts tttooem tnafiit^tem 
4Efl p mown (toa atSm tnozttRwai » tnptt? 
0 bof M flfi motif tut W5t? fôw^ libraw 
fattiosJpoa6ancvaat«c(lfemfi^rtaae 

»t»mitttad)abeOîr »i ^, 



Digitized by 



Google 



r 



v 



initi"7oH h\ 



7* ^*^^h^^*?^vr^..— 3^^35SST, 



Digjtized by 



Google 




4* œpïo giuMuî^ Dm #0 gjft tmnfé 

feluaftu nî patftonf loltetauffi 
aJifuitj maria * fraloïap apetftottf patmfl 
Zût ïpletfl i acf ôi^mtiffim^ îtitto* 
disant îgtutô aiSm prtanfttae glabtug 
Dolotf « ttianà *g npatfrôe 6Uj Cuî teUtfutti 
9)etob t feploratôe ffl# ûii fofepfc figuaW 
Daiob aiîtrruu ftip of* trtlîgebae 
£tid îmbiafcffi Ojo^ jpwtffiftJ mtfttbafl 
f ed q 3fl tacob fflio fcio ni 05 potamtam 

# <ff rnitiffa p0 ab ftëS tibt ' gtegÊ patfebftfl 
JHi apj (fé (uni iterftm ttoiebattfl 
J>2 mmt M tf fa pCma$t)tatë **wbtfrtunfl 
en tuïtâ etusf laonSfc* fatijgule lebi afefc&ti 
e« mitâtes cf poiiatttiirifottmti eatti pfl 
34 *ifet*ti a etfet tumat ffly foi 
aûira*»ît& pf ffïbtt *eûmiaaûw * ffptô Hé 

Bicft aicû fofi mwwKTmîbi^aïf fcœ 

Qftanftffmi filîf CM ab ipftmt wruebatm 
fc« tfm îltmu fuo cbïalatflataatbSii 
îpfaîti ab tffolarionfieogwttm^attfbifi 
£ti miim Miens ttà$t tffelaaom? Ce tfibttl 
&efc?î&? faigntf ad filtum tneû tntttfttttO 
«îarri f».fnff 4»W«3oI! «te tfpto 



3|m îtiana dfeito fuo roafa t Ifermî bniuff? 
4Et fcnim femp p maïtffc û poflibife roîflfc 
Qiim no mrtatrô ftSS him* maria plâgîi *lMjrt 
m Bl#fiilWtii(^i,wtt?lao?miîgfpe|ifi - 
Œmîâ iofrft âtUt ûimjw? Çebi ccueittam 
€ti tuïca $fi Cuitl jpao «aoie mabttara, 
ce #gm antatmift) fem çeffima 
^oc eft tntrotum mimai nfojutifmia 
3acob îoloie (ribrt Mû** fuae lit* fc|t!oie$ 
jttaiia âtl (fcbrt »e(Hm2ta fua,u»uf $ ttîoics 
tûfë fili) iatob ab îgm (Ôgtetyati fueruna 
'îamî eohuent tiitôirtuutreitôpotuetiittti 
^ tï tout* mflb? ab maria 90ttfgaw£ firitât 
^3$ttîffifitto ahqttâ tfrolaàfm (ufteçrf^ 
3tafl>b**9 eiiitô Inltf te aî(Tio?t)nt?»w eobtiH 
qffto tnagtô raana bolo^ poute cffl-iM ttiû 
^(leeriitoloxtiwîeïtft^ifUiepgu^ aCTtt 
<étï abelab tîquo mgm fwn oirtf? « mfl^ . 

ei? uraî cfta iiirà tcplattgetûe 
<ÈQ $utô îoloito^ ^turmagini^ ftaflTe 
€fl (olQt marte c$pbat'utatoi egfHtâlê 
dQuatito enî tes 9 btKo/mf catio; 
Cauto ttiox »antiOi3c (gi? ? grautm 
<£enertô^^fapro 



. -.. Digitized Jay 



Google 





tfa amo* Mwo* $ 9?m*rii 5 etf tiatii fll«ï St Wf tnmfe ai> opbuteàii Qbi^ cum 

$uuff tototf ïuenmtf tolotf marte eiîea ^etf » oimaltô fiitf marié emfl tyeûi* 

4ml Iràwr *tif0 finur mluctupfeuewtTe Cattialfei fitt? momi* emtimo2i*(p0aU 

mate n0§ meîrio tue tfttp a lumi 5 m*oré cet ce ifeO oftf ftotno moim? î aîa etati 

taijSifio^coip>ifttecnuet^ontt (a(Ti ^totttwatiwa^ftmafittarttif tuainebâfi 

flffitfil maria ufi îf m H bmtya fi» attoUéfl &nia eg afftff owbis bttigeboti 

%ût fitft ioii* nue» mé *btà efcomombaf £*l § ate fimltofipl* $ û?çfëaitiat*e 

^îmflîiâitî(i0taî<a^tet1ia«niawt? Œfifibiplatmflmiemoîtf foâ nos Iibdreti 

P $ amaitf mtece mftatltô fuiti î cotte marie Jttalmfl enï OtikûTîi ntc mS tfW cratfari 

totteldovetta^t^ruthmiitiP tfm)tte*tte <®trôwotf moue ppetuaefttaftfgtfpttari 
ttfflû *mff (taW? atiobîltë tff,pbai? 9 pbffim? ppftf $(0 maria 1100 àmabati 

ŒSto ûï atd? * amavttô afi tnfambiwr <®itë MlctR fiba ûia |i rnf fâlitte moi afiffc8bat 

^itqfftoamot marie aofflffeâ^imlctotf ^tïemjwiûteô^aimîataiftmjittter 

^CSio wio: eft ï paCuof ifi fcmlf amarioe *&e* 5 aaipîiTpl? amarfrtte? #Ula fffctf 

<&ua «mjet? maria wtflolî ff neotmf ftgnâia aitefergo # maîa tio$pl?0 ffltâûtôttrajtbt 

3 BP morte ffltog ûto? mrw wîfl amari»& $ yéM ipm ctuafnai $ nos omptiari aolebtî 

ttff btg ttolite me votai tioemia # f mwtyîft ?îectë pp? &é po<ft* $10 p£« lettfsi nos ama 

M mtm me mata qo* f amaea . 4 »titgcîta 6U0 wtt «p ttotfî mou? îabatf btl 

Wlîeeîineottipsramariwûîeteplemfi amboisitu* tftim? muUta amauerirn 

îbot ttgtà qfi orbadomTduog filio» îeReuifl <£fl afl eo£ toio carte amern? b0itieruerilti 

<£5MItfawÊ maria Ula ptioemtf afifta #> bo?t$0t»ttobtô b^edulcebinrimcoatm^ 
cauia irô (OUI xmo g Ouob? aiijs etffl oibata tef0m^dmiW I telo etetitabttr^abttace 
mît mû p menai? «psemmtff ^tt* S mo mpro 

fUateriab^mlib 0 to»pbi 



Digitized bv V-j£XQ^. 



Digitized by 



Google 




$« btëw* âtfab* momnmfia çofuertûi 
fûvia affût* ttttëbtlf * latafterte 
<$Efl ittitu * ttt«liatû fetifttiag effuûof 
/ûuUa Unfiuft ûifftcîfi e^totatëenarae 
'3far m trié* fofficîfl eir «ht» cogitai* 

S »te ab mte$ m W ab fepulcbg fe<t pote 
»e ofcur * 3ptrçibS fiKjcoiprgtMflÉbaa tafl 
®uotraî$ fffe fibt opanf * fjtuffifc bicebati 
$aaa!f nxôuWtatfîptjtrutttbobieeiiûère 
|tt bac » mrtcbta * fclwtabiu wtifa» 
h kfi alangtti tagitl 3*mutt * tJUmmfft 
$ àlîtté ab tfpa^baa^loiâda^iiocaui^ 
<ÛUîSîmHitt«fbaiiffifm<itt09li$t?ttn? ' 
o0 aî> tftag laémàg e0uù9e$itd emoUust 
$tfc maa? filS afo çfcfe* elf fcofodaw* 
#{fc taUa attCtclaff ftftgetitaaplesabarot? 
tfffcçettf wnfimi$nté gcudebafl *tfi*ba« 
&ifc man? effufrôe laccîmacfi tfftfltetbafl 
^ûciuuebaetolaem fthi rat trîfeocalos? 
jdffr OfuTottS (quart fô a*** a Ûifi o$ 



oxii&fô laàn& a totnfiaaftb&tô gpatmtf 

<f-fl cj$ tant tatbatitfttne tttô ttô mifecewr' 
3b$ gpacfe Ê « fleuftl tnatfamaçtttleîw 
<tt 4d ttf fleœii mm ntttfnt mm aatëna 
teelrtî birftfflumatô ûi« chatte etâ fcpelré 
fcfl ftflo f fi l)3:plf ettt watfeffT îolotf au&îtt 
fooiotë ■# matfa t fcpwtow* ûsi tallelaifl 
iDR tant* t mp9& «baatf Çfigumuifi 
çibaeratoab mvtoMtnwtkttu* m 

tf fectîôtif t*f tauti fe$« fifttff ttfltbafl 
<$» aî Colff if e top tfecjatf eta* tcplomuttt 

erîi alatô ab çtotatiba îtittame 
^cmbiK inciutti wftmtf te ttâ a ptëQte 

tgnoiâf qff pfttyté tttagitecïbttuCtrçobfe 
4tô f otritë ftufiigttmti a ttialeficMtntrutàte 
J$ Cûufi tuIK 6Uj<$ tujtm& catt otueott 
3mb«attc0ombiègaû»tttbtoi»pobttfi 
iâfïRiff eîa$ ab andqutë jutetë oncîf? ûiia 
^>6btK wftimf ka Gt| îHow a plSgite 
$>l igaoltisr cp^urc^ tnato: t ifcf omf? ï P 

cai ofô treatum paOïoa? es^ibebafi 
^olfabtwgititabîoôûio^taeftuipif »tfi«t* 
ç»ei?ob(citt»t?îtitia9btte^ei?aef jortstet* 




Ztm tremuifl m ttaâiï$m& tettetmt 
"geittplff % mtv&ittu î tm pb atfettfimtf nf 
IStttt ùmum a Cbna mngnfrtttbaiifl 
<ftuui etiï Diffi|?t taaietfti lapittô dawmbfifl 
jttonumna âfita 0b un ttioatut wûicfictf n 
$4 fiotWfi ptfnttfets mûtoîiw*rcet? fi 
jfltfulri eut futr^tts onnnb? aipatuttati 
(Qui potfoâbui* pwtpeô mam&ftauetffti . 
tegabol? f tauCho ti? btatbio fcî& tntâba? 
«fêuis tUe 64 ûuf ofô neatum tHtfabanjt? 
#M)»iofopDi atbiîmffcc? tftëtts fclf ôbftwœtf 
fcîfettTfffrff natute tansttttffs 6ayatf 
4E toftenimme altare tgno ta fco 
<aui mam&aatifytd ècâÉ fouira femlo 
&ut? î^twt |iffcipî$ egtciaâ? fcplggamus 
4Eë nosf owta iu£ îtima gpaûtôe ftHani? 
^wtiauSsgi eà§fiiîH*rtbçajguittU?tôti 
«ûiiî fcfmMioftçbtnriftetiîamircriHl 
jf il§ iacob &£m Oiû Ci! (S ab uwhê ofctt 
3te iufct ftêm M j?m obfo gratte b^tûti 
ftllifacob frëm fofl # fgîm fenaryd àfDitebôt 
3iufci sjîm # fgînta fenatijs aùifct emebiti 
f îty iacob tuiiîci fifé Cui îûlacerauenmfi 
Oifei cî*nf |g( agi* flagelKpfêrctot* ujto&ieïfl 

fcutra lofcpi) «a fpnae aaqua ï toiote 



touca iû&fà talfc? of# f& mlesi MWfcbaa 
«Uîgfo a*ti& ab taioSnltefaljaSNït 
fiUjiamb WîcâiofcpbfcWifebftt atfegebit 
#>â wfttô$H ttifci #p tanouîe jjffitebiti 
ftlif tatob milité ftf m fofl enttbauetaG 
j&î tafcî niatfe trîfttâS tnaïutiâ mitetûq 
goltyb fcatàbj a« ico tftiWn «la? auto 
<£ti fjfe <p tnmtt$otib* foi» J>tf m rua eçoâuro 
gjofepb * rui$ wnbttfo fais f bite 
3Èfît a tufetë ttadÉig? frite INKiiH *tnflbi 
fm iatob fmtttm fufiçotea atomueriït) 
0 itrfh îuteog # ttfumccîonf t m cœ&ifc? t 
3atob aubifsi filiû (ïiiT^tuf ml saotebatl 
jttatia ifm nfttfcr furre^CTe magna gmibîâ bf 
3oftpb Rï^ tfft î ïtiftnftfi ïcgrar batt 
€fl W& fpi t» t dia î W bitatae 
#>epuliufS ettâ gf i oUm iotta^ ÇftgiuKitH 
<ffînf jptettu te nauî î mm œt? tcuomui^ 
3btta$ fuîtl très bîeë ^ notre m «to 
3fi|fsi mue tribuiH m monuméto 
<S0e autf biftouia iom a^to^n'antr 
Jnta^fo neCUtfitcctorif mamfcQatwr 
<ûbof tljfî îanob îta tugfapultuta lorac^vi 
3âH a tt tuiDuS t ^tuflf mettant fegwt 
^loneaifocapfO 



.DLgitizedJDy 



Google 




4) jtotëti <apFo auMutf qtfo ijfô l feputatâ iDlim fiufl î œptiutotr egiptto pfiguœta 
cotte mtWattt? qfîo 1)8 te tarcet» f Uberftf fOQ iftf ï fjjipto a pfarfone gtiîf op^ttiebôf 
3jttWegitffeneqtlsptticm»e^imui<î sabbflttij) UbftitSe falafowbtltfattefrdbaf 
$ta et? ftatî amra fcitert tfttnff itttimnti 0t(j?et? f bffô afpatuitimojfi f mttto attëie 
ttâ eïtttpufôtcjtft*f$ ab tioct^ bfmatëtattttl gfertte pltito a tam ttegto * afirt pmaiifte 
ttatf cjfofôbtï ûartf atosi ftftmarofl jfflftfl au$ autf bto tnofifem 06 pjantottr 
^enïçofffftlîiî^fltnicfftUffKteeâtc €ttftriilB^W^îftrc$piimn's(Ub^dotif - 

3w^tSeW))ff abbtemterrîtï egfpetwre 3Jmgeti?^ûana0^dpe^bt»tat»tif)eb^ 
jfcfo et#o BteltW amie? ne ttff esrpeaawfl et a& teff # rua libère mnîpItriOamîtobaÉ 
£5 ftaffpactapatftfefôfë îmctfttfitauifi . &ettô tn abiutottf meumîmwfc 
rtîi|îtttttoe^|îpWa?fi»oh^awb?Ciib«Rtt fcaeîdtaftceloS wosetteftettfe 
£1 «ptrabtm? ûttfttgia ttd xrtîef étë egpefctè 1'tbem tue «lia egemtfeiipaupet? ego (ton 
, «Efomtflftë eî * ttf tebio eifpectate 9j?b6f 4E ti ttîdjtl Çabeo qtio me Itbewte potffl 
<gmtb!ÎenâewbUtb?peit^tnittâiut! tfmitte ttianiïiiiâg quant lfyemt? 
<awîâfecîûti wï0ût^tsîtitetMirr«Sttlebt»ri <£tnftte a^ttfî luS nie? ^ictta tîbt t^c0ftliar 
. Çbonïï^Cprih?e?tdï0b?illn«ce|îmo $fômm €^tttttélufftHi^Hibte Atttetepelldttnr 
4a tbt P fgfota fre* eirpettm» f tialte amatff &imtte xrîtatf tuff un «fl>bé tut ftttle* fueïW 
J>^i0a eriiïtellfttfte aH3«6tefm#j$ atag ïh#* ^ mfifc motte 1$ a) te0damabati 
feftitw? igiiftSto dd? *ïab£t pttrgatoîo flfoteîtf €fi btfë mtïeet? g t ffat boc mff ltbeâbati 
<SUua 0 b aftîadotrë g f t abat' tf ts egçebtte feeGÊbtô î wbtff aetëif fif tubulefume 
*ps awrnff flatf pt&eotë btehbeautti £ocf t triegtaf mrôtftjtyft^ atttïou* 
fjîbtdTeiaimanî^eo^ruaKdaptrdaletîfiW fctteplagauitlpbJottë aofniûif gettff ' 
(«eïiîaaatf «otteMtcaqfiattiojtetefutceitH ^teôM|«fiitositftttftgiattein^Hefluftt 
fcffc eotf te «patate b^abûH etmfeîfi et ettegtfl tta gpfc plagmiit bpabWû: faâ osteflacoei 
|>ec raphutta^ beaboliœ tam ftamta etebùgttfiS* faosfîe tftio ab eftiâ tiwiïw& 




, pàtoûnuxtt p Mà atpca bûmtitttft €& m tjac xnta prngaœ idMf pnU* 

ée meUr # f mtf hfcua otëplatfe qîmteifô $ir «ucta B dahlia jf plaga? tiob tfcàs - 

fcifë mit ô mteos tibcdte f ttpfi amiff ftnotoî «a «os a cpttutô flasfUaobibuS copiai 

Jbiqffvoluifi woôltbcàccmîiîfiHftttctudatf <Puoé em ama$ btces * mile fjaftigatg 

1jû« etiô It befàouC $oîS te? ôBfluœutfl **osn? te ptjflïf bffe un Dîfxti^îâ ttosi fir amaé 

-AiTpAn^Mpnfltt |mf 'owos ltbeâuffi flteltf f nobté ta aoûriuub? ab te wmw 
Caltet bue. i.t$nf w» teo cotaecOfi ; «rô p tpalf cpfgimœ tarnaiiter m terne 
<8tf ai abœb§ notait tpKW igttf «pieatai "' ' <§$îtetr fl^ua paatte* n$ ntm? att? tas 

fetigtte atlteog if m mifettortit' ïibeâuie f mgileâ ai? * fn tntirme tiô" pocftf fufttft* : 
âitat te? abrap afecuamt î igné ftÇbufttfc tu pijm tôt n»W bi^na? pacifia tbulgé 

3Ha ûa<î f feruatufl m ïfctno $ otnm leûôe oonbtt $ btfë fcepie loHj i fuis mftf artfîtf 

s tt tiaitbfwabtîa^ eapuitsptfmmftag&cit #3i*CpttfmcD(jiib aûenfflmwnîro 
IteptfôteîfttttoltbeàuitamUb^âôWg oulfcit borna qfi te? p pmâmpoSetfpuifi 

j&fe eda tftfprionf bote toisf ffiguàiUfl $® teb$ fpitf y telrârioirê ab pctf 5 tvlic|Q 
«ai! lotb te (tas (Htnttttôt Coîone liberfutfi te ftw» i fitutf luttent au? nte*e 

fce fotomtf tffi bomubtâtf atemwft «Eaterirtatcfou? op%*irtuou$ Mit? 

^alîaui0îgne0ûilpbui*i«ieiwriîfl »|OîIptb tefvîn^m«i$faf mlapitë , 

Mt * bonos te limbo folûmd tetetmfl <£« e?ce tefeutf a betlie ldmbfltf eatitf 

fce ûtfcwto autë otpuato* nulham etîpuifl iMe bo" tfTpertffto t$ laptë mbumwt? 

dftullusf atitem &û2tt teuaf tfffrgfo mtetnfl « « beftîj$ îftrnalib? tambît'a teiuplatf 

€U qutô f qui répare po tul tpfam 4 4P? tnotttô ftiutû aû«ffs tifi raient 

d&0 f afcattî ^ 4 a pnd^is mfibi ïttaaeifiB <$* n9 «tpiriam? tenap t^obtiiaco^ tffpwitU 

^0$ BietûB m pa f| ftmg rata G? îbt eriTfl **> bof W m nos fît aftëoé a oHedia mâve 

tO pie te? btflnate no^ ab illo îWo nidobice ^tl tecfi m î ftS ruo meâmîeftid bîraie 



Cou? auDiaS cfloriofâ gft ttfummonf fJoft tjec migfl? biîî ï îii fyétà fciÏDtti 

£rîenbu cp ftpuldftff bfii mitatff ?î petoa. <$Efl wtftifc? tuflo&ib? inpiî^ # aftio vuoluifl 

<£0 tffrtuï e£ f$ bupleg rameg pua du? farité ftcutl fulgo* a *eifes albe etfffl 

€tf Éjff jtoioîtm* fhriitu unft ranieiâ . Ccwa ftnmr * cufotôté #elut moaiut tecebtiï • 

€ tf m aba #tfi!tf f t «|teutro l marôi giit & nulo pfili'o îrtff r #1$ peamtfcopfofâ 
<£g tCta camm uttmlTg wuf oftKH âbfC Rwm bimilcjaif tf te fpo Ernng uientofam 

£ui lettre rt&faUîtnbfu? * Iff&ftobi'nÊ <£tf bien? e $1$ i»anfêtib2 cwp? # finatil 

<£tf q[iTl)5 tgfebit'ç oaiff «Mflii jJfatfT #K tf a nifets? $ a niftoblbjr m {mutigaffi 

bef tt& lacfl »bî emp? fuiti collatiim noiâbw m y £\£ fofi gUblffimtoflimcHM 

CClpM9itoîôcfteiibît^jjuopieirabaliîi ^ifmÇfigaâmliefbiKffiMmrampfon? 

€ftmm$rr^puiîrini!crtriumpeîmm m fctimeaiiOffenîanfëibitftomimîK 

aitf ?>{&uîrergo toi? Itfrâtîb^&iPiï 111 p<u gmuridât ffospoitaé riurtattë 0clufertmfl 

cfîJpgnmJîfcîpuûfepiilt^Taatpcliatl riï ^tjipfumiuanciufïttmWpoûier^ti 

OmlettompetiSttïbuob^mn^feprdj^VO «âgpfon 3ta iwbta noewa foÇno furçjeba3 

c^nioinnnfrtJtt(làpi»Pâtftf&v4ialfl c3t| <îtifOilâf0poîHb?etinimtôCKa&rebati 

^fîflfl?!u&029uuatiîa05rtla^ Jiic^»rb?oMrtio^i1^rnapo^ilîmt 

J>epuIto btTo luîri tigUlalepiiriatfofttert etibt Dfïp aô itieMSiiottftoto t»îei^ifauîtr 

*P talf inobSfiie fii^rriTcoa? frpukfe figillaw fifeî>i'afitnoete fenmrto îftfo ma aîi cofi i bSt - 

îlrpagaito^tuiliteiitîceKîfdoaîiniebfil <EWlifïpifëqmo2ttt?(iifmtlfefurrejtH 

€t^o$a^aUboifb0rrpuU^tapotiebauH |\Wa(OiparauctatïïciIîprofum|m^ 



niniti 7ûH h\/ CT T 



«?* tt0 $ puiaba $ ïpaftttie tojpa forœgef g 
Jb| tlfetM* folfftttô fcpulcljœ apte finale 
3tpffaf ftnogettit? iftwitiog ûiro#a dmo 
€fi tffc 0O»igd fanrtofc ûitœgetiH (0 eo 
tëfi tCH <|ui (0 fco fit aftttiierutiti 
#3 f crcifbff qui îtooiufi $ itetfobtafffl 
%pfà edg iQitrectîonf fiig p iotiiffisuâufti 
<auf ï wttf #ti b tti&ufl mua aferoamn 
3on^ tm t neuf $ a ifpeûatib* iactabae 
« Frttff diffi 4 1 ttûuf émue tintmbamr 

tùflfc mm» iffl ipm fttiace tarifai 
«41c tfpeftasf ttiati$J * pidà ûrtfomtç 

£« poft tnbufnpm es « foo Itmflrénhdfl 
jftuo olïttf etcim moitié efoe pariebaf 
ir fp0« ftcfti tt'x mite moHificati 
W W6 W a piffo etercte tmutte hbemrl 
fcen$ atuem î ccumptfl cum amfaïuwtt 
« teraa bie ipfimi a moituisr jefafôtauitl 
%ecttfiietemo fâluntotfô nfi$a$*ft 

€|tb? Tatotttûm* ai tempW tâi e&tfiw&tr 

ebifia&fc&i mm loaT apta îuentè poueifri 
3one$°<aplb 



4Et>t)ptts c^titâanjo labojietetttotauM 
aufi ftttë mititè %U0 au* trfmtt fptffii* 
^intfs bmitë aiifi «ntitë toimfliis 
<Bua jpitr ft&ignatf tbîftf k$ if m eiûcbâe 
«eofçîtÇmlapiaTce^bata^ottûîebwebâi! 
ttfômato & tfylo lûpiô anguleî$ pdtift? eâH 
<fcpi îtë buos? pieiwi odttbl^ jotfopté tfbW 

ttf tuft? f lajtô 4 p*$ Ulo loca apteri 
<?>ttp 4110 tt0 DiHdMf bîfiiaiûjejtf abniHati 
3b altftml ftlapitf $ t^baueftaobugeiffi) 
«i£maptttftmfl# angulati lapifeTueiieifi; 
Ut tam gmabum mftttuia omtieô ftupebSfl 
%b alîqtf maojiff ftituifli g frOgitariîncebW 
m (api* rvpbat* *fi$t* t ma paffioî 
« fcâ f t celte laptë agiilai* î ma tfitwettufe 
'«tûcîplefef ffla ^pbeaa apbe» magtti 
tfap» $ ^baueftetofieffea § f#.?f <apufi a" 
aWïofttfif m* t mobile todîsfnf[3 guli 
<&ua pp cgîuf ipb^oali î &fo tefuemciSi* 
liapitf tfie bttoâ ptet*$ t tfjplo cèabtttiautb 
<ip^te#F0 gftili ^tuîatto etciStn ebincauit 
gin tf ebiftdô |i fetnf» f fuo (angume 
^tOlapiùibus itwt? $6io fctratUûnto œipe 
0 bof ftdîa nobtô lit rwa effîa ta »tuam? 
. W î tftfo tuo cetefti dmfi «eff ttwneam« 
Prtitto fftito arfîjij 0 imaf |8i : capta 



^Djgitize 



Google 



Digitized by 



Google 




^(lyipei tqtiem^ajbolû^iotiebâQ éfcofatttaemttHg rôXtaibttâ&tttabtfy 
(ftft î bot înûfo jtturëto wctms îocebaB ' cttatw» at> ïpuatilM ea atmâMumt 

Hngtë tbi » noîettolte I tf$Wfôse abitt «Êfloîatteutffci atmtprumï{ttlab3tw 

dtfoûM tfttitf M* fetf nuKUPim cSetë ittCKt «trtpe # ûcrifarboj e£mtûtf oaupaaifl 

€fl ûffttbîtffi ta lue» tibîtebfctfftttr 3jgtn^ fettaff 9 àrtotf «t uitnf fiW gbbbati 

NtoïH istoir tUtit et aatpto tfgao tebp etflfe wg lum? cttatotf (ufl agnofi* turbot 

€ti ftb *no auo^imifica lucto rwcp et? Qreldbt^ $ ab fyttam? *(? fg atîfi pat? 

<ûtti mr&T acefflert* illi mulnîwmttnemuttl , et tÇe » tfto bffàdo fuo Brin ingrates 
Oui It xm?' AU iftot? tm'fof ftttauiti ifrela btt> îff m fiofautfl « piftttf feoautfi 

gdlfl veto 4 »uS muant fit tocto t(Htwîe . $t)j{ferrtatofiuio fetiufrc non ottmuti 

^0ûtfi?î^iî|l ^lttc«omg^^pf{iut^ angettfitfottlabft^ipm^^ 

t)Oc moto t bfe iubtcij lujtotabtfl * fefi * rut pnal wpfl? peta* trô tiuiuift 

$uut fc»m $tttat? lue» xmfl$$ tfmimeâbîtt fjtf infe 9 tific oîb| pctifobtts? ta pata 

tfuit at mchil frtetfl «0 folti nitl)il t* dpiet ^tîc illtV nd wfo obtuife tic# abuotata 

£2 ediuiltt^h0?riamtftrtio fipèwo tyôW #îj(fitttf fitfmr 4 tnou?a> ptôrib* Cuftimufl 

#e enï fatî* eft m 8 $ bfoaff bntitttaa Sttc te nwftu et tfanittit eo# tffebffi 

jbiopottseriî^boffopafadafl demofâoîaptô^nicû^oauliatetitaabû^ 

#Mter* fefcg ttiwi tfbî nff fetmauW <£ti aitgeti oui boita negtecta Urt tetimbtïfl 

^e^apa^t(^Sbd'opa^till?$oûamt ^fMnflcppmt* f tam bifattè mbtabtfi 

^îtWm«gî^afgiatt^tt>utboàoga^wiîî« $ntt#f$c!$mwtMviMti^mitobiï 

(fiutUb? ton foUifaîa îoaimfmbiïrt? ? e|bîb# #>t enîfca" matfa * ofë la feitdiiittfF fetfti 

3f e off»H paônb? urtnem ^paffiol* mfma ^nâ ai&tt ïâpnatâ lîbttatt ttar ^àleishfl 
fftfltiPi»»ttj 0 ^ai?ootfs^cac^ ^aibtt tty «apfb 



1 




jl ayamis ton, faipfit m pa rtete » 



£enefta$ biUrîïrt iutoctë f ôgtbj femt&ut 
$e 4bu$ î wijrtio pbote fjtff ttôtaum 
jprutftt* fittuis oleff tatenoltitâty 
p ftb îituitf # fô tâpiiàtfc t nIPo 9foUbd£ 
të>lefl mfe if iô tfno fcror wsrabant/ 
fct te tftâl eîc? fta" teiabfff a eguliatfty 
Jfttuftfttreal tfgmcs fenitémbfcmnabSfl 
<®n M ao ttfîutozts olei inbebatu) 
lia frai lâ^nato^ tfie ftttebûiiitrillii&i? 

ros 1 ao xtëintote olei tnittéîft ftettftbtë 
eftiS g%;p aotapiatr *aaft 
llte ntf al» Jtëburôô a rnutte »obt$ alto 
©fe elrSfma^ * boâ 5 altqfi ftriûrè 
J&ed laute bdaita gt«ma gté DfftbtQtè 
tâtitû «pteftwti lufibia »ii a gtâ Batra 
&bi nûc oîs pïatfria * lautf tilana 
^îîte tiffc $p aattnfi bbua $ aftifltë 
<WîiÛ # fflti 5)0» oîa itafitotia 5 amaftfô 

ât fcwe imam ptutftib? no" ûientrift 
90 fpotifû Delocforf aalfc gcutrwûfl 
jtalfô mâm apiid tf mîuemebifi 
£*$ am? bico iwli ttrttio *ao attbiebatti 
3» (Qimde^ in bte iubû$ if ter pcc9tib| 
Jff ïuenm rotant apfl ira a ap9 fcS* ri* 

ïttatbet f capfo 



<an"maitf bili tf* t*©f baWmfar ffbebae 
jfftane fcet*i pftat** î pieté 6ab*ba*n? 
6$ nûc apjffiû ur Diuifio mfpmmr 
gttbioû ent bffi trcctabiV g ni>i * atpf ûonf 
<tflnulrtiabufp iiibto^bonoittnf&on? 
ftfë ft&ituun aOtog ^HbrtiiiÔirBbie 
<$utta IÇe oCa opa «tf * j&ba numeâbïfl 
jùH eMîeogi'tacffeô *egrefl? îçt noîabttf 
tftë tfp? noB (penfa atto fit e^ûT^eelbtn 
3pe eoU muuemutfl oîa boâ q tetrptta f 
eu SUf ef pf ôtm* 5 q8o \ $ oro pofltbîw* 
JB>îaè« 5**5 fi n0c mtft tf î ftairâ aftftteti 
$H r? ttatotë &ufl cotant oîbj ûflfrt! 
Xûc tamt poimrs e£a otul? paupdi fyow 
£>\M nulle mlenia aurt pape nr ïpawtic? 
^61? pdteÀbifi oitâ fhit mathb? latojtô 
(ûug tû mfritbj $man infitùrom 

p6» âfi »no pg tic bem ftttodont 
<aua »tii pfalteoiT al tebto 3 (0 attfctotie 
910 xrtttmum p^atrs^ec bîutfio f^ttir 
4a mis! tëppnatog a gfoîrio Ht * tiftg Cîtef 

ibatt tâptiatf al KniOtb^ m tnÉrrnÔ 
Aoni if iOmbûti f §aubiû btU dfpiftta 
9b qtf tioâ pôucm bignef îf>5 trg trto^ 
<0utcff)** «fpûttôf bflOâïmâfcfog 
dautef t»°caplo 



r oogle 



< 



ÇooQle „ _ 



Digitized by 



Google 



I 

i 

■ \ 
i , 

t j 

) : 

? ! 



Digitized by Google 




oogle